Sortilège [Ft Ludovic Descremps]

Sujet: Sortilège [Ft Ludovic Descremps] Jeu 23 Oct - 16:15

Le réveil fut bien compliqué en ce jour d'automne, j'avais l'impression d'avoir fait la fête la veille alors que j'avais simplement passé mon temps à faire mon devoir de potion qui avait été bien long. Je me préparai avant de descendre dans la grande salle pour rejoindre mes amis et surtout me remplir l'estomac. En m'asseyant à une place libre entre deux de mes camarades je me rendis compte que j'avais un devoir de sortilège aujourd'hui. J'avais complètement oublié de réviser et en plus de cela je n'avais plus le temps pour m'entraîner vu que le cours de sortilège était mon premier de la journée, il ne me restait plus qu'à compter sur mes capacités, en espérant avoir assez écouté en cours. Cours de sortilège, un cours que j'appréciais, pas mon préféré, hélas mon coeur était réservé pour la potion, mais un que j'affectionnais tout particulièrement. Le professeur Descremps était un professeur plutôt doué en la matière et très compréhensif.

Je me dirigeai donc vers le deuxième étage afin de rejoindre ma classe et passer l'examen. Le professeur, une fois que tout le monde fut arrivé, nous invita à entrer et à nous détendre avant l'évaluation. Comme d'habitude j'étais détendue même si pour une fois j'avais peut-être l'occasion d'avoir une raison de stresser, là je ne faisais que sourire. J'attendis patiemment ma feuille pour me mettre au travail. Le professeur arriva vers moi et me tendit une feuille que je pris. Je la regardai rapidement avant de m'y lancer complètement et de réfléchir à chaque question posée.

La demi-heure venait de passer, sans me rendre compte le temps passait vite et je n'étais toujours pas à la moitié. Je commençai à stresser mais comme j'avais si souvent bien appris par mes parents dans ce genre de situation, j'respirai doucement et j'expirai calmement pour garder mon sang-froid et ne pas bâcler l'évaluation. A moins dix minutes de la fin, il me restait plus que deux questions, celles que j'avais passés parce que je les avais trouvées difficiles. Le temps passait, je ne trouvais toujours pas de réponse, je lèvai la tête et regardai le professeur pour peut-être espérer voir la réponse. C'était une habitude, regarder le professeur comme si la réponse était écrite sur lui, chaque élève l'avait déjà fait au moins une fois, moi ça m'arrivait constament. Je posai mes yeux dans ses yeux comme s'il avait été mon parchemin et que j'y cherchais la réponse aux problèmes qui m'était posé. Et soudaine, une ampoule brilla dans ma tête, le professeur ouvrit la bouche, je déposai l'encre sur le parchemin, il dit que cela était terminé et qu'il allait ramasser les copies. Au moment où il me prit la mienne, je réussis à finir ma phrase et heureuse de moi je souris, une autre de mes manies.

Lorsque tous les élèves furent partis du cours, j'allais en direction du bureau de mon professeur afin de lui demander quelque chose. "Excusez-moi professeur, mais comme vous me l'avez conseillé, j'ai essayé de m'entraîner au sortilège de Volumes mais j'ai beaucoup de mal à le réaliser... Je vins vous demander des explications plus détaillées et quelques-uns de vos conseils pour le réussir, cela serait-il possible ?" Oui, j'avais souhaité en début d'année réaliser trois sortilèges avant la fin de l'année, depuis une semaine je m'entraînais à un sortilège d'agrandissement, que je pensais simple mais qui requit plus de capacités que je ne le pensais.

On a beau dire, les heures de contrôle ont du bon. Surtout pour les professeurs. Toute une heure de silence absolue, toute une heure où vous n'avez pas besoin de parler, toute une heure où tout ce que vous avez à faire c'est patienter, jeter des coups d'oeil à l'assistance de temps à autre et récupérer votre temps perdu à préparer le dit contrôle. Moui... en même temps lorsqu'on y réfléchis c'est vrai qu'un devoir sur table ce n'est pas non plus très réjouissant pour un enseignant, surtout un dans le genre de Ludovic Descremps. Déjà, il avait dut essayer de se souvenir de toutes les bêtises qu'il avait pu dire en cours afin de trouver un nombre honorable de questions, puis il avait fallut recopier le tout sur un parchemin propre pour le dupliquer autant de fois qu'il avait d'élèves et, histoire de faire les choses bien pour le premier devoir de l'année, il s'était appliqué à ensorceler chaque feuille pour être certain que les petits malins n'auraient pas l'idée de tricher. Cela prenait du temps malgré tout, alors une petite heure de repos pour au moins deux de boulot, ce n'est vraiment pas cher payé.

Ludovic tourna une nouvelle page du livre d'étude des moldus qu'il avait emprunté à la bibliothèque. Enfin, disons qu'il l'avait fait voler si loin lors de sa dernière visite parmi les rayonnages, que le malheureux ouvrage était passé par la fenêtre pour s'évanouir dans le parc. Il l'avait retrouvé par hasard ce matin là, légèrement détrempé par une petite soirée sous les étoiles, et avait décidé d'en profiter pour le lire. Armé de son fidèle crayon à papier, le professeur de Sortilège était donc occupé à corriger près de la totalité des paragraphes qui lui tombaient sous les yeux tandis que ses élèves suaient sur ses questions plus ou moins corsées.

Je sais ce que vous pensez, des corrections, il en aurait pour longtemps avec toute la pile de copie qui se remplissait peu à peu au rythme des crissement de plume. Ce n'était sans doute pas la peine d'en rajouter avec un livre de la bibliothèque, mais Ludovic était comme ça, incapable de résister lorsqu'une faute lui passait sous le nez. Il griffonna encore quelques mots presque illisibles dans une marge avant d'ouvrir la bouche pour bailler. C'est très long une heure lorsque vous n'avez rien à faire. Il se renversa sur sa chaise pour s'étirer un peu, puis se frotta la nuque en regardant sa montre. Il avait presque dix minutes de retard.

— Tiens, j'ai pas vu le temps passer... marmonna-t-il avant de s'adresser à ses élèves pour qu'ils posent leur plumes.

Il poussa le livre au centre de son bureau pour éviter de le faire tomber en se levant - ce qui faillit faire dégringoler une boite en fer de l'autre côté - et prit une seconde pour se dérouiller les jambes avant de balayer la salle du regard. Bon prince, il commença par ramasser les copies de ceux qui avaient déjà fini et le regardaient d'un air tantôt fier tantôt craintif. Cela promettait un vaste dégradé de notes. Il termina par les retardataires, patientant deux minutes de plus pour son tout dernier élève avant d'être obligé de lui enlever sa feuille pour éviter qu'il ne débute une nouvelle ligne sans fin. Sa collecte terminée, il déposa la pile de copies sur le crâne de chouette qui ornait encore un petit coin de son bureau et referma le livre pour ranger un peu le désordre, ce qui serait bien loin d'être suffisant.

Une voix le tira soudain de ses papiers et lui fit lever la tête. C'était celle d'Anaëlle Lincoln, Poufsouffle, sixième année si sa mémoire était bonne et, croyez-moi, elle l'était encore pas mal.

— Sortilège de Volumes ? Bien sûr ! C'est l'un de mes préférés. Pas facile il faut le reconnaitre, mais très pratique. Il radotait peut-être, mais avec autant d'élèves difficile de se souvenir de ce que vous aviez déjà dit à chacun d'entre eux. Qu'est-ce qui vous pose problème ? Vous avez bien essayé avec des petits objets pour commencer ? C'est plus facile.