Salem (+) L'heure de la pizza !

Le cours d'étude des moldus. On ne pouvait pas dire qu'il soit question là, d'une option très sérieuse, elle aurait très certainement pu s'épargner des devoirs en plus mais pour une raison inconnue, elle avait tenue à prendre une option supplémentaire. Et au vu de l'ambiance qu'il pouvait y avoir en cours, ça lui allait très bien, ce n'était certainement pas elle qui en dirait le contraire. Le professeur était agréable, gentil et on en venait à se sentir spéciale. Pour preuve, elle état invitée, ce soir, à partager une pizza avec son professeur. Bien sûr, ce n'était pas inhabituel avec cette dame. Ca lui faisait tout drôle, mais ça ne lui déplaisait absolument pas. Un soupir s'échappa de ses lèvres, alors qu'elle tentait de remettre sa jupe d'uniforme en place. Elle était un peu maladroite, et.. Elle avait un peu peur de faire une gaffe. Avec les professeurs, elle ne parlait jamais de ses problèmes de famille. Ce n'était pas ce qu'il y avait à faire, ce n'était pas.. La meilleure idée du monde, si elle ne voulait pas que ça retombe sur sa famille, si elle ne voulait pas que ses proches reçoivent une lettre leurs intimant de ne plus tenter de forcer leur fille à suivre un avenir.. Elle n'était pas prête à leurs faire face alors, elle devait faire de son mieux pour qu'ils ne se doutent pas de ses choix, de ses convictions. A l'heure actuelle, ils étaient sûrement persuadés qu'elle était... Prête à reprendre le flambeau. Beau mensonge mais elle n'avait pas vraiment le choix.

Il était maintenant l'heure pour elle d'y aller. Si elle continuait à s'attarder dans son dortoir, comme ça, elle n'allait pas réussir à arriver à l'heure. Et puis bon, elle n'avait pas manger de pizza depuis un bon moment et passer un moment avec le professeur promettait vraiment d'être super. Elle ne voulait pas en rater une seule seconde. Bien sûr que manger dans la Grande Salle, ça n'avait jamais été un problème et ça avait toujours eu une certaine importance pour elle. La salle n'était pas bien loin, heureusement. Et elle ne mit pas autant de temps qu'on put le croire pour y arriver. Du coup, aucun retard, et elle avait même quelques minutes d'avance. Elle frappa doucement à la porte, elle n'avait rien apporté et elle se demanda un instant s'il n'aurait pas fallu qu'elle passe aux cuisines pour y prendre quelque chose à boire par exemple. Bien qu'il soit maintenant trop tard, elle en vînt à regretter de ne pas l'avoir fait. Tant pis maintenant.

L’heure avançait et je dansais en sautillant dans mon bureau, tandis que tournait le disque, sur l’appareil moldu qui émettait de la musique. Ma journée s’achevait sur une bonne note, tandis que tombait la nuit j’attendais une de mes eleves préférées, pour partager un repas avec elle. Repas typiquement moldu : une pizza. Que j’avais cuisiné moi même. Et oui, il m’arrivait aussi de cuisiner. De manière moldu d’ailleurs. J’étais même descendue la faire avec les elfes de maisons. Enfin les faire parce que j’avais prévu large au cas où la jeune Lux aurait été affamée on ne savait pas trop. Bref. J’avais aussi nourri mes amis les canards et ça m’avait occupé une bonne partie du début de soirée; les avantages d’être professeur d’une option c’était le temps libre. Bon, ce soir c’était un avantage mais je devais reconnaitre que d’habitude je considérais ça comme un inconvénient. J’adorais enseigner, alors quand je n’enseignais pas et bien… Je m’ennuyais un peu. Si je n’avais rien d’autre à faire quoi.

On ne tarda pas à toquer à la porte, et d’un coup de baguette je l’ouvrais. La magie avait du bon, et j’accueillais mon eleve avec un grand sourire. Qui se voulait rassurant.  «  Rentre, fais comme chez toi ! » Lux était une de mes eleves préférées, ce n’était pas surprenant. Parfois je me demandais pourquoi elle avait suivi ma matière, mais j’en étais bien heureuse, Remus et elle, étaient de si bons éléments; oh il y’avait Lachlan aussi, mais le petit héros des marais était une autre histoire. Lui, et moi, nous étions comme des âmes soeurs - platoniques bien entendu, il ne pouvait en être autrement; autant d'une maniere éthique que d'un point de vue de mes gouts personnels. AHERM. Bref -  

Ainsi j'étais donc plutot satisfaite de voir Lux, et le grand sourire sur mes levres était d'une sincerité sans faille. « Tu peux t'installer sur le canapé si tu veux. Je te sers quelque chose à boire ? Ta journée s'est bien passé ? » Commencer les conversations ce n'était pas vraiment dans mes cordes. Alors j'essayais de faire... du mieux que je pouvais.

