Ainsi va la pluie

Ainsi va la pluie

Il commençait à être tard, très tard. Minuit ne tarderait pas être passé et l'obscure manteau nocturne semblait s'intensifier. Il en serait ainsi jusqu'aux environs de quatre heures avant que le temps ne s'éclaircisse juste avant l'aube. Pour d'avantage de poésie, nous aurions put décrire les étoiles et la lune, mais cela aurait été bien impossible à cause d'une épaisse croute de nuages noirs qui crachaient une pluie épaisse et croisée depuis le début de la journée.

Dans les hauts couloirs qui s'enroulaient aux pieds des tours, Minerva aurait bien voulu accélérer le pas pour retourner dormir au plus vite. Malheureusement pour elle, elle se trouvait accompagnée d'un jeune élève de Serdaigle et se presser aurait nuit à sa réputation. Elle l'avait attrapé au troisième étages quelques minutes plus tôt, alors qu'il projetait sans doute d'entrer en douce dans les réserves de la bibliothèque. C'était à n'y rien comprendre, qu'est-ce qui pouvait bien attirer les jeunes enfants dans ce lieu au point que pas une seule semaine l'un d'entre eux n'essaye de s'y aventurer ? L'interdit, rien de plus. En tout cas, celui qu'elle venait de surprendre sur le fait, ne risquait pas de recommencer de si tôt. Cela se voyait à la façon dont il rentrait les épaules, pareil à une tortue qui aurait eut peur qu'on lui tire les oreilles. Il avait écopé de deux heures de retenue et fait perdre à sa maison cinq points durement gagnés. Ajoutez à cela qu'il se faisait escorter par Minerva et, en effet, vous pouviez être sûr qu'il ne recommencerait pas.

Une fois certaine que l'élève était bel et bien de retour dans son lit après qu'elle l'ait menacé de venir le border, la sorcière aux cheveux noirs quitta la salle commune des bleus et argent pour retourner dans les couloirs. Elle eut un fin soupir, guère plus bruyant que le battement d'aile d'une chouette. Patrouiller ainsi et aussi tard ne lui plaisait pas beaucoup, mais, avec mademoiselle Oswin qui avait prit un congé et un autre surveillant malade, elle n'avait pas eut le choix.

Alors qu'elle s’apprêtait à retourner enfin un niveau au-dessus du rez-de-chaussé, un bruit sonore lui fit tourner la tête. Elle dressa l'oreille aux aguets, attendant d'être certaine d'avoir bien entendu. Le bruit sembla recommencer, plus de doutes, il fallait vérifier. Elle pivota vers l'origine du boucan, sans même avoir besoin de retenir un bâillement. Si l'école avait besoin qu'elle veille encore, alors elle ne serait pas fatiguée avant de se trouver dans sous ses draps. Elle prit la route de la tour d'astronomie, avalant les escaliers d'un pieds sûr et eut un léger frisson en sentant une brise pluvieuse traverser l'étage. Oui, il y avait besoin de son aide.

Elle poussa la porte d'astronomie dans un silence absolu et avança de même dans la salle poussiéreuse du professeur Lakenstdrige. Quoique, la dite pièce ne semblait plus aussi abandonnée que de coutume. Les fenêtres ouvertes battaient contre leurs montant et des vagues d'intempéries s'infiltraient au travers dans un raffuts de tous les diables. Serrant un peu les pans de sa robe verte écossaise, Minerva avança sans hésitation jusqu'au centre de la pièce, ses yeux bleus fixés sur l'homme qui s'y trouvait déjà.

— Avez-vous besoin d'aide Jon ? demanda-t-elle d'une voix plus élevée que la normal pour couvrir le bruit du torrent.

Ainsi va la pluie

Un petit sourire taquin apparut au coin des lèvres de Minerva tandis que le professeur d'astronomie se mettait à bafouiller. Bien sûr qu'il ne l'avait pas vu, il ne la voyait jamais arriver tant il était distrait. Il se mit soudain à réciter tout un cours sur les orages et leur formation, la vitesse de ses paroles aurait suffit à perdre n'importe qui, mais pas la sorcière qui l'écouta avec une attention sans faille et un regard amusé. Il cherchait à l'embrouiller ou juste à se rassurer ? Quoi qu'il en soit, cela était très divertissant à regarder.

