La visite [ Pv Jane / Anthony ]

Ah la bibliothèque… Un endroit merveilleux qui enfermait tant de savoirs ! Jane n’aurait su dire ce qu’elle aimait le plus là-bas, l’ambiance douce et discrète, l’odeur des vieux livres présents ici depuis des années, les petits chuchotements faisant office de bruit de fond, les livres tantôt d’histoires, tantôt de contes, tantôt de savoirs… Il y avait tellement à lire ici. Et lire n’était-il pas la plus belle occupation du monde ? La lecture avait le pouvoir de l’imagination entre ses mots. Pour une histoire, le héros pouvait avoir divers visages en fonction de la personne qui se l’imaginait, et ça, c’était beau !

Mais aujourd’hui, il n’était pas question de se plonger dans un roman d’amour et de s’y perdre. Non, elle venait avec un but très précis, prendre un manuel sur les créatures magiques pour en parcourir les pages avec curiosité le soir et pouvoir en débattre avec le professeur O’Hara et Caleb. Caleb aimait autant les animaux qu’elle, si pas plus. Et elle aimait bien Caleb et s’évertuait à trouver des choses passionnantes dont débattre avec lui ou de quoi faire une activité, comme leur escapade dans les airs en sombral, par exemple.

Marchant tranquillement sans faire le moindre bruit, elle se dirigea vers le bureau du bibliothécaire. Après tout, c’était lui le mieux placé pour lui conseiller un livre complet et bien documenté. Un sourire charmant aux lèvres, elle vint se poster devant l’homme aux livres.

-Bonjour, Monsieur Hendricks. Comment allez-vous aujourd’hui ?

De son regard doux, elle le gratifia d’un sourire sincère. Après tout, c’était tout naturel qu’elle prenne de ses nouvelles.

-J’aurai besoin d’un livre sur les créatures magiques, un genre de bestiaire, si vous voyez ce que je veux dire. Complet, documenté et bien écrit, s’il vous plait. Pourriez-vous m’indiquer quel livre correspond le mieux à ma recherche et où le trouver ? Vous seriez un ange si vous me trouviez ça.

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Aaaah ! Si elle n’avait pas été si tentée par l’aide aux personnes, surtout en ces drôles de temps, elle aurait probablement fait des études pour être bibliothécaire. Elle vouait un amour sans fin aux livres, de toutes natures soient-ils. Mais elle avait du faire un choix, bien difficile. Mais aider les autres, les soigner, prendre soin d’eux, c’était quand même plus important pour la jeune demoiselle. Devant l’enthousiasme et la gentillesse du bibliothécaire, la jeune vélane ne put que sourire.

-Je me porte très bien, je profite de mon temps de repos pour venir grappiller quelques livres.

Aussitôt sa demande faite, l’homme se mit au travail. Tiens, il était en train de boire un thé. Le voir sourire était une chose formidable, Jane adorait les gens souriant, comme elle. Elle souriait tout le temps, à tout le monde, et elle tâchait de mettre les gens de bonne humeur, qu’ils soient heureux, c’était très important pour elle.

Comme il l’invitait à le faire, la jeune femme prit place en face du bibliothécaire. Quelle agréable personne il était. Myria devait être enchantée de travailler avec lui !

-Je veux bien un thé, s’il vous plait. Et oui, faites à votre convenance, comme toujours.

Très maternelle, elle lui lança un regard emplit de tendresse en acceptant la barre chocolatée qu’il lui proposait. Elle n’en mangeait que rarement, mais elle pouvait bien faire une exception. Et elle ne voulait pas être impolie en refusant. Dans un geste délicat, elle ouvrit la friandise et en croqua un morceau. Le parfum chocolaté se répandit dans toute sa bouche. Le gardien des livres, lui, n’en avait fait qu’une bouchée avec une moue absolument adorable.

-J’espère que votre journée se passe bien, ça doit être tellement passionnant de travailler dans une bibliothèque ! J’aurai beaucoup aimé, je pense.

Et une nouvelle fois, elle lui lança un regard chaleureux et un sourire bienveillant.

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Parfois, il arrivait que Jane se compare aux héroïnes de ses livres préférés, son favori restant quand même le conte moldu de La Belle et la Bête. Elle en avait d’ailleurs fait son costume au bal d’Halloween. Elle se rappelait, parmi ces livres et au vu du bibliothécaire, ce moment où Belle va chez le libraire pour louer son livre préféré. Bon dans ce cas ci, il s’agissait juste d’un livre pour qu’elle puisse en discuter et en débattre avec d’autres personnes et non pas un livre d’histoire.

