La carte du Maraudeur

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 New York || I had a dream my life would be so different from this hell I'm living...

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MessageSujet: New York || I had a dream my life would be so different from this hell I'm living...   New York || I had a dream my life would be so different from this hell I'm living... Icon_minitimeLun 24 Fév - 15:51


phoebe


« Puis il accueillit la mort comme une vieille amie qu'il suivit avec joie et, tels des égaux, ils quittèrent ensemble cette vie. » J. K. Rowling

Say goodbye to not knowing when
The truth in my whole life began
Say goodbye to not knowing how to cry
You taught me that...

Nous étions à la veille du vingt-cinq décembre, et comme New York est magnifique à cette période de l'année, nous avions décidé de traîner ça et là, de nous amuser, en bref, de profiter de la journée. L'heure de rentrer arriva bien vite cependant, sans doute trop vite même et, de retour à la voiture, mon père nous reconduisit à la maison. Tout du moins, c'était le plan initial...
S'il est une chose que le temps m'a appris, c'est que lorsque les choses commencent bien, vous trouverez toujours sur votre passage ce qui réduira en bouillie votre tranquillité et votre plénitude. Le preuve en est, puisque sur le chemin du retour, nous nous fîmes violemment heurter par un camion. Je crois du moins. Je ne sais pas. Je ne sais plus. Plus vraiment. Les choses se passèrent beaucoup trop vite, ce que je sais, c'est que je me suis retrouvée propulsée hors de la voiture. Comment, pourquoi, je ne sais pas. On m'a parlé de coup de chance par la suite, et très sincèrement je n'ai jamais compris en quoi il était chanceux pour moi d'avoir survécut alors que j'avais perdu mes parents. Quoi qu'il en soit, je me suis donc retrouvée à quelques mètres de la voiture, à moitié assommée, ne comprenant pas ce qu'il venait de se passer. Je tentais de me relever : impossible. J'avais beaucoup trop mal, et j'avais la sensation que mes muscles refusaient tout bonnement de réagir. Je compris doucement ce qu'il venait de se passer, et commençait à paniquer, et forçait pour me relever, ou me traîner plutôt, vers la voiture. Il était déjà trop tard : la voiture avait déjà prit feu, et le temps que l'ambulance et les pompiers n'arrivent... J'avais déjà perdu tout espoir. L'effort que je m'étais forcée à faire, bien qu'inutile, m'avait privée des dernières forces que je possédais et je ne tardais pas à sombrer. Ce qui se passa exactement ensuite, combien de temps les secours ont mis à arriver, ce genre de détail... je ne le sais pas. Et très sincèrement, je préfère ne pas le savoir. Parce que le savoir, ça serait me dire qu'à une seconde près peut-être, ils auraient pu les sauver. Au moins l'un d'eux. Ca n'a l'air de rien une seconde. Ca semble infime. Elle passe, une autre vient à sa suite, interminablement. Et pourtant une seconde parfois, rien qu'une... Ca joue beaucoup.

And I'll remember the strength that you gave me
Now that I'm standing on my own
I'll remember the way that you saved me
I'll remember...

Lorsque je me suis réveillée, je ne savais plus ni ce qu'il s'était passé, ni où j'étais. Si j'ai paniqué sur le moment, je dois avouer qu'au final, à l'époque tout du moins, j'aurais préféré que cet état reste permanent. Quelques minutes plus tard, les souvenirs resurgissaient, brutalement, comme un violent coup de poignard dans le ventre. Aussitôt en pleine panique et sans réfléchir, j'appelais mes parents, m'époumonant presque, et alertant au passage les infirmières. On tenta de me raisonner, et de me dire que pour le moment, je devais me reposer, rester tranquillement allongée, dormir, et surtout, ne pas bouger. Seulement cela voyait vous, c'était impossible. Je voulais les voir, je voulais savoir ce qu'il se passait, et plus que tout, oh ça oui... Je voulais qu'on me dise qu'ils allaient bien. Ou, au moins, qu'ils allaient s'en sortir... Non seulement je n'eus droit à aucune information, mais on m'injecta une dose de calmant qui me fit sombrer aussi sec, pour la seconde fois. Je ne voulais pas dormir, mais je n'avais pas le choix, le médicament m'y forçait...
Je me réveillais donc pour la seconde fois plus tard dans la journée, mais ayant cette fois retenu la leçon, je décidais de quitter la chambre par mes propres moyens, tant pis si j'aggrave mon cas. J'avais besoin de savoir, vous comprenez ? Je devais savoir. Je le devais parce que... au fond de moi... j'espérais tellement qu'ils étaient toujours en vie, j'étais si sûre qu'ils ne m'abandonneraient pas... et malgré cela, j'avais cette boule au ventre, atroce, qui me disait qu'il ne fallait pas trop espérer, et que j'allais sans doute détester ce que je trouverais au moment même où j'entrerais dans leur chambre... Je crois que, au delà de l'inquiétude que j'éprouvais quant à leur état, je voulais me prouver que je ne les perdrais pas. Pas déjà, pas maintenant, pas alors que je n'étais absolument pas prête, alors que j'avais encore réellement besoin d'eux à mes côtés...
Je crois qu'au plus profond de moi, je savais déjà. Je le savais, puisque je pleurais malgré moi, en bataillant pour ôter cette stupide perfusion. Certains pourraient penser que c'était la douleur qui me faisait pleurer, douleur que je ne faisais qu'accentuer en m'y prenant mal pour enlever l'aiguille de mon bras, mais non. Non ça n'avait rien à voir, la douleur me donnait certes envie de m'échapper de mon corps par tous les moyens possibles, mais ça n'avait strictement rien à voir. Lorsqu'enfin j'arrivais à la retirant, serrant les dents à la glissant hors de mon bras, j'appuyais mon pousse sur le petit trou qu'avait formé ladite aiguille dans ma peau pour empêcher le sang de couler et sorti tant bien que mal de mon lit. Le résultat ne fut pas très glorieux, mes jambes me lâchèrent immédiatement, et je m'écroulais pitoyablement au sol. Et pourtant cela ne m'arrêta pas. J'allais sortir de cette pièce qui m'oppressait, j'allais en sortir, quitte à devoir me traîner pour y arriver. Au prix de nombre d'efforts, je parvins à quitter ma chambre. A partir de là, où aller, à quel étage... je ne savais pas. J'y allais à l'aveuglette, et encore, j'étais certaine de m'évanouir en cours de route, je le sentais. M'accrochant tant bien que mal à tout ce que je pouvais trouver, je ralliais l’ascenseur où je tombais sur une petite interne qui, me demandant ce qui se passait, et où j'allais, fut touchée par mon explication et consentit à m'aider à aller les voir à la condition qu'après cela, je ne bouge plus de ma chambre, qu'importe qui serait arrivé. Haussant les épaules, j'acceptais. Ce n'est pas comme si j'aurais réellement quelque chose à perdre en y restant...