A bien y repenser, manger une pizza avec son professeur avait quand même un petit quelque chose de fou. Ce n'était pas commun et ce ne l'était certainement pas dans les autres écoles non plus. Ca avait ce petit quelque chose intimiste, en tout cas, qui n'était pas pour déplaire à la petite Lux. Elle n'était pas toujours très douée avec les gens mais elle allait toujours là où elle trouvait un peu de soutien. Ce n'était pas toujours évident mais de manière général, elle faisait de son mieux et ça marchait plutôt bien. Avec les adultes et ce, à cause de ses parents, ça n'avait rien d'évident. Elle se retrouvait un peu trop souvent à faire face à la cruauté ou à l'indifférence de sa famille, ce qui ne l'aidait pas vraiment à faire confiance. Forcément, quand on grandit dans ce genre de famille, on se met à craindre tout et n'importe qui. En réalité, elle s'était souvent demandé s'il n'y avait pas un espion, quelque part, dans cette école, prêt à percevoir la moindre de ses faiblesses. Bien sûr qu'elle se faisait un film, bien sûr que c'était difficile à comprendre et pourtant, c'était comme ça qu'elle voyait les choses, comme ça qu'elle avait du mal à prendre en compte le fait que sa famille ne pouvait pas être partout. Ce n'était pas pour rien que lorsqu'elle rentrait aux vacances d'étés, ils ne lui disaient rien. Bordel, elle avait tellement peur d'eux qu'elle se demandait parfois si elle aurait la force un jour de leurs faire face. A croire que ce jour ne finirait jamais par arriver. Malgré toute la volonté du monde. Mais ce n'était pas le moment de penser à tout ça. Elle avait rendez vous dans la salle d'étude des moldus, avec son professeur pour une soirée particulière et plaisante. Elle se devait de laisser ses problèmes derrière elle, sinon, elle ne réussirait sans doute jamais à reprendre sa vie en main. Il fallait vraiment qu'elle se détende. Que cela soit facile ou non, elle allait finir par craquer, si elle continuait à se mettre la pression. Et si ça venait à arriver, les choses seraient encore pire.

Ainsi, lorsque son professeur lui demanda de faire comme chez elle, elle ne sut même pas comment se comporter. Elle n'avait pas de chez elle et l'endroit où elle avait le plus de liberté, c'était cette école. Mais ça, c'était quelque chose que personne ne pouvait comprendre et elle ne pouvait pas en parler à ses professeurs puisque cela aurait été le meilleur moyen de leurs faire péter un plomb. Alors non, elle ne voulait pas avoir à se prendre la tête à ce propos. Cela n'aurait pas eu le moindre sens. Elle refusait de se prendre la tête pour des broutilles pareil. Pourquoi est-ce que ses parents étaient partout, même lorsqu'elle voulait seulement faire le vide et arrêter de penser à eux ? Pourquoi est-ce qu'à chaque fois, leurs souvenirs revenaient plus forts encore. Elle se contenta de s'asseoir, dans un coin, regardant tout autour d'elle, toujours un peu étonnée d'être là alors que ce n'était plus l'heure des cours. La pièce semblait plus grande, presque oppressante. Non que ça la dérange vraiment, disons juste que ça changeait.

Lorsque le professeur lui proposa le canapé, elle ne se le fit pas dire deux fois, et changea de position, un sourire malgré tout gêné sur les lèvres. Elle ne voulait pas craindre ou en tout cas, avoir l'air ridicule. Elle n'était pas vraiment douée avec les gens, encore moins avec les adultes qu'elle avait appris à craindre. Mais ce n'était pas une raison, il fallait vraiment qu'elle arrête. Elle avait quinze ans et il était temps pour elle de grandir, et de devenir quelqu'un d'autre. Ou en tout cas, de devenir celle qu'elle aurait dû être dans une famille normale quoi.  « Un jus de citrouille s'il vous plaît ! Pour ce qu'il en est de la journée, ça s'est plutôt bien passé oui. Même après cinq ans ici, je continue à découvrir des petites choses. J'ai eu ma première conversation avec Sir Nicholas aujourd'hui ». Comme quoi, il y avait un début à tout !  « Et vous ? Les élèves n'étaient pas trop énervant ? ». Elle se doutait bien que ça ne devait pas être simple tous les jours bien sûr. Mais bon, ça ne pouvait pas être toujours infernal non plus non ?