Dans son thé, elle avait juste mit un sucre et elle avait fait tournoyer la cuillère dans la tasse sans un bruit. Alors que le bibliothécaire était parti, elle avait salué chaleureusement une demoiselle qui était là, c’était celle qu’elle avait aidé le jour du bal et elle était heureuse de voir que ses cheveux avait meilleure allure ! Quand Anthony revint avec les livres sous son bras, elle lui sourit.

-Oui, très bon. Merci.

Et puis elle lui avait qu’elle aurait beaucoup aimé faire son travail, qu’elle avait hésité d’ailleurs. Et il lui avait répondu le plus gentiment du monde qu’elle pouvait venir une fois, passer la journée avec lui, histoire de s’instruire un peu plus sur son travail. Et il lui fit aussi un compliment qui la fit devenir toute rouge. Comme d’habitude quand on lui faisait un compliment.

-Oh... Euh... Merci.

Elle avait les yeux rivés sur sa tasse de thé et pour se donner une contenance, elle but une gorgée du liquide brûlant. Le délicieux breuvage se répandit dans sa gorge et elle eut un petit sourire.

-J’ai bien peur que ce soit impossible, je travaille chaque jour, chaque jour et chaque nuit aussi quand cela est nécessaire. Après tout, nos élèves sont des plus téméraires. Et par les temps qui courent, avec les catastrophes que nous avons déjà eut en septembre, ils ont plus que besoin de moi et de Miss Pomfresh.

Et elle avait à nouveau bu une gorgée de son thé, un air plus sérieux sur le visage. Ces histoires avaient été une véritable catastrophe et c’est pour ça qu’elle se donnait tant de mal à trouver des activités, pour faire oublier ces horreurs à Caleb, lui qui les avait vu mourir.

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Elle n’était pas tout à fait d’accord sur le fait que les élèves manquaient d’intelligence et de bon sens. Elle ne se serait jamais permise de dire une chose pareille de toute façon. Mais elle ne releva pas. Elle n’allait pas débattre avec lui de l’intelligence des enfants. Après tout, chacun était différent. Pour ce qui était du passage en revanche... Elle ne pouvait le nier. Après tout, elle aussi avait été à Poudlard, et elle se rappelait parfaitement avoir passé des nombreuses heures ici pour travailler. Ou simplement pour lire dans le calme.

-La bibliothèque est un refuge pour beaucoup d’étudiants. Elle impose le calme et le silence, ce dont la salle commune n’est pas forcément en mesure de leur apporter. Bien que chez les Serdaigle, il y avait tout de même moyen d’y travailler sans que ce soit le chahut.

Elle eut un petit rire. Son naturel était un côté frappant chez Jane, pas de maquillage, robe à l’ancienne, elle semblait venir d’un autre temps. Mais elle s’en fichait bien de ça. Elle n’était pas là pour être top modèle mais pour ader les autres.

-J’ai souvent les équipes de Quidditch, mais aussi les plus téméraires qui aiment bien se mettre dans des situations pas possible. Ceux qui ont des problèmes de santé récurrents malheureusement. En parallèle je fais de la recherche sur certains traitements. Mais je fais aussi le mal moral, et croyez moi, ce sont les pires blessures. Mais je fais de mon mieux pour épauler ceux qui en ont besoin. C’est important d’être entouré et de se sentir entouré.

Et sa sincérité pouvait transparaitre aux travers de ses paroles. Que ce soit les traumatismes, les peines de coeur ou même les parents qui manquent aux plus jeunes, Jane était là. Elle était toujours là. La maman, la soeur, la meilleure amie, elle était un peu de tout.

Elle prit les livres dans sa main, les jaugeant d’un oeil critique, les ouvrant sur la table des matières et les feuilletant légèrement tandis que son interlocuteur mangeait, encore.

-Je vais prendre celui-ci, il est illustré et me semble fort complet.

Elle lui montra la livre à la reliure de cuir vert. Puis elle lui jeta un petit regard.

-Vous savez, il est de mon devoir de vous dire que vous mangez beaucoup trop de sucres, monsieur Hendrickx, vous devriez faire attention à votre santé, vous savez.

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Pour être choquée, on peut dire qu’elle était choquée des paroles de son interlocuteur. Comment pouvait on oser arracher des pages d’un livre ? Ou encore le lancer ? Comment pouvait-on être aussi irrespectueux envers le savoir et l’Histoire ! C’était aberrant et Jane n’aimait pas ça du tout ! En tout cas, elle n’allait pas manquer de le faire savoir à celui qui avait osé ! Par Merlin !

