*Well, Well...* {Eirin&Irélia}

Il y a des jours comme ça, je me sentais en forme. Et aujourd'hui particulièrement, j'étais bien réveillée. En même temps, j'avais passé ma matinée à dormir pendant les cours. Comme si les professeurs allaient m'en empêcher, au moins je ne faisais pas le bordel, et je laissais le cours se passer tranquillement.

Vers midi, je traversais le château, en flânant dans les couloirs. Je n'avais pas spécialement faim, mais j'irais quand même à la table des Serpentards, histoire de grignoter et d'entendre les derniers ragots. Je descendais les escaliers, jouant avec ma baguette dans les mains. C'était plutôt désert, à croire qu'ils avaient tous courut pour aller manger. Bande de morfales !  J'arrivais au niveau du couloir du rez de chaussée, quand j'entendis quelques bruits. Une bandes d'élèves qui remontait les escaliers, tandis ce qu'une se dirigeait vers la grande salle, sûrement pour aller manger. Et je la reconnu directement. C'était Eirin. Je ne pouvais pas la voir, je ne sais pas pourquoi. Pourtant, elle avait des connaissance avec certains Serpentards, et pas en mal. Mais moi, ça ne passait pas. Quand je vis que le groupe était loin, je ne pus m'empêcher d’accélérer le pas vers la jeune Poufsouffle, et de crier

"- Tiens, tiens, regardez qui voilà..."


Je jouais toujours avec ma baguette entre mes doigts. Je m'arrêtais près d'un mur, m'appuyant contre le mur.

"- C'est pas dans ton intérêt d'aller manger, t'as déjà les fesses qui ont doublé de volume depuis le début de l'année..."

Je ne faisais que m'échauffer là. Un petit sourire sadique était apparut sur mon visage, j'avais envie de m'amuser un peu, et ça promettait. En attendant, je la fixais, avec mon petit regard mauvais

La matinée avait déjà mal commencée. Je m’étais endormie en cours de potions, heureusement que la prof’ ne m’avait pas vu. Et puis j’avais glandé en histoire de la magie, ce qui m’avait valu des reproches désagréables devant toute la classe. J’étais donc d’une humeur plutôt maussade …
Ce qui ne s’arrangea pas, à l’approche de l’heure du repas. J’avais laissé mes amis partir devant, trop occupée à ranger quelques affaires dans mon sac, que je maltraitais depuis environ dix bonnes minutes. J’avançais en ronchonnant, lorsqu’une voix me fit me stopper net. Ah non, c’était vraiment pas le moment de tomber sur cette vipère. Je levai les yeux vers la blonde qui faisait tournoyer sa baguette entre ses mains, puis chercha désespérément le petit groupe qui venait juste de disparaître dans la Grande Salle. Génial. Seule face à cette … Fille.

Irélia Adamson. Serpentard, en septième année. Cette fille m’avait dans sa ligne de mir depuis … longtemps. C’était devenu coutumier qu’elle me … persécute. Elle me fichait la trouille. Je ravalais ma salive et gardait néanmoins la tête haute, et je répondis à sa pique par un ton se voulant ironique : « Hum, tu es jalouse de mes fesses Irélia ? ça se comprends, quand on voit la tête que tu as, tu aimerais avoir mon fessier en guise de tête ... » . Ouch, ça, ça allait me coûter pas mal. Même beaucoup …

Je restais adossée au mur, continuant de passer ma baguette entre mes doigts. Je ne comptais pas l'utiliser, non , pas à cette heure-ci, et pas en sachant que les professeur devait être à côté dans la grande salle. Mais j'avais tellement envie de la traumatiser encore un peu. Pourtant, elle n'était pas bien méchante, elle était même amie avec certain de mes amis. Mais non, moi, quand je l'avais vu en première année, j'avais tout de suite eu envie de la torturer un peu psychologiquement. C'est comme ça, parfois c'est juste physique.

Enfin, je lui disais qu'elle avait de grosses fesses, mais c'était juste pour la provoquer, elle n'avait pas à proprement parler des fesses énormes. Non, elle était même plutôt jolie pour une Poufsouffle. Sa phrase fit apparaître un grand sourire un peu diabolique sur mon visage. Je ne la prenais pas pour moi, non, elle pouvait bien dire ce qu'elle voulait, ça ne me toucherait pas. Mais il fallait avouer qu'elle avait prit de l'assurance depuis ces dernières années.