Ce n’était pas tous les jours facile d’être professeur à Poudlard, et pourtant j’en savourais chaque moment. Qu’aurais-je fais si Dumbledore ne m’avait pas contacté il y’avait de cela cinq ans maintenant… ? Peut être serais- je restée baroudeuse avec mon appareil photo autour du cou, dans le monde moldu qui avait tant à offrir. Peut être oui. Ou peut être que mes parents auraient fini par péter une durite et m’auraient retrouvés et attaché quelque part. Ou tué. Après tout j’étais une honte pour la famille Rembrandt bien avant d’enseigner l’étude des moldus. M’enfin. C’était une autre histoire. Et je me sentais bien ici. Malgré les difficultés, et malgré mon stupide frère, et l’autre, encore plus stupide. Et ce que je préférais c’était les moments ou je pouvais parler avec des petits eleves, - qui n’étaient pas si petits - en privé, et en détails. Des gens qui n’avaient pas particulièrement d’attraits pour l’étude des moldus, mais qui étaient sympathiques, une sorte de caste à part, les Eleves que j’invitais à venir dans mon bureau, d’une manière tout a fait chaste - pas comme certains autres professeurs que je ne citerais ; de toute façon ce n’était pas comme si… Enfin soit ! -

Du coup ce soir j’étais de particulièrement bonne humeur, d’ou les grands sourire sur mon visage, et j’essayais de parler. Oh je restais la prof bizarre, meme après toutes ces années, je ne savais pas trop trop comment engager les conversations, que ce soit avec mes amis, ou avec des eleves, je ne savais que répondre aux introductions en général. Mais j’essayais. Chaque hantise avait sa thérapie, et moi je tentais de me soigner comme ça. En parlant. En étant sympathique. En invitant des gentilles jeunes femmes a venir partager des pizzas cuisinées avec amour; tendresse, detemination tout ça.

Mais bref. Lux avait quand meme l’air un peu gênée. Comme si… Quelque chose la retenait. Bah peut être qu’elle trouvait ça trop bizarre d’être a, pourtant elle n’avait rien à craindre, je n’allais pas la manger. Je ne croyais pas du moins. Non c’était plutôt le genre de mon frère. Hum, c’était une autre histoire ça. Amusée je la regardais donc prendre place sur le canapé, et j’allais vers le frigo, un petit mobilier moldu tellement pratique qui gardait les objets au frais pour sortir une bouteille de jus de citrouille pour elle, et un soda pour moi. Ah les habitudes normales d’un moldu, ça ne changerait pas hein. Je souriais toujours en allant m’appuyer contre mon bureau, pour continuer ma petite conversation avec elle; après lui avoir tendu le jus de citrouille . «  Oh, Sir Nicholas, il a souvent des choses fascinantes à raconter, quand il ne se lamente pas de ne pas pouvoir être accepté au club des chasseurs sans têtes. Est ce que tu as déjà eu la chance de t’entretenir avec d’autres fantômes du château? » Ils étaient un groupe hétéroclite et tellement intéressant quand on y repensait.

Quand à la question qu’elle me posait, j’y réfléchissais quelques instants, me mordillant un peu la lèvre avant de me lancer. «  Ca allait, c’était un cours avec les troisièmes années de Serdaigle ce matin, ils sont plutôt sympathique eux, et puis le reste du temps c’était journée libre, ça m’a laissé du temps pour m’occuper de plusieurs choses. Y compris du repas ! » Et pouf ! Une prof qui cuisine, c’est la classe quand même… Ouais, ben mes parents ne penseraient pas la meme chose… Mais tiens, puisqu’on était dans les inconvenances alors, je me permettais. «  Tu peux me tutoyer aussi. Enfin si tu veux. »

