Injonction ! [ Pv Minerva / Anthony ]

Je me dirigeait vers le bureau de Minerva McGonagall , il fallait qu'elle fasse quelque chose pour ce Ludovic qui commençait à être une vrai plaie pour la bibliothèque. Au moins le faire surveiller quoi, c'était pas possible qu'il puisse continuer à évoluer dans la bibliothèque comme dans un endroit où il faisait le jour et la nuit... C'est pas parce qu'on est prof qu'on à droit de tout faire non ?

Pour l'occasion j'étais partit en pull sur chemise, avec une simple cravate noire. Et une simple veste de costume de moldu par dessus. Je trouvais que ça m'offrait un sacré charme. Et dieu sait que j'allais en avoir besoin si je voulais obtenir ce que je voulais. Elle était dur à la négoce, comme une sous directrice devait l'être sans doute. Je n'en avait aucune idée...

Je me dirigeais donc vers chez elle, d'un air penaud, les mains dans les poches, d'une allure plutôt normale, je n'avais pas besoin d’aller vite, j'avais tout le temps du monde. Puis Ludo était juste un sale gosse qu'il fallait cadrer, rien de plus grave que ça, même pas de quoi écrire un nouvel article dans le règlement juste pour lui, il prendrait encore plus la grosse tête. Tsss.

J'arrivais donc à proximité de son bureau, auquel je frappais en attendant sa réponse pour entrer. Comment dire... Je n'étais pas suicidaire au risque d'entrer sans frapper.

Injonction !

Il y avait sur le bureau de Minerva une pile de copies à faire trembler les âmes des professeurs les plus endurcis. Au moins cinquante pages de parfaits gribouillages sur les grandes règles de la métamorphose dignes d'une armée de troll. Une écriture illisible, des fautes d'orthographe à chaque ligne - lorsqu'il n'y en avait pas à chaque mot - et des parchemins tantôt gorgées d'encre tantôt presque vierges et zébrées de caractères énormes pour essayer de tenir dans la surface réglementaire. Il y avait ceux qui écrivaient si petit que le terme ligne entre les lignes prenait tout son sens, d'autres dont les mots penchaient doucement mais surement vers un coin de la page jusqu'à ce que vous soyez obligé de passer du format portrait au paysage en court de route et ceux qui avaient oubliés de faire sécher leur encre avant de rendre leurs devoirs. Bien sûr, il y avait aussi ceux qui écrivaient à merveilles, ceux dont la copie ne semblait pas être le produit d'une abeille ivre plongée dans un encrier et jetée sur un parchemin, mais ils étaient hélas si rare parmi les premières années.

McGonagall fit criser sa plume sous un énième verbe mal conjugué avant de la poser sur le côté et de soigneusement récupérer un peu de sable pour faire sécher son encre verte. Le travail était énorme, les copies une véritable torture visuelle, pourtant il n'y avait que du sérieux sur son visage. C'était une habitude, rien de plus, il fallait corriger et il était inutile de se lamenter. Elle se plaindrait bien sûr, cela faisait partie du jeu, mais pour l'instant elle se contentait de faire ce qu'il fallait. De toute façon il ne tarderait pas à être temps de prendre une pause. Minerva jeta un coup d'oeil à sa montre, posée sur le bureau. Encore trois petites minutes et elle pourrait enfin arrêter. Avec un fin soupir, la sorcière récupéra le parchemin qu'elle venait de terminer pour l'aligner sur sa haute pile de "corrigés" avant d'en récupérer un autre du côté des "à faire". Elle venait tout juste de déchiffrer les trois premiers mots que des petits coups retentir à la porte.

— Entrez, lança-t-elle sans lever les yeux du papier.

FICHE ET CODES PAR BROADSWORD.

J'attendais tranquillement que le professeur de métamorphose m'invite à entrer en pensant que je n'avais jamais exceller dans cet art... Comme dans tous les autres... Je me savais moyen en tout. Au moins je n'étais pas déçu par mes capacités, et quand je réussissais un truc j'étais souvent surpris, un moyen comme un autre d'être toujours plus ou moins heureux de soi.

