Apologize. { Pv Max, Raphael )

Je me tenais sur le chemin de traverse, devant une boutique dont le nom m'était familier, familier parce qu'il faisait partit de ma famille, et qu'il était tenue par mes deux sœurs... Et qu'il commençait à être connu dans le monde entier. Mais c'était surtout là où résidait Max, ma sœur. Et j'étais en brouille avec elle, depuis bientôt trois années, j'avais bien entendu envoyer des lettres pour prendre la température et commencer à me faire pardonner. Mais là, ce serait la grand saut.

Hier mon premier rendez vous avez Myria, et aujourd'hui, j'essayais de retirer les ponts entre moi et  Max... Ça allait être sportif, passer d'une femme bien éduquée, de sang-pur à qui je faisais la court, à ma sœur... Bien entendu elle était bien éduquée aussi, de sang-pur mais je ne lui faisais pas la court, et je n'avais pas envie de faire ma vie avec elle. J'en avais déjà passé une grande partie, alors hein !

Je gênais une personne, et me reculais pour la laisser entrer, regardant à travers la vitrine mes deux sœurs qui s'activaient et les membres de leur personnel... Hum. J'entrais dans la boutique, essayant de me faire le plus discret possible quand je sentis une grande claque sur l'épaule.

-Salut Niklauss !

Au temps pour la discrétion...

-Salut Philbert, je t'ai déjà dit combien de fois qu'en dehors du travail tu pouvais m’appeler Raphaël ? Attends, laisse moi deviner, à chaque fois ! Qu'est ce que tu fiches ici crétin ?

-C'toi le crétin, crétin ! J'suis ici pour ma tortue, elle va mal et je venais prendre quelques conseils, savoir si c'est un mâle où une femelle, et toi, tu fou quoi ici ? T'as pas d'animaux que je sache, même eux te fuis comme la peste !

Je lui mettais un coup assez fort dans l'épaule et il reprit sa place dans la file en riant. J'avais des collègues pas très fut fut, mais je faisais avec. Après tout, j'étais pas le plus amical des amis et le plus présent. J'agissais plutôt comme un solitaire, les groupes ne m'avaient jamais aider à travailler après tout.

J'esquissais un sourire amer avant de prendre place à mon tour dans la file, ne m'attendant pas à ce que ma grande sœur jaillisse de derrière moi pour me prendre dans ses bras.

-Raph !
-Hey, Milla, c'est toi ?
-Bien sur que c'est moi, tu reconnais même pas l'étreinte de ta grande sœur ?
-C'est pas comme si j'en avais deux qui travaillent ici, tu sais ?
-Oui, mais t'es brouillé avec Max, donc ça m'étonnerait qu'elle te saute comme ça dessus ? J'ai tord ?
-Comme toujours Milla, ton analyse frôle la perfection.

Je recevais un petit coup l'épaule, souriant en me retournant pour lui rendre son étreinte et embrasser ses joues. Je la soulevais un peu dans mes bras, avant de la reposée sur le sol.

-Toujours aussi légère à ce que je vois, mon petit canari.

Nouveau coup sur l'épaule, elle avait jamais trop aimer ce surnom. Et je savais, d'où mon insistance dessus. Je lui souriais.

-Est ce que je peux voir Max ? Pas que je ne t'aime pas, mais je suis venue pour elle. Tu peux m'y conduire ?

Elle acquiesça, soudain un peu plus sérieuse et me conduisit à notre grande sœur commune, Max. Elle m'abandonna là, avec une légère grimace d'encouragement. Tout de suite, j'étais plus en confiance, vous voyez le truc.

-Salut Max, tu vas bien ?

Depuis quelques temps à la boutique c'était dingue. Il y avait un monde fou ! Depuis l'article sur la gazette, les sorciers venaient des quatre coins de l’Europe pour acheter nos produits. Milla et moi étions ravies de ce succès, seulement ça nous demander beaucoup, beaucoup de travail.

La petite boutique ne désemplissait plus et on n'avait pas encore les revenues pour engager quelqu'un de plus. Ni pour créer notre clinique. Bref je travaillais trop, j'étais stressée et ça se reportait un peu sur mon couple. Et dire que décembre approchait, et avec lui l'hiver et noël : encore plus de créatures malades, encore plus de cadeaux vendus. Ma fatigue n'avait d'égal que mon ravissement. Il fallait vraiment que nous trouvions une solution rapidement ! Je pensais notamment à prendre un stagiaire pendant les vacances de Noël.

