La carte du Maraudeur

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 Deux mornilles pour un souvenir

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Ludovic Descremps
Ludovic Descremps


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MessageSujet: Deux mornilles pour un souvenir   Deux mornilles pour un souvenir Icon_minitimeVen 16 Jan - 22:46

Deux mornilles pour un souvenir

Entre les cours, l'Ordre et les innombrables aléas de la vie, Ludovic n'avait pas passé la porte des Trois-balais depuis au moins un mois. Il fallait dire que l'accueil qu'il avait reçu la dernière fois l'avait un peu refroidit et puis, passé la simple nostalgie, maintenant qu'il n'avait plus beaucoup de choix sur les cartes de boissons, il n'avait jamais vraiment eut de raison valable pour y remettre les pieds. Et pourtant. Une fois de plus, il tentait de se frayer un passage à travers la foule de clients pressés autour des tables et tout au long du comptoir. Bien entendu, ce n'était pas dans l'unique but d'inspirer une bonne odeur de sueur et d'haleine chargée par un frisquet jour d'automne, ça au contraire, il aurait préféré s'en passer. Non, s'il s'aventurait cette fois dans une plaine de chevelures pelliculées, c'était pour trouver quelqu'un. Une femme qui plus est.

A force de "pardon", "excusez-moi" et de quelques coups de coudes perdus, le français parvint à apercevoir un petit bout du comptoir. Il espérait pouvoir atteindre un siège lorsqu'un mouvement de foule malheureux le refoula sans crier garde. Sans se démonter, il tenta une nouvelle approche par le côté, mais fut interrompu par une bande de sixième années chargée de Bièraubeurres dorées tout juste remplies à la source. Il recula encore et fini par se retrouver contre une table de Serpentards de septième année.

— Monsieur Descremps, s'exclama l'un d'entre eux pour couvrir le boucan. Je voulais vous demander...

— J'ai pas le temps là tout de suite, passez me voir plus tard, répliqua aussitôt Ludovic avant de se faufiler à travers un amas de robes noires et écharpes bariolées.

Il ne manquait plus qu'il soit obligé de faire du soutien scolaire au beau milieu de cette tempête vivante.

Tout à coup, le français se retrouva face à une fenêtre dans une petite poche de vide. Il tourna la tête, la foule s'était refermée derrière lui et formait un mur opaque. Il laissa échapper un soupir et leva les yeux au ciel. Cela semblait mal partit pour pouvoir accéder au comptoir ou même retourner à l'air libre. C'était de sa faute aussi, qu'elle idée de venir un jour de sortit à Pré-au-lard ? Baissant les yeux, il découvrit une petite table encadrée de trois chaises vides. Sans doute trop peu nombreuses pour intéresser la marée humaine.

Ludovic eut un léger haussement d'épaule et en tira une pour s'asseoir. Après tout il n'avait qu'à attendre que l'auberge se vide, ce n'était pas comme s'il était pressé. Il pourrait en profiter pour prendre un café si jamais une serveuse le voyait.

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Dernière édition par Ludovic Descremps le Sam 17 Jan - 3:30, édité 1 fois
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MessageSujet: #C38C4D   Deux mornilles pour un souvenir Icon_minitimeVen 16 Jan - 23:59

Deux Mornilles pour un souvenir. × Ludovic & Nara


Les sorties des élèves de Poudlard à Pré-au-Lard étaient les meilleures. Meilleures parce que l'ambiance était mouvementée et il ne faut pas se le cacher : Un adolescent ça consomme. Nous avions mit les bouchées doubles avec Rosemerta pour convenir tout le monde. La Biereaubeurre était accueillit comme le sang du Christ dans le St Graal, dans ce cas-ci remplacé par quelques choppes de bières. L'effet était tout aussi bénéfique. Je pouvais entendre la caisse hurler à l'indigestion de mornilles et de noises. J'étais bien contente, parce qu'avec ce temps là, la plupart des autres clients réguliers préféraient rester chez eux, à l'abri du froid. Nous étions bien mieux lotît aux Trois-Balais. Mais à force que la boutique ne se remplisse, je commençais à crever de chaud, enfermée dans mon tablier de serveuse. Je retirais alors mon pull, attachant mon tablier à ma taille, en chemisier cette fois-ci, ce qui était nettement plus attractif et agréable pour ma poire, histoire de ne pas finir noyée dans ma propre sueur. Je soufflais un moment.

Rosemerta se foutait de moi parce que parfois, j'étais prise de vertiges quand trop d'élèves à la fois se mettaient à me demander quarante commandes à la fois. Mais j'avais raison d'être prise de cours, n'importe qui le serait. Du coup, je me reprenais en main après avoir bu un verre d'eau, et d'un coup de baguette, j'envoyais à la chaîne les verres et autres commandes, qui arrivaient sans encombre dans les mains de leur destinataires.

La valse continua pendant quelques minutes jusqu'à ce que ça se calme un peu au niveau des commandes. Il restait tout de même le brouhaha des groupes d'adolescents qui revenaient de leur achat chez Zonko & Cie, en compagnie d'une ribambelle d'amis que j'étais incapable de compter. Des Poufsouffles par ci, des Serdaigles par là, et pas tellement d'adultes dans les parages. Je nettoyais alors un peu le comptoir à la main, avec un chiffon propre, en soufflant un filet d'air pour remettre une mèche gênante en place. Pas le temps de se reposer quand on est brave, et quand on est serveuse dans ce satané boui-boui. Mais malgré tout, c'était un trou que j'appréciais. Les jeunes étaient bien content de pouvoir donner une tape affectueuse sur la tête d'Aladar, qui gambadait entre les tables et finissaient les restes des morceaux de gâteaux des consommateurs peu attentifs à leur assiette, avec ou sans leur consentement.

Pendant que je nettoyais le comptoir, plein de postillons et autres résidus de boissons et d'appareil dentaire, Rosemerta passait derrière moi et me donna un léger coup de coude. "Eh la miss, y a un type là bas, tu d'vrais lui prendre sa commande." Je relevais la tête en essayant de tendre le cou pour apercevoir le jeune homme. Je ne voyais qu'une touffe de cheveux. Trop de monde. J'acquiesçais et finissais de nettoyer avant de ranger quelques verres, et de saisir mon vieux carnet défraîchit et un crayon à papier. J'avais quelques réflexes moldus, Rosemerta disait que c'était parfois une perte de temps, mais elle avouait que ça évitait quelques catastrophes d'un sort lancé trop rapidement pour que le client soit vite satisfait. Je préférais prendre mon temps, ça me permettait de discuter avec les clients.

Je réajustais mon tablier au niveau de mes hanches, bouffant le tissus de mon chemisier qui rentrait à l'intérieur de ma jupe, puis je me mettais en route tant bien que mal jusqu'à la table de notre client. C'est là que je tiltais. Je connaissais ce garçon... Enfin, le garçon qu'il avait été.

"Ludovic !" Je lâchais assez fort pour qu'il entende ma surprise, couverte par les discussions autour de nous. Je baissais le bras dans lequel j'avais mon calepin et mon crayon à papier, me sentant un peu bête d'avoir gueulé son prénom. Le premier truc qui me revenait à l'esprit, c'était la manie qu'il avait de passer sa main dans ma nuque. Je restais là, avec les yeux écarquillés avant de secouer la tête pour me reprendre. "Ben alors ! Qu'est c'que tu fiches ici ? Tu... T'as changé ! En bien j'veux dire hein, pas en mal sinon j'le dirais pas, ou pas comme ça en tout cas. Mais hum... Pardon. Salut !! Qu'est-ce que tu fais à Pré-au-Lard ?"