J'avais au moins une qualité, celle de toujours croire en moi, j'étais positif, mais passablement dépressif derrière tout ça... Enfin, fallait aller de l'avant nan ? J'avais bien des personnes qui me soutenait, donc je pouvais en profiter et faire de bonnes choses ! Minerva m'invita à pénétrer la pièce, et c'est ce que je fis, refermant la porte derrière moi.

-Bonjour professeur.

Je m'avançais en direction de son bureau, regardant autour de moi cette pièce qui devait inspirer de nombreuses peur à certains des élèves. Hé hé. Elle était justement en train de corriger des parchemins, aïe... Pauvres, pauvres petit enfants, ils allaient connaître ce qu'étaient les études à Poudlard, moi j'étais déjà passé par là, et j'étais bien content de ne plus faire partit des personnes qui devaient encore apprendre. J'attendais donc debout devant le bureau, qu'elle finisse ce qu'elle avait à faire, les bras croisé. Je n'aimais pas trop déranger les gens et encore moins quand ils étaient en train de corriger des copies d'élèves... Qui ne devaient pas être trop top, surtout en ce début d'année.

Injonction !

Alors que la porte s'ouvrait, Minerva jeta un discret coup d'oeil vers l'entrée par dessus ses lunettes. Dès qu'elle reconnue son visiteur, un fin sourire lui étira les lèvres. Elle rebaissa pourtant les yeux sans un mot et poursuivit son œuvre violette, consultant sa montre un peu plus fréquemment que d'habitude. Encore deux minutes, une... à la seconde près, la sorcière se redressa un peu plus sur son siège et posa sa plume sur le côté, retirant ses lunettes d'un geste distingué. Délicatement, elle posa ses coudes sur la table, croisant les mains, et appuya son menton sur ses doigts entremêles.

— Bonjour Anthony, commença-t-elle avec un grand sourire. C'est un réel plaisir de vous voir ! Je pensais justement vous rendre visite à la bibliothèque mademoiselle Greengrass et vous, pour m'assurer que vous n'avez pas de problème à enseigner le système de classement aux premières années. Mais dites moi, fit-elle encore, plissant légèrement les yeux, vous avez l'air bien sérieux aujourd'hui, j'espère que ce n'est pas à cause d'un problème.

L'animagus fixa un instant le bibliothécaire avant que sa bouche se plisse en une moue soucieuse. Elle se recula contre son dossier et décroisa les mains pour ouvrir l'un des tiroirs de son bureau, y récupérant un petit plateau d'argent soigneusement rangé qu'elle déposa sur la pile de copie non corrigées. Ceci fait, elle ramassa délicatement sa baguette posée à côté de sa plume et tapota le bord du plat. Elle eut tout juste le temps de remettre le morceau de sapin à sa place que l'assiette se remplissait de sandwichs au pain moelleux.

— Racontez-moi tout.

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Hé bien, on ne pouvait sans doute pas dissimuler énormément de chose à Minerva... Après tout c'était un nom affilié à Athena, la Déesse de la sagesse et de la stratégie militaire, entre autre. Un choix parfait pour une personne comme elle était devenue. Il me semblait avoir lu aussi qu'elle était liée à l'Ecole, encore une preuve que ce professeur était à la place que le destin lui avait offert.

Elle m'interrogea sur les premières année et me tira un léger sourire, qui hélas, ne dura pas longtemps. Il était vrai que le système de classement était une étape des premières années, mais là, ce n'était pas à un première année que je devais l'expliquer, mais à un membre de l'équipe administrative. Je finissais donc par m'asseoir en face d'elle les yeux brillants devant le repas qu'elle me préparait. Je pense qu'elle aussi savait comment me prendre pour que je passe à table.

-Est ce que j'ai l'air si frivole chaque fois pour que là je paraisse sérieux tout d'un coup ?

