Somewhere over the rainbow | Midnight et Remus

Lendemain de pleine lune. Le réveil sonnait, me tirant de mon sommeil. Lorsque j'ouvris les yeux, James, Sirius et Peter étaient tous les trois autour de mon lit, le sourire aux lèvres. Il voulait, comme chaque nuit de pleine lune, savoir ce qu'il s'était passé. Cela m'énervait. Je les adorais, plus que tout au monde, mais je n'avais pas forcément envie de leur raconter ce que j'avais fait lorsque j'étais un monstre sanguinaire. Eux, ça les faisait limite rêver. Je soupirais, les saluais, et me levais. Mal à la tête. Super, encore une journée qui commençait bien. J'étais faible et pâle, comme toujours à cette période. De plus je n'avais pas dormis cette nuit et j'avais utilisé toute mon énergie vitale lors de la transformation. Cette journée allait être une dure journée. Je pris une douche en speed histoire de me réveiller un minimum. Avalait un petit déjeuner oeufs, bacons, plus steak saignant de 250g. Oui, j'avais un menu spécial lors des journées comme ça, si je ne mangeais pas de viande j'allais tomber dans les pommes d'ici quelques heures. Premier cours de la journée: Histoire de la magie. Cool, j'allais pouvoir somnoler un peu. Je me rendis en cours, avec mes amis autour de moi qui papotaient tandis que j'avais qu'une envie: me recoucher et dormir toute la journée. Je m'asseyais à côté de Sirius tandis que James et Peter prenaient place sur la table voisine à la notre. Le professeur minuscule entra et commença à parler. Les mots entraient dans une de mes oreilles et resortaient par l'autre. Je fermais les yeux et commençais à somnoler. Des images de maison abandonnée. Des images d'animaux écartelés. Je rouvris les yeux. Toujours comme ça le lendemain, des flashbacks dégueulasses. Impossible de fermer l'oeil. Alors je décidais de trouver une autre occupation et vit une chevelure arc-en-ciel à quelques places de moi. Midnight. Je déchirais un morceau et parchemin et y dessinais un petit loup avec de grands yeux qui faisait cette tête: . Puis je l'ensorcelais et il se mit à voler comme un avion pour se poser sur la table de la jeune fille.

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Doucement, Midnight commençait à prendre ses marques dans une école qui n'était pas la sienne. S'acclimater complètement lui demanderait encore un bon mois, mais pour le moment, elle estimait qu'elle ne s'en tirait pas trop mal. Sur son tableau de chasse, elle ne comptabilisait « que » une demi-douzaine de sortilège et moitié plus de bleus en tous genres. Ah, et une lèvre fendue. A Durmstrang, en étant en cinquième année, elle aurait déjà essuyé au moins cinq tentatives de meurtre par empoisonnement. Les anglais, donc, étaient à ses yeux des petits joueurs avec lesquels elle s'amusait plutôt bien. Ce matin là, comme beaucoup d'autres, elle se leva très tôt, bien avant le lever « officiel » de l'école, s'habilla de vêtements de sports et partit courir dans le parc. L'air de l'été sur le déclin paraîtrait frais à un sujet de sa Majesté, mais pour Midnight, la température était idéale, ni trop chaude, ni trop froide pour un jogging. Après s'être défoulée une bonne heure, elle remonta dans sa salle commune, en plein rush de préparation. Les aigles s'agitaient, chacun tel une fourmis, s'empressant de se coiffer, de s'habiller, ou de se maquiller pour certaines. Les laissant à leur empressement, la métamorphomage fila prendre une douche rapide, enfila tout aussi rapidement son uniforme et prit à peine une minute de son temps pour dresser sa tignasse multicolore. Elle arriva dans les derniers au petit déjeuner, la chemise froissée et la cravate de travers, mais au moins put-elle savourer ses œufs et son bacon tout son saoule. Mise de bonne humeur par sa petite course, elle salua d'un sourire Eirin, à la table des poufsouffles, et abandonna la grande salle pour se rendre à son premier cours de la journée : Histoire de la magie, ce qui lui allait très bien puisqu'ainsi, elle pourrait reprendre sa nuit là où elle l'avait laissée. Bathilda s'arrachait les cheveux devant les notes de sa petite nièce dans une matière qu'elle affectionnait tellement, mais, une fois n'était pas coutume, Midnight n'en avait rien à faire. Aussi, quand le cours débuta, elle ne chercha même pas à feindre un intérêt quelconque. Elle s'affala sur son bureau, cala ses bras sous sa tête et appela le marchand de sable. Celui-ci commençait d'ailleurs à répondre à ses insistantes prières quand, de façon incongrue, quelque chose lui piqua le bras. La sorcière ouvrit un œil torve, repérant ainsi l'avion de papier. Lentement, elle se redressa, étouffant à peine un bâillement, et se laissa aller dans le dossier de sa chaise tout en ouvrant le petit mot. Un sourire étira ses lèvres. Ça ne pouvait venir que d'une personne. Sans le regarder, elle sortit plume et encrier et se mit à dessiner à son tour. Quelque chose d'aussi chou que ce qu'avait dessiné Rémus ? Diantre, non ! Quelque chose de beaucoup plus brouillon : un bonhomme avec des yeux en croix, la langue sortie et des cheveux mi-longs pour rappeler un certain serpentard de leur connaissance se faisant bouffer les tripes par un loup, avec des taches d'encre pour faire le sang. Sanglante représentation. Toutefois, ça n'empêcha pas Midnight de replier l'avion en papier et de le renvoyer au Gryffondor avec un grand sourire, en levant le pouce.

