*Eat me, Drink me, This is only a game* - {Eirin&Irélia}

Je ne sais plus combien de temps cela faisait que je traînais dans la salle sur demande. Une heure ? Deux heures ? Je ne sais plus. J'étais arrivé dans la matinée, pour écrire, jouer. Picoler surtout. J'avais piquer quatre bouteilles de whisky pur-feu. J'allais finir comme ma mère si ça continuait, une pauvre ivrogne qui ne faisait rien de sa vie. Mais ce n'étais pas comme si je faisais ça tout les jours. Non, depuis la rentré, je n'avais pris qu'une cuite, qui m'avait valut un détour dans le dortoir des mecs. Mais nous passerons cet événement sous silence, ça avait même était rigolo. Non, là j'étais inspiré pour écrire mes chansons. J'étais inspiré parce qu'une énième lettre était arrivée ce matin, et ma dose de mélancolie dépressive était monté en flèche. Mais pas de mon père. de ma plus jeune sœur, qui avait une dizaine d'année. Me suppliant de revenir vite à la maison. Ma mère était rentrée de Ste-Mangouste, mais n'avait pas changer pour autant. Mon père lui avait confisquée sa baguette, pour ne plus qu'il y ait d'accident.  Mais s'il y avait bien une chose qui me rendait encore plus en colère que d'habitude, c'était le fait que ce soit ma propre petite sœur qui m'écrivait pour me dire à quel point c'était horrible la vie, que maman était de plus en plus mal. Et que notre père avait du mal aussi. C'était la première fois que ça arrivait. Et étant donné que j'était sur-protectrice avec mes frères et sœurs, je ne pouvais m'empêcher de me sentir un peu mal. Je n'étais pas la même ici à Poudlard, avec ma carapace de fille colérique et que rien n'atteint. Chez moi, j'étais une grande sœur poule qui aurait tout fait pour rendre heureux ses frères et sœurs.

Et j'étais partie avec guitare, vers la salle sur demande. L'endroit où je savais qu'on me ficherais la paix. Avec mes munitions d'alcools dans le sac. Mes parchemins pour écrire. Et mes cigarettes pour me détendre. Et c'était une salle un peu vide qui apparut. Avec juste un canapé au milieu. Je ne pensais pas à grand chose aussi. J'avais juste besoin d'un peu de solitude. La première chose que je fis c'est m'affaler sur le dit canapé, m'allumer une cigarette. J'étais moitié moldue, mon père fumait, j'avais pris cette mauvaise habitude. Mais ne soyez pas choquée, je ne le fais que quand je suis seule. Ou bourrée. Et c'était bien partie pour que je sois les deux d'ici peu.

J'avais ouvert la première bouteille. Buvant quelques gorgées, qui me brûlaient la gorge. Je ne tenais pas bien l'alcool, la bouteille suffirait à me rendre totalement ivre. Mais qu'importe, personne ne me verrait. Je me retournais dans le canapé, du genre les jambes contre le dossier, le dos sur le siège, et la tête dans le vide à l'envers (j'espère que tu vois ce que je veux dire ^^). Attrapant ma guitare, je commençais à jouer comme ça, croisant mes jambes, et en chantonnant doucement. M'arrêtant de temps à autre pour fumer, ou boire. Et le temps filais. Plus de la moitié de la bouteille était entamé. Je continuais à jouer. Et de chanter. J'avais une jolie voix, je le savais. Et même si personne ne le savait. Je ne remarquais même pas que quelqu'un était entré. J'avais un peu trop la tête qui tournais. Ou en fait je n'avais juste pas entendu.  

And after all...You're my wonderwall:

Des cris. Du verre qui se brise et une marre de sang dans ma cuisine. Et mon père, mon père qui me regardait avec une expression de peur figé dans le corps. Ça m’bouffait d’l’intérieur, de l’extérieur. Ça m’bouffait. Revoir sans cesse le cadavre de mon père, les hurlements de ma sœur, les pleurs de mon frère … et le désespoir de ma mère. Ça m’bouffait. J’n’en parlais pas. À par à Alix. Mais lui-même ne pouvait rien faire. Il savait à quel point c’était douloureux de perdre un parent. Mais il ne savait pas dans quel état je me trouvais depuis. Et pourtant … pourtant papa est mort il y a quelques mois déjà. Alors j’errais, passant et repassant dans ce même couloir. Je ne savais même pas où j’étais, c’que je foutais là. J’en avais aucune foutue idée. Les joues baignées de larmes, le cœur à vif, les yeux brouillés, j’attendais que cette foutue salle apparaisse. Quand enfin la poignée se dessina, je l’attrapai et me glissai à l’intérieur de la pièce. Alors que je m’apprêtai à hurler, de désespoir, de tristesse … une voix me stoppa dans mon élan.

Je levai les yeux vers l’unique canapé de la pièce pour y voir … des pieds. J’attendis un peu avant d’avancer, tentant de deviner à qui appartenais cette jolie voix. Mes larmes coulaient encore sur mes joues. Mais je n’avais plus envie de hurler. J’approchai alors, doucement, presque timidement. Et qu’elle ne fut pas surprise en y découvrant … Irélia. Ma mâchoire se décrocha et je m’assis sur le bras du canapé. « Iré … Irélia ? » Elle n’avait pas l’air bien, elle non plus. Et j’espérais qu’elle ne me crache pas dessus, comme à son habitude. Je frottai mes joues. Pas question que mes larmes soient visibles.