Le sourire se fait entendre dans ma voix, mais très léger, il faut me connaître pour pouvoir le discerner, hors, Minerva me connaît depuis plusieurs années maintenant, et je sais qu'elle sera capable de lire à travers les lignes.

-Hélas, oui, je rencontre un problème avec le système de rangement, mais celui d'une personne. Un membre de l'équipe professorale. Ludovic Descremps. On va dire que malgré plusieurs injonction à son encontre, il semble persister à vouloir semer la zizanie, montrant bien souvent le mauvais exemples aux élèves. Donc je suis venu vous voir pour que vous mettiez un terme à ça. Bien entendu, je ne souhaite pas lui interdire l'accès à la bibliothèque, juste lui imposer des règles et qu'il les respectes.

Je fixais maintenant les sandwichs devant moi, attendant l'ordre pour pouvoir lancer le massacre a la nourriture qui me narguais depuis son plateau.

Injonction !

Minerva ne répondit que par un petit sourire énigmatique à la plaisanterie de son collègue. Hélas, bien vite, le bibliothécaire en vint à son sujet de visite et l'atmosphère se fit plus sérieuse. Lorsque l'homme en eut fini, la métamorphomage appuya son menton entre son pouce et son index et se plongea dans une profonde réflexion.

— Je vois de quoi il s'agit, dit-elle. J'aurais probablement dut vous mettre au courant plus tôt, mais avec tous les nouveaux arrivants dans le corps enseignant je n'y ait hélas pas songé. Minerva secoua la tête, c'était là une faute impardonnable venant d'elle. Il me semble que cela à toujours été ainsi avec lui. Une fois, il était monté sur une table pour débattre à propos de l'univers et de la foudre. C'était assez... surprenant et tous ces livres par terre ! Comment ai-je pu oublier ? Mais si j'arrivais à me rappeler quelle méthode utilisait l'ancien bibliothécaire... Je crois me souvenir que Jon connaissait un moyen pour régler le problème. Peut-être devriez-vous lui demander, mais le connaissant je ne sais pas s'il vous le donnerait. Elle secoua de nouveau la tête. Non, sans doute pas, il est assez réservé sur ce genre de sujets. Mais je pourrais essayer de le questionner là dessus durant l'année, je finirais bien par apprendre quelque chose. Ce que nous pouvons peut-être faire en attendant c'est interdire à Ludovic d'entrer seul à la bibliothèque. Peut-être qu'avec quelqu'un pour le rappeler à l'ordre sur place les choses seraient moins catastrophiques, mais je ne pourrai pas garantir que cela empêchera tous les dégâts. Il faudrait que vous me disiez exactement ce qui s'est passé. Peut-être que cela nous aiderait.

McGonagall considéra de nouveau son invité, très attentive, avant d'avoir un léger sourire.

— Vous n'êtes pas obligé d'attendre ma permission à chaque fois lorsque je vous offre un en-cas. Cela me fait plaisir.

Et pour montrer l'exemple, elle récupéra un sandwich dont elle croqua une bouchée un peu plus grosse que dans ses habitudes.

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Avant de lui répondre, je prenais donc le temps d’engloutir plusieurs sandwich à une vitesse assez folle, j'étais en pleine crise de gloutonnerie, et je n'en ressentais pour l'instant, aucune honte. Je dévorais donc les sandwich, un air extatique sur le visage, les yeux mi-clos, comme un chat dont on gratterais le crâne. Un peu plus et je me serais mis à ronronner. Puis finalement, après six sandwich avaler, je poussais un soupir de contentement.

-Je ne vous remercierais assez jamais. Heu jamais assez !

Je suis tellement bien que j'en oublie comment parler. Il est beau le bibliothécaire oui ! Enfin, je sais qu'elle me pardonnera, après tout, n'est elle pas une personne qui pardonne facilement aux autres si ils ont l’obligeance de lui demander et de reconnaître leurs tords ?