Je vis la touffe de cheveux de Midnight se relever à la réception de mon avion. Elle semblait être dans le même état que moi: en mode somnolence. Qu'est ce que j'aurais aimé pouvoir faire une petite sieste là... Si ces stupides souvenirs ne venaient pas me hanter. C'était ce que je détestais le plus, les souvenirs, encore si en me réveillant je n'avais aucune idée de ce qui s'était passé pendant la nuit, j'aurais pu tuer quelqu'un ou quoi sans m'en rappeler ok, mais c'est bien ça le problème, je n'ai aucun contrôle sur la bête qui sommeille en moi mais c'est quand même moi, et je sais ce que j'ai fait. Du coup si un jour je tue un humain, pire un de mes amis, je reverrais la scène dans ma tête encore et encore. Alors que je réfléchissais à tout ça, le regard dans le vide, je vis un petit avion en papier revenir à moi. Je jetais un oeil au professeur, qui était trop petit pour pouvoir apercevoir ce qui se tramait dans les rangs arrières de son cours, et tendis les bras pour réceptionner la livraison. J'ouvris le papier et découvrit un garçon qui se faisait manger par un loup. Gore. J'essayais de ne pas penser que ce loup pourrait être moi, après tout ce n'était qu'un dessin et Midnight n'avait aucune idée de ce que j'étais réellement. Elle n'avait que reprit mon idée de loup pour le rajouter à notre cher ami Serpentard. Aaron right ? Si je ne me trompais pas, ce n'était qu'un croquis ça pouvait très bien représenter quelqu'un d'autre. Je fis un sourire à Midnight puis prit ma plume et dessina dans un des coins restants. Je dessinais une fille avec les cheveux arc-en-ciel, une petite incantation informulée et la couleur de l'encre de ma plume changeait, un des premiers sorts qu'on apprenait en métamorphose. Sauf qu'elle avait les cheveux levés sur sa tête, et des énormes muscles, elle se tenait en mode super héros et surplombait la scène. Je dessinais ensuite une bulle venant de sa bouche et y inscrivit "Bravo Médor ! Bon chien !". Une fois ceci fait. Je fis voler l'avion, je le fis tourner autour d'un élève devant moi, celui-ci le regarda en louchant, puis il atterri sur la tête de mon amie.

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Du coin de l’œil, la Serdaigle crut voir Remus sourciller à l'ouverture de son dessin. Et quoi, la vue d'un peu de sang le rebutait ? Elle dessinait si mal que ça ? Bon, d'accord. Pour elle-même, Midnight haussa légèrement les épaules et reprit sa position précédente, bras croisés sur la table et la tête dedans. Le Marchand de sable, pour le coup, n'avait pas été trop crevard. Elle l'avait appelé si fort auparavant qu'il avait patiemment attendu au bord de ses paupières le temps qu'elle dessinait, et se repointa sans rechigner quand elles se fermèrent à nouveau. Généreux en sable, il commençait à la faire rêver au soleil, aux cocotiers et aux cocktails de bienvenue quand un coup de coude de son voisin la tira de son début de rêve. A nouveau, ronchonnant discrètement, la jeune fille ouvrit un œil pour tomber nez à blouse avec... Le professeur. Bras croisés, il la toisait, l'air sévère. Doucement, elle se redressa et se frotta les yeux, ses lèvres s'étirant malgré elle en un sourire. « Euh, la bataille d'Austerlitz ? » Telle la mer Rouge par Moïse, cette vanne ouvrit la classe en deux. D'un côté, les Serdaigles qui tiraient des têtes de six pieds de long et la fusillaient du regard, de l'autre, les Gryffondors qui se bidonnaient. Sans répondre, le professeur s'empara de l'avion qu'elle avait sur la tête, et c'est le plus spontanément du monde qu'elle s'écria, quand il le lui tendit « Woaw, l'atterrissage devait être super réussi pour que je le sente même pas ! » Une veine battit à la tempe de l'enseignant, qui ouvrit le mot, s'attendant probablement à une caricature de lui-même, comme d'habitude... La tête qu'il fit en tombant sur les griffonnages des deux étudiants parla d'elle-même. Il ne s'attendait pas à ça. « Je suppose que c'est vous ? » Sa voix était un peu moins dure que ce à quoi s'attendait la Serdaigle. Probablement était-il reconnaissant de ne pas avoir été la cible des moqueries, cette fois. En jetant un œil au dessin qu'il lui montrait, Midnight ne put s'empêcher d'éclater de rire. « Ouais. Les stéroïdes, ça fait des ravages. Et j'adore les chiens de combat. Mais le mien, il a un peu la honte dans l'arène, vu que je l'ai fait castrer. » Le professeur soupira lourdement, avant de se pincer l'arrête du nez. « Et peut-on connaître l'auteur d'une telle œuvre ? » Évidemment, si l'avion était sur sa tête, elle ne se l'était pas envoyé à elle-même. A cette question, le nez de la sorcière se fronça en même temps que ses sourcils, cherchant à reproduire une expression d'intense réflexion. « Ah, je suis bien contente que vous en parliez... Parce qu'en fait, j'ai une théorie tout à fait intéressante sur le sujet, je crois que c'est un artiste anonyme, mort dans le dénuement parce que haï de ses contemporains, mais passé à la postérité depuis, parce que voyez-vous... » Excédé, l'enseignant la coupa dans son délire. « Vous êtes collée une heure. » A cette annonce, la jeune fille ne réagit pas vraiment, elle y était trop habituée, et se contenta donc de simplement hausser les épaules. Le professeur, quant à lui, déchira le dessin et s'en retourna à son cours. Quant aux autres élèves, et bien... Les Serdaigles la maudissaient, comme d'habitude, elle faisait honte à leur maison, et les Gryffondors... Midnight se retourna vers Remus pour lui faire un grand sourire et leva le pouce.

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