Isobe&Zelda - Juste une fille normale dans une ambiance particulière.

Sortir à Près au Lard signifiait pour moi –du moins la plupart du temps- que j’allais pouvoir m’amuser un peu loin des visages qui m’étaient si familier et avec qui je vivais depuis déjà 5 ans. Parfois, j’avais vraiment besoin de m’éloigner des autres, de sortir de ce masque unique que je portais aux yeux des autres : cette parfaite petite Serpentard qui épouserait un Sang Pur un jour, suivant ses convictions. Mais je n’étais pas toujours ainsi, loin de là. Lorsque je pouvais m’échapper des autres, de leurs regards je le faisais.
Depuis le début de l’année je me retrouvais chaque samedi après midi à la tête de Sanglier avec compagnie d’un homme différent afin de satisfaire mes désirs les plus primaires mais aussi de découvrir d’autres ouvertures, possibilités. Parfois, ils étaient bien plus âgés que moi et cela ne me gênait guère.
J’avais rencontré la plupart à des soirées mondaines durant l’été, leur promettant de reprendre contact avec eux en temps voulu. Pour le moment, je n’avais pas de régulier de peur de m’attacher aux autres. M’attacher, c’était quelque chose qui non seulement me faisait peur, mais que je ne voulais pas connaître.

Ainsi, fidèle à mes petites habitudes je me retrouvais assise à l’une des tables du bar, patientant sagement le temps que mon compagnon arrive. Un coude sur la table, mon visage dans ma main, je fus non seulement surprise, mais étonné de voir que Zelda, la serveuse qui observait mon petit manège depuis le début vint prendre ma commande. Non montrant rien de ma surprise je choisis donc une bière au beurre, avec de la cannelle dedans. Quelque chose me disait que mon rendez-vous ne viendrait pas et que j’aurai à rentrer sans obtenir mon dus.
Souriant à la jeune femme, je tentais de décrypter chez elle un signe où du moins, un indice pouvant me permettre de savoir ce que celle-ci possédait comme information à mon encontre.
Mon regard ne s’était pas fait particulièrement dur où froid. Loin de là. Il était resté tout aussi neutre que possible, ne voulant pas repousser dans ses retranchements la serveuse. J’avais besoin de savoir ce qu’il se tramait dans son esprit. Cela m’était primordial, je ne voulais pas que l’on sache quoi que ce soit sur moi, sur ce que cachait ce masque parfait d’étudiante sérieuse qui cependant, complotait avec son frère le plus souvent possible.
Avant de la laisser repartir avec ma commande je lui fis un sourire et la remercia. L’observant détourner les pieds.

Il me semblait que la serveuse m’observait, mais je n’avais bien évidemment aucune certitude sur ce fait, préférant tout simplement ignorer l’information. Lorsqu’elle revint avec ma commande, elle la posa sur la table et m’indiqua le prix. Sortant plus qu’il ne fallait pour payer, je ne me gêna nullement pour observer la jeune femme, qui était clairement plus âgée que moi. Cela ne me dérangeait pas pour autant de lui adresser la parole, lui demandant alors et en oubliant toute bonne conduite :

« Pourquoi travaillez-vous ici ? Il me semble qu’il y aurait bien mieux et surtout plus convenable pour une sorcière, non ? » Je tentais de décrypter la dite serveuse devant moi afin de savoir ce qu’elle pouvait bien penser à mon égard. Si j’avais bien peur de quelque chose, c’était que l’on brise ma réputation si parfaite. Je n’avais pas besoin de retrouver mon nom dans la bouche des autres, encore moins de faire la une du journal des élèves pour mes petits déboires.
Ainsi, observer ceux qui pouvaient parler, mais aussi apprendre leurs faiblesses et préférence pouvait entrer dans la ligne de mire de ma future manipulation.
Je n’étais pas quelqu’un de particulièrement méchant, loin de là. Je désirai juste me protégée des autres le plus possible et me sortir sans encombre de mes années à Poudlard.
Après l’école de Magie, je savais que mes parents me demanderaient d’épouser un Sang Pur de leur choix, ne me laissant guère la liberté de faire ce que bon me semblait de ma vie. Certes, me marier avec un sang aussi digne que le mien faisait partit de mes désirs, mais je ne voulais pas que l’on choisisse à ma place. Loin de là.

« Je veux dire par là, qu’il y aurait surement de meilleur emploi. Comme aux trois balais où à la poste du village. La tranquillité ne doit pas être toujours au rendez-vous ici, n’est-ce pas ? » Il était clair que je ne souhaitais pas la vexée. Juste comprendre un peu pourquoi une personne aussi physiquement avantagée travaillait dans un endroit aussi lamentable ! Une sorcière pouvait toujours trouver un emploi plus… Convenable.

