*Minuit sonne* - {Ezreal&Iré}

Il s'était passé quelques heures depuis ce fameux épisode dans le parc. Celui qui m'avait complètement retourné la tête. Et je n'étais pas retournée à la salle commune tout de suite après le couvre feu. En fait, j'essayais d'éviter de croiser Ezreal. Il fallait bien qu'un jour je l'affronte, mais si ça pouvait ne pas être ce soir, ça m'arrangeait bien aussi. Je n'avais pas eu la réaction à laquelle je m'attendais à ce baiser, et même quand j'y repensais, je ressentais une chaleur inhabituelle, mêlée d'une boule dans le ventre et d'une forte nausée. Je ne devais pas le détester autant que je le pensais.

Je m'étais caler dans une salle en attendant une heure avancé pour pouvoir revenir discrètement. Je m'étais juste assise par terre, regardant le plafond, comme si celui-ci me donnerait des réponses. Mais il fallait se rendre à l'évidence, il ne m'aiderait pas tant que ça.
Au bout de trois heures, j'entrepris mon retour dans la salle commune des Serpentards. Je traînais les pieds sur le chemin. Je crois même que je n'avais jamais eu cette trouille bleue de croiser quelqu'un à ce point là. Si bien qu'en arrivant devant le portrait qui séparait le couloir de la salle, je me prenais à espérer qu'un préfet passe par la pour me réprimander, me punir, me ramener au bureau du directeur ou que sais-je encore.

Malheureusement, et ceux pendant la minute où je restais fixé là, rien ne se passa, et je me prie à secouer la tête, comme pour réprimander mon attitude stupide. Je n'étais pas comme ça d'habitude. Je passais la porte, traînant derrière moi ma guitare et mon sac. Vu le calme qui régnait je pensais être seule. Ou du moins, pour le moment je n'avais pas remarquer de signe de vie. Je restais un instant cloîtrer entre le tableau et la salle en elle même, posant la guitare contre la mur, et balançant mon sac par terre. Je passais mes mains sur mon visage. C'est en voyant les manches trop longues de la veste d'Ezreal que je remarquais que je la portais toujours. Je le maudissais de me rendre comme ça, aussi faible. Un bruit retint soudain mon attention, et je relevais la tête...
 

J'avais passé la fin d'après-midi avec les autres serpentards, Rodolphus, Aaron et Harmorica m'avaient tenu compagnie et m'avaient changé les idées, je ne voulais plus penser à Irélia et à ce qui s'était passé dans le parc. Sauf que le visage de la jeune fille ne voulait plus sortir de ma tête, et la boule au ventre que j'avais ressenti n'avait pas l'air réellement décidée à partir. Il fallait que je pense à autre chose, mais je ne savais pas comment faire. Ce n'est que pendant le repas dans la grande salle que je pensais que je pouvais aller me changer les idées en batifolant avec une fille, ça avait toujours marché jusqu'ici alors ce ne serait pas différent cette fois. Durant le repas, je repérais une jolie serpentard d'une année inférieur à moi qui avait bien évolué pendant cet été, de plus gros seins, un air plus mature, tiens elle avait commencé à se maquiller non ? Je ne savais pas son nom mais je suis très observateur là-dessus. Je lui adressais un sourire, puis un autre, puis un clin d'oeil et je pouvais être sûr que c'était dans la poche vue les joues rouges et les coups de coudes qu'elle donnait à son amie à côté d'elle en chuchotant et me jetant des coups d'oeil. Bizarrement, je faisais ça pour me changer les idées, mais je ne ressentais aucune envie en regardant cette fille pourtant vraiment pas mal. Irélia hantait mon esprit. Elle allait me rendre dingue et c'était pas bon du tout. Une fois le repas terminé, je rejoignis la fille et l'invitait à me suivre. Une salle de classe vide, un petit sort pour déverrouiller la porte. Quelques baisers, quelques caresses et quelques dizaine de minutes après j'étais en elle. Je serrais les dents, je ne ressentais aucun plaisir et pour tout dire la boule dans mon ventre s'était intensifiée au point de me donner envie de vomir. Je ne réussis pas à venir, et m'excusais auprès de la pauvre fille qui elle en était déjà à son deuxième orgasme. Je la fis dégager et attendis dans la salle vide quelques minutes, voir une bonne demi-heure, à me demander pourquoi ça me faisait ça. J'étais cassé ou quoi ? Puis je partis dans ma salle commune, je n'arrivais pas à ne pas penser à Irélia, alors autant se laisser aller. Il commençait à être tard il n'y avait donc plus personne dans la salle commune. Je me mis dans le canapé près du feu et m'allumait une cigarette. Au pire si quelqu'un rentrait je n'aurais qu'à jeter ma clope dans le feu et ce serait ni vu ni connu. Je m'allongeais sur le canapé, les yeux fermés, fumant tranquillement et laissant mon esprit divaguer. Je pensais à Irélia, sans essayer de m'en empêcher, et ça m'apaisait. C'est alors que j'entendis des pas, quelqu'un venait d'entrer dans la salle commune ce qui est étrange puisque les serpentards sont plutôt du genre à respecter les horaires et qu'il était très tard. Je me redressais et relevais la tête hors du canapé au cas où c'était un préfet et qu'il faudrait que je jette ma cigarette pour découvrir Irélia. J'hallucinais hein ? Je restais comme ça à la regarder sans rien dire, me demandant si c'était un rêve ou la réalité.