— C'est vrai approuva-t-elle lorsqu'il lui eut demander une deuxième fois ce qu'elle faisait là, elle avait dut se perdre moins que lui. Les orages sont fascinants, tout un équilibre. Saviez-vous que la foudre pouvait faire fondre le sable et le changer en verre ? C'est votre ami, Ludovic, qui me l'a apprit à la bibliothèque une fois, il y a longtemps. Est-ce vous qui le lui avez dit ?

Elle jeta un coup d’œil à l'immense flaque d'eau dans laquelle se trouvait le professeur, puis au désordre d'outillages plus ou moins cassés qui se trouvaient par terre.

— C'est dommage que les fenêtre aient du mal à résister.

Elle leva les yeux vers l'homme coiffé d'une sorte de curieux pot de fleur rouge. Lorsqu'elle l'avait vu s'attaquer à des oiseaux ainsi coiffé et avec sa serpillère elle avait repensé aux gravures des sorciers chasseurs de dragons de l'ancien temps et à un film tout à fait comique avec des gens portant le même couvre-chef. Cela résumait bien la situation.

— Amusant votre chapeau, fit-elle d'un ton curieux. Je n'en avais jamais vu de pareil, c'est votre bonnet de nuit ?

Elle s'approcha de lui à pas doux et le contourna pour examiner sa serpillère, glissant une main sur son épaule pour l'empêcher de se tourner trop vite et risquer de lui donner un coup de balai involontaire.

— Vous avez une façon bien admirable de vous servir d'une serpillère, vous croyez qu'elle arrivera à nettoyer le sol aussi ? elle fit un pas de côté, une lueur malicieuse dans les yeux. A moins que vous n'ayez envie de construire un bassin dans votre salle d'astronomie.

Elle le détailla quelques minutes de la tête aux pieds sans rien ajouter de plus, accentuant un peu son sourire en voyant son noeud papillon et ses chaussettes. Elle eut bien envie de lui servir un petit "pas facile les heures nocturnes n'est-ce pas ?", mais préféra le garder en réserve pour plus tard. Après avoir laissé le professeur Lakenstridge se démêler avec ce qu'elle venait de lui dire, elle répondit enfin à sa question.

— J'ai entendu du bruit, j'ai eu peur qu'un élève... ou quelqu'un d'autre, ait fait apparaitre un dragon dans votre salle de classe.

Ainsi va la pluie

Minerva laissa échapper un léger rire qui aurait put ressembler à un gloussement chez une autre personne, mais la sorcière avait bien trop de classe pour glousser comme une vulgaire adolescente qui voit passer des beaux garçons. Elle regarda le professeur reculer craintivement, ce qu'il pouvait être adorable lorsqu'il était gêné, elle avait l'impression de revoir le jeune Poufsouffle qui lui avait tapé sur les nerfs à sa dernière année. Une petite lueur de fantaisie passa dans les yeux bleus de Minerva lorsque l'homme au... fez eut fini de répondre.

— Vous voulez qu'on vérifie les placards ensemble ? demanda-t-elle d'un ton qui aurait sans doute donné une syncope à un élève.

Elle n'attendit pas la réponse et s'avança jusqu'au premier meuble venu pour en ouvrir délicatement la porte. Hum, du matériel, beaucoup de matériel. Scolaire ou plus astronomique, elle se pencha pour contempler une sorte de... euh, ça elle ne connaissait pas. Curieux, on aurait dit une sorte d'outil de navigation, comme un sextant, mais en plus élaboré. Elle fit tourner l'un des éléments escamotables de l'outil, c'était probablement une création récente pour qu'elle n'en ait jamais entendu parler, c'est l'inconvénient lorsque vous commencez à prendre de l'ancienneté quelque part, il est plus difficile de se tenir au courant des petites nouveautés extérieurs quand on est plongé dans la routine.

— Pas de dragon, fit-elle en se redressant et en effectuant un pas de côté pour permettre à Jon de regarder dans le placard. En revanche je trouve que vous avez une curieuse façon de ranger votre matériel scolaire. Je ne m'y connais peut-être pas autant que vous, mais quelque chose me dit qu'il ne faut pas entasser des outillages de ce genre sous des tonnes de bibelots.