Interpellée, j’observais la serveuse me répondre. Elle devait surement s’interroger sur les raisons de ma curiosité et n’avait pas tord. Je ne cherchais pas à a devenir son amie où a l’intimidée. Je protégeai juste mes arrières. Que dirait-on de moi si Poudlard avait ouïe de mes petits défauts ? S’ils savaient que j’aimais me perdre dans les bras de jeune homme plus âgés que moi ? Et mes parents ? S’ils l’apprenaient ? A coup sur, je perdrai la liberté de choisir mon futur époux. Et ce choix, je m’étais battue pour l’obtenir. Contrairement aux autres de ma condition je n’avais pas été fiancée durant ma petite enfance. Mes parents avaient refusés toutes les demandes, au début plus parce qu’ils ne considéraient jamais les autres familles assez bien pour moi, puis parce que j’avais obtenu le droit de choisir ma vie.
Ne quittant pas la serveuse de mon regard bleuté, qui se répondait dans le sien, je me permis de lui offrir un faible sourire. Déposant les coudes sur la table, posant ma tête dans mes mains.

« Il y en a surement une, mais peut être que celle-ci est difficilement explicable. » Répondis-je, maligne sans pour autant continuer sur la lancée. Je retira ma tête de mes mains, et souleva ma bière pour la portée à mes lèvres et en boire quelques gorgée tandis que la réponse de la blonde parvins à mes oreilles concernant le bar des trois balais, me revoyant par la même occasion la dite question que je lui avais posée.
Je n’avais, bien évidemment, pas dit que je préférai les trois balais comparés a la tête de Sanglier. Loin de là. Je ne supportais pas cette ambiance chaleureuse, proche et toujours trop joyeuse du bar de Rosemerta. Pour sur, elle avait un endroit très apprécié des étudiants et arrivait à ses fins de mois. Mais le lieu était bien trop rempli d’yeux curieux. Quitte à choisir, aller boire un thé était bien plus appréciable et agréable à mes yeux !

« Très peu pour moi. C’est un endroit bien trop chaleureux qui correspond plus aux jeunes gens qui ne veulent pas se séparer des autres. Je pense que je vois assez mes compatriotes d’école en une semaine pour avoir envie de passer mon weekend en leur compagnie. N’est-il pas ? » Je me mis à jouer avec le verre que j’avais sur ma table et fit un signe à la jeune femme, l’invitant alors à s’installer en ma compagnie. « Prenez un siège, l’on ne vous dira rien pour cela je suppose ! »
Reprenant alors la conversation, je balayais la salle du regard.

« Disons que je pense qu’une sorcière ne devrait travailler dans un tel endroit. Il y a bien plus attrayant et agréable. Nous sommes des personnes de grandes valeurs, de ce fait, aucune d’entres nous ne devraient se rabaisser à ce genre de travaux. Cela doit être une pensée de sang pur j’imagine. » Bien évidemment, mon ton avait été doux, bien que mature pour mon âge. Mais ainsi je montrais que je ne voulais pas lui faire de mal. Bien au contraire, je semblais ouverte à la discussion. Converser était tout un art, peu d’entre les sangs purs y avaient été initié.

Une chose était certaine de nos jours : un Serpentard savait lorsqu’on lui mentait, c’était écrit sur le visage, dans le comportement des gens. Il était si simple d’observer les personnes autours de nous afin de reconnaître leurs pensées ainsi que leurs ressentiments les plus profonds. Du à cette connaissance du corps d’autrui, je me renfermais et cachait sous un mur épais toutes mes sensations, mes sentiments, laissant constamment mes interlocuteurs les fesses posés entre deux chaises, jouant les funambules et me prenant avec des pincettes. Je n’aimais pas que mes interlocuteurs sachent ce qu’il se passait en moi, mais Zelda n’était pas aussi douée pour cela : il était clair qu’elle me cachait quelque chose concernant les raisons de son naufrage dans ce bar miteux, loin d’être le plus fréquenté du village.

« Tout à une raison, un jour où l’autre, celle-ci apparaît. » Murmurais-je en guise de réponse, plus pour moi que pour la jeune femme… Laissant celle-ci observer son patron pour, par la suite s’installer à ma table alors que je l’y avais invitée.
Un petit sourire se dessina sur mes lèvres, écoutant donc la réponse qu’elle me fit concernant son job. Certes, elle n’avait pas tord, mais je pensais sincèrement qu’une jeune femme, de toutes qualités qu’elles soient, puissent toujours trouver un meilleur emploi. C’était le genre de questions que je n’aurai surement jamais à me posée, j’allais tout simplement me marier avec un sang pur et faire des enfants, sans devoir travaillé une seule fois dans ma vie. Je ne pouvais donc comprendre la sensation de satisfaction d’un emploi, où encore le travail bien fait dans le cadre professionnel.

« Oui, mais un homme aurait été surement mieux à cette place. Quoi qu’il en soit, si cela est satisfaisant, tant mieux. » Dis-je pour cloturer la conversation. Je voulais juste lui parler et la rapprochée afin de savoir ce qu’elle savait réellement du petit jeu que je menais dans le bar. Ma réputation devait rester sauve. J’étais une Mulciber, nous devions rester fier.
Ainsi, pouvant observer de plus près la serveuse, je me demandais sous quel angle j’allais attaquer celle-ci, découvrir ses secrets, mettre à mes services son silence.

« Pourquoi cela ? » Demandais-je alors. « Est-ce le coté chaleureux où la surpopulation le weekend ? »

Je me doutais bien qu’elle ne répondrait guère à ma question, mais je pouvais bien essayer n’est-ce pas ? De plus, cela me laisserait du temps pour réfléchir à ce que je pouvais faire pour ouvrir celle-ci et apprendre à la connaître. La comprendre.