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 La colère est aveugle

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Elizabeth J. Hash
Elizabeth J. Hash


Gallions : 3674
Date d'inscription : 07/05/2014
MessageSujet: La colère est aveugle   La colère est aveugle Icon_minitimeVen 14 Nov - 0:38

La lune était haute et bien pleine. Une fois encore, cela faisait bien plus de 24h que je n’avais pas dormi et une fois encore, je me retrouvais à errer dans la forêt. Les attaques sur les licornes s’étaient multiplié ces derniers temps et avec la pleine lune, je craignais une nouvelle attaque alors, prenant mon rôle de garde-chasse très au sérieux, je montais la garde.

Les heures défilaient sans que je ne les voie passer. J’aimais être dans cette forêt, elle était terrifiante pour certain et malgré quelques mauvais expériences, je ne pouvais m’empêcher de m’y sentir en sécurité.

J’avais laissé Sunny à la maison et je commençais à le regretter un peu mais je ne voulais pas la mettre en danger inutilement et un soir de pleine lune… Et bien,  le danger était encore bien plus présent.
Baguette au point, j’éclairais mon chemin afin de ne pas tomber mais tout à coup quelque chose me frappa. Le bruit de la nuit avait laissé place au silence, un silence assourdissant. Le danger n’était pas loin. Je me crispais, prête à réagir… Mais rien ne vint, juste le silence de plus en plus pesant.

Encore quelques pas et l’horreur, ce que je redoutais le plus se déroulait sous mes yeux.
La clairière brillait de mille feux. Les giclées de sang de licorne illuminaient tout un cercle autour de la pauvre créature qui avait été déchiquetée et au-dessus d’elle, une autre créature, immense et visiblement hostile. Mon regard allait du corps de la licorne au loup-garou visiblement mutant. Lui me fixait avec hargne et au vue de la bave qui coulait le long de sa gueule ouverte, il devait avoir une très net envie de me bouffer en dessert.

Un grognement et il s’approcha d’un pas.
Je me surpris à grogner aussi en levant ma baguette. Je savais que cette créature était très puissante mais la colère d’avoir vu cette licorne mutilé mêlé à ma fatigue, je voyais rouge. Aucun message d’alerte ne parvint à mon cerveau en état d’ébullition.
Dans un cri, je lançais un sort cuisant à mon adversaire qui, à ma grande surprise recula en couinant. Une odeur de poils brulés me parvint aux narines en même temps que je vis un filet de fumé s’élever du corps de l’animal.
Il grogna de plus belle. Il était clair que je l’avais énervé mais je m’en fichais royalement. D’un geste souple, je lui renvoyais le même sort, ma puissance magique démultipliée par ma colère. Cette fois, il s’enfui se disant probablement qu’il allait frire si il continuait à m’affronter.

Sous le choc, mon regard flouté par les larmes qui remplissaient mes yeux, allait des gouttes de sang argentées disséminée dans toute la clairière, au corps de l’animal meurtri. Je m’agenouillais près d’elle, en douceur, comme pour lui épargner de nouvelles souffrances, ce qui était bien inutile vu qu’elle était morte. Je déposais ma baguette à mes côtés avant de commencer à la caresser alors que mes larmes coulaient le long de mes joues. Arrangeant sa crinière, je me sentais totalement perdue, désemparée, je ne savais plus quoi faire.
C’était la troisième à mourir ainsi sans que je ne puisse pas les protéger.
Je me sentais si impuissante que ma colère n’en était que plus forte.
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Ludovic Descremps
Ludovic Descremps


Gallions : 5652
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MessageSujet: Re: La colère est aveugle   La colère est aveugle Icon_minitimeVen 14 Nov - 1:30


Une immense pleine lune culminait à son zénith dans le ciel, son disque immaculé si éclatant qu'il dissimulait en bonne partie les étoiles avoisinantes. C'était une nuit où il aurait été possible de compter les moustiques tellement la lumière lunaire était puissante, mais, au pied des immenses arbres de la forêt interdite, c'était à peine si l'on voyait les racines sans lanternes. L'air lourd de magie, les ombres opaques entre les troncs, il y avait de quoi donner la frousse à n'importe qui, surtout lorsque cette personne se trouvait seule, dans un cercle de lumière bleutée naissant de sa baguette.