"- Oh, tu as de la répartie maintenant ! C'est bien, je commençais à m'ennuyer !"

J'eu un petit rire moqueur, en haussant un sourcil. Puis j'ajoutais tout de même :

"- Fais gaffe à ce que ma tête ne vienne pas cogner la tienne par mégarde."

Fallait non plus insinuer que j'avais une tête de cul, non mais...

Je lui lançai un regard noir. Elle me voyait toujours comme la petite gamine de onze ans que tout pouvait atteindre. Bon, ok, c’était toujours un peu le cas, mais … mais je ne la laisserais pas me marcher sur les pieds cette année. Oh que non Irélia, j’espère que tu t’es bien délectée de ces dernières années. Cependant, je ne trouvai pas de quoi répondre à la pique qu’elle me lançait et je baissai de nouveau les yeux, faisant mine de m’intéresser à une petite tâche sur mon sac. De toute façon, tout était plus intéressant qu’elle à cet instant. Et puis si sa tête venait cogner le mienne, ce serait à celle qui fait le plus mal à l’autre. Même si elle était sûre de gagner. « Hum. Ce serait dommage d'abîmer ton joli minois. » Je marmonnais ça entre mes dents, puis releva ma tête vers elle. Elle semblait bien s’amuser. Moi, je trouvais ça lassant. Et puis j’avais faim.

« Ecoute, mas journée est bien assez pourrie, j’ai pas besoin de toi pour l’aggraver, Irélia. » Comment une si jolie demoiselle, avec un si joli prénom pouvait-elle être aussi … aussi méchante. Je soutins son regard et risqua, d’une voix … se voulant forte : « J’peux aller manger ou tu comptes me tenir le crachoir encore longtemps ? » Peut-être qu’en faisant comme si je n’avais pas peur, elle allait se lasser ?

Je jetais à son sac, enfin à la fameuse qu'elle regardait, puis relevais les yeux vers elle. Et si elle commençait à se défendre, ça m'intéressais encore plus de la torturer. J'étais fière de mon oeuvre (*BAF*). Bon, je n'avais peut-être pas choisis le meilleur moment pour l'attaquer, la faim se faisait ressentir, et j'avais envie de rejoindre ma table. Mais bon, c'est pas comme si je croisais Eirin à chaque coin de couloir, alors, chaque fois que je le pouvais, j'en profitais. Et plus elle trouverait ça lassant, plus je trouverais ça amusant.

"- Sûrement, mais je n'hésiterais pas une seconde si c'était pour abîmer le tiens."

Ca devenait de plus en plus intéressant, la demoiselle ne se laissait plus faire comme avant. Peut-être que ces années de tortures l'avaient enfin endurcit, et qu'elle n'allait plus se mettre à partir en courant et en pleurant. Ou alors c'était du bluff, et elle tentait une échappatoire. Et moi je n'avais pas envie de la laisser s'échapper.

"- Pourquoi je te laisserais partir, on est pas bien là, toutes les deux ?"

Mon sourire un peu diabolique avait reprit le dessus, moi je m'amusais comme une folle en tout cas. Et j'étais pas prête de me lasser. C'était un bon entrainement pour... Plus tard.

Non, nous n’étions pas là, toutes les deux. Je mordillais l’intérieur de ma joue, amorçant un pas pour passer. Souvent, je me demandais ce que je lui avais fait à cette fille, pour qu’elle me déteste autant. Peut-être qu’elle jouait simplement son rôle de « serpentard ». Ouais, ça devrait être ça. Les poufsouffles étaient les faibles pas beaux et eux, les grands et puissants qui se devaient de ridiculiser tout le monde. Je lui jetai un regard noir. Elle savait à quel point elle me faisait … peur.

« Si tu ne me laisses pas partir, je hurle. » Ouah. Ça c’était de la défense Eirin, bravo. Ça allait même lui foutre les jetons, hein. Non mais franchement, qu’elle abrutie je faisais ! Je pris une grande inspiration, jetant un regard au plafond. Qu’est-ce que j’aurais donné pour qu’Ezreal passe par là. Ou même Alix. Et mieux encore, si Abigaël se pointait. Là, j’aurais pu jouer les petites princesses en détresse. « Plus sérieusement, j’ai faim. Même si t’as pas pitié de mon estomac, je tenais à te le dire. » Agacée. Oui, j’étais vraiment agacée. J’avais envie de saisir ma baguette, de la stupéfixer, de … de lui jeter un sort et d’aller manger. Instinctivement, mais main droite attrapa ma baguette dans ma poche. Ça, c’était rassurant. Se savoir « protégée » d’une certaine manière par ce petit bout de bois.