À y réfléchir, je me disais bien que ça devait être lui, le type que Rosemerta avait vu, un jour où j'étais de congé. Elle m'avait dit que je le connaissais peut-être. C'est qu'elle savait tout la coquine. Je me retournais pour essayer de l'apercevoir, mais elle était occupée à une table d'élève de troisième année visiblement, compte tenu de leur acné naissante. Je m'étais rendue compte que j'avais parlé d'une façon affreusement maladroite. Je n'étais pas la plus douée pour tout ce qui concernait les surprises de ce genre là surtout, puisque ça concernait une partie de ma vie que j'avais encore en tête, plutôt importante : Le jour où j'avais dit non à un homme qui disait m'aimer. Est-ce qu'il m'avait vraiment aimer après tout ?
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Ludovic Descremps
Ludovic Descremps


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MessageSujet: Re: Deux mornilles pour un souvenir   Deux mornilles pour un souvenir Icon_minitimeDim 18 Jan - 1:26

Deux mornilles pour un souvenir

Le coude appuyé sur la table, le menton au creux de la main, Ludovic observait les visages qui défilaient devant lui comme s'il s'était trouvé à la représentation d'un film ou d'une pièce de théâtre. Il n'avait pas grand chose d'autre à faire et il était venu pour trouver quelqu'un. Même s'il n'avait pas réussi à atteindre le meilleur endroit où il pensait la trouver, il pouvait toujours commencer par là. Il passa d'une tête à une autre cherchant  des cils interminables, une bouche en coeur, une chevelure blonde et un regard d'azur. Il y avait de tout dans cette auberge, hommes, femmes et surtout enfants, petits grands, gros, maigres, boutonneux, oreilles décollées, nez cassés... Malheureusement, Lisbeth ne semblait pas être dans les environs.

Ludovic tâcha de garder patience. Ce n'était pas si grave s'il ne la trouvait pas ici, il y avait encore un ou deux endroits où il pouvait chercher, mais cela ne serait jamais arrivé s'il lui avait demandé son adresse pour lui envoyer un hibou, ni s'il n'avait pas été obligé de passer une semaine cloué au lit pour une stupide histoire d'armoire et d'astronome. Il eut un soupir et leva les yeux au ciel. Il avait encore du mal à réaliser qu'on ait put l'enfermer dans une boite comme un vieux balai et, si la situation ne s'était pas aussi mal terminée, il aurait presque put en rire. Cela lui apprendrait à choisir des amis un peu trop inventifs.

Au bout d'une poignée de minutes, le français n'avait toujours pas aperçut l'objet de sa présence et il se mit à chercher quel visage était le plus insolite. Celui d'un sorcier de Pré-au-lard lui rappelait un troll, un autre un marin digne du capitaine Nemo, un autre encore, un jeune cette fois, avait sur le visage tant de boutons qu'il ressemblait à une carte de la lune. Il y avait de quoi être inspiré pour quelques portraits et si Ludovic n'avait pas été occupé par autre chose, il aurait peut-être fait apparaitre un ou deux morceaux de parchemin vierge et quelques flacons d'encre. Tant pis, ce serait pour une prochaine fois.

L'un des clients tourna soudain la tête vers lui et Ludovic regarda ailleurs. Dévisager les gens de cette façon ne se faisait pas. Il se laissa aller contre le dossier de sa chaise et jeta un coup d'oeil par la fenêtre. Les rues boueuses, le ciel terne... il n'y avait pas grand chose à regarder de là où il était. C'était juste calme et clair, agréable. Il n'y avait rien à demander de plus. Il croisa les bras sur la table et décala un peu sa chaise pour mieux voir. Qu'elle heure était-il ?

Tout à coup, quelqu'un l'appela. Ludovic tourna aussitôt la tête en direction d'une serveuse qu'il eut un peu de mal à reconnaitre.

— Nara ?

Oui c'était bien elle, toujours le même regard et la même verve. Passé le premier choc de voir ce visage sortir de la foule, un sourire aux lèvres Ludovic se leva aussitôt pour faire un pas vers elle. Il s'arrêta à un peu moins d'un mètre, se trouvant soudain idiot d'avoir réagit de la sorte. Qu'est-ce qu'il comptait faire ? La prendre dans ses bras ? Pour qu'elle raison ? Il recula un peu et se frotta la nuque, ne sachant pas trop ce qu'il valait mieux faire. Une bise ? Lui serrer la main ? Il n'avait pas pour habitude de reprendre contact avec d'anciennes relations intimes, une sorte de règle d'or ou de reflex idiot, et même sortit de ça, cela faisait au moins quinze ans qu'il ne l'avait pas vu, il ne pouvait pas faire comme si c'était hier. Il laissa retomber son bras, il réfléchissait trop parfois.

— Tu as changé aussi, répondit-il sans complexes, j'ai faillit ne pas te reconnaitre. Tu as tellement... je ne sais pas, je trouve que tu es encore plus radieuse qu'avant.

Il se souvenait d'une jeune fille et voilà qu'il se trouvait face à une véritable femme, il y avait de quoi en perdre ses mots.

— Waw... ça fait un peu... enfin, c'est fou de te croiser ici. Euh tu... il se tourna une seconde vers la table vide. Tu veux que je te paye un verre ?

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MessageSujet: Re: Deux mornilles pour un souvenir   Deux mornilles pour un souvenir Icon_minitimeDim 18 Jan - 2:26

Deux Mornilles pour un souvenir. × Ludovic & Nara


Revoir Ludovic était un gros choc. Je ne comprenais pas trop ce qui se passait autour de moi, mais c'était aussi peut-être parce qu'il faisait trop chaud autour de nous. J'aurais dû mettre quelque chose à manche courte par dessous mon chemisier. J'avais décidément trop chaud dans ce chemisier. Je passais une main dans mes cheveux courts, les mettant un peu en désordre alors qu'il posait enfin les yeux sur moi. Il avait un regard envoûtant. Littéralement. La couleur de ses yeux avait l'air très banal au premier abord, mais quand on regardait de plus prêt, il avait les yeux d'un noisette profond qui devenait presque noir dans les pièces sombres et presque orange lorsque le Soleil était au rendez-vous. Je me souvenais de ce genre de détails, ça et ses tâches de rousseurs très discrètes que j'adorais plus que tout. Je me souvenais des l'intimités que nous avions ensemble, c'était la première chose qui remontait vers mon esprit.

Apparemment, nous étions dans la même situation tous les deux. Une sorte de gêne et une hésitation quant à ce premier contact un peu maladroit. Je ne savais pas trop où me mettre parce qu'en même temps de repenser à notre relation qui était vieille de plus d'une dizaine d'année, je repensais à la raison de notre rupture. Je l'avais aimé vraiment fort, et j'avais mit fin à notre relation parce que j'avais eu peur d'avoir du cran. Peur de le suivre dans son trip un peu fou d'arrêter l'école. J'avais voulut finir mes études, et j'avais peut-être eu un peu raison, étant donné que j'avais eu de très bonnes notes et beaucoup d'Aspics. Mais je me trouvais idiote. Il devait me trouver pathétique en simple serveuse, moi qui avais refusé de le suivre pour avoir un avenir. Tu parles. J'étais devenue serveuse pour mettre de l'argent de côté. Ca n'était pas négatif d'avoir un projet, parce que j'aurais pu devenir professeur de potion ou avoir un bon travail au Ministère, mais j'avais vraiment ouvrir ma propre boutique d'apothicaire.

Est-ce que j'étais en train de penser qu'être serveuse était dégradant ? Peut-être un peu au fond de moi. Quelle honte. J'aurais voulut me punir comme un elfe de maison, juste pour penser ça.

"Je... Oh... Tu parles !" Je lâchais en haussant les épaules, pas franchement convaincue. Je n'étais qu'en jupe, qui m'arrivait deux/trois doigts au dessus des genoux et d'un chemisier très léger et ample. Pas de quoi fouetter à ça. Mes cheveux, je les avais coupé en disant adieu à la longue chevelure en bataille, noir de jais que j'avais quand j'étais jeune. Par ras le bol de l'entretient et aussi parce que j'avais besoin de changement, après trop de relations qui ne menaient à rien et mes demandes d'emprunt refusées. "Encore plus, vraiment ?" Je marmonnais dans ma barbe avant de relever les yeux vers lui. Il avait un visage fascinant. Je me demandais comment j'avais fait pour m'en passer de le regarder pendant tant d'années. Il avait toujours ces petites marques d'expression sur le visage.