Dîner avec un professeur, c'était assez étrange et ça la touchait, assez. Ce n'était pas négligeable, ou en tout cas, ça lui semblait vraiment évident, et ce n'était certainement pas elle qui irait dire le contraire. Les choses étaient comme elles étaient et il n'y avait rien de plus à en dire. C'était comme ça, c'était juste comme ça, en tout cas. Au milieu de tous les problèmes, au milieu du choix le plus important de sa vie et qui allait tout changer.. Il n'y avait pas à nier, il n'y avait rien de simple. Elle avait uniquement envie de souffler, en tout cas, mais ça ne voulait pas dire que c'était simple, pas du tout même. Elle avait juste envie.. De se détendre, de prendre l'air et de pouvoir souffler un coup. Allait-on lui laisser un peu de temps ? Allait-on lui permettre de faire ce qu'elle voulait sans le lui reprocher ? Mais elle ne pouvait pas en parler à cette femme, à ce professeur. Peu lui importait que ce professeur puisse la réconforter et la soutenir. Ce n'était pas le problème. Le problème était tout autre. Ce qui rendait la situation bien trop compliquée. Si Salem proposait de l'aider, proposait de parler à ses parents, ça n'aiderait pas Lux, ça ne pourrait.. Qu'avoir l'effet inverse.  « Et bien.. Je vais essayer. Ce n'est pas facile, de tutoyer un professeur. Faudra juste me reprendre quand je le fais et à force, ça ira, je pense ». Oui, ça viendrait, ça viendrait tout seul. Mais il ne fallait pas qu'elle s'y habitue, bordel, il était difficile de cacher quelque chose aux gens qui se montraient assez proches, ces personnes qui nous faisaient nous sentir un peu spécial. A elle, de faire attention. Son secret, son futur, elle se devait de le garder pour elle parce que peu importait ce qu'elle ferait, elle ne pourrait plus reculer, quand elle serait allée trop loin.  « Je suis persuadée que cette pizza est magique ! ». Il n'y avait qu'à sentir l'odeur qu'il y avait dans la pièce pour s'en douter ! Bon, peut être qu'il s'agissait de quelque chose d'autre mais dans ce cas, elle voulait le manger ! Enfin bon, il ne fallait pas non plus qu'elle se précipite sur la bouffe. Là, ce qu'elle savait, c'était qu'elle ne savait pas trop quoi dire au professeur. Dommage qu'il n'y ait pas d'autres élèves, il y aurait eu de l'animation. Lux était capable de parler, bien sûr, mais sa légère timidité pouvait également foutre un peu la merde. Et là, tout de suite, elle ne savait pas trop ce qu'elle pouvait bien lui dire pour égayer la situation quoi. Pour, en tout cas, faire disparaître le blanc.

Ce n’était pas la première fois que j’invitais une élève a manger dans mon bureau. Il y’en avait quelques uns, qui sortaient du lot. Pourquoi sortaient ils du lot ? C’était tout a fait aléatoire, sans l’être vraiment. Après tout, il y’avait des gens exceptionnels dans cette école. Certains me faisaient me sentir vraiment heureuse d’être un professeur, et si on oubliait la majorité des Serpentard, alors, tout allait bien. Tout allait presque pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles… Ou quelque chose comme ça. Quoi qu’il en soit, ce soir Lux était l’invité d’honneur de mes repas, et sa timidité me rappelait un peu la mienne, ce qui risquait de s’averer quelque peu compliqué pour suivre le cours de la conversation. Pas que ce soit dérangeant au pire. Je lui adressais un petit sourire, en m’installant en face d’elle. Tentant de faire un peu la conversation. Les fantômes. La pizza, le tutoiement.

«  Si tu savais ce que le «  vous » me fait me sentir vieille, alors que j’ai l’impression qu’hier encore j’étais coincée dans cette école. » Enfin, je n’allais pas trop m’en plaindre non plus, la plupart des vouvoiement étaient du au respect et c’était quelque chose d’agréable à avoir aussi, le respect. Ca changeait. Et c’était appréciable. Mmwh. Allez n’épiloguons pas trop, il fallait bien parler un peu… non ? Même si Lux semblait aussi gênée que moi. Tu parle d’une bonne idée pour la soirée  

Et je souriais, un peu timidement quand elle commentait ma pizza. «  Oui je ne sais pas. Je te sers un bout tu pourra gouter comme ça. » Et aussitôt dit, aussitôt fait, voila que la pizza était dans les assiettes devant nous, tandis que moi, je cherchais un sujet de conversation… Hmmw. Voyons, que dire… ? Evitons de parler vie privé, ça faisait un peu moyen, et ce n’était pas très professionnel… Et évitons aussi de parler de cours non ? J’optais donc pour une question en lançant un coup d’oeil à Rhiannon - gros chat noir, qui venait de passer entre nous - «  Tu aime les animaux ? » Lui en tout cas il avait l’air de l’aimer, parce qu’il se frottait contre ses jambes. Oups. J’esperais qu’elle soit pas allergique.