Contrairement à ce qu'elle pensait, non je ne jouais pas un rôle. Et c'était sûrement par pure jalousie que j'agissais ainsi. Rien que l'idée d'imaginer Eirin avec.... Bref J'en avais la chair de poule. Et puis bon, je n'attaquais pas tout le monde ainsi. Non, elle dès que je pouvais. Et puis pas seulement ça... Enfin si, seulement ça. Ça et sa tête. La jalousie vous fait faire des trucs dingues parfois. Du genre exploser des objets dans tout Poudlard.

Enfin, quoi qu'il en soit, sa phrase me fit rire. Mais pas un rire méchant. Elle blaguait là ? J'avais du mal à me calmer, mais bon, pour le coup, ce que je prenais pour une blague me faisait rire

"- Ha tu blaguais pas ?"

Je reprenais un air normal, mon air un peu mauvais qui s'estompait un peu. Mais pas trop non plus. Parce que je la voyais agripper quelque chose avec sa main. Moi, ma baguette était dans ma main. Mais je ne comptais pas l'utiliser ici, dans le hall, avec les professeurs à côté dans la Grande Salle, et sachant que n'importe qui pouvait se pointer. Techniquement, si elle s'en servait la première, c'était tout bénéfique pour moi, je me serais juste défendue. Dans tout les cas, je préférais me la jouer fine cette fois là, et en rester au joute verbale.

"- Oh, tu veux te servir de ta baguette ? Je suis un peu triste, moi qui pensais que tu avais pris un peu de répartie. MAis sache que ce ne serait pas malin de t'en servir, c'est une heure d'affluence, les professeurs sont tous à côtés en train de manger. Quoi que l'idée de t'imaginer en retenue me plait énormément..."

J’en étais sûre. Cette vipère voulait que je me serve de ma baguette en première. Elle était donc si bête ? Si Irélia ne s’en servait pas, je ne m’en servirais pas. C’était comme ça, point barre. Je n’avais pas envie d’attirer les regards sur moi. Quoi que … je voyais déjà les autres colporter une rumeur du style ; « Eirin, de poufsouffle a envoyée Irélia de serpentard à l’infirmerie ! ». Oh, c’était tentant ça. Je secouais un peu la tête. Non, ce n’était pas tentant. Pas du tout. Et puis même si ça l’était. Je ne me ferais pas collée pour les beaux yeux de la miss Adamson. Aussi je me contentai de sourire et de répondre à sa pique par un petit rire. Vous savez le simple petit « pffh ».
Que ce soit clair, elle me terrorisait. Elle le savait. Mais quoi, j’avais bien le droit de jouer les fortes moi aussi non ? Bien que ma carapace soit beaucoup moins dure que la sienne à n’en pas douter … « Excuse-moi, mais je ne compte pas moisir en retenue. Surtout pas à cause de toi. » J’avançai d’un pas, gardant une main bien cramponnée à ma baguette. « Et je compte bien aller manger, Irélia. »

Mes fesses avaient peut-être « doublées » depuis le début de l’année, mais mon estomac lui, semblait ne pas y faire attention et moi non plus d’ailleurs. Je me trouvais … normale. J’étais bien dans ma peau, bien dans mon corps. (Manger cinq fruits et légumes par jour, c’était ça, la recette miracle !) J’avançai d’un pas encore. J’étais plus proche d’elle désormais. Ses « attaques » étaient devenues plus … fréquentes, depuis qu’Ezreal et moi étions sortis ensemble. Ouh, il fallait que je le lui demande. IL fallait que je la chambre un peu, pour toutes ces années. « Ah, au fait, comment va Ezreal ? Il était accompagné d’une demoiselle l’autre jour … Plutôt charmante non ? » le tout accompagné d’un adorable sourire d’ange. Prends ça, Irélia.