Mais ça, il l'avait même quand nous étions jeune, surtout sur le côté de la bouche. Il ne s'agissait pas d'une fossette, mais d'un petit trait enfoncé dans la peau, adorable. J'étais très physionomiste, et j'avouais que Ludovic était de loin l'homme que j'avais côtoyé que j'avais préféré, physiquement parlant. Attention, ils ne se comparent pas entre eux, ça n'est pas ce que je suis en train de faire, mais là je le dévorais discrètement des yeux.

Il me proposa un verre, presque instinctivement. Je ne pouvais lâcher un sourire en coin un peu taquin, avant d'affirmer que : "Je travaille ici." En même temps, je le regardais droit dans les yeux, en attendant une possible remarque. Mais il n'avait pas l'air franchement décidé à engager une conversation négative. C'est ce que j'espérais en tout cas. Je tournais la tête vers la foule d'élèves s'amusant, riant, un peu calmés. Rosemerta était même tranquillement en train de finir de commander quelqu'un au comptoir, se reposant un peu après le coup de feu de l'auberge. "Mais bon j'ai bien le temps de boire un petit quelque chose. Qu'est-ce que tu prends ?" Je demandais en rangeant en même temps le petit carnet des commandes dans la poche de mon tablier. Je m'assaillais à côté de lui, pointant ma baguette magique vers le comptoir pour nous faire parvenir les boissons qu'il m'avait suggéré. Les attrapant au vol, j'adressais un petit regard fier à Ludo avant de poser les verres sur la table. "Et pourtant j'étais batteuse à Poudlard !" Je ponctuais ma phrase d'un petit rire avant de ranger ma baguette dans la même poche de tablier avant de rediriger tout de suite mes yeux vers lui, comme si je ne devais pas perdre une miette de lui. Pourquoi est-ce que nous avions arrêté de nous voir ? Ah oui, parce qu'il s'était peut-être trop emballé et parce que j'avais été un peu bête. On est bête quand on est jeune.

Je me demandais même s'il m'avait un jour aimé comme on peut affirmer réellement aimer une personne. À l'époque, on était jeune, mais je me rappelais que j'avais eu de vrais sentiments forts pour ce garçon de quelques années mon aîné.

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Ludovic Descremps
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MessageSujet: Re: Deux mornilles pour un souvenir   Deux mornilles pour un souvenir Icon_minitimeDim 18 Jan - 3:42

Deux mornilles pour un souvenir

Ludovic eut un sourire alors que la femme prenait son compliment sans y faire attention. C'était incroyable, improbable, impensable. Qu'elles étaient les chances qu'il retrouve ainsi Nara Sullivan après toutes ces années ? Au moins aussi infimes que celles qu'il avait eut de retrouver Aidrian et Jon. Il n'en revenait toujours pas, à croire que Poudlard et ses environs étaient l'épicentre de la magie pour pouvoir accomplir de tels prodiges. Il aurait bien fait la liste du pour et du contre de cette théorie, mais rappela à l'ordre ses pensées vagabondes. Ce n'était pas le moment, il y avait trop de choses à rattraper.

— Tu t'es coupé les cheveux ? fit-il en levant la main une seconde vers une mèche brune qui tombait au coin du front de la jeune femme. J'aime bien.

A vrai dire toutes les longueurs et toutes les coiffures semblaient lui aller. C'était comme pour tout, des plus et des moins. Courts, elle avait le visage plus dégagé, plus lumineux, on voyait mieux l'angle fin de sa mâchoire et elle semblait plus affirmer. Longs, on voyait mieux leurs reflets châtains et y perdre les doigts en les caressant semblait comme toucher du satin. Un plus perdu pour un autre, c'était à voir. Il préféra garder pour lui la réflexion alors qu'elle lui avoua travailler pour l'auberge.

— Vraiment ? Ah oui, le tablier ! fit-il. Bien sûr, je suis bête.

Il l'avait vu en plus, mais il avait oublié. Ce n'était pas si simple d'imaginer une ancienne connaissance avec un métier quand lui même avait eut autant de mal à en trouver un digne de ce nom. Il ne s'en était pas si mal sortit au final. A force de chance et de relations. Il n'y avait pas trente-six façon de faire lorsque vous n'aviez pas mieux que des Buses à votre actif.

— Je vais prendre un café, répondit-il presque aussitôt, l'habitude de passer commande. Il se reprit un peu et essaya de faire moins client. Tu n'as qu'à choisir ce qui te fait plaisir.

Il s'installa à la table presque en même temps qu'elle. Décalant un peu sa chaise pour être plus en face et regarda les boissons arriver devant eux en un temps record. Plutôt douée, il n'allait pas dire le contraire. Il n'arrivait pas à se débarrasser de son sourire, il devait sans doute avoir l'air bête. Ce n'était pas tout à fait le sourire de quelqu'un heureux de revoir une vieille connaissance, il y avait une grande part de cela bien sûr, mais il y avait aussi un peu de tension, d'être observé, pour ne pas dire scruté par les deux grands yeux noirs de Nara le mettait mal à l'aise. Il fit tourner sa tasse dans la coupelle, regardant ailleurs pour chasser cette impression et eut un rire étouffé en repensant à la jeune femme sur un balai qui fonçait après les cognards. Un des rares moments où il s'était intéressé un tant soit peu au Quidditch.

— Et une très bonne batteuse, renchérit-il bien qu'il n'y connaisse rien.

Il sentit l'effluve de sa boisson remonter en volutes depuis la tasse. Une odeur corsée et familière. Peut-être pas assez noir pour lui, mais il s'en contenterait. Difficile de trouver du bon café en Angleterre, c'était un art presque aussi délicat que le thé et il ne connaissait pas beaucoup de pays pouvant se venter de maitriser les deux. Il en but une gorgée pour s'éclaircir les idées. Pas trop mal, mais un peu fade à son goût.

— Excuse-moi, finit-il par reprendre en tournant la tête vers sa voisine. J'ai encore un peu de mal à y croire. Je pensais que tu serais partie travailler à Londres après les études. Au ministère ou je ne sais quoi. Pré-au-lard c'est un peu... vide pour toi je trouve.

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MessageSujet: #C38C4D   Deux mornilles pour un souvenir Icon_minitimeDim 18 Jan - 17:22

Deux Mornilles pour un souvenir. × Ludovic & Nara


J'avais un peu de mal à croire que Ludovic était bien là, en face de moi, avec ses tâches de rousseurs et ses tics nerveux adorables. Le soucis, c'est que là ils m'étaient adressés. Peut-être qu'il n'avait pas envie de me voir. Peut-être qu'il était gêné et qu'il pensait que j'avais été le genre de copine trop amoureuse de lui, contrairement à ses propres sentiments qui n'avaient pas été aussi fort. Peut-être. J'eu un petit frisson qui se mit à parcourir l'ensemble de ma petite personne quand Ludo vient à me frictionner une petite mèche de ma propre tignasse. Je lui rendais un petit sourire un peu gêné lui aussi en secouant la tête. "C'est gentil." Oui, j'étais la pro des phrases courtes, parce que je n'osais pas parler d'une façon détachée, parce que plus je parlais avec Ludo, plus je l'avais en face de moi, plus les souvenirs remontaient. Le fait que j'étais tombée amoureuse de lui bien jeune, mais aussi cette relation à distance qui pendant un temps, nous avait assuré des retrouvailles mouvementées et passionnées.

Je le laissais alors, détachant enfin mon regard de son visage pour regarder un peu la clientèle. Je secouais la crème de mon chocolat viennois dans le verre à milk-shake avec un bâton en bois en faisant mine de prendre mon temps pour lui répondre. Une pauvre petite serveuse comme moi. Quelle nouille. J'avais plein d'ambition, depuis Poudlard. Et j'avais terminé aux Trois Balais, à servir des Bieraubeurre à des adolescents. Mais je n'avais pas les moyens de devenir  la gérante d'une boutique d'apothicaire comme je l'avais désiré. Je n'avais pas les moyens de soigner les créatures magiques grâce à mes mixtures comme je savais si bien le faire. La vie n'était pas un conte de fée, et pour réussir à faire ce que l'on désire, il fallait bien gagner sa croûte. C'est ce que je faisais.