Bref, je n'avais vraiment pas besoin d'ajouter de nouveau soucis à tout ça...

A ce moment-là, j'étais dans l'arrière boutique à concocter une potion particulière qui m'avait été commandée. C'était pour un hippogriffe qui s'était froissé une aile. Avec la potion, je devais aussi préparer une pommade aux herbes à un format adapté à l'animal. Quand j'entendis des pas derrière moi, je pensais immédiatement à ma sœur. Ca ne pouvait être qu'elle après tout.

- Milla, est-ce que tu pourrais me passer de la fleurs de souffre s'il-te-plait ?

Mais la voix qui me répondit manquait cruellement de féminité. Mon visage s'affaissa... Raphaël... Bon sang, qu'est ce qu'il venait faire là ? M'adressant la parole comme si de rien était. Je préférais poser ma potion en cours de fabrication avant de faire une bêtise ou que ma mauvaise humeur soudaine ne la fasse tourner en une mauvaise chose. Je n'avais vraiment pas envie de me retourner, je n'avais pas envie de le voir et encore moins de lui parler. Mais avais-je vraiment le choix ?

Pivotant sur mes talons, je tendis ma baguette et sans un mot, je fis venir à moi une bouteille en verre pleine d'un liquide à la couleurs changeante. Je n'avais pas besoin de ça, je l'avais juste choisis parce qu'il était pile poil dans l'axe entre Raphaël et moi. Et j'avais très visé puisque la bouteille lui percuta le crâne de plein fouet avant d'arriver dans ma main. Dans ces moments-là, j'adorais le sortilège accio.

Lui adressant à peine un regard, je passais à côté de lui et retournait dans la boutique, reposant la bouteille à sa place. Milla me regardait, avec un petit air désolé qui voulait dire tellement de chose... Désolée, petite sœur, je ne suis pas sûre de pouvoir lui pardonner un jour... Là j'avais plutôt envie de le jeter dehors.

Retournant derrière le comptoir, je profitais d'un client et de la file d'attente longue comme mon bras pour l'ignorer d'autant plus.

- Bonjour Monsieur Henry ! Que puis-je pour vous aujourd'hui ?

Je pense que la douleur mentale, celle du cœur, fut plus vive que celle de la bouteille, moi qui croyait que tout allait mieux avec Max, voilà qu'elle me prouvait le contraire en m'expédiant une bouteille en verre sur le crâne. Elle n'avait sûrement pas besoin de cette petite bouteille, mais elle n'avait pas pu résister à l'envie de m'envoyer, pas très fort, mais quand même. Un truc à travers la tête.

Puis elle passa son chemin et elle m'ignora. Bon, au temps pour moi... J'aurais pu la suivre, et imposer mon autorité sur tous les clients de la boutique, mais à quoi bon ? Je ne m'en serais aliéné ma sœur que plus. Je devais avoir une tête de chien battu car Milla vint me conduire dans un coin du magasin ou j'allais passer le reste de l'après midi, et la fermeture du magasin pour pouvoir m'adresser à Max, avec Milla entre nous, au cas où on en viendrait aux mains.

J'étais pas sur de gagner contre elle, malgré mes entraînements aux arts martiaux, je ne savais pas la force qu'elle devait déployer pour son métier. Et je la pensais assez redoutable pour les sortilèges... Puis c'était ma grande sœur, je pense pas que je pourrais lui faire du mal s'en m'en vouloir des années entières.

Je jetais un regard désabusé à Milla avant de poser la glace sur la petite table, me posant en arrière sur ma chaise, croisant les bras sur mon torse.

-C'est pas tant Max que Joren que je dois convaincre. Tu sais quelle force il a sur grande sœur. Mais je ne suis pas venu uniquement pour ça. J'ai quelque chose pour vous deux, que je prépare depuis longtemps. Bien entendu ça ne réparera jamais le tord que j'ai fais à grande sœur, mais j'espère que ça adoucira un peu sa rancune.

Je poussais un long soupir, fermant brièvement les yeux.

-Je vais rester ici jusqu'à la fermeture. Il faut que je parle vraiment avec Max, si tu pouvais l'empêcher de fuir ou je ne sais quoi, ça m'arrangerait beaucoup. Pas que je n'ai envie de lui courir après, mais si, un peu quand même.