Et dire que la plupart des professeurs avaient un jour été à la place des élèves.. Non pas que ça soit impossible mais disons que certains semblaient si âgés que c'était presque impossible de le croire. Salem avait quoi.. Dix années de plus que Lux ? Du coup, les choses ne devaient pas être si différentes que ça, à son époque. Bon, époque, ça faisait peur, ça sonnait un peu mal aussi et ça pouvait facilement donner l'impression que ça remontait à des années lumières.  « Oui mais là vous.. Tu es de l'autre côté du bureau. Ca change tout ». Un sourire bienveillant se dessina sur les lèvres de la jeune Gryffondor. Elle comptait bien faire de son mieux pour arrêter de la vouvoyer. Ce n'était pas gagné mais elle allait faire tout ce qui allait être en son pouvoir pour le faire. Toute sa vie, on lui avait appris à vouvoyer les adultes. Du coup.. Ca la faisait revenir en arrière hein ! Oui bon, à 25 ans environs, on n'était pas particulièrement âgée, mais ça devenait un peu différent, ça prenait une autre tournure, d'une certaine manière. Bon en tout cas, si elles continuaient comme ça, la soirée n'allait pas être très joyeuse. Lux allait sérieusement devoir vaincre sa timidité, si elle comptait arranger les choses ou en tout cas..  « Tu étais dans quelle maison ? ». Tiens, bonne question. Elle ne se souvenait pas de la réponse d'ailleurs. Serdaigle peut être ?

Et voilà qu'un énorme morceau de pizza venait d'atterrir dans son assiette. Bien que la bouffe à Poudlard ne soit absolument pas mauvaise, elle devait bien avouer que la pizza, ça lui avait manqué, ça faisait longtemps. En général, son père lui en offrait une quand elle faisait un très bon entraînement. E tau vu de la difficulté de certain, elle ne pouvait pas nier qu'elle n'en mangeait presque jamais, en réalité. En tout cas, elle n'hésita pas bien longtemps avant de croquer dedans. Et comme elle l'avait imaginé, c'était super bon, il n'y avait aucun doute possible, c'était génial.  « C'est trop bon ! Ca faisait longtemps que je n'en avais pas mangé une ! ». Espérons qu'elle ne poserait pas la moindre question à propos du fait que l'école venait à peine de reprendre déjà. Ca devait faire.. Oui, plus d'un an qu'elle n'en avait pas mangé. Et ça faisait sacrément plaisir, en tout cas. Quand elle lui posa une question sur les animaux, Lux ne pu s'empêcher de rire, il était évident qu'elles ne savaient pas de quoi parler. Et c'était bien dommage ! Il allait réellement falloir arranger ça, ça n'avait pas de sens !  « Je crois qu'il va falloir qu'on fasse un truc pour les sujets de conversation ! On sent que c'est forcé là ! Je suis sûre qu'on va trouver quelque chose ! En tout cas, oui, j'aime les animaux. Mais.. Pas mes parents alors.. ». Et elle continua à rire, alors qu'elle se mettait à caresser le chat noir qui semblait vouloir des tas de câlins.

Le « Tu » M’apporta finalement un grand sourire aux lèvres, et même si elle avait raison, même si j’étais de l’autre coté du bureau, je ne voulais pas non plus qu’elle se sente gênée ou quoi que ce soit. J’étais quelqu’un de naturellement sympathique, bien qu’un peu stressée quand il s’agissait de parler aux autres, ce qui ne m’empêchait pas d’être gentille. Et de toujours répondre quand on me parlait. De toujours déborder d’affection pour les gens. C’était ainsi. Cependant… Nous étions deux timides, et le simple fait que finalement le «  tu » remplace le vous, brisait doucement la glace pour mon plus grand plaisir. «  La, il n’y’a pas vraiment de bureau. Enfin, sauf celui sur le quel je pourrais m’asseoir mais c’est une autre histoire. » … Salem Rembrandt dans toute sa splendeur et ses maladresses verbales. C’était une réflexion un peu stupide mais… mais voila.

Cependant la conversation était partie, plus ou moins, et ça m’amenait un petit sourire, et de la joie dans les yeux. «  J’étais à Serdaigle. Je dois t’avouer que je ne me serais pas vraiment imaginée ailleurs. » Mes parents par contre ne m’auraient jamais imaginé à Serdaigle, et j’avais été la honte de la maison Rembrandt. Je l’étais toujours… Mais je n’allais pas commencer à parler de ça a la jeune fille non ? C’aurait été bête de lui raconter ma vie comme ça, elle n’en avait surement pas envie et en plus ce n’était pas très professionnel. …. Aussi professionnel que manger une pizza avec une eleve en fait. Mais soit. En parlant de pizza, elle était visiblement délicieuse, et alors que je croquais dedans, je devais avouer que c’était le cas. «  Je suis heureuse qu’elle te plaise. J’ai essayé une recette moldu. C’est fou le nombre de choses que l’on trouve dans les livres moldus. Il y’a des recettes pour tout, même pour des gâteaux aux chocolat, et tout. » Oui j’étais comme une enfant livrée dans un nouveau monde. Et je tentais de faire la conversation. C’était maladroit. Malhabile…. Et Lux l’avait bien remarquer d’ailleurs sa réaction me fit rire un peu, et je hochais la tête. «  Oui tu as raison, désolée je suis … Enfin je me doute que ça doit être un peu bizarre de manger avec moi comme ça. » Un petit sourire, et je regardais Rhiannon qui discrètement semblait très intéressé par la pizza. Sale chat va. Je l’aimais tellement.