-Désolé, je parle trop vite, ma langue s'agite avant que mon cerveau ne réfléchisse... Jon vous dites ? C'est pas celui qui arrache la fin des livres parce qu'il souhaite qu'ils soient sans fin ? Ou je confond ?

Mais qu'est ce qu'avaient les gens avec les livres à la fin ? Ils apportaient tellement de bonnes choses qu'ils étaient plus intéressant qu'un sommet complet de savant. Bon, j'exagérais un peu, mais moi qui me sentais esthète sur les bords, que les gens puissent s'en prendre comme ça à de l'art, ça ne me faisait pas plaisir plaisir. Bien entendu je devais le tolérer... On ne collait pas son poing dans la figure d'une personne parce qu'elle détruisait des livres... Quoique... Un léger rictus éclaira mon visage avant que je ne me rende compte d'où j'étais et de qui étais mon interlocutrice.

-Hum... C'est une bonne idée oui, l'accompagnateur, qui diriez vous que ce soit ? Parce que j'ai beau avoir essayé de le ramener à l'ordre, il à quand même changer de place des livres, envoyer d'autres par ci par là, tout en ne prenant pas garde à ce qu'ils heurtent une table, ou le sol. C'est assez désagréable, dans le sens où les élèves cherchent dans des rubriques précises, à des endroits précis. C'est une perte de temps pour Mademoiselle Greengrass et moi même, car nos informations peuvent se révéler fausse, et induire des personnes sur la mauvaise piste... Et c'est quelque chose que je refuse de toute mes forces.

Injonction !

Souriant devant le plaisir visible qu'avait son invité à dévorer les sandwichs, Minerva avala une nouvelle bouchée de son propre encas. Décidément, le bibliothécaire lui faisait toujours l'effet d'un petit garçon à qui l'ont venait d'offrir une tournée de glaces gratuites... non, à vrai dire la comparaison n'était pas la bonne. C'était la gloutonnerie de tous les enfants du monde devant toutes les glaces du monde qui ressemblait à la voracité d'Anthony. Il avait décidément un appétit phénoménal qui faisait encore s'étonner l'animagus lorsqu'elle apprenait que cela ne suffisait pas à vider les cuisines de l'école. Le coin des lèvres de McGonagall s'éleva encore un peu plus et elle plaça délicatement un doigt sur sa bouche pour ne pas risquer de projeter des miettes lorsqu'elle eut un léger rire devant la confusion de son collègue qui n'arrivait plus à parler. Mais lorsque le sujet redevint sérieux, il ne lui fallut pas longtemps pour faire de même.

— C'est cela, mais il me semble que lui ne s'attaque qu'aux livres de sa propre collection. C'est du moins ce que Emmeline, l'infirmière, m'a dit.

La sorcière resta ensuite un instant silencieuse réfléchissant à ce que Anthony venait de dire. D'abord soucieuse, une petite étincelle malicieuse passa dans son regard avant qu'elle ne prenne un air tout à fait sérieux et pose son sandwich soigneusement devant elle.

— Je pense que nous pourrions demander à la nouvelle surveillante, mademoiselle Oswin, de s'en charger. Vous la connaissez peut-être, elle est arrivée cette année. Sinon nous pouvons également faire passer un mot en salle des professeurs afin que tout le personnel soit au courant et puisse veiller au grain si besoin. Je lui parlerais moi-même de nos mesures, il sera peut-être assez raisonnable pour les appliquer.

Minerva prit une fine inspiration et se pinça les lèvres, semblant hésiter à poursuivre.

— Cette année nous allons également faire appel à une psychologue. C'est une ancienne élève de l'école qui nous a été recommandé. Elle viendra faire une sorte de bilan pour la rentrée. Comme nous avons beaucoup de nouveaux visages, Albus à pensé qu'il serait bien de les connaitre un peu mieux. J'afficherai bientôt le planning des rendez-vous en salle des professeurs. Je pensais laisser cela facultatif, mais il serait peut-être mieux que chacun de nous la rencontre au moins durant une heure. Peut-être qu'ensuite, avec quelques cotisations... nous pourrions offrir des séances à certains cas particuliers. A condition de trouver une idée pour lever les fonds.