Alors que j'étais persuadée que je ne croiserais personne, j'apercevais alors une tête se relever du canapé. Je cru tout d'abord à une hallucination en voyant Ezreal. Il me hantait à ce point ? Je secouais vivement la tête en fermant les yeux, puis regardant à nouveau vers lui. Non, je ne rêvais pas. Je restais un instant planté là à la fixer bêtement, passant ma main sur ma nuque. Je ne savais pas ce qu'il fallait dire, ou faire, ou ne pas faire. Ce genre de situation ne m'étais jamais arrivée. Et je n'avais pas vraiment envie de me mettre en colère. Je n'étais même pas sûre d'avoir envie de lui dire quoi que ce soit. Et au vue de la boule que j'avais dans ma gorge, je ne pouvais de toute façon pas dire quoi que ce soit.

Mais je n'allais tout de même pas rester ici, sans bouger, juste à le regarder sans rien faire. J'avais le choix, soit je fuyais en montant directement dans le dortoir des filles, sans rien dire, soit je restais. Silencieusement, je m'avançais dans la salle commune, et je pris place dans un fauteuil, non loin du canapé. Je n'avais pas l'air décidé à fuir, mais je n'étais pas décidé à parler non plus. Je ramenais mes jambes en tailleur contre moi, posant mes coudes sur les deux accoudoirs, puis tournant la tête à nouveau vers lui. Comme si juste le fixer servirait à comprendre quoique ce soit, ou juste à le faire parler.
A deux reprises j'essayais de prendre un peu de courage pour parler, mais rien ne sortait. Je tournais les yeux vers la cheminée. Ce serait peut-être plus simple ainsi. C'est toujours plus facile quand on ne regarde pas "l'ennemi" dans les yeux. Ce fut dans un murmure que je lâchais juste :

"- Pourquoi... ?"

C'était assez large comme question. Pourquoi ce baiser ? Pourquoi être partit sans attendre ma réaction ? Pourquoi il commençait à me hanter au point que je me forçais à le haïr ? En fait, je voulais juste comprendre cette situation