«  C’est dommage. Enfin, mes parents n’aimaient pas beaucoup les animaux non plus; du moins pas les animaux de compagnie comme ça. Et je suppose que ma mère voyait assez de créatures dans son travail, sans pour autant en vouloir à la maison. Quelque chose comme ça. » Sans dire que pour mes parents les moldus étaient des animaux, et que ma mère était… Enfin, c’était un monstre. Quelqu’un de haïssable, et rien que de penser à ça, je m’inquiétais un peu pour mon frère. Oh non. Je n’allais pas parler de mon frère quand même. En plus Lux était une Gryffondor et a tous les coups il avait déjà été mauvais avec elle. Ca, ça aurait pour sur envoyé la conversation aux oubliettes. Je préférais oublier que j’avais une famille parfois. Et puis finalement une vrai question sorti toute seule, pour changer un peu de conversation peut être, mais parce que ça m’interessait aussi. «  Tu sais ce que tu vas faire une fois sortie de Poudlard? »

Le choix des maisons ne nous appartenait pas. Mais d'une certaine manière, Lux avait pris le choix de la sienne comme une direction muette, un sens à prendre et à garder, pour la suite de son existence. Elle avait atterri à Gryffondor, la maison des courageux, et même si cela n'avait rien de simple, ça voulait dire qu'il y en avait en elle. Le courage de choisir ce qu'elle ferait de son existence, le courage.. De prendre une décision, et ce n'était absolument pas une décision à prendre à la légère et c'était principalement pour cette raison qu'elle ne savait pas quoi faire. C'était quelque chose qui guiderait ses pas. Pouvait-on voir une décision plus compliquée encore ? Non, bien sûr que non. Est-ce qu'elle aurait pu aller à Serdaigle ? Non, elle n'avait pas la culture, les talents et encore moins, l'envie d'apprendre qu'ils semblaient avoir. Alors forcément, ce n'était pas une maison pour elle. Et elle s'en rendait pleinement compte, avec les années.

« Je comprends, je ne me serais pas vu dans une autre maison non plus ».

De toute façon, le Choixpeau choisissait en fonction de notre comportement, de nos actions et de notre caractère. Si elle avait été envoyé à Serpentard, est-ce que cela n'aurait pas voulu dire que la décision qu'il aurait voulu prendre, aurait été plus simple ? A être chez les verts, peut être que Lux aurait alors, en son for intérieur, déjà pris une décision ? Mais peut être que justement, c'était pareil pour la maison Gryffondor ? Le courage de dire non ? Bordel, non, le mieux était surtout de ne pas s'arrêter sur toutes ces conneries.

Que ce soit bizarre ou pas, ça restait plutôt plaisant et ce n'était certainement pas Lux qui allait s'en formaliser vraiment. Elle se sentait bien et elle était heureuse, sa présence ici montrait qu'on se souciait d'elle, même du côté des professeurs. Alors pourquoi se le reprocher ? Ca n'aurait pas eu le moindre sens. Mais c'était peut être mieux comme ça. En tout cas, c'était l'impression qu'elle avait. C'était touchant d'ailleurs de la voir parler comme elle était en train de le faire à propos des recette moldus. Bon, à ses yeux, une pizza, c'était assez facile à faire mais pour un sorcier qui n'avait jamais connu ça, ça devait être un peu plus compliqué, il n'en doutait pas.

« Il y a des milliards de recettes existantes, je te ramènerais un livre si tu veux ! ».

Ce n'était pas grand chose, mais elle en était capable, alors, pourquoi pas hein ? Sa mère ne remarquerait même pas qu'un des livres auraient disparus, puisque de toute façon, elle ne cuisinait jamais, ou presque. Lux s'en moquait, de manière général, puisqu'avec le temps, elle avait pris l'habitude de ne plus s'attarder sur les agissements de ses parents. Ils étaient étranges, et ne prenaient jamais les décisions les plus adéquates, mais.. Ils étaient comme ça. Que pouvait-on y faire ?