Inside, I was a child
That could not mend a broken wing
Outside, I looked for a way
To teach my heart to sing...

Elle me laissa seule quelques instants, allant demander les renseignements auprès de ses collègues, puis revint vers moi, l'air affligée. Elle ne répondit pas à mes questions, se contentant de m'emmener dans la chambre de ma mère. Avant que je n'entre, elle me demanda une toute dernière fois si j'étais absolument certaine de vouloir entrer là dedans, car ce que j'y verrais serait vraiment atroce. Hochant simplement la tête, elle me laissa alors entrer puis referma la porte derrière moi. Elle me laissait seule avec ma mère, mais se tenait toujours à l'extérieur, m'attendant.
Elle avait raison. Je n'aurais jamais voulu voir ma mère dans cet état, je n'aurais même jamais pu imaginer la voir ainsi. Ce n'était plus ma mère, c'était une forme indécise, méconnaissable, souffrant et sentant sa vie s'échapper un peu plus à chaque souffle. Voilà quelle dernière image j'aurais de ma mère. Voilà la dernière chose dont je me souviendrais d'elle. Je le savais, il n'y avait rien à espérer, elle était dans un état tel que je ne savais même pas comment elle pouvait être encore en vie. Pleurant bien plus que je ne l'aurais voulu, je m'assit sur le bord du lit.
-Maman... C'est Phoebe... T..Tu m'entends ?
Je n'avais pu que chuchoter, je n'avais plus la force, plus le courage... ma voix n'était qu'un sanglot, une supplication qui ne servirait à rien. Ma mère tourna la tête vers moi, et tenta de me parler. Mais rien n'y fit. Aucun son ne sortait, elle était trop faible. Je voyais dans ses yeux qu'elle ne voulait pas que je pleure, je savais exactement ce qu'elle voulait me dire. Mais c'était impossible. Je ne pouvais pas être forte, je ne pouvais pas retenir mes larmes, je ne pouvais pas ne pas être triste.
-Maman... je t'en supplie, ne me laisse pas... je t'en supplie...
Elle tourna juste sa main, comme une invitation à y poser la mienne, malgré la douleur que cela pourrait lui causer. Je joignis donc la mienne, malgré tout, et je ne sais pas où elle en trouva le courage, mais je sentis une légère pression sur mes doigts.
-Je t'aime...
Nouvelle pression. Comme pour dire " moi aussi ". Puis sa main se relâcha, et je ne pus que pleurer, encore et encore, refusant d'y croire, refusant de la quitter, refusant d'accepter le fait qu'elle soit partie. Elle m'avait attendu. Je ne sais pas comment. Je ne sais pas où elle avait trouvé la force. Mais elle m'avait attendu, elle n'avait pas voulu partir comme ça. Mais au final, le résultat était le même. J'étais seule.

And I'll remember the love that you gave me
Now that I'm standing on my own
I'll remember the way that you changed me
I'll remember...
I learned to let go
Of the illusion that we can possess
I learned to let go
I travel in stillness
And I'll remember happiness
I'll remember
I'll remember
I'll remember
And I'll remember the love that you gave me
Now that I'm standing on my own
I'll remember the way that you changed me
I'll remember
No, I've never been afraid to cry
Now I finally have a reason why
I'll remember
No, I've never been afraid to cry
Now I finally have a reason why
I'll remember
No, I've never been afraid to cry
And I finally have a reason why
I'll remember
No, I've never been afraid to cry
And I finally have a reason why
I'll remember.
 
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