Elle avait prit un ton de réprimande, mais gardait sa pointe d'innocence légèrement sarcastique, oui, vous l'aurez compris, une voix assez indescriptible pour un visage qui l'était tout autant. Petit sourire en coin, regard par dessous l'air de le couver des yeux, car il lui rappelait tellement l'un de ses élèves qu'elle ne pouvait pas s'en empêcher. Par contre, soyons d'accord, il n'y avait aucune autre pensée que l'amusement dans son esprit, même si un esprit un peu plus obtus y aurait peut-être vu autre chose.

Ainsi va la pluie

Minerva fronça un sourcil désaprobateur lorsque le professeur d'astronomie lança un manuel scolaire à travers la pièce. Elle regarda le livre rebondir sur le dallage et s'arrêter peu après la flaque géante. Ce n'était certainement pas là une façon de traiter le savoir. Elle adressa un regard fermé à l'homme au fez qui aurait fait disparaitre n'importe quel élève sous sa chaise si elle avait lancé le même lors d'un cours. Elle le laissa poser ses questions sans se dérider, sans le moindre sourire aimable, et resta avec le même visage sinistre quelques minutes après qu'il se soit arrêté, plongeant la salle dans un silence presque opaque. Un éclair zébra le ciel, projetant une vive lueur blanche qui découpa au couteau les contours du visage de la sorcière. Elle se tenait devant son collègue, les mains rangées dans ses manches, le chapeau pointu soigneusement posé sur ses cheveux noirs, mais légèrement de travers comme à son habitude. Non, on ne plaisantait pas avec le matériel scolaire en présence de Minerva McGonagall.

— C'est vous qui avez donné cette mauvaise habitude à votre très cher Monsieur Descremps ou est-ce lui qui recommence à déteindre sur vous ? fit-elle d'un ton glacial.

Elle n'avait rien put dire la fois où le professeur Lakestridge avait fait le vide de tous ses manuels scolaires, ayant hélas eut cours ce jour-là. Bien sûr, elle avait par la suite montré sa désapprobation par presque un mois de regards noirs et lui confiant quelques élèves victimes de Crache Limace ou autre sort du genre pour qu'il les conduise à sa femme à l'infirmerie, après tout, il était plutôt oisif en journée alors elle s'était fait un plaisir de l'occuper jusqu'à l'heure de ses cours. Elle lui avait pardonné depuis, mais sans doute pas tout à fait.

Je vous conseil fortement d'aller récupérer ce livre et de me le remettre si vous n'en voulez pas. J'irais le déposer à la bibliothèque, c'est ce que font les êtres civilisés.

Elle fit un pas de côté pour laisser le champ libre au professeur afin qu'il aille faire ce qu'elle lui avait demandé. Un pincement de lèvre pour lui faire bien comprendre qu'elle ne patienterait pas longtemps avant de lui donner une punition trop horrible pour être imaginée. Elle attendit silencieuse avec son visage implacable, et tendit sèchement la main en attendant qu'il y mette le manuel. Ce ne fut qu'une fois le livre soigneusement calé sous son bras que le regard de la sorcière s'adoucit un tout petit peu. Elle jaugea un instant le professeur des pieds à la tête avant de desserrer les lèvres.

— J'espère que vous et votre... ami français, n'aurez pas l'idée d'aller lui causer plus de tords une fois sur sa nouvelle étagère.

Cette brève phrase avait été tranchante, bien parcourue de sarcasme et d'un clair sous-entendu sur un bref petit mot avant "français". Oui, elle connaissait les rumeurs, elle n'y apportait aucun crédit, mais elles restaient bien utiles lorsqu'il était question de mettre les autres mal à l'aise, surtout cet homme là.

Ainsi va la pluie

Le même petit sourire lourd de sens réapparut sur le visage de Minerva alors qu'elle soutenait sans problèmes le regard de son collègue. Elle reconnaissait bien là un ancien membre de Poufsouffle. Toujours fidèle, toujours loyal, même si cela risquait de le mettre dans les ennuis jusqu'au cou. En cela, les jaunes et noirs n'étaient pas si éloignés des rouges et or tel que la sorcière les avait vécu. Ils avaient tous deux le même sens aiguë de l'amitié. Peut-être était-ce cela qui avait décidé le choixpeau à placer la sorcière brune chez les Gryffondors et non chez les Serdaigles. Non, ce n'était pas réellement un trait de caractère, mais plutôt un instinct de toute personne digne d'être appelé humain, prendre soin de ceux que l'on aime, quoi qu'il en coute.