Ludovic avait déjà eut cette conversation bien des années plus tôt, la première fois qu'il avait mit les pieds dans cette forêt de nuit ; Il n'y avait pas de raisons d'avoir peur des ténèbres, il ne s'y cache que ce que vous y mettez. Imaginez la chose la plus terrible qui puisse vous tomber dessus, faite-là démentielle, au-delà du réel, et visualisez-là bien. Maintenant rappelez-vous que c'est un rêve et que quoi qui puisse surgir dans la réalité, ce ne sera jamais aussi terrible que ça. Lorsque le pire n'est plus à craindre, il y a peu de chance que moins grave vous surprenne. C'était peut-être tordu, aux frontières de la logique, mais c'était la seule raison qui lui avait permis de trouver assez de courage pour s'enfoncer dans les bois ce soir-là.

Un craquement sinistre attira son attention. Le professeur de sortilèges pivota aussitôt dans la direction du bruit, prêt. Il tendit l'oreille, sens en alerte, mais ne trouva que du silence. Il resta immobile, occupé à scruter les ténèbres. Le bois ne craque pas sans raison. Il entendit enfin une respiration rauque et vit la lumière de son sortilège de lumos se refléter dans deux yeux luisants. Il resserra sa prise sur sa baguette et se concentra sur la sensation du bois dans sa main. Ne pas bouger, ne pas fuir, ne pas avoir peur, ça n'était pas le pire. Il garda les yeux fixés sur la bête et l'attention portée sur son souffle, c'était peut-être l'animal qu'il cherchait, mais cela pouvait aussi être un élève. McGonagall lui avait parlé, sans les nommer, de certains jeunes de Poudlard ayant été mordus par des loups-garou lorsqu'elle avait entendu parler de ce qu'il avait à chercher. Mieux valait éviter de les blesser.

Un bruit de course attira brièvement l'attention du professeur sur sa gauche. Il détourna les yeux de la bête devant lui une seconde et le temps de regarder à nouveau entre les arbres, le regard lumineux avait disparut. Mauvais signe. Il s'élança aussitôt vers la place qu'avait occupée l'animal et pointa sa baguette vers le sol à la recherche de traces. Il n'aurait pas sut dire s'il s'était bien trouvé en face d'un loup, mais il devinait assez bien des empreintes et leur direction. Restait à savoir s'il fallait les suivre. Elles avaient l'air de partir dans la direction opposé au bruit de la foulée, il décida donc de prendre sur sa gauche. Si ce qu'il avait vu avait fuit, il y avait peu de chances que ce soit la créature qui l'intéressait.

Il trouva plus loin de nouvelles traces, plus larges que les premières et beaucoup plus espacées. Remontant sa nouvelle piste, il vit une lueur qui ne provenait pas de sa baguette. Aussitôt, il coupa son propre sort d'éclairage et ralentit le pas, prenant soin à ne pas faire craquer la moindre feuille morte sous ses pieds. Vieilles habitudes, on ne sait jamais. Alors qu'il débouchait dans une clairière, Ludovic découvrit la silhouette étrangement éclairée d'une personne penchée sur un cadavre de licorne encore frais à en juger par le sang argenté qui s'écoulait de grosses plaies sur la peau blanche. L'individu avait laissé sa baguette sur le sol, il avait l'avantage. Il approcha lentement par derrière, gardant l'inconnu dans sa ligne de mire.



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Elizabeth J. Hash
Elizabeth J. Hash


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MessageSujet: Re: La colère est aveugle   La colère est aveugle Icon_minitimeVen 14 Nov - 1:53

J’étais en colère.

La douleur, la colère, le désir de vengeance… Tout se bousculait dans mon esprit sans que je ne parvienne à y faire le tri.
Avec des mouvements pleins de tendresse, j’arrangeais les crins de la licorne, déjà collé par son sang, comme si par ces gestes, je pouvais apaiser la douleur qu’elle avait dû ressentir. Des plaies béantes parcouraient son flanc laissant s’échapper encore un peu de sang argenté.