Je crois que ma tête devenait un peu rouge. A force d'avoir le tête en bas, l'alcool et la cigarette mon tant à la tête. Et le seul moment où je revins à moi, ce fut quand je finis de chanter, et que j'entendis mon prénom prononcé. Je fronçais les sourcils, remontant un peu vite ma tête. How, ça tourne. Je fermais les yeux un instant, histoire de remettre mon cerveau en place. Puis en les rouvrant, je découvris Eirin. Je rêvais, ou bien ? Elle n'avait pas l'air en très grande forme. Et moi j'étais un peu trop pompette pour faire quoi que ce soit de déplacer. Je regardais autour de nous, l'air de me demander ce qu'elle faisait ici.

D'un geste un peu maladroit, je tentais de me remettre droite. Posant ma guitare plus ou moins délicatement à côté de la bouteille de whisky entamé. Je passais ma main dans mes cheveux en bordel, fronçant les sourcils.

"- Hé bien. Ca a pas l'air d'être la grande forme Eldj..Eld... Eirin. Pas simple ton nom de famille dans mon état"

Un genre de sourire apparut sur mon visage. Dans ma tête je trouvais ça rigolo de ne pas réussir à prononcer son nom de famille. Si elle le prenait je... bah en fait je pense que je rigolerais parce qu'en me retournant, l'alcool m'était monté encore vite au crâne. Mais je ne me sentais pas mal. Je n'avais pas bu à ce point. Je me penchais pour attraper ma bouteille, buvant une gorgée. Puis, je regardais la demoiselle, avant de lui tendre la bouteille.

"- Ça te remontera un peu le moral."

J'en savais quelque chose. C'était la seule raison pour laquelle je me mettais la tête à l'envers en ce moment même.

Je la regardai, tenter de prononcer mon nom de famille. Il n’était pas simple. Il était Suédois quoi. Comme moi en somme. Alors un sourire se fendit sur mes lèvres, transperçant le paysage plein de larmes de mon visage. Non. Ce n’était pas la grande forme. Mais elle non plus, ce n’était pas vraiment la grande forme apparemment. Si elle ne m’attaquait pas, j’étais sûre que l’alcool y était pour quelque chose. L’alcool. J’avais déjà bu, une gorgée ou deux. Pour goûter. Et j’avais trouvé ça écœurant. Et pourtant lorsque la belle blonde me tendit la bouteille, je n’avais pas hésité une seconde avant d’en boire. J’avais porté la bouteille à mes lèvres, buvant une longue gorgée. Longue gorgée qui me brula la gorge, m’arracha les poumons. J’avais envie de tout recracher, mais non. J’allais tenir bon. Et puis, comme ça, je prouverais à miss parfaite assise à côté que j’n’étais pas une poule mouillée. Je lui re-tendis la bouteille, sans grimacer. Et pourtant, ça brûlait. « Merci. J’en ai besoin. »

Si ma mère apprenait ça, j’me ferais tuer. Mais ma mère n’était pas là. Alors, tant mieux, hein. Finalement je reprenais la bouteille pour boire une autre gorgée. Puis une autre. Et encore une. Et une petite autre. J’allais finir complètement bourrée. Ma tête commençait un peu à tourner, mais rien ne me criait d’arrêter au fond. Alors j’continuais. « Tu chantes vraiment bien. » C’était sincère. Malgré les couleurs un peu rosées qu’avaient prit mes joues, j’pouvais toujours parler, agir et penser. Pour l’instant.

Je jetais un œil vers elle, l'observant boire un peu amusée. Et si pour une fois je ne l'attaquais pas, elle pouvait effectivement remercier l'alcool. Ce breuvage aidait pas mal à me rendre gentille, laissant tomber mon bouclier de la fille inaccessible car très froide. Enfin bref, vous l'aurez compris, Eirin avait en face d'elle une fille sympas (enfin, relativement sympas). Un sourire amusé perça même mon visage un peu sombre, en voyant sa grimace.

"- Garde la bouteille, j'ai du stock encore. Il est pas mauvais, je l'ai chippée dans les cuisines."

Et en disant cette phrase, je me penchais pour attraper mon sac, fouillant dans celui pour y attraper une des bouteille qui me restait. Je l'ouvrais, et but une longue gorgée. Qui me brûla tout le long qu'elle passait dans ma gorge. Mais qu'importait. J'étais déjà à un stade un peu plus élevé qu'elle niveau bourrée-attitude (oui j'invente des expressions :D). Et comme elle, rien ne me disait d'arrêter. De toute façon je n'en avais aucune raison. Je regardais ma bouteille d'un air un peu vide. J'esquissais un demi sourire à sa phrase.

"- Merci."

Je commençais à avoir chaud, d'ailleurs je devais avoir les joues toutes rouges. Je me mordillais la lèvres, je voyais la vie en flou. Et d'ailleurs je ne compris pas vraiment moi même pourquoi j'allais ajouter cette phrase. Mais je finis par dire

"- C'est mon père qui m'a apprit à jouer de la guitare. Je crois que je joue depuis que je suis née en fait. C'est sa guitare que j'ai là."

Je désignais juste d'un signe de tête la guitare que j'avais posé deux minutes auparavant, avant de reprendre une gorgée dans ma bouteille.