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-Tant qu'il ne s'approche pas des livres de la bibliothèque, j'aimerais éviter d'exploser le budget de remplacement cette année ci...

Elle souhaitait que la nouvelle surveillante s'occupe de Ludovic ? Je n'y voyait pas vraiment d’inconvénient, bien que l'afflux de nouveau active un peu de paranoïa en moi, après tout j'avais de nombreux secret à dissimuler, et si je jouais une seule fausse note, toute ma partition s'effondrerait et me laisserais vulnérable. Mais c'était en même temps excitant de jouer comme ça avec le danger, on se sentait incroyablement vivant, et l'adrénaline parcourait bien souvent le corps. Raisonnable ? En salle des professeurs ? Oui, ce serait une bonne idée, qu'il puisse voir qu'il n'est pas intouchable.

-Ce serait une bonne idée oui, Oswin pourrait le calmer vous pensez ? J'ai peur qu'il ne profite de sa nouveauté pour s'en prendre à elle et la faire tournée en bourrique, puis elle à sûrement mieux à faire que lui coller les basques pour voir si il ne s'invite pas en virée surprise à la bibliothèque... Il faudrait presque un truc pour le localiser dès qu'il s'approche de l'endroit... Il doit y avoir des sorts personnalisable comme ça. Bien entendu un sort légal, sinon j'aurais volontiers penché sur un Impero...

Bon c'était un peu extrême, mais j'y pensais réellement ! J’espérais juste que mon petit sourire taquin serait prit pour une plaisanterie, sinon j'allais en prendre sacrément pour mon grade. Enfin... Mon visage se crispa quand elle parla d'une psychologue, ancienne élève. Mes soupçons se portèrent immédiatement sur Savanah... La Confrérie aurait ainsi plusieurs informateurs sur place. Et une personne plus proche des autres que moi je ne pouvais l'être. C'était finement jouer, si c'était elle qui avait manigancer ça. Sinon, c'était un très bon avantage.

-Une psychologue hein ? Je vois... Et qui est elle si ce n'est pas indiscret ? J'aimerais bien savoir si j'ai déjà entendu parler d'elle ou non. Quand à offrir des séances à certaines personnes je ne suis absolument pas contre, moi même j'en prendrais volontiers quelques unes, histoire de me débarrasser de chose qui me restent sur le cœur.

J'attaquais sauvagement un nouveau sandwich, attendant la suite de la conversation tout en réfléchissant à l'implication qu'aurait Sav sur Poudlard, et sur moi. Je me sentais comme trahis en fin de compte, alors qu'elle n'avait rien fait. C'était juste que j'avais choisis Lisbeth, et pas Sav... Un choix comme un autre, dicté par une pulsion, et mon amitié semblable à du béton armé entre la Luxure et la Gourmandise.

Injonction !

Les légères inquiétudes du bibliothécaire pour la surveillante tirèrent un radieux petit sourire à l'animagus. Elle n'avait aucun doute que la jeune Auror saurait très bien se débrouiller avec un cas comme l'immature français. D'ailleurs, ne venait-elle pas du continent elle-aussi ? Cela aurait mérité une petite enquête de la part d'une sorcière aux pattes de velours. En revanche, elle dut bien reconnaitre que Mademoiselle Oswin aurait bien du travail cette année là. Du résumé de mission qu'elle avait reçu d'un de ses anciens amis, il aurait sans doute mieux valut que Ludovic ne lui traine pas dans les jambes. Tant pis, elle verrait plus tard pour arranger cette affaire là.

L'ancienne employée du département de la justice magique commençait tout juste à fouiller dans sa mémoire à la recherche d'une loi contre le traçage des sorciers lorsqu'une petite plaisanterie de mauvais goût lui fit hausser légèrement un sourcil et lancer un regard sévère au bibliothécaire. Lèvres pincées, elle tint cette expression assez longtemps pour mettre un mur mal à l'aise avant de renvoyer son sourire taquin à son collègue.