J’étais perdue.

J’hésitais entre rester là à prendre soin de ce corps sans vie ou me lancer à la poursuite de la créature responsable de ce carnage. Une petite voix dans ma tête me disait que ni l’une, ni l’autre de ces solutions n’étaient envisageable mais alors que faire ?
Je laissais mes larmes couler librement sur mes joues car, après tout, il n’y avait personne pour les voir.

J’étais anéantie.

Elles avaient été trois à payer le prix de mon incompétence. Trois à périr dans d’atroce souffrance. Trois à mourir avant l’heure. Il fallait que je me rende à l’évidence, j’étais incapable d’assumer mon rôle. Je ne méritais que de mourir sous les crocs de cet animal hostile.
Un craquement me fit tourner la tête.
Peut-être que la créature était revenue pour finir ce qu’elle avait commencé ? Alors je la laisserai faire.
Mais ce ne fut pas ce à quoi je m’attendais, ce ne fus pas ce que j’espérais.
Ce n’était qu’un sorcier dont je ne parvenais pas à distinguer le visage au travers de mes larmes. Avec un peu de chance, c’était un ennemi qui n’attendrait pas pour me tuer.

Dans un haussement d’épaule, je me retournais vers la licorne pour recommencer à la caresser doucement.

Quel gâchis… Tout ceci était de ma faute… J’étais responsable… Je méritais d’être à sa place, les tripes à l’air et me vidant de mon sang.
Mes épaules étaient secouées de sanglots silencieux alors que mes larmes se mêlaient au sang coagulé se trouvant sur les crins de la licorne.

Le sorcier n'avait qu'à faire ce qu'il voulait de moi... Pourvu qu'il en finisse avec moi... Je ne méritais plus de vivre après ce que j'avais fait.
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Ludovic Descremps
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MessageSujet: Re: La colère est aveugle   La colère est aveugle Icon_minitimeVen 14 Nov - 20:04


L'inconnue tourna soudain la tête, elle avait dut l'entendre. Ludovic abaissa sa baguette, reconnaissant soudain la personne devant lui malgré qu'elle ait eut le visage noyé de larmes.

— Elizabeth ? Qu'est-ce que vous faites là ?


C'était une question on ne peut plus idiote, mais cela semblait être sa grande question lorsqu'il tombait sur quelqu'un alors qu'il ne s'y attendait pas. Elle devait être sortie pour faire son rôle de garde-chasse bien entendu, mais ce qui l'intéressait c'était quel genre de chose l'avait conduite dans cette clairière. Pourquoi de nuit, surtout avec la pleine lune. Qu'est-ce qui ne pouvait pas attendre le jour au point qu'elle soit sortie de chez elle avant même que la plupart des habitants du château ne soient endormis ? Aucune idée, mais à la réflexion, cela pouvait être pour les mêmes raisons que lui. Traquer la bête qui avait décimé la moitié de l'équipe de quidditch de Gryffondor.

Quoi qu'il en soit, ce n'était pas le moment de l'interroger à ce sujet. Elle caressait la crinière de l'animal mort l'air de ne pas savoir quoi faire d'autre. Ludovic songea une minute à un petit pégase brun, il aurait sans doute été dans le même état s'il l'avait trouvé égorgé dans la forêt. Rangeant sa baguette dans sa poche, il s'approcha, comblant la distance qui le séparait de la jeune femme et s'accroupit à côté d'elle. Il la regarda un instant, pleurer sur la robe immaculée, ses cheveux se tâchant de sang argenté coagulé. Est-ce qu'elle s'en rendait seulement compte ? Il tandis le bras et lui prit la main essayant d'immobiliser ses allers-retours entre les crins depuis longtemps démêlé.

— Hey, murmura-t-il d'un ton apaisant, ça va aller.