Je passais souvent à Gringotts pour surveiller mes comptes. Et j'avais eu raison de me mettre à travailler d'arrache pied comme ça. D'ici quelques années, peut-être même un an seulement, j'aurais assez pour engager les procédures sorcières ou moldues pour ouvrir une boutique, comme je le voulais. À Pré-Au-Lard ou au Chemin de Traverse, pourquoi pas. La vie m'ouvrait les bras et je n'avais que l'embarra du choix. C'était l'avantage, quand on est célibataire et sans attaches particulière. Aladar avait trottiné jusqu'à moi, reniflant avec intérêt le genoux de Ludovic sous la table. Il poussa un jappement de contentement avant de se caser entre mes jambes, couché sagement, le menton entre ses pattes avant. Je me penchais pour lui caresser le haut du crâne avant de boire une gorgée de chocolat. Je haussais les épaules. Je ne pouvais pas m'empêcher de me trouver des excuses, moi qui avait refusé de le suivre pour finir serveuse ici.

"Ben... C'est provisoire. J'réunis des fonds pour ma boutique à moi. J'suis pas restée à Poudlard jusqu'au bout pour finir serveuse hein..." Je ricanais, un peu amère, avant de boire une nouvelle gorgée. Ce sujet reviendrait forcément sur le tapis, je le savais, et d'un côté, c'était bien fait pour moi, j'avais été trop bête de dire non. Peut-être que si j'avais accepté de venir avec lui, il m'aurait un peu plus aimé, un peu plus et plus longtemps. J'avais été, à la place, oubliée et balayée comme une un mouton de poussière. "C'est pas si mal ici. 'Puis j'aime bien voir des petites têtes de Poudlard, ça me rappelle avant." Avant, sous entendu l'époque où j'avais l'air de compter à travers tes yeux de jeune homme, qui désormais avait l'air de ne plus avoir envie de courir partout à travers le monde qui l'entourait.

"Alors ? Je demandais en repositionnant mon regard dans ses yeux à la couleur envoûtante. Qu'est-ce que tu es devenu depuis tout ce temps ? Je n'ai plus du tout eu de nouvelles après... Après tout ça. Tu vois c'que je veux dire." Oui bon, on ne pouvait décidément pas m'adresser la palme de la finesse, mais j'étais comme ça, j'avais hâte de l'entendre parler du passé, de l'entendre parler de nous, de ce qui avait l'air d'être parti en fumée comme si de rien était. Aladar parut dresser une oreille pour nous écouter, jouant au chien de garde dévoué. À défaut d'avoir déjà fondé une famille, il y avait bien cette petite boule de poil dont j'avais à m'occuper, c'était toujours ça de gagner. En attendant que la situation de ma vie personnelle s'éclaircisse un peu.
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Ludovic Descremps
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MessageSujet: Re: Deux mornilles pour un souvenir   Deux mornilles pour un souvenir Icon_minitimeDim 18 Jan - 18:53

Deux mornilles pour un souvenir

Une truffe rousse ornée de touffes de poils en brosse apparu soudain près de son genou. Ludovic reposa sa tasse et essaya de gratter l'oreille du chien qui venait le saluer.

— Hey, salut toi.

L'animal se déroba, jappant, avant d'aller s'installer aux pieds de Nara. La mascotte de l'auberge sans aucun doutes. Il lui rappelait un peu la chienne d'Elizabeth, mais en plus petit et beaucoup moins noir. L'ébouriffé suivit la bête des yeux puis la main fine qui lui gratta le front. Il regarda Nara alors qu'elle buvait à son tour. Cela faisait si longtemps. Elle avait toujours les mêmes pommettes, plus marquées peut-être, mais tout le reste semblait avoir changé, beaucoup plus affiné. C'était assez normal, elle n'avait pas dix-sept ans la dernière fois qu'il l'avait vu, il aurait été surnaturel qu'elle n'ait pas un peu grandit entre temps. Un peu comme Jon, lui n'avait pas changé d'un pouce. Le français tapota sa tasse du bout des doigts. Oui, Jon... il préférait ne pas y penser tout de suite. Une vieille rancune pas toute à fait mise au clair.

— Je m'en doute, répondit-il alors que la femme s'excusait presque d'être devenue serveuse. J'ai fais bien pire comme métier, mais il faut bien payer le loyer. C'est une bonne idée, la boutique, je te reconnais bien là. L'indépendance. Il eut un large sourire. Tu voudrais une boutique de quoi ? Non attends... je sais. Il réfléchit une seconde. Animalerie ! C'est ça ? Non ! Non attends... accessoire de potions !

S'il s'était un peu plus intéressé aux métiers honnêtes au lieu de courir après les voyages, il aurait sans doute eut d'avantage d'idées à proposer, mais il se souvenait bien des passe-temps préférés qu'avait eut la jeune fille. Les potions et les animaux. Si elle n'avait pas trop changée elle devait avoir gardé les mêmes.

— Oui les vieilles têtes... il y en a plein tu sais ? Enfin... j'en ai revu pas mal déjà... enfin celles qui comptes. Enfin Aidrian, Jon, il marmonna presque le nom de l'astronome avant d'enchainer aussitôt. et puis toi bien sûr !

Il se tut, mis à part Jon il ne savait pas si Nara se souvenait vraiment de ses meilleurs amis et ce n'était pas être le plus approprié de les faire passer avant elle. Il se serait bien servit d'une excuse du genre "le meilleur pour la fin", mais c'était juste une habitude. Si ses petites amies avaient changées au cours du temps, les amis étaient restés. Ce n'était pas très délicat, mais c'était comme ça, on ne se débarrasse pas si facilement d'un reflex. Il se laissa un temps alors qu'elle lui demandait ce qu'il était devenu, buvant une nouvelle gorgée de café pour avoir l'air occupé. Il fallait qu'il réfléchisse à ce qu'il pouvait dire.

— Et bien, à force d'aller n'importe où, j'ai fini par me prendre un mauvais sort. Un truc bête, longue histoire. Résultat j'ai décidé de me fixer un peu, mais on ne peut pas dire que ça ait vraiment marché. Un très doux euphémisme. Résultat... c'est un peu compliqué, mais j'ai fini par... et bien par devenir prof. Il eut un bref rire et secoua la tête. Prof de sorts en plus ! Tu te rends compte ? Je ne sais vraiment pas comment c'est arrivé et pour être honnête... je pense que c'est un massacre. Enfin ce n'est pas comme si j'étais incompétent, sérieusement, je suis tout sauf incompétent, mais tu me connais... certaines habitudes...

Il repensa aussitôt aux innombrables carnages qu'il avait provoqués dans la bibliothèque, à sa façon de voir tout le programme scolaire en un cours avant de se lamenter que tout cela se répétait trop tandis que ses élèves peinaient à tout noter et, bien sûr, aux divers accrochages plus personnels qu'il avait eut avec une certaine surveillante et un certain astronome et même une infirmière et une bibliothécaire. Sans oublier qu'il avait à moitié démolit un placard et étouffée la magnifique salle de sortilèges sous une montagne de désordre. Le tout en deux mois. Avait-il battu son précédent record ? Quoiqu'il en soit, que serait devenu Poudlard sans lui ? Un lieu de calme propice aux études sans aucun doute. Il n'y avait rien de plus ennuyeux.

Pourtant, la chose la plus surprenante dans tout cela restait bel et bien qu'il soit devenu professeur de sortilèges. Il avait beau avoir toujours eut des facilités dans la matière et, par la suite, atteint un niveau tout à fait excellent au maniement de la baguette, sans fausse modestie, cela aurait semblé plus qu'improbable qu'il ait fini par enseigner les sorts. Il suffisait de voir son très épais dossier scolaire. Sur les milliers d'heures de colles et de punitions qu'il avait reçu, la plus grande majorité provenaient de son prédécesseur. Comme quoi, s'il en existe bien un, le destin est tout sauf clairement défini.