Irélia ne réagit pas plus que moi, elle me regardait, sans rien dire. Et on était là comme deux cons, à se fixer, comme si on avait vu un fantôme. Pâles comme des culs. Non mais franchement imaginez ça. C'était pitoyable. Surtout venant de nous. Elle la fille rebelle qui envoie chier tout le monde, et moi le mec parfait qui saute tout ce qui bouge... Nous n'avions pas froid aux yeux, et pourtant, là on était comme deux enfants à ne rien être capable de faire. Si j'avais pu disparaître à ce moment-là, d'un coup de baguette magique, je l'aurais fait, sauf que javais pas ma baguette et que de toute façon ce sort n'existait pas à moins d'avoir une cape d'invisibilité sur moi. Finalement, elle bougea, et je me sentis quelque peu soulagé, un peu plus sûr de moi. Je pensais qu'elle allait partir, après tout elle devait m'en vouloir, je l'avais embrassé sans lui demander son avis, elle me détestait, elle devait me détester encore plus maintenant et en me regardant comme ça elle devait bouillonner de rage et contenir son envie de me foutre un pain dans la gueule. Oui ça ne pouvait être que ça. Alors je pensais vraiment être sauvé de sa fureur et qu'elle parte simplement dans son dortoir. Sauf qu'elle marcha dans l'autre sens et prit place dans un fauteuil. Je la suivis des yeux, sur mes gardes, au cas où elle me sauterais dessus pour me tabasser, je ne l'avais jamais vu faire ça mais on sait jamais y a des gens tarés ici et elle en faisait partie. Finalement elle me regardait encore et avait l'air plutôt sage et assez inoffensive. Ouf. J'attendais qu'elle dise quelque chose en la regardant, après tout, c'était à elle de parler, moi je l'avais embrassé, suffisait qu'elle me dise ce qu'elle en avait pensé. Donc j'attendis encore, mais je me sentais moins con que tout à l'heure parce qu'elle n'était plus plantée au milieu de la salle, c'était moins bizarre. Finalement elle détourna les yeux, alors je reportais mon attention sur le feu de cheminée devant moi, et ma clope qui s'était pas mal consumée toute seule. Je tirais une nouvelle taff et faisais des ronds de fumée. Je les regardais s'envoler, et ça me détendait, ça me déstressait, et ça m'empêchais de regarder Irélia. Puis elle demanda pourquoi. Enfin ce fut ce que j'avais compris étant donné qu'elle parlait tout bas. J'hésitais entre lui mentir, et refouler mes sentiments, ou bien lui avouer l'effet qu'elle me faisait. Est-ce que j'allais porter mes couilles comme on dit ? Ou continuer à jouer. J'étais un homme, il fallait que j'arrête de jouer au bout d'un moment.

« Parce que j'en ai envie. J'ai pas envie de te sauter. Enfin si, mais pas que. Enfin j'veux dire, c'est différent. J'sais pas. Juste, j'me sens bizarre quand t'es là, et quand t'es pas là j'me sens... Vide. »

Il était trop tard pour que je m’énerve, et j’étais un peu fatiguée. Cela se voyait un peu sur mon visage. Il se faisait tard, mais étrangement je ne voulais pas partir, je voulais savoir. Et même si il me répondait que c’était juste comme ça qu’il l’avait fait, au moins je serais fixée. Mais j’aurais limite préféré qu’il me dise qu’il avait juste envie de s’amuser à me faire péter un plomb. Mais au lieu de ça, il me dit toutes ces choses, que je m’en demandais s’il me parlait à moi. Je bougeais même mes yeux discrètement pour m’assurer qu’on était que tous les deux. Mais non, c’était bien Ezreal qui s’adressait à moi, Irélia. Je m’en sentais d’autant plus mal, parce que je pensais que j’étais la seule à avoir ces sentiments, et que c’était pour ça que je l’avais toujours repoussé, pour ne pas en souffrir. Et je me demandais même s’il était sincère, mais je ne pensais pas qu’il me manipulait à ce moment-là, peut-être pour me rassurer moi-même, je ne savais pas.
Je fixais toujours les flammes, la boule que j’avais dans le ventre s’était intensifier et  je n’étais pas sûre de réussir à décrocher un mot. Mais il allait bien falloir que je réponde quelque chose. C’était à mon tour de choisir. Mentir, me voiler la face encore une fois, et peut être passé à côté de quelque chose. Être sincère, m’ouvrir, et lui faire comprendre pourquoi je ne faisais que le rejeter depuis le début. Je ne me rendais même pas compte que je tripotais mes doigts de façon nerveuse depuis qu’il avait parlé.  J’avais l’impression d’avoir à faire quelque chose d’impossible.  Mais j’étais Irélia, depuis quand la réaction des gens était importante ?