— Cela me parait une bonne idée, mais il ne faudrait pas non plus que cela l'empêche d'accéder à la bibliothéque le besoin étant. Après tout, tous le monde peut avoir besoin de consulter un grimoire et il me semble que le partage du savoir est une des vocations d'une école. Toute fois, peut-être pourrez-vous.. hum... non, c'est une mauvaise idée. Je suis certaine que nous trouverons une meilleure façon de régler la situation.

Peut-être qu'en parlant à Albus ou bien en évoquant les mêmes raisons que celles qui avaient décidé le français à venir enseigner, mais cela aurait été aller contre ses principes. Elle ne voyait donc plus qu'une seule solution, discuter avec Descremps et essayer de lui faire entendre raison et si jamais cette solution échouait, elle n'aurait qu'à trouver un moyen de le distraire de cette occupation intolérable.

Le bibliothécaire tira Minerva de son petit carnet vert en lui posant des questions sur la psychologue. La sorcière prit le temps d'avaler encore trois bonnes bouchées de sandwich avant de répondre le plus naturellement du monde non sans une petite once d'inquiétude mêlée de compassion.

— Sachez que si vous voulez en parler je serais toujours là pour vous écouter, fit-elle en posant délicatement sa main sur le poignet de son collègue.

Ayant à peine entamé son premier encas, l'animagus piocha deux autres sandwichs dans le plat et les entassa soigneusement devant elle avant de récupérer une bonne grosse bouchée du premier.

— Quand à la psychologue, articula Minerva avant de prendre le temps d'avaler ce qu'elle mangeait. Excusez-moi. Il s'agit de Miss Lewis, elle nous a été recommandé par plusieurs de nos anciens élèves et même certains de nos anciens professeurs. Saviez vous que le précédent professeur de divination était allé la voir ? Le pauvre homme n'arrêtait pas de prédire la croissance des chou-fleurs depuis qu'une première année lui avait fait tomber une boule de cristal sur la tête. Il parait que cela à pris plusieurs semaines pour que Miss Lewis parvienne à le convaincre de ne pas s'enterrer la tête dans le potager pour essayer de prévenir les pauvres légumes de la soupe qui les attendaient. Une affaire terrible.

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Si vous saviez ce qui me tourmente, vous ne me tapoteriez pas le bras comme ça... Mais vous ne le savez pas, et je n'ai pas envie de vous emmerder avec ça.

Je lui offrais un doux sourire, hochant doucement la tête.

-Je vous remercie de ça, mais je n'ai pas envie de vous obscurcir la tête avec mes peines de cœurs et mes souvenirs qui me hantent. Vous n'avez pas vraiment à vous inquiéter de ça.

Je reprenais un visage sérieux qui vira sur une petite grimace en entendant le nom de famille de Savanah. Et merde... C'était bien elle. Fait chier.

-Savanah Lewis donc. Hé bien, je vais enfin la revoir.

Un petit rire jaune, j'avais autant envie de passer pour une évaluation psychologique avec elle que de passer une journée chez le dentiste à me faire retirer des dents. Sans anesthésie. Pour vous dire ma joie de la voir venir m'analyser. Surtout que j'étais pas au mieux mentalement et physiquement. J'allais sans doute devoir lui demander de mentir un peu lors de son rapport, sinon je serais envoyer immédiatement en psychiatrie à Sainte Mangouste. Et c'était pas dans mes projets.

-Quand à Ludovic, pour en revenir au principal suspect. Je pensais à devoir instaurer un système de sanction au fur et à mesure de ses bêtises. Mais j'ai peur qu'il n'essaie de passer outre en faisant de la surenchère pour voir si l'on va s'y tenir. Je vous avoue que j'ai du mal à le cerner, bien que je le comparerais à un chaton, sans offense, qui attend qu'on ai le dos tourner pour faire le plus de bêtises possible, avant de se faire passer pour innocent.