Je plantais mon regard dans celui de ma sœur.

-File aider Max, je peux me débrouiller seul, et si je peux faire quoi que ce soit, n'hésite pas.

Milla alla s'occuper de lui, je ne fis aucune remarque, m'occupant moi-même de mon client avec professionnalisme. Raphaël n'avait pas l'air de vouloir partir, et autant j'appréciais que Milla le mette à l'écart, autant je trouvais qu'elle commençait à s'éterniser alors qu'il y avait du monde, bien trop pour deux, alors pour une...

Et j'allai lui en faire la remarque lorsqu'elle revint vers le comptoir, pile à temps. Je soupirai. Je n'avais pas envie de m'approcher de lui, ni de le voir et encore moi d'entendre sa voix. Après notre échange de lettre j'aurais pu lui donner un peu plus de crédit, c'est sûr... Mais c'était plus fort que moi.

Le reste de l'après-midi fut longue, pourtant il n'y avait pas de quoi s'ennuyer. Mais je me mettais moi-même des soucis logistiques en plus en refusant de m'approcher de la partie précise de la boutique où le Komodo se trouvait, utilisant accio ou ma sœur pour palier à ce manque, essayant de ne jamais regarder vers lui. Ce qui fut impossible et il se prit quelques regards noirs bien sentis tout au long de la journée. Enfin je me refusai à prendre une pause, de peur qu'il m'y rejoigne. Il nous fallait clairement plus de cinq minutes pour clarifier notre situation.

En bref j'étais de plus en plus fatiguée et de mauvaise humeur et cela s'en ressentait quelque peu dans ma façon de traiter les clients même si je prenais beaucoup sur moi pour ne pas le montrer. A la fin de la journée, je crois que je n'arrivais même plus à sourire. Mais j'admirais tout de même la patience de mon frère, je devais admettre qu'il faisait un vrai effort pour une fois et c'est ce qui me radoucis un peu et me décida à accepter de l'écouter.

A 18h30 je fermais donc la boutique moi-même, refusant quelques clients. Désolée, revenez demain pour votre lustrant spécial caniche, la boutique est fermée. Et puis je m'avançai vers Raphaël, les bras croisés sur ma poitrine, les lèvres pincées, et dans un dernier effort desserrant avec grande difficulté mes mâchoires pour parler. J'avais la gorge nouée, mal au ventre, un sentiment d’écœurement, car malgré tout, au fond de moi j'aimais toujours mon frère et j'espérais qu'il n'était là que dans le but de se faire pardonner. En venant, il me redonnait de l'espoir alors que je ne voulais plus y croire, mais je ne supporterais pas qu'il me déçoive une nouvelle fois. Quand je posais mes yeux sur lui, je voyais mes pires côtés, tout ce que j'essayais de fuir. Alors Raph, as-tu réussit à changer toi aussi ? J'allais bientôt le savoir.

- Bon, tu vas m'inviter à aller boire un verre ou bien ?

Je regardai ensuite ma sœur, lui faisant un petit signe du menton pour lui indiquer que tout irait bien, je ne ferrais rien à Raphaël. Mais désolée Milla, j'ai vraiment besoin d'être seule à seule avec mon frère pour crever l'abcès. Peut-être que nous la retrouverions plus tard, si tout se passait bien.

L'après midi passa lentement, surtout aux vues des regards que ma grande soeur me lançait dessus. Si ils avaient eu le pouvoir de tuer je serais déjà un petit tas de cendre sur le sol … Et encore, la cendre aurait elle même été réduite en un truc plus petit... Bref tout ça pour dire que je passais pas une des après midi les plus agréable de toute ma vie.

Elles avaient par contre du monde dans la boutique, et elles semblaient un peu débordée... Hum, je n'allais rien dire, après tout je n'étais pas tellement en odeur de sainteté auprès de ma grande sœur. Et plus ou moins dans la brume quand à ma relation avec Milla... C'était le flou total, elle essayait d'être sévère et amicale en même temps, elle était un peu étrange. Mais qui ne l'était pas ? Surtout en ses temps troublés...

Je fermais les yeux sur ma chaise, laissant le temps s'écouler autour de moi comme une rivière qui suivait son cours. Je préparais déjà mon face à face avec Max. Ça allait être très éprouvant... Et ça prendrait du temps, pour qu'on se refasse confiance comme avant. Même si j'avais de solide arguments.