« Oui, je prendrais un animal lorsque je vivrais seule, je pense. Même si j'ignore encore lequel ».

Son futur, son temps après Poudlard. Que ferait-elle ? Tout dépendrait de ce qu'elle déciderait, par rapport au destin que ses parents la voyaient prendre. Est-ce qu'elle les suivrait ? En décidant de chasser les créatures magiques ? Ou est-ce qu'elle choisirait de se taire et de se contenter de choisir un futur qui lui serait personnel ? Et dans ce cas, quelle route prendre ?

« Je ne sais pas du tout. Je tente de me convaincre que j'ai encore le temps. Alors que je sais qu'il faudrait que je me décide mais.. Ca n'a rien d'évident ».

Ma scolarité a Poudlard avait été la longue succession de livres et de réprimandes de la part de mes parents. Les beuglantes que j’avais reçu le premier jour quand ils avaient appris ma répartition à serdaigle m’avaient values des regards noirs et des brimades par certains Serpentard que la famille connaissait. Je n’avais pas été comment dire, la plus épanouie des femmes sur la terre durant toute mes années Poudlard. Mais soit, il arrivait un temps ou il fallait laisser les choses derrière nous. J’avais aimé être à Serdaigle, et j’aimais l’endroit où j’étais maintenant alors tout allait bien. Ainsi je ne pouvais que sourire quand elle me dit qu’elle n’aurait pas pu s’imaginer ailleurs. C’était normal. Finalement ce vieux choixpeau faisait bien les choses.

Quand à la pizza elle était bien délicieuse, et comme à chaque fois que je parlais des moldus je m’emballais. Le fait qu’ils me fascinent autant venait peut être du fait qu’ils m’aient toujours été interdits. Je me rappelais la tête de ma mère quand j’avais commencé à m’aventurer du coté moldu de la ville dans la quelle nous habitions. Sa tête déçue. Désemparée. Son visage défait et la dispute qui avait suivi. S’en étaient suivis des heures passées dans la bibliothèque à tenter de lire sur les moldus. A tenter de comprendre pourquoi ils avaient des voitures quand nous nous déplacions par les cheminettes, à tenter de comprendre comment ils faisaient pour vivre sans magie. Ca n’avait pas vraiment changé quand j’étais arrivée à Poudlard, si ce n’était que j’avais rencontré des vrais nés moldus qui avaient pu m’expliquer des choses. C’était des expériences fascinantes. Je me rappellerais de tout. Et puis il y’avait eu mes années d’errances dans le vrai monde - comme j’aimais l’appeler - et la j’avais découvert des choses fabuleuses. Les animaux en liberté, les vrais docteurs, la télévision, les voitures, ces choses fascinantes que faisaient les moldus. C’était juste. Merveilleux.

Ainsi entendre ma jeune amie ? eleve, me proposer de me ramener un livre de recette provoqua un immense sourire sur mes lèvres.

« Ca serait, fabuleux ! Mais alors je t’inviterais à chacune des escapades cuisines pour que tu goute à tout ! » Enfin, si elle voulait. Je ne voulais pas non plus qu’elle se sente obligée ,et je faisais un peu une gueule chou, un peu gênée, les oreilles rosissantes - heureusement qu’elles étaient cachées sous mes cheveux. « Enfin si tu veux bien sur. Ça me fera plaisir en tout cas. » Cette habitude que les gens se moquent de moi, ou juste… me fassent un peu de mal, ou n’apprécient pas mon tempérament spontané… Ça ne disparaissait pas vraiment.

Enfin par chance nous changions de sujet. Les animaux. Bien sur que j’étais intéressée. Mon chat était un bel exemple, et puis il y’avait Skotty le bébé alligator a qui j’avais prodigué quelques soins en Floride avant de le laisser avec des spécialistes; et puis il y’avait les canards du parc de Poudlard, et d’autres animaux tout aussi fabuleux avec les quels je m’étais forcement bien entendu. Dés le départ. Les animaux étaient bien plus gentils que les humains. Ca c’était un fait.

« Tu verra en temps voulu je suppose. Tu as encore le temps. Quand j’étais à Poudlard je ne me serais jamais imaginée professeur d’Etudes des Moldus tu sais. Ça m’est plus ou moins tombé dessus. Qu’est ce que tu aime faire ? »

Si je pouvais l’aider à choisir un meilleur destin, ou bien si je pouvais je ne sais pas… être de la bonne compagnie. Ou quoi que ce soit. Elle pouvait compter sur moi, c’était un fait.