" - C’était pas désagréable… "

Ce fut les seuls mots qui sortirent à ce moment, tandis ce que je passais ma main sur ma nuque, en tournant la tête vers lui. Je devais être blanche, limite transparente comme un fantôme. Mais il avait totalement chamboulé mon esprit, et ce avec un baiser. Il était fort.

"- J’ai jamais été vraiment sincère, enfin, si, mais pas avec moi-même. Je te déteste pas, pas vraiment. Si je fais que te remballer, ce n’est pas juste pour m’amuser. C’est juste que… C’est… "

Les sentiments et moi, ça faisait deux. J’étais à deux doigts de lancer des jurons pour me détendre,  mais les mots ne venaient pas. Ce qui était complètement dingue venant de ma part. Pour ce qui était de l’insulter, j’y arrivais sans problème, mais pour exprimer mes sentiments, là je faisais moins la fière. Je le regardais, espérant qu’il me vienne en aide, qu’il dise quelque chose, ou qu’il comprenne tout seul. Mais bon, c’était un mec, on ne pouvait pas espérer grand-chose.

Bon ok j'avais tout lâché. Et puis tant pis si elle me jetait, pour une fois dans ma vie j'avais des sentiments pour quelqu'un, j'étais un homme, un vrai, j'avais assumé ce que je pensais, et ça j'en étais fier. Au pire, je risquais quoi ? Qu'elle me dise de dégager. Qu'elle me foute un vent. J'en mourrais pas. Je serais triste certes, mais au moins je ressentirais quelque chose, genre ma première peine de coeur quoi. J'avais jamais rien ressenti pour personne, oh bien sûr des filles me plaisaient, mais je n'avais jamais eu de petite amie "sérieuse". Voir de petite amie tout court, juste des filles dans mon lit, certaines qui revenaient régulièrement mais jamais je n'en avais présenté une à mes amis en tant que ma petite amie par exemple. De toute façon, mes parents m'avaient trouvé une fiancée, alors pour moi, l'amour, le sexe, et les relations officielle étaient trois choses totalement distinctes, j'allais me marier avec la fille qu'ils avaient choisi pour moi et peu importe, c'était comme ça, elle sera gentille, jolie, et elle me fera de beaux enfants sang-purs c'était tout ce qui comptait. Enfin c'était tout ce qui comptait jusqu'à ce que je rencontre cette fille qui mettait le bordel dans ma vie. Enfin bref, tout ça pour dire que j'avais tout déballer ce que je ressentais, je lui avais expliqué pourquoi je l'avais embrassé, et que j'étais complètement perdu largué à l'ouest avec elle. J'attendais une réponse, qui tardait à venir... Elle ne me regardait pas et c'était tant mieux j'étais pas trop en état de soutenir son regard là... Finalement, elle me dit que c'était pas désagréable. Ok... Ça voulait dire quoi ça ? Genre c'était bien ? Ou t'embrasses bien ? Ou t'es plutôt mignon mais ça ira pas plus loin ? Ou une formule de politesse ? Non oubliez ça c'est pas son genre être polie pour être polie. J'allais demander des précisions mais je n'en eu pas le temps puisqu'elle tourna la tête vers moi. Euh... On aurait dit qu'elle allait tomber dans les pommes et ça commençait à m'inquiéter. Elle semblait gelée alors qu'il faisait genre 30 degrés dans la salle commune. Et elle me dit qu'elle ne me détestait pas. C'était déjà ça... Et elle me remballait pour une autre raison... Je tentais de deviner, puisqu'elle ne semblait pas vouloir finir sa phrase et lui dit avec un sourire, recouvrant mes forces et ma confiance en moi:

« Parce que t'es jalouse ? »

Dis-je, fier d'avoir trouvé ce qu'elle voulait dire. Ou pas.