-Je comprend. Pouvez-vous me dire qui est aussi mal élevé pour faire des choses pareilles ? Parce que je trouve ça étonnant venant du personnel de Poudlard.

Il l’avait remerciée, de l’aide apportée autant aux élèves qu’à lui et la demoiselle se sentit rougir. Quelle idée de la remercier ! Elle était là pour ça, c’était son métier, sa passion, sa vie quelque part. Ca avait été sa vie pendant trois ans. Maintenant ça allait mieux, entourée des élèves et des professeurs de Poudlard, elle avait beaucoup moins de temps pour y penser. Et dans sa bonne politique de l’autruche, elle allait continuer à ne pas y penser.

-Oh vous savez, un nez qui coule ça va. J’ai à m’occuper de cas plus grave, bien que ce ne soit récurrent que chaque mois, ils reviennent chaque fois dans un état pas possible. Il arrive qu’ils ne tiennent plus debout ou soit particulièrement exténué, ce qui rend les soins plus compliqués à pratiquer. Mais je ne me plains pas, ça me permet de créer des liens avec eux. Même si je préférerais qu’ils n’aient rien, bien sûr.

Ca, pour avoir des liens particuliers avec Caleb et Remus, elle en avait. Elle pratiquait régulièrement des sorties avec le premier et elle avait embrassé le second à l’infirmerie. M’enfin, la question n’était pas là, de toute façon.

Aux mots du bibliothécaire, elle avait froncé les sourcils. Hum. D’un ton maternel bien que un peu sévère, la demoiselle lui répondit.

-Vous feriez bien de passer me voir à l’infirmerie cette semaine. Nous procéderons à quelques examens histoire de trouver une solution. Et arrêtez de manger des sucreries. Si je dois vous mettre au régime, je le ferai croyez moi, Monsieur Hendricks. Alors faites attention à vous, la santé c’est important.

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La réponse du bibliothécaire la choqua, beaucoup. Mais à moitié seulement. Après tout, venant l’ingrat Monsieur Descremps, il n’y avait rien d'étonnant, il ne respectait rien ni personne ! Déjà il s’était permis de se promener en caleçon dans les couloirs la nuit, en plus il avait essayer de l’embrasser et il l’avait prise dans ses bras, mais en plus, il l’avait plantée à Pré-Au-Lard alors qu’ils avaient rendez vous ! La demoiselle s’était faite une raison et elle ne voulait plus fréquenter pareil personnage. Mais il se permettait de saccager la bibliothèque en plus ! Celui-là, la prochaine fois qu’elle le croiserait, elle ne manquerait pas de lui dire sa façon de penser ! Non mais ! Mais le pire, c’était Jon. Elle l’aimait bien et elle avait beaucoup de respect pour lui. Elle ne pouvait pas croire qu’il ose ainsi traiter des livres.

-Ce doit être de la faute de ce Descremps, je suis sûre que c’est lui qui a entraîné Monsieur Lakenstridge. Je le connais bien, ce n’est pas son genre.

Du moins elle l’espérait. Elle qui l’avait toujours un peu adulé, peut-être qu’elle l’idéalisait un peu trop. Elle hocha un peu la tête à sa remarque suivant. C’était vrai, ils pouvaient se permettre d'installer des relations amicales avec les élèves puisqu’ils n’avaient pas de devoirs à attendre d’eux ni d’examens à leur faire passer.

-Oui, c’est vrai. Vous avez parfaitement raison. Mais j’essaye juste qu’ils fassent attention à leur santé. Mais ils sont bien obligé de me faire confiance pour me laisser les soigner, et puis avoir quelqu’un qui prend soin de vous, ça rapproche.

Heureusement, il semblait être réceptif aux conseils de l’infirmière et il lui proposait dessuite un rendez vous médical pour qu’elle puisse examiner son cas de plus près.

-C’est parfait. Je vous y attendrai. Et non, je ne vous surveillerai pas tout le temps. Votre corps se chargera de me montrer si oui ou non, vous écoutez ce que je vous dit.

Et elle indiqua le ventre du jeune homme d’un coup d’oeil. Saisissant son livre sous le bras, elle s’apprêta à quitter les lieux.

-Je vous dit donc à dans deux jours. D’ici là, arrêter les sucreries, Monsieur Hendricks. Je dis ça pour vous. Manger des pommes plutôt, ou des clémentines.

Et elle lui avait sourit chaleureusement avant de quitter les lieux.

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