Blood and Brother - Regulus [FLASHBACK]

Les rayons du soleil commençaient à percer les lourds rideaux de velours de ma chambre. J'enfouissais ma tête sous l'oreiller afin de profiter de quelques minutes d'obscurité. La maison était déjà animé et j'entendais les tasses et autres assiettes s'entrechoquer signe que le petit déjeuner n'allait pas tarder à être servi. Je soupirais lourdement. Je n'avais aucune envie de descendre. L'idée de mettre la musique à son maximum et disparaître pour la journée me traversait l'esprit mais je n'allais pas réussir à échapper à la fameuse journée des achats pré-rentrée. Le côté positif ? Dans moins de deux jours j'allais quitter ma prison pour rejoindre Poudlard et son souffle de liberté. Un véritable soulagement. Cet été avait été un cauchemars. Je repoussais les couvertures au bout du lit et passais mes mains sur mon visage encore ensommeillé. On frappait justement à ma porte pour me signifier que l'on m'attendait. Je grommelais en signe de réponse et balançais mon oreiller contre la porte. Mon estomac protestait sous la faim. Pourquoi s'obstinaient-ils à m'attendre ? Que devais-je faire pour qu'ils comprennent que ce ne serait que déception en déception et que j'étais un cas perdu ? Je passais par la salle de bain et enfilais rapidement une chemise et un pantalon. Je ne perdais pas de temps à me coiffer ou à ajuster mes vêtements.

L'atmosphère était pesante alors je descendais les escaliers. J'allais passer un mauvais moment. La journée d'hier était resté en travers de la gorge de mes parents. J'avais simplement refusé de gratifier les importants invités de mes parents de ma présence. Une autre incohérence de la famille Black. S'ils aimaient me faire comprendre à quel point j'étais une honte et une déception pour la famille, particulièrement depuis mon entrée à Gryffondor cinq ans auparavant, je devais assister à chacun des repas terriblement ennuyeux, à supporter les remarques désobligeantes sur les sangs qui n'étaient pas pures. Je ne partageais ni leurs idéaux, ni leur façon de voir le monde. Je refusais de croire que je valais mieux que quelqu'un à cause du liquide qui coulait dans mes veines. Je passais la porte de la salle à manger avec mon air nonchalant habituel. Je n'avais pas encore pris place que déjà les remarques fusèrent : Ma tenue, mon attitude inacceptable, et la liste était encore longue. Un petit déjeuner dans la joie et la bonne humeur habituelle. Les cris allaient presque me manquer à Poudlard. J'attrapais un toast et du porridge. Je remarquais au même moment que le siège face à moi était vide. Vraiment ? Mon petit frère en retard. La fin du monde avait-elle été annoncé ? Je ne loupais pas cette occasion de le faire remarquer.  « Je remarque que je ne suis pas le dernier… Mon cher petit frère aurait-il passé une dure journée hier ? » Les accusations reprirent de plus belle. Apparemment lui avait le mérite de bien se tenir en société. Le retardataire fit son apparition.  « Et le voilà. Nous commencions presque à nous inquiéter. » ajoutais-je ironiquement. La journée allait être longue. Ce n'était un secret pour personne.

Ce matin le réveil fut particulièrement difficile. Je n'avais pas dormi de la nuit car dans deux jours ce serait la rentrée et je serais de retour à Poudlard. Ce n'était l'idée de reprendre les cours qui me mettait dans un tel état d'appréhension, seulement l'idée que j'entrerais alors en quatrième année. Me rapprochant inexorablement de l'instant où je quitterais l 'école pour rejoindre les rangs des mangemorts. Idée qui me répugnait totalement bien que j'ai plus que hâte de retourner à Poudlard. L'atmosphère a la maison étant plus qu'électrique. J'étais toujours au milieu des disputes entre mes parents et Sirius et il n'y a rien que je pouvais faire. Je savais bien que ce matin ne différerait pas des autres surtout après les événements de la veille.
Je restais longtemps allongé sans rien faire sur mon lit quand j'entendis toquer à la porte. Je me rendais alors compte de l'heure avancé et me dépêchais d'enfiler une tenue correcte, mes parents allaient finir par s'impatienter et ce serait le comble si Sirius arrivait à table avant moi. Je me détaillais dans le miroir, j'avais une tête à faire peur : des poches sous les yeux doublé d'un teint cireux. On voyait que je n'avais pas passé une nuit de tout repos et c'est à ce moment là que je regrettais ne pas avoir appris de sorts pour y remédier. Je pesais le pour et le contre de sortir dans cet état... Mes parents ne le remarqueraient peut-être pas après tout, si ils étaient trop occupés à faire des reproches à mon frère. Et surtout je ne pouvais pas me permettre de rester enfermer dans ma chambre, après tout nous avions des achats à faire et cela ferait mauvais genre si je ne me montrais pas . Je ne pouvais pas décevoir mes parents.
Je soupirais bruyamment, il n'y avait que moi pour me prendre la tête comme ça tout les matins. J'avais des achats à faire et un déjeuner familial à prendre, je ne pouvais pas y échapper.
Je fus surpris d'entendre la porte d'en face claquer, signe que mon frère était déjà en route pour le prendre le petit déjeuner avec mes parents. Alors là j'allais sûrement être couvert d'embarras, il s'était présenter à table avant moi. La matinée allait être longue...
Je me précipitais alors hors de ma chambre mais me rendais dans la salle à manger à pas modérés, je ne pouvais sciemment y aller en courant. Il avait certaines règles de bienséances à suivre et celle de ne pas courir comme un dératé dans la maison en faisait définitivement partit.
J'entendais mon frère faire si pertinemment remarquer ma non-présence à table et m'asseyais en silence. Je lui jetais un regard noir alors qu'il continuait à m'enfoncer avec bonne humeur.