J’étais blanche mais j’avais chaud. Je me sentais vraiment mal, et c’était la première fois que je me sentais aussi vulnérable. C’était le moment pour lui de se moquer s’il le voulait. Mais bon, s’il faisait ça, je le lui rendrais bien. J’étais rancunière, et je pourrais lui en vouloir à vie de se moquer de ce genre de chose.
J’étais quand même un peu perdu. Comme lui je n’avais jamais clairement eu de petit ami. Je m’étais toujours préserver de ce genre de sentiment. J’avais un peu trop peur des situations comme celle que l’on vivait en direct avec Ezreal. Je m’étais toujours dit que ça m’affaiblirait. Mais je me trompais peut-être. Et en plus je m’en voulais de ressentir ça avec lui. Je connaissais les traditions Black, pour être la meilleure amie d’une ancienne Black. S’en était encore plus compliqué, et ça me faisait encore plus peur de mes sentiments.

« - Non, enfin si, mais pas que. C’est assez bizarre comme sentiment. Quand tu es là, je perds mes moyens, et je n’arrive pas à trouver mieux que t’envoyer chier pour te faire fuir. P****n c’est compliqué à expliquer…»

Les mots m’avaient échappé, mais je venais de faire une grande avancé. Je n’avais pas dit clairement ce que je pouvais ressentir, mais c’était bien pour un début. Je soufflais doucement, comme pour me calmer et trouver une suite à mes mots. Je reprenais un peu le contrôle de moi-même, même si je restais toute pâlotte.

« - C’est que je me sens bien quand tu es là, et que sincèrement, ça me fait peur. »

Voilà c’était dit. Je détournais la tête vers la cheminée, et je n’avais jamais senti mon cœur battre à ce point. Ca cognait dur, mais bon, je risquais quoi maintenant ?

J'écoutais ce qu'elle disait, essayant sincèrement de comprendre mais j'avais du mal à suivre. Déjà je n'arrivais pas à comprendre ce que je ressentais moi-même dans cette histoire alors comprendre une fille, Irélia qui plus est, la fille totalement opposée à moi. Non, je pense pas que je comprendrais, ce qu'elle me disait n'était pas assez clair. Elle s'énervait un peu parce qu'elle n'arrivait pas à expliquer. Elle était jalouse oui mais non, elle me détestait oui mais non... Je ne savais pas trop comment réagir, si c'était positif, si ça ne l'était pas, je ne savais pas quoi faire. Je réfléchissais à ce qu'elle me disait, essayant de mettre mes idées au clair. J'arrivais à peine à savoir enfin moi ce que je ressentais alors savoir ce qu'elle ressentais avec si peu d'information... Puis elle tourna la tête vers le feu de cheminée et sembla se calmer un peu. Elle termina par dire qu'elle se sentait bien quand j'étais là, et que ça lui faisait peur. Ok là je comprenais, puisque c'était exactement ce que je ressentais aussi. Alors, ne demandant pas plus d'informations je me levais et allais m'asseoir à côté d'elle. Je pris simplement sa main dans la sienne.

« Alors n'ai pas peur. »

Je voulais pouvoir la rassurer mais après tout ce qui s'était passé entre nous c'était pas facile. Et puis, j'étais pas crédible... Je comprenais qu'une fille ai peur de moi, c'était une preuve d'intelligence, les autres étaient débiles de tomber dans le panneau si facilement à chaque fois.

Je regardais toujours les flammes, me demandant ce qu’il m’avait pris de tout balancer d’un coup. Je me posais trop de questions, et il fallait avouer que j’avais toujours du mal à croire ce qu’il avait dit un peu plus tôt. Nous n’avions pas un passé facile, et j’avais toujours pris grand soin à le haïr, justement parce que dès que je l’avais vu, j’avais craqué. L’envie de me protéger d’un beau-parleur, ça peut sembler naturelle. Seulement je m’étais tellement pris au jeu que j’en avais limite oublier la vérité, Et au bout de ces quelques années, je ne m’étais jamais imaginé que lui et moi pouvions nous retrouver dans une telle situation.