Finalement le dernier client fût partit et je me redressais sur ma chaise, alors que ma sœur s'adressait à moi. D'un ton un peu sec...

-Je pense oui, que ça te ferais du bien qu'on aille boire un coup, voir deux.

Je lui tendais mon bras, avant de me tourner vers Carmilla alors qu'elle s'éloignait vers la réserve.

-Milla, prend soin de toi, tu veux ?

Puis je me dirigeais vers la porte de sortie avec ma sœur. Une fois dehors, je prenais la direction du Londre moldus, bien décider à boire une solide bière dans un petit bar pas très loin de l'entrée du chemin de traverse. Elle n'avait pas prit mon bras, mais ça avait été plus machinal que réellement intentionnel. Enfin bref.

Une fois sortit du Chemin de Traverse je prenais la direction de ce petit bar, guidant ma sœur jusqu'à une petite alcôve avant de prendre commande. Puis je revint finalement vers elle et m'assit.

-Si j'ai tenu à te revoir, c'est que j'ai deux choses pour toi, dont une en commun avec Milla, et deux autres choses dont j'aurais besoin de ton accord. Et surtout, j'ai tenu à te revoir pour m'excuser. Et pour te parler en face à face.

- Bonne soirée Milla ! Lançais-je avant de suivre Raphaël.

J'avais vu son bras, mais je n'étais pas capable de lui prendre pour le moment. C'était avancer comme si de rien n'était, comme si tout allait bien et qu'il était déjà pardonné. Et ça, c'était trop. Et puis je ne l'avais pas vu depuis si longtemps, alors, un contact physique ? Non.

Mon cœur battait à une vitesse incroyable, j'étais tellement angoissée en traversant le chemin de traverse avec lui. J'avais le sentiment que je ne survivrais pas s'il me décevait encore. Peut-être que j'étais dure parfois avec lui, trop exigeante mais pour le coup, il me les devait vraiment ces excuses ! Ou peut-être que je le tuerais avant de mourir s'il osait me faire une fausse joie. Une petite voix ne cessait de murmurer : s'il-te-plait Raph, s'il-te-plait, excuse toi qu'on en finisse !

Mais pour le moment je l'observais du coin de l’œil. Il avait l'air serein, sûr de lui, il faisait plaisir à voir. Au fond de moi j'étais même ravie de marcher à côté de lui, j'étais fière d'être sa sœur, ça faisait tellement longtemps... Il était oubliator au ministère et ça aussi, ça me faisait plaisir. Il fallait bien avouer que, voulue ou non, c'était une belle preuve de bonne volonté.

En bref, je me radoucissais peu à peu, tout en appréhendant énormément la suite.

Sans m'en rendre compte, je me retrouvai assise dans le bar, attendant qu'il ramène les boissons. Prenant la choppe sans la porter à mes lèvres, je l'observais avec attention. Quand il ouvrit la bouche pour parler, je bu ses mots, restant coi quelques secondes pour me repasser ses paroles en boucle.

Et alors que je voulais lui répondre, je sentais ma gorge se dérober sous moi, sous le coup de l'émotion. Elle était tremblante, j'étais tremblante, n'arrivant pas à y croire. Et pour ne pas trop me laisser emporter par l'émotion, moi qui était d'ordinaire si sérieuse, si placide ; je fus contrainte de détourner le regard, trouvant refuge sur les mouvements de sorciers qui venaient d'entrer.

- Je t'écoute.

C'est tout ce que j'arrivais à dire, entre ma gorge nouée et mes yeux humides.

Ma sœur semblait être au plus mal en fin de compte, son armure se revelait être en fer blanc et je voyais que le fait que je sois ici, avec elle... Ca la touchait, beaucoup. Et j'en étais assez... Fier ? De voir que finalement, elle n'était pas la boule de haine que j'avais eue quand j'envoyais mes lettres...
Je sirotais tranquillement ma bière tout en gardant un œil sur ma sœur... Elle s'était détournée quand j'avais prit la parole.... Hé bien.

-J'ai rencontré une fille... Et... Grande inspiration... Je souhaiterais que ton mari, Joren, soit mon témoin à mon mariage, si je venais à me marier... Un jour...