« Il n'y avait pas matière à vous inquiéter mon très cher frère. Cela prend un certain temps de se préparer pour être présentable mais je suis heureux de voir que vous avez préféré vous épargner cette peine tout cela dans le but de manger avec nous . Et c'est tout à votre honneur. » répondis-je avec un ton condescendant.

Peut-être que démarrer les hostilités de si bonne heure permettrais de fait oublier le fait que j'avais une mine horrible ce matin. Bien que cela ne me disais absolument rien, il m'avait chercher après tout.

Mes parents n'avaient guère beaucoup d'imagination lorsqu'il s'agissait de me faire des reproches. J'entendais les mêmes rengaines depuis maintenant cinq ans, depuis le jour où le choixpeau avait décidé de mettre fin à des générations de Black chez les Serpentards. Je ne pouvais leur faire pire affront à cette époque. Depuis, je mettais un point d'honneur à me surpasser sans cesse, repoussant à chaque les limites. Je savais pertinemment qu'un jour j'atteindrai le point de non retour… Mais pour le moment, il s'agirait simplement d'un suicide assisté, trop précoce. Ce n'était pas à cela que j'aspirais. Je prenais donc mon mal en patience, supportant les crises et les envies de mes parents. Ils avaient du soucis à se faire à mon sujet. Heureusement mon cadet était là pour rattraper… Mes faux pas. Regulus était parfaitement sous contrôle et semblait avoir les épaules assez solide pour tenir le rôle de second de la famille. J'avais beau être un rebelle et une déception, je n'en restais pas moins l’aîné. Mon cas ne leur semblait pas encore assez désespéré pour m'enlever cette place. Ils avaient même en tête de me coller une fiancée, future épouse parfaite pour me remettre dans le ''droit'' chemin. Mon père venait justement de me balancer cette argument, me promettant que les choses allaient changer. Je ne répliquais pas. Voyons le sens pratique : nous avions des achats à faire aujourd'hui et j'avais grandement besoin d'un nouveau balai.

Mon frère se décida enfin à faire son apparition alors que je soulignais son absence. Timing parfait.  Il avait une mine horrible mais personne ne le soulignait alors que ma mère n'avait pas loupé ma chemise sortant de mon pantalon. Sa nuit avait certainement été courte. Il mordait avec ardeur à ma remarque si anodine. Que les hostilités commencent.  « Et bien le résultat n'est guère très réussi. Épargnez vous cette peine. » Ma chère mère souligna ma remarque d'un air sévère avant de le réprimander puis à nouveau moi. Je haussais les épaules.  « Je soulignais simplement que mon très cher petit frère avait dû passer une très mauvaise nuit et m'en inquiétais. » J'avais lourdement insisté sur le petit frère, espérant que cela l'agacerait. Je posais mon regard dans celui de mon frère.  « En même temps cela permet de t'y habituer. Tu auras de longues nuits sans sommeil cette année, à  ressasser encore et encore, notamment lorsqu'à Gryffondor nous vous inculquerons une fois de plus une leçon de Quidditch. On raconte que tu t'évertues à vouloir y jouer ? J'aime assez cette détermination. Ca change. » Je lui offrais un grand sourire avant de reporter mon attention sur mon assiette et mon estomac qui grognait.  « Dommage que ce soit pour te couvrir de honte. » J'étais un vrai con avec mon frère et l'avouais sans aucun soucis. C'était peut-être la seule chose que j'avais hérité des membres de la famille Black. Je le poussais sans cesse dans ses retranchements, attendant qu'une connexion se fasse, qu'il comprenne que tout cela n'avait pas de sens. Je ne m'avouais pas vaincu.  «Enfin... Chacun ses passe-temps après tout. Qui suis-je pour juger de ce qui est bon ou non pour toi ? » Référence à peine voilé à l'influence que l'ensemble de la famille gardait sur lui.