Mes doigts cessèrent de faire tourner ma baguette, et je croisais les bras devant moi, toujours contre mon mur. Je regardais un instant un groupe de personne passer, nous fixant comme si on était des monstres. A mon tour, je leur envoyais un regard du genre : "Tu veux ma photo ?" puis je reportais mon attention sur la jeune Poufsouffle. Et sa remarque me fit rigoler doucement.

"- Tu attends quoi pour partir dans ce cas ? Si tu as tellement faim..."

Elle n'était pas attaché, elle était libre de ses mouvements. Mais si elle me tournait le dos, un maléfice pouvait être bien vite lancé, et moi je pouvais bien vite disparaître dans les cachots. Je me mordais l'intérieur des joues en souriant toujours.

Je la voyais s'approcher d'un pas, je ne bronchais pas tellement que ça. Et soudain, la question qui aurait dû me fâcher. "Comment va Ezreal ?". Je bouillonais intérieurement, fallait toujours que les gens me parlent de lui. Non mais, il y avait écrit "Ezreal" en gros sur mon front ? Je préférais jouer l'indifférence, en haussant un sourcil. Et en même temps, me dire qu'Ezreal était bien accompagné, c'était pas nouveau, Et je me disais même que tant qu'il n'était pas accompagné d'Eirin, tout allait très bien.

"- C'est pas une nouveauté de le voir avec de charmantes demoiselles, il a même bon goût en général. Mais je sais pas ce qu'il lui est passé par la tête quand il est sortit avec toi, il m'a déçu sur ce coup. "

Ah, ma répartie légendaire. Je ne voulais pas  m'énerver pour les beaux yeux de cette Poufsouffle. Et non, dans le fond, je ne trouvais pas qu'il avait eut mauvais goût en la choisissant. Mais elle allait finir par vraiment me fâcher. Je ne n'allais pas m'abaisser en avouant que oui, j'en avais été jalouse. Mais de toute façon, les ragots disaient qu'il ne lui avait pas été fidèle. Mais que peux-t'on espérer d'un Don Juan ?  

Mouais. Enfin j’aurais dû m’en douter, mes piques ne l’atteignaient pas. Du moins, elles ne semblaient pas l’atteindre. Un peu découragée, je laissai un petit soupir s’enfuir de mes lèvres. Je ne lui arriverais donc jamais à la cheville ? Jamais … ? Je ne pouvais pas me risquer de lui tourner le dos. Qui sait ce que cette vipère aurait pu me faire, lâche comme elle était. Je baissai un peu les yeux. Qu’est-ce que je lui avais fais déjà, à cette fille ? Il fallait que je pense à lui demander un jour. Ça m’aiderait peut-être à comprendre. J’avançais encore d’un pas. Mais que lui dire ? Que lui dire pour qu’elle me lâche ? Et où était donc passés les autres ? Où était Alix ? Il me défendait toujours ! Où était Abigaël ? Il allait peut-être pouvoir me délivrer d’elle. Mais non, personne. Aujourd’hui, j’allais devoir me démerder. « Ce qu’il lui est passé par la tête ? » Je fis mine de réfléchir. « Tu as raison, je ne sais pas. Peut-être que lui a su faire la part des choses, mettre tous ces foutus préjugés de côté. » Je me comprenais quand je disais ça. Temps pis si Madame Adamson ne le comprenait pas, elle.

« ça me fatigue Irélia. » On ne pouvait juste se croiser et se jeter un regard noir dans les couloirs avant d’aller en cours ? C’était ça que je voyais comme relation d’ennemies. Mais Irélia n’était pas mon ennemie … pas vraiment disons. Elle était ma persécutrice. C’était un jeu pour elle. Peut-être qu’elle me détestait vraiment au fond. Mais je savais que je n’étais qu’un passe temps, rien de plus.

La détester ? Peut-être. En tout cas, je n'aimais pas sa tête. Trop blonde, trop jolie. (Irélia tu es blonde et jolie xD). Ou un je ne sais quoi qui m'avais remonter. Déjà en première année, son air godiche m'avais totalement énervé. Trop de guimauve en elle, je n'aimais pas les gens comme ça. Elle tentait de me répondre, c'était bien, et j’appréciais cet effort. Mais jamais elle ne m'arriverait à la cheville. Sauf si elle touchait un point trop sensible. Et il était quasiment impossible qu'elle le trouve, sauf si Narcissa m'avait trahis en racontant ma vie de famille. Je ne m'inquiétais pas donc, j'avais toute confiance en elle. Je la laissais s'approcher encore, comme si elle pouvait me faire peur. Je gardais mon sourcil haussé, et mes bras croisé, levant les yeux au ciel. Décidément...