Première bombe larguée, on allait passer à la seconde. J'espérais qu'avant la fin de la chose je ne tuerais pas ma sœur d'une attaque cardiaque ou d'une connerie du genre...

-Hé bien, c'est un peu difficile de demander ça... Mais... Je souhaiterais des conseils pour séduire cette femme... Vois tu, elle est déjà fiancée, mais son fiancé ne lui plaît pas, et ses parents sont d'accord pour que je séduise leur fille... Et s'appelle Myria Greengrass, et elle travaille à Poudlard et au ministère...

Seconde bombe... Je me mettais en position de faiblesse pour lui demander ça mais... Mais bon voilà. Hein, c'était ma sœur, et je l'aimais. Une nouvelle gorgée et j'attaquais avec la troisième bombe.

-Et sinon...

Mon sourire s'élargit et je posais une enveloppe sur la table avant de la tendre à ma sœur... Dedans il y avait trois billet. Trois billet pour la Roumanie, et une promesse d'au minimum une semaine auprès d'un dresseur de Dragon... Et de ses dragons.

-C'est pour toi, Joren et Milla.

Je l'écoutais et peu à peu mon regard revenait sur lui. Une larme coulait, mais c'était plus de la déception qu'autre chose. Finalement je ne savais quoi penser de ce qu'il était en train de me dire. Mi-figue, mi-raison.

Il m'annonçait de possible fiançailles mais cela ressemblait plus à un mariage arrangé qu'autre chose, un principe qu'après mûre réflexion et ma propre expérience j’exécrais plus qu'autre chose. Mais il voulait que Joren soit son témoin, et cela ne faisait qu'augmenter ma confusion qui était d'ailleurs nettement lisible sur mon visage. Enfin, j'imaginais très bien ma propre tête, les sourcils froncés, le regard plein d'incompréhension, mes dents qui mordaient ma joue et ma lèvre signe d'une intense réflexion.

Ensuite, il voulait me demander des conseils pour séduire cette fille. Et pareillement, je ne savais quoi dire. Autant j'aurais adoré avoir ce genre de relation avec mon frère, autant cela me paraissait complètement déplacé sur le moment.

Et puis il me tendit une enveloppe que j'ouvris aussitôt. A l'intérieur il y avait un rêve qui se réalisait, un billet pour ma sœur et il avait pensé à Joren. J'appréciais évidemment ce cadeau, aller en Roumanie c'était facile, mais il avait dû se démener pour organiser une rencontre avec un dresseur.

Ma main vint chercher la sienne, la serrant très fort alors que l'autre se plaquait sur ma bouche pendant que je fondais en larme. J'étais complètement abattue. Il avait tout faux, mais il essayait... Était-ce suffisant ?

Je pleurais bêtement, remontant ma main sur ma joue pour en essuyer les larmes, le coude appuyé sur la table pour me soutenir. Mais ce geste était vain car les larmes continuaient d'affluer et je me résolu à lui répondre avec cette petit voix embuée par l'émotion.

- Raph... Je comprends, je sais que tu essayes de bien faire... Et je comprends. Mais tu fais tout à l'envers. Un seul mot aurait suffit...

Et tu ne l'as même pas dit.

Finalement... J'avais fait pleurer ma sœur, et j'étais loin d'en être fier... J'avais eu tout faux... Mais j'avais pas de mode d’emploi moi... En la voyant fondre en larme je me levais et venais m'agenouiller à côté d'elle, prenant sa main dans la mienne et la serrant avec force, avant de sortir un mouchoir parfumé à l'eau de Cologne, puis j'essuyais ses joues avec beaucoup de douceur.

-Je suis aussi bien entendu désolé, et je te demande ton pardon pour avoir manquer foutre toute ta vie et tes convictions en l'air... Je m'en veux tellement Max... Tu me manques... Je t'aime Max... De tout mon cœur... Tu es ma grande sœur... Tu es de mon sang... Pardonne moi par pitié...

J'aurais pu me jeter à son cou, mais... Mais ce n'était plus comme avant, notre relation s'était trop dégradée, et mes demandes avaient été sans doute un peu trop précipitées... Mais... Mais il avait fallut que tout ça sorte... Je lui laissais mon mouchoir avant de revenir lentement en direction de ma place et de m'asseoir tranquillement, reprenant une grosse gorgée de boisson avant de fermer un court instant les yeux, bien plus perturbés que je souhaitais le laisser paraître. Il y avait une quatrième chose que je voulais présenter à ma sœur... Mais impossible de remettre le doigt dessus, c'était extrêmement perturbant.