— Et toi alors ? Tu veux ouvrir ta boutique depuis longtemps ? Qu'est-ce que tu faisais avant ?

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MessageSujet: #C38C4D   Deux mornilles pour un souvenir Icon_minitimeLun 19 Jan - 23:06

Deux Mornilles pour un souvenir. × Ludovic & Nara


Quand j'étais à Poudlard, j'avais fait des bêtises, et pas des moindres. J'avais une bande d'amis avec qui je faisais les quatre cents coups. Mais malgré tout, mes professeurs avaient une bonne image de Nara, la petite Gryffondor un peu trop ennuyée par des cours soit disant trop faciles pour elle, qui s'occupait donc comme elle pouvait. Avec le recul, je comprenais mieux pourquoi ma directrice de maison avait accepté que je devienne batteuse de l'équipe de Gryffondor. Peut-être en espérant que je sois trop préoccupée entre les cours pour que je ne sois plus tentée de faire des conneries. C'était râpé pour le coup, car j'avais bien fini par rencontrer Ludovic, de quelques années mon aîné, en heure de colle. Mais évidemment, je ne pouvais pas dire que je le regrettais. C'était peut-être fait exprès, j'avais peut-être été destiné à devenir une sale bonne élève exprès pour ça ? Mais là c'était sûrement l'émotion de la retrouvaille qui me faisait penser ça.

J'attrapais une oreille d'Aladar pour la frictionner entre deux doigts, doucement, jusqu'à entendre ce dernier soupirer de contentement. "Bon chien." Je murmurais en direction de sous la table. Cette petite boule de poil était bien la seule personne de loyale qui je savais, serait là jusqu'à sa mort, près de moi. Mais c'était bien normal, parce qu'à défaut d'être un être humain, il était comme un enfant. Je levais les yeux vers Ludovic qui essayait de se remémorer quelques précisions me concernant. Je levais un pouce en l'air et plissais mes petits yeux noirs en souriant. Dans le mille ! "Apothicaire jeune homme !" Je précisais en plaisantant. Alors comme ça, il se souvenait de quelques détails sur ma personnalité ? Mes goûts personnels carrément ? Qui l'aurait cru. J'en allais même de mon petit commentaire. "Je me doutais pas que t'arriverais à te rappeler de ce genre de trucs." Oui, j'étais toujours la même, même à l'intérieur, toujours du genre à dire ce que je pense. Mais c'était souvent des choses gênantes ou positive pour la personne à qui je m'adressais.

Il me raconta à son tour ce qu'il était devenu à son tour. Et ce que j'avais imaginé était bien proche de la réalité. Il s'était fait rattrapé par ses envies et son côté tête brûlé. Est-ce qu'à moi aussi il aurait arrivé malheur si j'étais restée avec lui ? C'était, j'avoue, la première chose qui m'étais venue à l'esprit. Mais après, je restais un instant sur son visage, à le scruter. Il n'avait pas de blessures apparentes. "Un truc grave ?" Je demandais, soudainement un peu inquiète. J'avançais ma main vers son avant-bras, compatissante, avant de changer d'avis et de prendre mon propre verre, le lâchant d'un coup tant il était chaud. Zut. Je fis la grimace en secouant mes doigts douloureux. Mais je changeais de visage très vite, me mettant à rire. Moqueuse ? Un peu, j'avouais, mais il faut avouer que c'était assez surprenant, étant donné que j'avais connu les débauches de Ludovic en tant qu'élève, et surtout en cours de sortilège. J'avais eu le droit à des témoignages poignants et surtout quelques rendez-vous en colle avec lui à cause du professeur de sortilège.

"Oh désolé Ludovic, c'est juste que je m'attendais à une autre réponse." Je m'excusais en me reprenant, toussotant pour chasser les effluves d'un fou rire. J'espérais au moins qu'il ne donne pas de conseils farfelues à ses élèves, histoire de doubler le quota de collé à la semaine. Ca aurait été drôle, soit, mais quand même, à nos âges, on avait quand même quelques responsabilités concernant ces jeunes têtes blondes notamment. Me concernant, je prenais du plaisir à venir en aide aux plus jeunes, mais ça, c'était peut-être parce que la trentaine passée, j'étais frustrée de ne pas avoir encore de famille à moi, rien qu'à moi.

Je n'avais pas tellement relevé lorsqu'il avait prononcé le prénom de Jon. Jon, celui que j'avais côtoyé et adoré, mais qui était toujours passé après Ludovic, notamment dans mon esprit. Je me souvenais comme soudainement à quel point j'avais pensé à lui fort, même après notre relation. J'avais simplement acquiescé sagement quand Ludovic avait prononcé les noms d'anciens de Poudlard. Parce qu'encore une fois, Ludo avait la capacité d'attirer toutes les attentions. Avec ou sans moi. Je secouais la tête pour me reprendre enfin, en hochant la tête.

"Ben, depuis la fin de Poudlard. Mais j'ai jamais eu les fonds nécessaires. Je bossais à Londres dans une galerie d'art moldue, puis mes parents ont déménagé à Loutry-St-Chaspoule. Donc j'ai bougé à mon tour un peu partout. Peut-être que finalement moi aussi, j'avais la bougeotte, et j'ai mit mon projet de côté pendant un petit moment." Je buvais une nouvelle gorgée en léchant la mousse chantilly sur le rebord du verre d'un petit coup de langue. "Mais bon, faudrait que j'me pose. J'ai toujours pas ma boutique, la moitié pour ma boutique, à peine, et j'suis toujours seule avec mon chien. La loose quoi."
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MessageSujet: Re: Deux mornilles pour un souvenir   Deux mornilles pour un souvenir Icon_minitimeMar 20 Jan - 1:35

Deux mornilles pour un souvenir

Ludovic eut un sourire et savoura une seconde la fierté d'avoir vu juste. Oui, il était futé et il avait bonne mémoire, il était beau aussi et avait globalement gardé le même égo démesuré. Il arrêta un peu de se jeter des fleurs invisibles et tâcha de garder l'air sérieux, même si à cet instant il devait plus ressembler à un petit garçon auquel on vient de dire qu'il avait fait un très beau dessin. C'était la pratique surtout, se rappeler des souvenirs il était très doué pour ça. Il aurait peut-être dut se lancer dans un métier en rapport avec ce "talent particulier" est-ce que cela existait seulement ? Il se souvenait avoir surpris des conversations de son père au sujet de certains départements du ministère de la magie qui traitaient de choses abstraites comme le savoir. Peut-être y avait-il le même genre de système en Angleterre et qu'il pourrait y trouver un travail plus calme que professeur à Poudlard. Hélas pour lui, il lui aurait fallut au moins quelques Aspics pour postuler dans un quelconque département du ministère. En plus de cela, même si son accent était partit depuis longtemps, il restait français, sans avoir jamais voulu changer de nationalité, il y avait peu de chances qu'il se fasse engager. Tant pis donc, il resterait prof, à ses risques et périls.

— J'oublie rarement ce genre de choses.

Il s'avançait peut-être, beaucoup d'eau avait coulée sous les ponts depuis quinze ans et tout le monde doit faire le vide quelque part un jour ou l'autre, mais en voyant la jeune femme c'était comme si la mémoire revenait au fur et à mesure. Les petits manies, le goût pour le chocolat chaud, les tics nerveux quand elle était mal à l'aise. Elle en avait certains à ce moment là d'ailleurs, est-ce qu'il l’embarrassait d'une façon ou d'une autre ? Il sourit un peu plus pour essayer de détendre l'atmosphère. Son bref résumé de voyage n'allait pas l'aider. A peine avait-elle commencé à s'inquiéter pour lui qu'il levait un bras pour se frotter le cou, réfléchissant à un moyen de la rassurer.

— Oui, non, rien. Juste, enfin deux ou trois bricoles.

Presque au même moment, la jeune femme lâchait son verre, l'air de s'être brûlé.

— Ça va ? demanda aussitôt le brun, tendu comme un ressort.