"- Il faut que tu saches que je ne porte aucun préjugé sur toi, enfin vis-à-vis du sang. Je m'en contre-fiche, tu aurais pu être une sang-pure que j'aurais quand même fais ce que je fais. C'est juste amusant pour moi, et même si ça te parait cruelle, je suis comme ça. Je pense que c'est ton air niais et tellement angélique qui me fout un peu la nausée."

J'abusais un peu, mais bon. En général, mes ennemis me rendaient la pareil quand je les attaquais. Avec elle ça avait toujours été différent. Et c'était peut-être pour la poussé un peu que je m'acharnais sur elle. Une façon de lui dire "Réveille toi ma fille, on est pas au pays des licorne rose à paillettes". Elle commençait doucement à se réveiller et à se battre. Mais j'avais pris du grade depuis, et je trouvais toujours quelque chose à redire sur elle. Mais sa dernière phrase me prit un peu de court, je l'avoue. Elle était fatiguée ? Ça me faisait l'effet d'une demoiselle qui baissait une énième fois les armes devant moi. J'haussais les épaules.

"- Plus que neuf mois à tenir, et tu n'auras plus de soucis avec moi. "

Oui c'était notre dernière année. La toute dernière. Je ne bougeais toujours pas. En même temps je ne fuyais jamais moi.

J’avais un air niais et angélique ? Mon visage avait dû se fermer suite à cette phrase. Alors, elle me trouvait niaise ? D’accord, peut-être que je l’étais. Enfin, j’n’en savais rien. On m’avait jamais dis « t’as une tête de niaise », avant aujourd’hui. Alors peut-être que ça m’avais vexée. Oui. Peut-être qu’on fond, mon petit cœur de niaise s’était sentit visé. Mais que pouvais-je bien répondre à cela ? Si je ne répondais pas, elle gagnait, une fois encore. Je levai un peu les yeux au ciel. Ouh. Ça battait les records ça, de lever les yeux au ciel. Exaspérée. Fatiguée. Morose. Voilà. Elle avait réussit à me faire me sentir morose. Déjà que j’étais d’une humeur de chien … Non mais vraiment. Et puis mes potes s’inquiétaient pas de pas me voir arriver ? Ah ceux-là alors ! Un jour je leur achèterais un cerveau. Enfin pour l’heure, j’avais envie de pleurer. Ça ne se voyait pas, hein. Je savais quand même gérer mes émotions. Sauf mes crises de colères … enfin c’était différent. « Ouais, vivement la fin de l’année. »

Et puis … non. Car à la fin de l’année, Alix disparaissait lui aussi. Quand j’y pensais, elle serait bien triste ma dernière année sans lui. Enfin, il y avait toujours les autres. Alors bon. Au moins je n’aurais plus à supporter ces petites crises de nerfs. Un petit sourire nostalgique se posa sur mes lèvres. Enfin bref. Je mordillais mes lèvres, sans rien lui répondre de plus. J’abandonnais. J’me dégonflais, comme à chaque fois. Et quand elle serait partie, j’irais pleurer dans les toilettes, comme une première année. Bon programme en perspective …

J'aurais pu être moins méchante. Moins peste. J'aurais pu tout simplement la laisser partir sans qu'elle n'est la crainte de se prendre un maléfice Chauve-Furie dans la figure. Si seulement j'avais laissé fondre un peu cette carapace qui m'empêchait d'être trop gentille avec ce genre de personne si naïf et niais. En soit, elle n'avait pas l'air méchante. On aurait même put être amie, si je n'avais directement décidé de l'attaquer. Je ne sais pas ce qui m'a poussé quand je l'ai vu. Son air chétif et perdu ? Ça a sûrement aidé. Je m'étais toujours refusé de ressembler à Eirin, et je détestais les personnes comme elle. L'histoire forge le caractère, le mien avait été battit sur une famille désastreuse qui m'avait montrer que les sentiment, ça pouvait vous détruire. De la était née l'Irélia que vous connaissez tous, celle que je suis aujourd'hui. Et même si tout était chamboulée dans mon esprit de par les sentiments que je pouvais éprouvé, malgré moi, pour Ezreal, je restais cette colérique haineuse qui détestait tout le monde. Dans le fond, j'aurais aimé être plus sympas. La laisser tranquille, être sympas. Mais c'était plus fort que moi.