Si la jeune femme amenait un livre à Salem, avec des tas de recette à l'intérieur, elle serait la première à se manifester pour lui filer un coup de main, de toute façon. Et pas seulement, en plus, elle était d'accord pour tout goûter. Certes, il faudrait quand même que ça sente bon, un minimum hein, parce que si l'odeur ne l'inspirait pas vraiment, il était hors de question pour la jeune femme d'aller goûter un repas aussi étrange. Un sourire se dessina sur les lèvres de la jeune femme, alors qu'elle s'imaginait déjà en train de goûter des tas et des tas de nouveaux plats !

 « Faudra faire attention à ne pas trop m'engraisser quand même hein ! », lâcha-t-elle, suivi d'un léger rire.

Bien sûr qu'elle avait encore le temps de décider mais plus vite elle déciderait, mieux ça serait, malgré tout. La jeune Lux devait à tout prix prendre conscience d'une chose, une chose en particulier, d'ailleurs. Bordel, si elle voulait arrêter, il lui faudrait bien du courage alors pourquoi ne pouvait-elle pas continuer à en économiser, ne serait-ce qu'un peu, hein ? Certes, il était plus facile de le dire que de le faire, elle en était conscience ; Et il était évident que si elle en parlait à ses proches, ils seraient d'un bien plus grand secours encore. Mais ce n'était pas facile et là, à l'heure actuelle, elle ne savait juste pas ce qu'elle allait bien pouvoir faire pour réussir à arranger les choses. De toute façon, il n'y avait jamais rien eu à faire donc autant ne pas trop y penser.

 « Oui, j'imagine aussi que j'ai le temps, et je suppose que c'est plus simple comme ça, aussi. Je ne sais même pas ce que j'aime faire. Chez moi.. C'est tellement stricte, que je ne peux réellement faire ce que je veux que lorsque je suis ici. Et c'est le bordel ».

Elle ne voulait pas avoir à y penser davantage, elle ne voulait pas avoir à se prendre la tête avec des broutilles de ce genre, mais disons le, elle était capable de faire de son mieux et elle supposait que c'était déjà pas mal. Elle ne voulait pas inquiéter ses professeurs, parce qu'elle savait que ça n'entraînerait qu'une seule et unique chose, la venue des questions, plus profondes, plus compliquées, et la convocation des parents, si les réponses n'étaient pas à la hauteur, en plus de ça. Donc ouais, elle préférait ne pas avoir à y penser, c'était bien plus simple.

J’étais tellement enthousiaste à l’idée de tester plein de recettes moldues, ( mon traitement de texte persiste à vouloir écrire mordues à la place de moldues c’est stressant ._. ) que j’aurais pu sautiller de joie. Mais ça m’aurait fait paraitre plus bizarre que ce que je ne l’étais déjà, et je refusais de faire peur à la jeune Lux, après tout, si elle était la c’était bien qu’elle était parmi mes eleves préférées, et j’étais bien décidée à ne pas faire trop mauvaise impression. Tout bien réfléchi c’était un peu étrange j’étais la professeur, la mauvaise impression ne devrait pas venir de moi, ou quoi que ce soit. Oui. Mais j’étais un peu bizarre comme professeur et… Enfin voila. Je ne pouvais en tout cas pas m’empêcher de sourire.

«  Ne t’inquiete pas pour ça ! Je pense avoir encore de la marge ! »

Le sourire ne disparaissait pas vraiment ; même quand j’abordais un sujet un peu plus sérieux, l’avenir. Celui de Lux semblait d’ailleurs un peu trouble, entendu qu’elle n’avait aucune idée de ce qu’elle voulait faire en dehors de Poudlard. Ça me faisait de la peine. Sa famille semblait stricte, et elle semblait totalement perdue. Mais douée comme j’étais dans les relations humaines j’avais peur de ne pas vraiment trouver les mots qu’il fallait pour lui faire comprendre que j’étais la si elle avait besoin de parler.

«  Je comprends. Il n’y’a rien que tu aime plus que le reste ? Enfin c’est probablement barbant de parler avenir avec une prof comme moi, et je ne devrais probablement pas dire ça, mais si tu as besoin de parler, à quelqu’un qui comprend les familles strictes, et les gens un peu perdus… Tu peux me parler. Oublie que je suis un vieux professeur d’une matière que presque personne aime, j’peux très bien être simplement un être humain qui t’écoute. »

L’expression sur mon visage devait ressembler à une tête de chat battu. Et je n’étais pas sure d’avoir trouvés les mots justes. Mais voila. Je voulais vraiment faire quelque chose de bien pour elle. L’aider en fait. Parce que personne ne m’avait aidé peut être ? Cela dit, j’avais bien fini… Ouais plus ou moins.