Il semblait que ce n'était rien. Pas grand chose en tout cas. Il aurait bien voulu lui proposer un baume contre les brûlures ou au moins un mouchoirs, mais il n'avait ni l'un ni l'autre dans ses poches. Quoique... il chercha une seconde dans les replis de son manteau. Des billes, un crayon, de la ficelle, un truc... mou et velu qui lui rappelait un peu un boursoufflet... Non, il n'y avait rien d'utile pour ce genre de situation. Il fut bien obligé de renoncer et eut un sourire désolé. Heureusement, la suite s'arrangea, Nara se mit à rire, décrispant Ludovic aussitôt. Amuser les autres de cette façon, il n'y avait rien qui pouvait lui faire d'avantage plaisir. Surtout qu'il était bien d'accord. Lui prof de sorts, c'était tout simplement incroyable.

— Ouais je sais, j'aurais fait plus crédible en éleveur de chèvre, renchérit-il. Remarque que c'est à peu près la même chose.

Surtout les premiers cours du matin quand ses élèves alignés sur les estrades pareil à des rangées de sardines le fixaient avec un regard vide alors qu'il était réveillé depuis des heures et remonté comme une pile électrique pratiquement chaque jour. Sûr qu'à ces moments là il avait cru en entendre bêler plus d'un sans mettre la main devant la bouche.

— Ah oui l'art ! C'était bien ? coupa-t-il quand la jeune femme lui raconta ce qu'elle avait fait de ses années. Enfin, continue.

Bien entendu il avait aussitôt repensé à ses croquis. Il avait beau les critiquer plus que n'importe qui, comme à peu près tout ce qu'il faisait, il en était tout de même fier... comme à peu près tout ce qu'il faisait. Alors que Nara continuait il se demanda à quoi pouvait bien ressembler la galerie où elle avait travaillé. C'était du non sorcier, donc forcément de la peinture ou de la sculpture. Quelque chose de moderne peut-être, il avait cru comprendre que c'était à la mode, bien que tout ce qui se faisait ne lui plaisait pas forcément. Il y pensa encore un moment alors qu'elle buvait une nouvelle gorgée de chocolat. Quelque chose de coloré ? Monochrome ? Ou bien, comment ça s'appelait déjà... des installations ? Il revint au sujet de la conversation non sans un peu de mal.

— Te poser ? Oh oui ! Je pense que tu devrais y arriver sans problème. Si j'y suis arrivé n'importe qui peut le faire. Enfin... je suis seul aussi, mais ça a du bon tu sais. Tu peux aller te changer d'air sans avoir à rendre de comptes et ça donne l'occasion de revoir des vieilles têtes.

Un détail interpela soudain Ludovic. Célibataire vraiment ? Comment était-ce possible ?

— Tu as quand même bien dut trouver quelqu'un de plus stable que moi sur la route non ?

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MessageSujet: Re: Deux mornilles pour un souvenir   Deux mornilles pour un souvenir Icon_minitimeJeu 22 Jan - 14:24

Deux Mornilles pour un souvenir. × Ludovic & Nara


C'est vrai que j'avais du mal à l'imaginer enseigner à Poudlard. De plus, je me demandais bien comment Dumbledore avait pu engager Ludovic, qui n'avait pas de diplôme plus haut que ses Buses. Mais après tout, on parlait de Dumbledore là. Dumbledore, à mes yeux, était aussi précieux et aussi sage que le Dieu que priait ma grand mère moldue maternelle. Dumbledore venait en aide aux gens qui avaient du potentiel. Des gens paumés, des gens qui ont du talent, ou des gens qui ont juste des choses à dire. Et Ludovic était comme ça. Il avait souvent des trucs à dire. Je pense même que tout comme moi, quand il était élève à Poudlard, c'est pour ça qu'il faisait autant de connerie : Justement parce qu'il avait des choses à dire.

Mais le fait qu'il passe sous silence ses mésaventures de voyage me mettait mal à l'aise. Pas franchement par rapport à lui, mais par rapport à moi. Parce que je me mettais à m'inquiéter comme je pouvais m'inquiéter à l'époque. Je n'oublierais jamais ces journées à pleurer ou à surveiller la fenêtre à la recherche du moindre hibou postal qui me donnerait de ses nouvelles. Notre relation avait été truffée de moments très difficiles, pour moi surtout. Du coup, c'est vrai que j'accusais le coup. Je me passais une main dans les cheveux en secouant la tête. "Ca va. Juste un peu trop chaud." Je m'excusais en prenant le verre de façon à éviter de me brûler, le verre à milk-shake plutôt chaud à sa base. C'est vrai qu'en y repensant, me reconcentrant sur notre conversation, c'était vraiment très curieux de l'imaginer en professeur à Poudlard. Je me promettais de m'y rendre pendant l'un de ses cours pour voir comment ça se passait. Était-il protecteur avec ses élèves ou au contraire, un véritable tortionnaire assoiffé de punitions ? Je secouais la tête de droite à gauche, avec un faux air interdit sur le visage !

"T'es pas gentil ! Ca m'aurait bien plu d'être prof à Poudlard, de potion par exemple. J'les aimes bien ces p'tits trolls moi. Ils me rappellent moi à leur âge." Je commentais en souriant en lui adressant un sourire taquin. Il ne manquait plus qu'un clin d'œil et je tomberais vraiment dans le cliché de la fausse complicité entre ex. Mais peut-être que son commentaire était fondé sur l'expérience d'un prof dépassé par l'énergie bien lointaine d'une bande d'adolescents dont l'esprit gambadait dans les couloirs de l'école pendant la classe. Je comprenais que ça puisse être frustrant.

Ludovic avait envie d'en apprendre plus sur la galerie où j'avais travaillé. En effet, c'était une partie de ma vie que ni lui ni Jon n'avaient pu connaître puisque j'y avais travaillé après avoir coupé les ponts - pas vraiment volontairement en fait - avec les anciennes connaissances de Poudlard. C'était une galerie londonienne, vers Piccalilli Circus. Je connaissais bien l'endroit, j'étais née et j'avais été élevé à Londres. "C'était chouette. Une galerie avec des ateliers d'artistes au dessus. Beaucoup d'artistes néo-surréalistes, beaucoup de punk. Y avait des concerts le soir. Je m'occupais surtout de l'organisation du bâtiment, et j'en ai profité pour participer à quelques performances, c'était super. J'serais bien restée là l'dans, mais je repensais tout le temps à ma petite boutique dont je rêve depuis des lustres. Puis ça n'avait plus rien à voir avec le monde de la magie, j'avoue que ça me manquait un peu." Je lui adressais un petit sourire attendrie, avant d'ajouter. "Je suis touche à tout, donc travailler ici ne me dérange pas vraiment. C'est autre chose. Les brouhaha d'ados c'est pas pire que les brouhaha d'artistes."

Apparemment, Ludovic était bien décidé à se poser, contrairement à ce qu'il pouvait livrer comme discours il y a quelques années. Mais je supposais que comme moi, il avait vécu bien des choses, et peut-être que lui aussi, en avait marre de trimbaler sa carcasse à droite et à gauche. J'étais dans le même cas. J'étais toute seule, sans fiancé, sans enfants, juste avec mon chien pour se blottir contre moi le soir, pendant que je lisais un roman dans mon canapé.

"Ben non. J'ai jamais trouvé quelqu'un m'ait autant... Plu." Je lâchais, presque mine de rien, en levant les yeux vers lui. "Mais bon... J'ai trente et un ans, ça commence à craindre sévère. J'aimerais bien moi, avoir une vraie famille."
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MessageSujet: Re: Deux mornilles pour un souvenir   Deux mornilles pour un souvenir Icon_minitimeVen 23 Jan - 0:10

Deux mornilles pour un souvenir

Le français sourit, mais le coeur n'y était pas, résultat sa bouche se tordit en une grimace mal à l'aise. Il regrettait que Nara n'ait pas pu être professeur de potions, c'est vrai qu'elle était très douée. Mais, pour lui, personne n'égalait Aidrian en la matière et, même si la jeune femme avait parfois du mal à s'imposer en présence de ses élèves ou même de ses collègues, il était certain que c'était l'une des meilleures enseignante à ce poste. Il resta donc silencieux, vanter les mérites d'une amie en présence d'une ex il n'y avait vraiment rien de pire à faire, mais il ne pouvait pas non plus rester comme ça.