Il hésita une seconde et passa son bras libre autour des épaules de la garde-chasse pour la prendre dans ses bras. Il ne pouvait pas comprendre ce qu'elle ressentait à ce moment, il était trop occupé par ce qu'il avait à faire. Il avait cherché un cadavre de ce genre et ce n'était pour pleurer dessus, mais il ne pouvait pas faire comme si les larmes de la jeune femme n'existaient pas.



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Elizabeth J. Hash
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MessageSujet: Re: La colère est aveugle   La colère est aveugle Icon_minitimeVen 14 Nov - 23:29

Il m’avait parlé. Je savais qu’il s’était adressé à moi mais je ne l’avais pas entendu ou je ne l’avais pas écouté ?
Peu importait.
L’important était qu’elle était morte par ma faute. Sa lumière s’était éteinte et il me semblait que même la lune, pourtant si brillante il y a peu, s’était assombrie.

L’homme s’était approché mais aucun sort ne m’avait atteint alors ce n’était peut-être pas un ennemi finalement mais je m’en fichais au fond, tout ce qui comptait c’était elle.

Sa main entoura la mienne, son bras entoura mes épaules. Non, je ne méritais pas de réconfort. Il n’avait pas le droit. Il ne pouvait pas.
Son simple contact m’était insupportable, c’était comme si il me brulait la peau. Alors d’un geste brusque, je m’écartais le regardant dans les yeux, cherchant à le reconnaître et alors la vérité me frappa.

-Ludovic ? Murmurais-je surprise de le voir là.

Mais aussitôt la colère repris le dessus et tâtonnant le sol de mes mains à la recherche de ma baguette, je me mis à lui hurler dessus.

-Comment peux-tu dire ça ? Non ça ne va pas aller ! Ca ne peut pas aller ! Tu ne vois pas ce que j’ai fait ? C’est à cause de moi ! C’est…


Mais je ne parvenais plus à parler, la gorge serré par la douleur et la colère. Quelque part dans mon esprit embrumé, je savais qu’il essayait de m’aider mais je ne pouvais pas le laisser faire. Tout à coup, je senti mes doigts se refermer sur ma baguette et d’un bond, je me retrouvais debout, face à lui, baguette levée, prête à… A je ne savais pas trop quoi au fond.

Je ne lui voulais pas de mal mais à cet instant précis ce n’était pas mon ami que je voyais face à moi, je voyais celui qui tentait de m’empêcher d’être auprès d’elle, celui qui m’empêchait de prendre soin d’elle…

Ne parvenant pas à reprendre ma respiration, j'avais la sensation de suffoquer alors que mes larmes continuaient de dévaler sur mes joues. Mes mains tremblaient ainsi que le reste de mon corps mais je n'aurais sut dire pourquoi. Peut-être la colère, peut-être le froid ou la douleur...
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Ludovic Descremps
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MessageSujet: Re: La colère est aveugle   La colère est aveugle Icon_minitimeSam 15 Nov - 15:42


Le professeur faillit trébucher alors que la jeune femme s'écartait vivement. Il se maintint en équilibre quelques secondes avant de définitivement basculer en arrière et se retrouver assis au beau milieu de la clairière. Tant pis, de toute façon être assis était plus confortable que rester accroupis, surtout avec de grandes jambes. Elizabeth sembla soudain le reconnaitre et Ludovic espéra une minute réussir à avoir une personne redevenue raisonnable à côté de lui, peine perdue. Elle récupéra sa baguette et la pointa sur lui. Déversant une flopée de reproches. Les mots n'avaient pas d'importance, il était une nouvelle fois dans le champ de visée d'une arme qui plus est placée dans les mains d'une personne folle de colère.

Il essaya de reculer, sa sa main trempa dans une flaque de sang juste à côté d'une des pattes antérieurs de la licorne et la poisse qui lui recouvrit les doigts le fit s'arrêter. Il fixa la baguette de son mieux, éblouit par la lumière qui s'en échappée, les pupilles dilatées et la respiration sifflante. Comme si c'était le moment. Il essaya de sortir sa main du liquide argenté, mais ne fit que reculer d'avantage près du centre de la flaque. Son cœur battait à tout rompre, lui donnant l'impression de se cogner contre ses côtes, ce n'était pas le moment, il fallait garder son calme.