Je poussais finalement un soupir, me détendant un peu, heureux d'avoir enfin fait avancer les choses avec ma sœur, mes doigts tremblaient autour de ma bière et j'avais l'air beaucoup moins sur de moi que je l'étais avant, comme si... Comme si j'étais redevenu un simple enfant.

-Je suis tellement stupide... De m'être conduit comme ça... J'ai détruit la famille pour de stupide manipulation de merde...

J'essayais désespérément de faire taire mes yeux, de leur dire d'arrêter de pleurer, de sécher ces larmes, mais il n'y avait rien à faire. Et lorsqu'il vint s'agenouiller devant moi, pris ma main et la serra. Je ne pus définitivement plus rien y faire.

Et puis enfin il y avait ces foutues excuses, ces putains de foutues excuses et j'avais vraiment envie de tomber dans le vulgaire pour les décrire tellement je les avais attendu ! Il aurait pu ne dire qu'un mot, ou trois, ou quinze, ça ne changeait rien. Il était sincère et elles étaient parfaites.

Et moi, je tombais désormais complètement en sanglot, incapable de faire ou dire quoi ce soit. Mais cette fois j'étais pleinement heureuse, sans un mais sur le bout des lèvres. J'avais juste envie de lui crier "Prends moi dans tes bras Raph !"

Ce qu'il ne fit pas, mais je comprenais. Il reprit place et je tentais d'y voir quelque chose derrière ce mur de liquide lacrymale qui me barrait la vue. Et puis au milieu des larmes, des sanglots, des haut-le-cœur, il y eut un sourire, des éclats de rire. Et soudain je ne savais plus trop si je riais ou si je pleurais...

Qui aurait pu le croire... Max, si peu encline à ce genre d'explosion sentimentale... Mais ça le valait clairement. Bon sang, trois foutues années à détester mon frère chéri. Je n'en pouvais plus. Je remis machinalement ma main devant bouche, par habitude, par réflexe.

Et cinq secondes à peine plus tard, je sautais sur mes jambes et contournait la table à mon tour, lui faisant signe de se lever. Je sautais dans ses bras et ne pleurais que plus encore. Mon petit frère...

- Je t'aime Raph, parvenais-je à murmurer entre deux sanglots.

Maintenant il fallait que je me calme, vraiment et que nous trouvions le moyen de discuter de tout ça.

Okay... Bon, ma sœur était en train de péter une durite en face de moi... Et c'était pas des plus... Calme à voir, on aurait dit qu'elle tournait petit à petit à la folie. Mais une folie furieuse... Le rire fou, les larmes... Ca me faisait du mal de la voir dans cet état, c'était moi qui l'avais rendu comme ça... Et ça me faisait me sentir assez mal. Mais fallait savoir crever l’abcès. La douleur brève n'était pas comparable au bien que ça faisait après.

C'est sans doute parce que j'avais besoin de la sentir dans mes bras que je me levais comme un ressort pour la recevoir dans mes bras, la serrant avec force contre mon torse, caressant ses cheveux avec douceur tout en la berçant doucement. Ca faisait du bien de retrouver un contact amical physique avec quelqu'un. Depuis combien de temps n'avais-je pas serrer quelqu'un dans mes bras ? Je ne savais pas, mais là c'était ma sœur et c'était déjà très bien.

Je posais briévement mes lèvres dans ses cheveux avant de me reculer doucement, la tenant à bout de bras.

-T'as vraiment une tête de gros bébé quand tu pleures grande sœur.

J'attrapais de nouveau mon mouchoir pour lui essuyer les joues trempée de larme et le tour des yeux, bon, fallait qu'elle arrête de pleurer sinon elle allait finir par causer un dégât des eaux dans le bar. Et j'avais pas envie de payer des dommages et intérêt. Je lui adressais un doux sourire avant de reprendre la parole.

-Maintenant calme tes nerfs, on dirait que je reviens de la guerre et que tu m'as pas vu depuis 3 ans. Ce qui est en quelque sorte le cas en fin de compte... Merde.

Bon, tentative d'humour à l'eau, et vu la grimace que je tirais, elle devait voir que j'avais merder, dans les grandes lignes... Bon j'étais pas non plus très reconnu pour mon habileté au langage hein !