— Bah, une autre fois peut-être. Il y a mille et une façon de faire une potion. Il préféra ne pas s'attarder davantage et changea aussitôt de sujet. Quand aux trolls, je dois bien reconnaitre qu'ils sont quand même plutôt agréables. Bien calme comparé à m... enfin à nous et plutôt lents, mais agréable.

Il fixa la foule devant lui, repensant aux erreurs magistrales que lui faisaient parfois ses élèves, il avait du mal à se mettre à leur place parfois, pour lui la magie avait semblé si simple à assimiler qu'il en avait oublié comment il avait fait pour l'apprendre. Il touilla une seconde son café du bout de sa cuillère, cela ne servait pas à grand chose vu qu'il le prenait toujours sans sucre, mais au moins s'occupa-t-il les mains. Il devint particulièrement attentif lorsque Nara se mit à parler de la galerie d'art. Il avait du mal à se représenter le néo-surréalisme, mais il voyait très bien ce qu'était le surréalisme, il supposa qu'il ne devait pas y avoir de grande différence. Il espérait juste que ce n'était pas un de ces tableaux tarte à la crème qui dégoulinaient de couleurs agressives. Lui préférait plutôt les traits soignés et l'application sur les détails. Pour ça, il y avait plusieurs artistes surréalistes qui ne le décevaient pas, mais cela restait un bilan mitigé. Quand aux punks, il n'avait pas prit le temps de se faire une idée. Mais qu'importe de toute façon, la simple idée que des artistes aient eut des ateliers là où Nara travaillait suffisait à éveiller sa curiosité. Un atelier, voilà ce qui lui manquait. Il faudrait qu'il trouve le temps, plus tard...

Son sourire devint un peu plus gamin en entendant l'excuse de la femme pour sa situation de célibataire.

— Je t'ai plu ? Je ne pensais pas à ce point là. Ne t'en fait pas va, tu finiras bien par trouver quelqu'un. Je suis sûr que ce n'est qu'une question de temps et puis... parfois il suffit d'arrêter d'y penser pour que ce qu'on veut arrive.

Il la fixa une seconde et but une gorgée de café avant de reposer sa tasse en moins de temps qu'il n'en fallait pour le dire.

— Et puis la trentaine n'a pas que des désavantages. J'aime bien ce nombre, il est juste imprononçable quand on a pas l'habitude, mais on s'y fait. Trente-cinq... Trente et un...
Nouvelle gorgée de café. Enfin, tu trouveras.

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MessageSujet: #C38C4D   Deux mornilles pour un souvenir Icon_minitimeSam 24 Jan - 14:44

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Je haussais les sourcils. Ludovic a toujours eu ce petit train de retard concernant les sentiments. Ou alors était-ce parce qu'il était enfermé dans un sphère qui l'isolait de toute prise de conscience. Je ne savais pas trop, mais en tout cas, ça me faisais bien rire doucement quand il me demandait si je lui avais plus. À croire qu'après toutes ces années, les lettres à distances, les retrouvailles tumultueuses ne signifiaient plus rien. "Je ne pensais pas à ce point." Tu penses mal Alphonse. Et dire que c'était lui qui m'avait proposé de le suivre. Pourquoi m'avoir proposé un tel truc à l'époque ? Juste pour le fun ? Je ne trouvais pas ça bien amusant avec du recul, de jouer avec les sentiments des gens. Du coup, j'accusais le coup en me replaçant sur ma chaise, croisant les jambes dans une posture très fermée, plus que tout à l'heure en tout cas.
Je me rappelais encore de sa proposition. Alors oui, je sais, en y repensant, c'est vrai que nous étions jeunes, peut-être qu'il y avait eu un peu de précipitation dans ses propos. Mais quand même. J'avais fait ma vie par la suite, et je le jure que je ne l'avais pas oublié.

Ludovic était quelqu'un que j'avais aimé profondément, réellement. Je me serais bien vu, avoir une petite vie calme et secouée par ses voyages. Avec lui. Mais ça ne s'était pas fait. Parce qu'avec Ludovic, c'était le suivre, ou cesser de se voir. Alors bien sûr, la relation à distance avait duré un petit moment, mais ça n'avait pas été bien long malheureusement. Je ne supportais pas de ne pas le voir et j'étais persuadée justement, qu'il se jouait de moi, et qu'il irait voir ailleurs dès que l'occasion se présenterait.

Je me contentais alors de lever les yeux vers lui, concentrée jusqu'à maintenant sur mon amertume et le verre de milk-shake à moitié bu. Je me contentais de bien appuyer mes mots, comme pour le corriger d'une faute de langage. "Non, je t'ai aimé, c'est pas pareil ça. C'est dommage d'ailleurs." Je ne pouvais m'empêcher de rajouter ça, parce que je n'étais plus vraiment sûr de ce qu'il se souvenait ou non. Je buvais une nouvelle gorgée de mon chocolat et un petit silence un peu gênant s'installa entre nous deux. Je n'avais pourtant pas envie de me mettre à parler de ça, parce que c'était énormément cliché, deux exs qui se parlaient de leur rupture, s'entre déchirant à nouveau. Mais d'un côté, nous concernant, nous avions juste arrêté de nous voir, comme ça, d'une manière un peu brutale et sèche. Je n'avais pas imaginé que ça me remonte au nez de cette façon là, tant d'années plus tard.

Et je lui avais dit que je n'avais personne, passant pour la déprimée de service. Mais ça n'était pas vrai. C'était juste que j'avais été tant d'années déçue par des hommes que j'avais décidé d'attendre le bon, sans pour autant me priver de sortir à l'occasion avec des hommes qui me plaisaient et qui se présentaient à moi de temps en temps. Il n'y avait rien de mal à ça. Seulement, il s'agissait là d'une réalité bien concrète : Je n'avais plus trouvé quelqu'un que j'avais pu aimé autant que lui, Ludovic, qui était resté dans un coin de ma mémoire. Je n'avais envisagé avec personne faire des enfants, ou même emménager. Personne. Je me contentais alors de relever à nouveau la tête vers lui et de lui lancer un petit sourire très légèrement dessiné, comme si ce que je lui avais dit plus tôt était simple de sens. Pas besoin de grandes explications.
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MessageSujet: Re: Deux mornilles pour un souvenir   Deux mornilles pour un souvenir Icon_minitimeSam 24 Jan - 22:48

Deux mornilles pour un souvenir

Ludovic se renfrogna et fixa sa tasse qu'il fit tourner entre ses mains.

— Ouais, c'est dommage,
grommela-t-il.

Elle l'avait aimé bien sûr, il le savait. Il aurait put dire qu'il aurait préféré ne pas le savoir, mais cela aurait été mentir. S'il y avait une chose qu'il appréciait dans le fait de lire plus ou moins les pensées des autres c'était bien le fait d'être sûr de ce genre de choses. Même si ça ne durait pas longtemps, c'était plus rassurant. Il n'aurait pas sut dire s'il l'avait aimé plus qu'elle ou inversement, cela lui avait semblé égal, mais ça n'avait aucune importance. Le résultat final, c'est qu'elle avait refusé de le suivre, qu'elle l'avait laissé planté là et qu'il avait dut partir seul. Ce n'était pas non plus comme si leur relation s'était terminée dans un bain de sang... mais il avait tout simplement eut du mal à comprendre sur le coup. Tout marchait plutôt bien et soudain plus rien. Alors il avait sans aucun doute eut du mal à l'accepter et c'était en grande partie ce qui l'avait fait écourter la correspondance. Après tout, elle avait refusé de prendre part à sa vie, comme s'il avait moins compté que le confort. Difficile de savoir ce qu'il fallait en penser.