Elle regarda le professeur d’astronomie aller jusqu'à un nouveau placard et l'ouvrir, l'air déterminé. Elle ne vit pas ce qu'il y avait à l'intérieur si ce n'est quelques rats qui s'échappèrent entre les grands pieds de l'homme. Minerva ne put s'empêcher une légère grimace à l'idée que les rongeurs aient put dévorer quelque chose, ainsi qu'un léger appétit. Elle se rappela à l'ordre, elle était une personne distinguée, les rats pouvaient bien courir elle ne les attraperait pas. Imaginez seulement que l'un d'entre eux fut à un élève, qu'aurait-il dit en découvrant que son précieux compagnon avait été dévoré par sa professeur de Métamorphose ? Non et puis les rats... c'était amusant de leur courir après pour une petite fille qui aurait prit le museau d'un chat, pas pour Minerva.

La sorcière approcha de l'homme au fez d'un pas de velours. Elle lui tapota l'épaule avec la légèreté d'un oiseau et se pencha vers lui du côté opposé.

— Je vous trouve adorable, ne put s'empêcher de murmurer la sorcière avec une lueur d'amusement.

Il n'y avait là aucun sous-entendu pour elle, c'était une sorte de compliment. Elle aurait tout aussi bien put dire qu'il avait été très courageux de prendre la défense du professeur de sortilèges, dont la réputation repoussait les limites de la bienséance, mais c'était beaucoup plus long et cela n'allait pas au professeur d'astronomie. Soit, elle n'aurait peut-être pas dut parler de son voisin du deuxième étage, mais il semblait que le professeur d'astronomie mettait beaucoup plus dans ses paroles que ce à quoi elle pouvait songer. Laisser croire, telle était la technique.

Ainsi va la pluie

Minerva eut l'air attendrit lorsque Jon posa la main sur son front. Tant de naïveté et d'innocence chez une personne c'était une véritable vague de fraicheur avec tous les évènements des derniers mois. Si seulement il avait put exister plus de personnes comme lui le monde aurait peut-être tourné un peu plus rond. Ou un peu plus chaotique selon l'organisation de cette tribu de Jon Lakenstridge.

— Merci, souffla-t-elle lorsqu'il déclara la trouver déstabilisante.

Après tout, on entendait pas ça tous les jours.

Le professeur d'astronomie lui légua tout à coup sa serpillère, provoquant un léger haussement de sourcil surpris à la sorcière. Ce n'était pas non plus le genre de choses dont elle avait l'habitude, mais elle connaissait assez bien l'enseignant pour savoir qu'il n'y avait pas besoin de s'inquiéter pour un brusque accès de lunatisme. Elle fit tourner le manche entre ses doigts pour poser le côté chevelu de la serpillère au sol et s'appuya légèrement dessus tandis que l'homme reposait la question à laquelle elle n'avait qu'à moitié répondu. Entêté n'est-ce pas ? Toujours fidèle à la réputation des Poufsouffles décidément.

— Je raccompagnais un élève égaré, répondit-elle. Il semblerait que ce soit une véritable épidémie cette année. Heureusement nous avons quelques nouveaux surveillants, mais beaucoup on prit un jour de congé ce soir. Il faut bien que quelqu'un les remplace. D'ailleurs, si vous n'avez rien à faire une fois votre nettoyage terminé nous pourrons toujours faire une ronde avec moi.

Et lorsqu'elle disait cela c'était bien entendu chacun de son côté pour plus d'efficacité.

Ainsi va la pluie

La sorcière approuva du chef. Oui, les élèves pouvaient être si prévoyants lorsqu'il était question d'enfreindre les règles. Un bon exercice en soit pour éprouver son imagination et ses capacité d'adaptation. Ce n'était sans doute pas pour rien que les Serpentards, réputés pour être les moins respectueux du règlement étaient aussi parmi les plus rusés. Bien assez rusés pour remporter la coupe des quatre maisons malgré leurs mauvais coups.