-Retourne t'asseoir Max la menace.

Cet homme avait un cœur de pierre, même moi qui était d'ordinaire moins expressive je ne pouvais pas rester de marbre dans une telle situation. Il avait de la chance d'être mon frère et que je l'aimais quoiqu'il arrive. Mais l'envie de lui donner un petit coup de poing dans le torse était quand même là, avec toutes les remarques qu'il pouvait faire.

Et oui, ça fait bien trois ans qu'on ne s'est pas vu grand bêta ! Et moi ça m'émeut d'avoir retrouver mon petit frère.
Il n'avait certainement pas l'habitude de me voir m’épancher aussi facilement, ni même pleurer. Je ne pleurais que rarement, il fallait que la situation soit exceptionnelle, et c'était le cas. En plus, je savais que cela ferait énormément plaisir à mon mari, ça ne m'en rendait que plus heureuse.

Mais ses tentatives d'humour avaient le mérite de me calmer, je séchai mes larmes du revers de la main, seulement parcourue par quelques sanglots que je ne pouvais réprimer. Puis je le poussai d'un coup de hanche.

- Alors fais moi une place à côté de toi, Komodo.

Avant de m'asseoir, de m'imposer à ses côtés, passant son bras par dessus mes épaules. Trois ans à rattraper, encore une fois, être démonstrative n'était pas dans mes habitudes, mais j'avais besoin de l'affection de mon frère et d'être proche de lui afin de rattraper le temps perdu. Je comptais bien aussi profiter du fait qu'il n'était pas tellement en position de refuser. Et puis comme ça, il ne pouvait plus voir ma tête de gros bébé.

Maintenant que j'étais calmé nous pouvions reprendre cette conversation dont j'avais complètement perdu le fil. Je me fis un rapide résumé mental en essayant de ne rien oublier et de reprendre depuis le début.

- Tu as parlé avec Joren, Raph ? Comme je t'avais demandé dans ma lettre ? Et tu lui as déjà demandé ? Il a dit quoi ? Et puis parle moi de cette fille Raph, je veux tout savoir !

J'étais trop impatiente de tout savoir.

Je laissais ma sœur s'asseoir à côté de moi et la laissais me prendre contre elle, ouais, j'avais pas l'habitude des contacts et j'étais assez mal à l'aise, pas parce que la situation était gênante, bien au contraire, ma sœur était sublime, et j'avais, je pense, une assez belle gueule. Mais c'était le contact physique qui me gênait un peu... Je n'en avait que très peu dans ma vie professionnelle, uniquement avec Andréa, et encore c'était plus de l'exagération qu'autres choses, quand à ma vie privée... Bah j'en avais pas... Une vie superbe quoi, mais je m'en satisfaisais plutôt pas mal, j'étais un dur à la tâche et le travail ne me faisais pas peur, alors que les gens.. Bah, je commençais à les craindre.

-Komodo, Komodo, Komodo l'dragon oui, là tu vas partir en voir de vrai ! Et avec tout frais comprit. Vous allez vous éclater je pense, et ça va vous faire beaucoup de bien, tu verras enfin un dragon en vrai, je te l'avais promit non ? Et même si ça met du temps, je tiens mes promesses.

Je buvais de nouveau, avant de grappiller quelques cacahuètes, prenant le temps de les mangers tranquillement avant de me retourner vers ma sœur.

-Oui j'ai parler avec Joren, et il semblait assez d'accord, quand à cette fille...

Le sourire qui traversa mon visage aurait pût alimenter en électricité un village entier pendant plusieurs jours, et la douceur dessus aurait fait fondre le plus solide des cœurs de pierres.

-Myria Greengrass... Une sang pur, une assez bonne famille, plutôt éloignée des Mangemorts d'après ce que j'ai comprit, elle est assez petite, mais elle est tout simplement magnifique, je me sens tellement insignifiant quand je suis à ses côtés que j'en perd mes manières et que je suis incapable de me concentrer bien longtemps, sa voix est douce et sonore, comme celles des êtres aimées qui nous ont quittés... Je l'ai toujours fuit à Poudlard et j'ai jamais été capable de tenir une discutions avec elle... Et hier elle m'a donner la permissions de la séduire, et de rompre ses fiançailles avec Sirius Black...