Il vida sa tasse. Qu'importe, c'était loin, c'était du passé. Il comprenait avec le recul qu'elle ait refusé sa demande. Cela avait été idiot de s'enflammer, ils étaient encore jeunes et elle avait le droit de préférer éviter que le balai casse au plus haut des sommets. Tant pis donc. Il avait fait avec, ou plutôt sans.

— Alors tu travaille à Pré-au-lard maintenant ? Serveuse aux Trois-balais. Une bonne raison de revenir dans le coin. J'ai vu un de tes collègues la dernière fois, un gros baraqué pas très aimable. Je pense que ma tête ne lui revenais pas. J'espère qu'il faisait juste un remplacement, je ne suis pas sûr qu'il attire beaucoup de clients. Enfin les élèves avaient l'air de bien l'apprécier, mais je pense que tu dois être meilleure que lui côté popularité. Qui ne t'aimerais pas ?

Il fit une pause pour reprendre son souffle, cherchant autre chose à dire. Il n'avait pas le talent de Jon pour parler dix minutes d'affiler quand il était question d'autre chose que de connaissances. Les Serdaigles ne se refont pas.

— Tu as entendu parler de ce qui s'est passé le mois dernier ?

C'était bien loin de la conversation légère de nouvelles retrouvailles, mais la question lui trottait dans la tête sans qu'il arrive à la chasser.

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MessageSujet: #C38C4D   Deux mornilles pour un souvenir Icon_minitimeDim 25 Jan - 1:21

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Maintenant je me souvenais pourquoi nous n'avions pas gardé contact. La totale incompréhension de l'un et de l'autre concernant cette demande qui nous avait prit tous les deux de court. Totale incompréhension mais aussi un dialogue de sourd entre nous deux. C'était bien dommage, parce que si nous avions parlé franchement, peut-être que nous serions restés ensemble. Peut-être même que je serais partie avec lui, ou qu'à l'inverse, il serait resté avec moi, à attendre que je termine mes études. Il avait été un peu compréhensif, au début, poursuivant notre idylle par courrier interposés. Mais bientôt, il sembla oublier que je n'étais qu'une adolescente, et que j'avais besoin de lui dans mon champ de vision pour me sentir aimée. Partir, c'était comme une fuite de sa part, une fuite vers d'autres horizons, d'autres filles, et ça, j'avais eu beaucoup de mal à le supporter. Quand Ludovic confirma que c'était dommage, je secouais la tête de droite à gauche. Je décroisais les jambes, en position de "réglage de compte". Mais c'était peut-être un peu trop tôt non ? D'un autre côté, j'étais agacée rien qu'à l'idée qu'on se revoit à nos âges sans oser reparler de cette période pour mettre enfin les points sur les "i".

Je secouais la tête de nouveau, quand il continuait de parler du gars des Trois Balais. Je ne voyais pas du tout de qui il parlait. Je haussais les épaules sans le regarder, me reculant un peu, à l'aise sur ma chaise. De ma chaussure, je frottais le ventre d'Aladar qui était couché à mes pieds, bienheureux et sans problèmes. Qui ne m'aimerais pas ? Il réussissait à m'arracher un sourire. Du coup, ça m'encourageais à formuler ce que j'avais en tête.

"J'pense pas qu'on soit au bon endroit ni que ce soit le moment, mais il faudrait qu'on reparle. D'avant. Je sais, c'est vieux tout ça mais... Je pense qu'on devrait... Clarifier des trucs. Tu vois... Pour avoir l'esprit tranquille et peut-être pour expliquer vraiment les choses." Je levais la tête vers lui, fixant ses prunelles marrons. J'avais envie de lui prendre la main pour lui faire comprendre que ça avait réellement de l'importance. Mais je n'avais pas envie d'un tel rapprochement, pas comme ça et pas maintenant. Je venais de le retrouver après tant d'années, avant de ne plus avoir de nouvelles, ça n'était pas le moment de se fritter. Si ne nous étions pas quittés en mauvais terme, c'était presque pire que ça : Nous nous étions quittés dans une indifférence certaine, et j'en avais beaucoup souffert. Jon pouvait en être témoin puisque je n'étais pas restée avec lui précisément à cause de ça. Je ponctuais ma requête d'une gorgée de mon chocolat viennois, qui était presque terminé. Je me passais la langue sur la lèvre supérieur pour ne pas avoir de moustaches de crème.

Du coup, pas fermée, je secouais la tête. Un truc à Pré-au-Lard ? Non, pas que je sache. Quand je n'étais pas à mon appartement en haut des trois balais, j'étais à la recherche de locaux pas chers pour ouvrir mon magasin, ou en visite chez mes parents, ou au Chemin de Traverse. Je passais une main dans mes cheveux, attrapant une mèche pour en faire une moustache. Je la relâchais, déçue parce qu'elle était trop courte. "Y s'est passé quoi ? J'ai pas entendu de trucs particulier ? Ou alors j'suis tellement à côté de la plaque que j'suis passée à la trappe des rumeurs peut-être." Je lâchais un petit rire. Autodérision, tout ça. Je fixais son visage que j'adorais tant, pour en profiter un maximum, en passant mon doigt sur les parois du verre à milk-shake pour récupérer un peu de crème.
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Ludovic Descremps
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MessageSujet: Re: Deux mornilles pour un souvenir   Deux mornilles pour un souvenir Icon_minitimeDim 25 Jan - 2:46

Deux mornilles pour un souvenir

Le français hocha la tête sans grande conviction. Parler, pourquoi pas. C'est vrai qu'ils auraient eut des choses à dire sans doute. Une nouvelle chance de s'expliquer, mais il n'en était pas des plus enthousiastes. Il doutait franchement que discuter maintenant chance grand chose et c'était contraire à ses habitudes de revenir sur les raisons d'une rupture. Ce qui était fait était fait, ce n'était jamais bon de ressasser le passé et il le faisait déjà bien assez comme ça. Il continua à fixer sa tasse, cette idée lui plaisait peu, mais la femme avait sans doute raison. Autant être responsable pour une fois.

— D'accord, si tu veux. Une autre fois.

Il releva enfin la tête vers elle et lui adressa un mince sourire. La prochaine fois ils parleraient. Oui, ou celle d'après, ou la suivante. Il sourit un peu plus en voyant la femme jouer avec ses cheveux. Le français fut un peu surpris qu'elle n'ait pas entendu parlé des récents troubles qui avaient semés le désordre dans le château comme dans le village alentour, il y avait pourtant eut des articles dans les journaux et les scellés sur la cabane hurlante étaient toujours bien visibles. Il baissa d'un ton et se pencha légèrement vers Nara, son odeur de vanille lui chatouillant le nez.

— Il y a eut une sorte de carnage à la cabane hurlante, plusieurs élèves ont fini à Ste Mangouste. Il y en a eut un autre au château, sur le terrain de Quidditch. C'était dans les journaux et il y a encore beaucoup d'élèves qui en parlent. Il y a eut aussi des morts dans une taverne. Près de la Tête de Sanglier je crois. Un homme et une serveuse. J'ai entendu dire que le fantôme de l'homme trainait encore dans le coin, tu l'as peut-être croisé. Vraiment... tu n'en as pas entendu parler ?

Il avait dit tout cela avec un peu d'inquiétude, mais aussi une légère excitation, comme s'il avait raconté une histoire d'horreur. Ce n'était pas qu'il prenait goût aux drames, mais il y trouvait le même genre de défi à relever que lorsqu'il faisait ses mauvais coups dans le château. La curiosité et l'action, le plus vieux mélange capable de lui faire avaler le monde en une journée. Il aurait mieux valut qu'il se préoccupe un peu de son interlocutrice, qu'il lui conseil d'être prudente et de se méfier un peu plus des inconnus, mais il ne pensais qu'à son mystère à résoudre. Que s'était-il passé dans cet cabane ? Qui avait pillé la bibliothèque ? Quel était la bête qui rôdait dans la forêt interdite ? Tant d'excitantes questions sans réponses pour lesquelles il aurait aimé connaitre l'avis de la femme.

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