Je le senti s’approcher, s’assoir à côté de moi. Je tournais légèrement la tête, alors qu’il me prenait la main. C’était étrange, mais je ne pus m’empêcher d’entremêler mes doigts aux siens. J’eu un léger sourire à sa phrase. Ne pas avoir peur, c’était quasi impossible. J’avais tellement peur qu’il fasse encore son beau juste pour atteindre son but. Et d’un autre côté je me disais qu’il n’aurait jamais dit tout ça s’il ne le pensait pas. C’était déjà compliqué à la base, et j’en rajoutais.
Je regardais juste nos deux mains comme ça pendant un moment. Et je n’ai pas eu d’autre réflexe que de poser ma tête contre lui, déjà parce que j’étais un peu fatiguée, et ensuite parce que j’en ai eu l’envie soudaine. C’était la situation la plus bizarre que j’avais pu vivre depuis mes débuts à Poudlard, mais également la plus agréable.

"- Je vais essayer, mais ça va pas être facile… "

Il pouvait bien comprendre ça, après tout, on s’était détesté pendant longtemps, surtout moi je l’avoue. Mais c’était pour de "bonnes raisons". Et au final j’en avais peut-être juste un peu marre de lui faire penser que je le détestais alors que non. Mais ça ne m’empêcherait jamais de l’embêter, de le remettre à sa place. Il ne pourrait jamais changer ça. Mais je me prouvais déjà moi même que je n'étais pas si sauvage. Et quand je relevais les yeux vers lui, un léger sourire apparut même sur mon visage.

J'avais prit l'initiative de rejoindre Irélia sur son siège et de m'asseoir à côté d'elle, lui prenant seulement la main. Je ne faisais pas ça avec une idée derrière la tête ou en souhaitant aller plus loin. Je voulais seulement être près d'elle et la sentir contre moi. J'en ressentais le besoin. Mon corps était comme un aimant attirer par elle, mon corps ou mon âme ? Car ce n'était pas une simple envie bestiale, sexuelle, je me sentais juste bien lorsque j'étais à côté d'elle. Elle réagit bien, et entremêla même ses doigts aux miens ce qui eu pour effet de me rassurer. Moi à cet instant je n'avais peur de rien ni personne, parce qu'elle était là, et tous mes soucis, tous mes doutes, toutes mes hésitations et mes sentiments contradictoires envers elle s'envolaient pour laisser place à un bien être parfait. Je voulais juste que ce moment dure pour toujours. Mais bien sûr ce ne serait pas possible. Je lui disais de ne pas avoir peur, parce que moi je n'avais plus peur désormais et j'avais compris ce que je voulais, j'avais un nouveau but: être avec elle. Elle me répondit qu'elle allait essayer. Et je savais ce qu'il me restait à faire, lui donner confiance en moi. Faire tout mon possible pour lui prouver que j'étais sincère avec elle. Que je voulais être avec elle, réellement. J'allais devoir déployer de nombreux efforts afin qu'elle ressente la même chose que moi je ressentais à présent, qu'elle ai envie d'être avec moi. Qu'elle soit à moi, que je sois à elle. Un petit sourire se dessina sur ses lèvres, et je resserrais doucement l'étreinte de sa main dans la mienne.

« Je vais tout faire pour te prouver que c'est toi que je veux, et personne d'autre, et que tu ressentes la même chose. »

Dis-je mêlant mes dires à mes pensées. Maintenant, le combat pouvait commencer, et j'allais le gagner, parce que j'arrive toujours à avoir ce que je veux.