— Pourquoi ?
parvint-il à lâcher avant d'être incapable de parler.

Il essaya d'ajouter quelque chose, préciser sa question, lui donner des paroles apaisantes, pour la calmer, mais la peur c'était réveillées et avec elle son flot d'images. La lumière, la silhouette sombre qui s'y détachait, la pointe de la baguette droit vers lui. Il ferma les yeux pour essayer de chasser tout cela de ses pensées, mais la lueur qui lui parvenait à travers ses paupière ne fit qu’aggraver les choses. Il rouvrit les yeux, le regard fuyant toujours fixé sur la source de lumière et ses mains se crispèrent, cherchant à trouver une prise rassurante dans la terre ou le sang. Si seulement il avait put bouger, il aurait réussit à se calmer. Il fallait trouver un autre moyen.

Ludovic força son cerveau à s'activer, laissant tomber l'idée de contrôler ses pensées, il se concentra sur la baguette dressée vers lui. Il ne voyait pas la main qui la tenait avec la lumière, mais d'autre choses lui apprirent qu'elle tremblait. Les sanglots, le halo lumineux vibrant, elle avait peur. La respiration du brun se calma. Si elle avait peur, il pouvait la battre, en duel les hésitants sont les perdants. Le vide se fit dans son esprit et il retrouva son sang froid. En duel il ne perdait pas. Il avait sa baguette à portée de main, il était rapide et il pourrait la désarmer si il parvenait à atteindre sa poche. La stratégie était simple, gagner du temps et distraire l'attention. Le brun prit une inspiration, chassant les dernières traces d'hésitation, parfaitement calme, le regard détaché.

— Vous voulez me tuer pour vous passer les nerfs ? Vous n'êtes pas la première. Certains ont même faillit y arriver, alors pourquoi vous ? Mais avant, demandez-vous ce qu'à ça vous ferait après. Parce qu'on oublie pas les morts comme ça. Quelques petits mots et vous serez seule.Si vous voulez vraiment ajouter un cadavre dans cette clairière alors faite-le... vous me rendrez service.

Il se redressa et agita sa main souillée pour en retirer le sang argenté. Voyant qu'il en restait encore il entreprit de le nettoyer dans l'herbe. Elle pouvait bien garder sa baguette levée, il n'y faisait plus attention. Elle pouvait bien faire ce qu'elle voulait, il avait dit ce qu'il avait à dire et si jamais il devait mourir, ça serait en parfait idiot, mais il ne serait plus là pour se le reprocher.



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Elizabeth J. Hash
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MessageSujet: Re: La colère est aveugle   La colère est aveugle Icon_minitimeDim 16 Nov - 0:59

Il me parlait encore mais qu’est-ce qu’il pouvait bien dire ? Je n’en avais aucune idée et finalement, il ne parut pas vraiment concerné par la situation puisqu’il ne me regardait même plus.

Mais qu’est-ce qui me prend ? Me dis-je en me rendant compte de la situation. Je menaçais un homme ? Moi ? Pourquoi ? J’étais responsable, pas lui alors pourquoi est-ce que je tenterais de le blesser ?

Tout ceci n’avait aucun sens. Je me sentais si perdu…
Je tremblais de plus en plus hésitant sur la marche à suivre mais une chose était sûr, je ne pouvais pas lui faire de mal. J’aurais voulu hurler mais plus aucun son de voulait sortir de ma bouche tout comme mes yeux s’étaient asséchés. Je ne parvenais même plus à pleurer.
Hagarde, je cherchais quoi faire et en reculant un pied, je me retrouvais à terre ma baguette roulant loin de moi. Je n’avais plus de raison de me battre. Elle était morte… Par ma faute…
Ramenant mes genoux contre ma poitrine, je commençais des balancements d’avant en arrière.

-C’est de ma faute… Tout est de ma faute… C’est de ma faute… Répétais-je inlassablement aveugle au monde qui m’entourait.