Ouais enfin, il avait eu le culot de le faire en face de moi quoi. Et ça peu de personne auraient osée le faire. Fallait lui reconnaître qu'il en avait une sacré paire en fin de compte. Mais je ne le reconnaîtrais jamais à l'oral ! J'avais ma fierté quand même, et je l'aimais pas.

-Pauvre homme... Essayer de sauver des légumes...

Et j'arrachais un immense bout de sandwich en mordant dedans, avant de le mâcher avec un solide appétit.

-Et sinon, tout vas bien dans Poudlard ?

Injonction !

— J'ai à m'inquiéter de tout ce qui peut nuire à chaque personne dans cette école, répondit l'animagus. J'espère simplement, qu'à défaut de me confier vos inquiétudes vous trouviez quelqu'un pour les écouter.

Bien entendu, elle n'insisterait pas. Du moins, pas directement. Mais elle finirait bien par trouver une occasion pour prendre des nouvelles de son cher bibliothécaire. Cela semblait normal entre anciens membres de la même maison et, surtout, entre collègues. Mais l'heure n'était plus à cela. En une seconde, l'air tendre de McGonagall se transforma en un regard perçant et brillant de curiosité.

— Vous ne semblez pas si ravie de la revoir. Serait-ce le genre de connaissance proches qui ne vous laisse que le contenu du garde-manger une fois partie ? La sorcière se pencha légèrement en avant, son sandwich dans une main. Jusqu'à quel point la connaissiez-vous ? demanda-t-elle d'un ton lourd de sous-entendus.

Il allait de soit que cette fois, Minerva ne se laisserait pas détourner du sujet sans en avoir appris un maximum. Elle n'eut pourtant pas de mal à reprendre le fil de leur conversation sur le professeur de sortilèges. D'abord songeuse pour essayer de déterminer de quelles sanctions il pouvait être question, elle eut un léger haussement de sourcil à la comparaison féline que lui servit le bibliothécaire, mais ne démordit pas de son visage impassible.

— Je pense que chiot aurait mieux correspondu. répondit-elle d'une voix impénétrable. D'ailleurs cela explique peut-être pourquoi les hommes préfèrent les chiens. Les chats font ce genre de chose avec bien plus de discrétion et de subtilité.

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-J'ai plusieurs personnes qui les écoutent de manière fragmentaire, mais il me faudrait une personne à laquelle je pourrais tout confier d'un coup... Sans avoir peur qu'elle parte en hurlant qu'il faut m'enfermer définitivement à Sainte Mangouste.

Oh,j'avais éveillé l’intérêt de Minerva en parlant de Savannah et de ce que je connaissais d'elle. Et si je m'amusais un peu à ses dépends hein ? Mon sourire s'élargit avant que je ne me compose un masque de colère contenue.

-Oui, je la connais très bien. Nous avons eu des antécédents. Et ça ne s'est pas très bien terminé entre nous. Mais je garde de bon souvenirs. C'est une personne agréable, quand on réussit à briser la glace.

Et voilà, les rumeurs étaient lancées et je me permettais un nouveau petit sourire satisfait. Et soudain, le piège se referma sur l'animagus... Oh, le petit chat l'avait mal prit et je me penchais en avant, piquant un nouveau sandwich sur le plateau et le croquant à pleine dent, tout en fixant mon regard sur Minerva en face de moi.

-C'est vrai que les chats ont une pâte de velours, élégante, discrète et raffinée. Mais personnellement j'ai une vive préférence pour les ours. C'est gros, mignon, adorable et surtout, surtout ! Sois en peluche sois en guimauve.

Injonction !