Je sentie sa main se resserrer dans la mienne, je ressentie une chaleur bizarre. Différente de celle que je pouvais ressentir quand j'étais avec mes sœurs et qu'on était heureuse. Différente de celle que je pouvais ressentir avec mes amis, et même différente de celle que j'avais ressentit lors de ma seule "relation". C'était agréable. Je savais même que si j'étais aussi bien, c'était bien parce que ces sentiments là, il ne datait pas d'hier, et que je me voilais bien la face. J'avais envie de le croire, malgré le peu de confiance que j'avais en lui. Sur certains points, je n'avais pas confiance en moi, et je me posais beaucoup de questions. Je n'aurais les réponses qu'avec le temps, et beaucoup de patience, ce qui n'était pas mon fort. Je devais aussi faire un travail sur moi pour être un peu plus souple, au bout de quelques années, les habitudes étaient là, et je me mettais rapidement sur la défensive avec lui, sans pour autant devenir une guimauve, ou une fille trop docile. Juste ce qu'il fallait pour ne plus l'envoyer chier à chaque fois qu'il me parlait. Et je me débrouillais bien depuis avant.
Je voulais juste profiter de cet instant, et même dans mon état, je ne voulais pas partir. Juste l'avoir à mes côté me procurait ce qui m'avait manqué depuis un long moment.  Et ses paroles, je les buvais cette fois, comme ces midinettes à qui il avait fait croire pleins de trucs débiles. Mais j'avais promis de faire un effort, et de le croire. Et puis, dans le fond, j'avais envie de le croire.  

"- Je te laisse ta chance. Prouves moi que je peux te faire confiance."

Déclarais-je doucement, toujours ce léger sourire aux lèvres. Je lui laissais la porte ouverte pour me surprendre, et me convaincre. De mon côté, je devais aussi me recentrer sur certaines choses, et réussir à vaincre cette peur que j'avais. Car, je l'avoue, j'avais envie d'être avec lui, je m'en rendais de plus en plus compte. Mais pour que j'ai confiance en lui, ça, ça prendrait plus de temps. 

Irélia me répondit qu'elle me laissait ma chance, et j'en étais heureux. Je voulais, pour la première fois de ma vie, changer pour quelqu'un. Car si j'arrivais à lui prouver qu'elle pouvait me faire confiance et qu'on se mettait ensemble, je veux dire, en couple, je ne pourrais plus coucher à droite et à gauche comme j'avais pris l'habitude de le faire depuis des années. Ca me ferait bizarre. Est-ce que j'en serais capable ? Je pensais que oui, mais tiendrais-je pendant longtemps comme ça ? Parce que toute façon avec ma future fiancée, dont je ne connaissais toujours pas le nom, je n'avais pas l'intention d'être fidèle. On me forçait à épouser une fille que je n'aimais pas alors je n'allais pas en plus coucher qu'avec elle. Enfin bref, je n'avais pas envie de penser à mes fiançailles pour le moment, et si j'avais une bonne raison de dire non à mes parents, comme par exemple si j'étais amoureux de quelqu'un d'autre je leur dirais non. J'avais toujours suivit tous ce qu'ils voulaient depuis que j'étais petit, bridant mes envies ou en étant moi-même seulement pendant leur absence, je n'étais pas soumis au point de me marier si je n'en avais pas envie. Mais bon, si je n'aimais personne d'autre autant le faire, vous voyez le truc ? Bref, donc je pensais à ça, même si c'était vraiment pas le moment et que ça me faisait chier. Je me reconcentrais sur Irélia et lui fis un petit sourire. Je ne dis rien de plus et me contentais de la regarder, dans mes bras, sa main dans la mienne. Je fermais les yeux, respirant son odeur. J'étais heureux, oui là j'étais vraiment heureux. Je ne voyais pas le temps passer. Sauf qu'il était déjà tard, et qu'avec les yeux fermés, je commençais à m'endormir sans m'en rendre compte. J'étais tellement bien que je ne distinguais plus mes rêves de la réalité et que je m'endormais vraiment. Je sentais juste la respiration d'Irélia contre moi et la douceur de sa main dans la mienne. Le bruit du crépitement du feu. Et je la voyais elle, très clairement, juste elle dans mes bras, qui me souriait. Qui m'embrassait. Qui me disait qu'elle m'aimait. Puis elle se déshabillait. Et je rouvris les yeux dans un sursaut. J'avais eu l'impression de tomber, vous voyez ce que je veux dire tout le monde a déjà vécut ça. J'étais paniqué pendant une demi-seconde et je voyais Irélia devant moi. C'était peut être un rêve, mais la réalité n'était pas si éloignée que ça du rêve et je me sentis instantanément rassuré.