Vivement la fin de l'année. Oui mais non. Même à moi, sa phrase me fit un petit quelque chose. Penser que je ne serais plus à Poudlard. Que je ne verrais plus Kennedy au détour d'un couloir, prête à me faire des câlins. Les engueulades avec Ez un peu partout dans le château. Emmerder Eirin en sortant des cours. Même la réserve me serait nostalgique. Je me mordais l'intérieur des joue, pour m'éviter de sourire nostalgiquement. Et en relevant les yeux vers elle, je remarquais ce même sourire qui aurait du apparaître sur mon visage mais que je m'étais empêcher de faire apparaître. Pas devant elle.

"- En attendant, je me ferais un petit plaisir de hanter tes pas. Mais, avec un peu chance, je serais plus sympas cette année..."

Oui bon, je disais ça, mais c'était plus une forme qu'autre chose. Je n'avais nullement envie d'être plus sympas. Surtout depuis que j'avais qui elle fréquentait.

Qu’est-ce que je pouvais bien répondre à ça ? Je l’observais. D’un côté, je serais soulagée de ne plus la voir. De l’autre … et bien de l’autre j’étais masochiste. Parce que je ne voulais pas qu’elle s’en aille. C’était devenu un rituel, ces petites confrontations et … mais à quoi je pensais moi ? Non ! Je n’avais pas envie que ça continue ! Je mordis l’intérieur de ma joue avec violence. Quelque part, je ne la détestais pas. Parce qu’au fond, Irélia, sous ses grands airs de tyran, me faisait de la peine. Quelque chose, je n’aurais jamais su expliquer quoi, mais quelque chose en elle me donnait envie de continuer à la distraire. J’étais … naïve. Elle avait raison. Alors je lâchais ma baguette dans ma poche et entrepris de partir. Nous n’avions plus rien à nous dire et … j’espérais qu’elle ne me lance pas un sort par derrière. Oh, je pouvais toujours espérer, car l’espoir fait vivre. Et je partais, sans lui donner un autre regard, ni une autre parole.

Lorsque je fus bien de dos par rapport à cette dernière, je tournai la tête vers elle la regarda. J’avais envie de lui dire « à la prochaine fois », mais je risquais d’aggraver mon cas. Et puis, j’n’avais nullement envie de finir pliée en deux au sol, en train de cracher des limaces pour tout vous dire. Alors je retournais de nouveau la tête et me remis en route vers la Grande Salle, fermant les yeux très fort au cas où un viendrait me heurter.

Je la fixais, mes grands yeux bleus braillaient, ils ne lançaient pas des éclairs comme quand j'étais en colère. Non je prenais du plaisir à la tourmenter. Pour moi ce n'était pas si méchant. Evidemment, j'étais la tortionnaire, je ne me rendais pas compte du mal que je pouvais faire. Mais, en la voyant tourner les pas et se diriger à la Grande Table, je ressentis un petit quelque chose quand même. Elle ne m'avait jamais vraiment rien fais, et j'avais passé mon temps à la harceler et à la torturer mentalement. Parfois physiquement. Mais pas trop violemment non plus. Je suis juste un peu folle, pas sadique à ce point.

Et alors qu'elle me tournait le dos, je levais ma baguette, ouvrant à peine la bouche. Le sort ne sortit pas. Je n'avais pas envie. Pas aujourd'hui. Ez avait sans doute raison. Le loup se transforme en agneau. Je restais quelques secondes comme ça, puis finit par baisser ma baguette en reculant doucement du mur. Tournant le dos à la grande salle, je me dirigeais directement vers la salle commune des Serpentards. Je devenais trop douce ça n'allait plus. Et j'avais besoin de me défouler. Et d'ailleur, sur le passage, je balançais un maléfice de Chauve Furie à un seconde année de Gryffondor que l'on pouvait entendre hurler dans le Grand Hall. C'était... divertissant ! Et je disparaissais rapidement dans l'ombre des murs...