Elle lança un coup d'oeil curieux au professeur d'astronomie alors qu'il faisait des gestes incompréhensibles, comme à son habitude. Elle parvint parfaitement à maitriser son sourire et cala la serpillère contre une armoire. Elle s'assura que l'objet tenait bien contre le meuble elle ne voulait pas priver l'enseignant de sa meilleure arme de défense n'est-ce pas. De plus, il était tard et elle avait encore à faire un petit tour au rez-de-chaussé avant de pouvoir aller se coucher. Elle ne ferait pas toute la soirée, mais les fantômes étaient au courant, en cas de problèmes ils viendraient l'avertir et il n'en faudrait pas plus pour la réveiller si besoin.

— Voyons, vous vous sous-estimez Jon. Je suis certaine que vous arriveriez à fuir un loup-garou sans problèmes. De plus, avec ce magnifique orage, il serait bien compliqué de voir la lune vous ne croyez pas ? Il me semble d'ailleurs qu'elle n'en est qu'à son premier croissant. Il n'y a donc aucun risque, vous ne risquez que de croiser des élèves.

Ainsi va la pluie

La sorcière ne répondit pas à la question du professeur d'astronomie, pour la simple et bonne raison qu'elle n'avait pas eut l'impression qu'il lui en ait posé une. Elle se déplaça silencieusement jusqu'au bureau en pagaille de son collègue et y jeta un oeil inquisiteur. Quelque chose lui disait, pour être déjà venu dans cette tour sous forme de chat, que le désordre ne datait pas de l'orage. Minerva sortit sa baguette et appela à elle toutes les feuilles éparpillées qui restaient dans la salle, laissant ce pour quoi elle ne trouvait pas de place. Lorsque toutes les copies se furent délicatement posées sur la table, elle entreprit de les classer en tas réguliers. Elle n'en ferait pas d'avantage, c'était à l'enseignant de voir de quelle façon il préférait s'organiser, mais elle s'assurait juste que chaque feuille soit à l'endroit et qu'aucune ne risque de tomber dans la grande flaque d'eau au milieu de la salle.

Elle resta plongée dans son travail, laissant quelques secondes son esprit dériver sur le véritable loup-garou qui courrait dans la forêt. Elle se demandait sans cesse comment il avait put attaquer de jour. Peut-être s'agissait-il d'un animagus ou bien d'un enchantement sur un quelconque animal devant servir à porter la faute sur les lycans. Elle s'inquiétait pour Remus et Caleb, les choses étaient déjà suffisament compliquées pour eux, surtout pour Caleb qui avait été le seul survivant lors de l'attaque qui avait décimé une grande partie de l'équipe de Quidditch rouge et or. Elle souhaitait que ses amis aient été capables de le soutenir. Elle était impatiente également d'obtenir plus d'informations sur ce loup-garou pour pouvoir enfin le chasser de l'école. Il lui semblait piétiner face aux événements, il y avait eut bien trop d'incidents, elle ne savait pas par où commencer. Elle attendait les nouvelles du professeur de sortilèges qu'elle avait envoyé chercher des indices dans la forêt après qu'il lui en ait suggéré l'idée. L'orage avait dut le retarder, elle espérait juste qu'il ne se mette pas en danger, surtout après ce qui était arrivé à Jeremiah, mais elle avait confiance, il le fallait bien.

Minerva avait terminé son classement. Elle s'appuya contre le bureau et regarda le professeur d'astronomie passer la serpillère. Il était décidément très habile avec ce genre d'outil. Elle songea une minute à la famille du sorcier, sa femme et son fils, qu'elle connaissait depuis au moins aussi longtemps que l'homme devant elle et eut un mince sourire attendrit. Elle était heureuse pour lui. Il leva soudain la tête de son lessivage et la sorcière plongea aussitôt son regard dans celui du brun. Elle acquiesça. Il valait mieux qu'elle le laisse finir. Elle s'approcha de lui et s'arrêta juste en face à quelques centimètres.

— En effet, je vais vous laisser. Bonne chance et bonne nuit, Jon.

Elle le détailla une seconde avant de se tourner vers la porte et de s'y diriger dans un murmure de tissu.

— N'oubliez pas de vérifier que vous avez fermées toutes les fenêtres, lança-t-elle soudain.