« T'es là... »

Dis-je en chuchotant. Puis je recouvrais quelque peu mes esprits.

« Je crois que je commençais à m'endormir. »

Je lui laissais sa chance, mais je me laissais une chance à moi aussi. A force de me privé, je commençais à en devenir aigri. Heureux hasard que tout ça tombe au moment où je commençais à me remettre en question. Et je savais que ça allait être remit en question de son côté, avec toutes ces histoires de mariage entre sang-purs, j'imaginais qu'il n'y échapperait pas non plus. Narcissa était passé par là, mais elle avait eut de la chance. Mais même sachant cela, je me laissais quand même aller, dans ses bras. Mais je ne voulais pas y penser maintenant. Non, je voulais juste profiter de ce moment plein de tendresse (et de chocolat ), fermant les yeux, me laissant aller en écoutant sa respiration doucement, et le bruit du feu.
Et il se faisait tard, je commençais à m'endormir doucement. Je m'étais blottit contre lui dans cette phase entre l'état éveillé et le sommeil, mon pouce caressant sa main doucement. Gardant même ce petit sourire que je lui avait adressé quelques instants plus tôt. Pour une fois je m'endormais sereine, sans penser aux problèmes qui me hantaient en dehors de ça. Et j'aurais pu m’endormir profondément, si Ezreal  n'avait pas sursauté, m'effrayant, me faisant sursauté par la même occasion, et me réveillant. J'ouvrais doucement les yeux, en bougeant contre lui.

"- Je n'ai pas bougé..."

Je lui adressai un léger sourire. Je m'étirais doucement.

"- Je crois qu'il est l'heure d'aller se coucher. Même si je dois avouer que je suis très bien là avec toi."

Apparemment je n'étais pas le seul à avoir commencé à somnoler. Nous étions de vrais marmottes tous les deux. Il est vrai que je dormais beaucoup, minimum 8 heures par nuit, j'ai besoin de sommeil pour être en pleine forme, avoir un beau teint, ne pas avoir de cernes, et être capable de satisfaire ces demoiselles tous les jours. Faut pas croire mais tout ça c'est un entretien réel ! On ne devient pas parfait par magie ! Je caressais doucement sa main dans la mienne, rassuré par sa présence et de nouveau très heureux malgré la fatigue qui s'accumulait sous mes paupières. Elle me disait qu'elle n'avait pas bougé et j'aurais voulu qu'elle ne bouge jamais, qu'elle reste toujours près de moi, mais ça, ça n'était pas possible. En plus les dortoirs ne sont pas mixtes et cela m'étonnerait qu'elle accepte de dormir avec moi aussi facilement, même si je jurais de ne rien tenter, c'était trop tôt et j'en étais conscient. Je lui laisserais le temps qu'il lui faudra mais j'y arriverais. Elle me dit qu'il était l'heure d'aller se coucher et j’acquiesçais d'un mouvement de tête. Je me levais du fauteuil toujours sa main dans la mienne. Finalement au bout de quelques secondes je la lâchais.

« Merci pour ce soir. »

Puis je m'approchais et déposais un léger baiser sur son front.

« Je te souhaite une bonne nuit, Irélia. »

Puis je me dirigeais vers mon dortoir, me retournais une dernière fois avec un petit sourire, totalement sous le charme puis refermais la porte derrière moi pour partir dormir dans mon merveilleux lit tout moelleux qui m'attendait.