— Pour quelles raisons pourrait-on dire cela ? demanda l'animagus en toute innocence. Je penses que bien des personnes auraient plus de raisons d'être envoyées à Sainte Mangouste que vous cher Anthony et puis, qui pourrait se venter d'être parfaitement sain d'esprit de nos jours ? Avec tous ces changements partout dans le monde, chez les moldus comme chez les sorciers. Je penses que vous êtes encore loin d'atteindre un état trop inquiétant de ce côté là. Néanmoins, j'espère que vous trouverez quelqu'un à qui vous confier mieux qu'à moi et sachez, ajouta la sorcière avec un petit sourire taquin, que si jamais il devait être trop tard, l'école sera ravie de vous aider à payer vos frais d'internement.

Mais, bien vite, l'attention de la sorcière se porta toute entière sur un petit carnet vert enfouit au fond de ses tiroirs sous trois murs de sortilèges. Au changement de visage de l'homme en face d'elle et à la façon qu'il eut d'en parler, il n'avait pas fallut longtemps pour que Mina sache qu'il y avait là matière à un chapitre. Des antécédents c'était bien cela ? Mal terminé. Cela semblait assez délicat, mais rien d'insurmontable. Après tout, les histoires qui commençaient mal étaient souvent celles qui méritaient le plus d'efforts. L'enthousiasme du chat se hérissa une seconde, interceptant le sourire du bibliothécaire. Ne serait-il donc pas en train de se moquer d'elle ? L'animagus sourit à son tour, une lueur maligne dans le regard. Il voulait jouer, alors soit, elle rejoindrait la partie, pour le pire et, elle l'espérait, surtout le meilleur. Mais alors que son esprit s'activait pour planifier l'avenir sur dix générations, Minerva lâcha un bref petit rire pour les ours en guimauve. Tout à fait monsieur Hendricks.

— Des ours en guimauve ? Il y a un moment que je n'en ai pas goûté, avoua l'animagus. Je suis plutôt friandises sorciers. Les esquimaux citron également. Vous êtes vous rendu chez Honeydukes le week-end dernier ? Enfin, pardonnez la question, vous y êtes sans doute allé hier. Vous savez quelque chose à propos des nouvelles dragées que monsieur Maxwell est en train d'inventer ? Il nous en a quelque peu parlé avec Pomona et je sais que vous êtes souvent au courant de ces choses là.

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-Mes frais d'internement hein ? Merci, voilà quelque chose de rassurant, donc si je pète un cable et que je me met à dévorer tout vos sandwich en hurlant « pour la Gloire du Saint Sandwich » ce sera suffisant pour que j'ai des vacances à l'ombre payée par Poudlard ? Mais j'en suis !

Mon sourire s'élargit et je partis en arrière sur ma chaise, fermant un bref instant les yeux pour savourer la quiétude de ce bureau et de la présence du professeur à mes côtés. Ca faisait du bien de faire une petite pause de temps en temps, et ceci en était une. Et c'était plutôt cool. Enfin, y'avais beaucoup de truc cool dans le monde des sorciers. Bien entendu c'était une communauté à l'intérieur d'une communauté, mais en général tout le monde était assez gentil. Du moins, avec le personnel.

Mon sourire s'élargit et je plantais mon regard dans celui de Minerva, avant d'hocher la tête.

-Bien entendu, Chess fait appel à moi pour goûter tout ses bonbons, ça apporte des fois quelques effets secondaires des plus agréables ou désagréable. Mais c'est un honneur pour moi d'apporter mon expertise à son entreprise de création de bonbons. Et puis, je les goûtes avant tout le monde et gratuitement ! Ce qui n'est pas plus mal vu l'argent que je lâche chez Honeydukes dès que j'y met les pieds... Ah ah.

Et c'était vrai, toute les deux semaines environ je descendais au Pré-Au-Lard avec assez de poches pour remplir deux placards. Et je revenais avec mon porte monnaie beaucoup plus léger qu'à l'allée, mais avec les poches beaucoup plus remplit. Je revenais avec 7/8 kilos de bonbons et diverses friandises à chaque fois . Et c'était parce que j'étais au régime tout ça. Sinon je doublerais facilement les doses. Et très facilement pour tout dire.

-C'est vraiment un gouffre financier pour moi cette boutique. Vous avez des aides pour ça ?

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