Je n’avais plus qu’à attendre la mort auprès de cette créature magique qui était passé de vie à trépas. Je ne méritais rien de plus à part mourir dans d’autant de souffrance qu’elle.

Un hurlement dans la nuit me ramena un peu à la réalité. Non, il ne fallait pas que je meurs tout de suite. Il fallait que je la venge avant. Elle était morte à cause de cette créature et si je devais mourir, ça serait en l’emmenant en enfer avec moi.
Sentant la rage bouillonner à nouveau en moi, je me redressais d’un bon cherchant ma baguette que je trouvais presque instantanément. Je la sentais vibrer sous mes doigts comme répondant à mon appel de sang. Cette créature allait souffrir pour ce qu’elle avait fait, elle allait en payer le prix cher.
Sans attendre un instant de plus, je fis un pas en avant, puis un autre éloignant le tremblement de mon corps pour le remplacer par ma détermination.
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Ludovic Descremps
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MessageSujet: Re: La colère est aveugle   La colère est aveugle Icon_minitimeDim 16 Nov - 14:04


Aucun sort ne vint, il l'avait parié. Encore un jour où il s'en était bien tiré. Après tout, une personne qui pleur la mort d'une licorne ne peut pas être foncièrement mauvaise. Ludovic pivota vers le cadavre pour commencer à en étudier les plaies. Larges et régulières, des entailles sûres faites par des griffes expertes. Il aurait fallut mesurer l'écartement, le diamètre, compter le nombre de griffes que devait avoir chaque patte... des recherches sans doutes déjà menées sur les corps des Gryffondors, mais qui permettrait d'être sûr qu'il s'agissait bien du même animal. L'avantage avec une proie aussi grosse, c'était que les traces étaient très nettes, riches d'informations.

Un bruit à demi-étouffé fit tourner la tête du sorcier. La garde-chasse venait de tomber par terre. Il arqua un sourcil perplexe. Il hésitait à la laisser dans son coin pour finir sa crise. Elle le dérangeait alors qu'il avait du travail et plus il attendait pour le faire plus les indices sur le loup-garou mutant se dégradaient. Sa conscience lui rappelait sans cesse le soir où cela avait été son tour de faire une crise de nerfs, lui répétant qu'il n'avait pas le droit de l'abandonner après ce qu'elle avait fait pour lui. Cette situation commençait à lui taper sur le système, ainsi que sur celui de sa baguette qui sifflait et crépitait. La jeune femme se balança d'avant en arrière et Ludovic fini par céder pour la conscience. Sa baguette eut un dernier bruit frustré et se tut, l'air de bouder.

L'homme s’apprêtait à aller s'accroupir au près de la jeune femme pour essayer d'arranger les choses, lorsqu'un hurlement le fit se dresser sur ses jambes et scruter les environs avec inquiétude. Les loups étaient encore de sortie, la lune n'était toujours pas redescendue dans le ciel, il y avait toujours le risque que l'un d'entre eux ne vienne les attaquer. Il devait vraiment accomplir sa mission. Il baissa les yeux sur le corps ensanglanté et entendit un craquement dans son dos. Il fit aussitôt volte-face et vit la garde-chasse se diriger d'un pas déterminé vers la forêt.

— Oh ! fit-il comme s'il avait voulu stopper un cheval. Elizabeth.

Elle ne semblait pas s'arrêter pour autant. Le professeur combla rapidement la distance qui le séparait de la jeune femme et lui agrippa le bras.

— Elizabeth, répéta-t-il se plantant devant elle pour lui barrer la route. Vous ne pouvez pas aller là-bas, c'est dangereux. Écoutez-moi, j'ai besoin de votre aide.



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Elizabeth J. Hash
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MessageSujet: Re: La colère est aveugle   La colère est aveugle Icon_minitimeDim 16 Nov - 15:22

Avancer. Il fallait que j’avance et que je le tue. Il allait payer ce qu’il avait fait à cette licorne innocente. Cette série de meurtre se finirait ce soir, j’allais y veiller pourtant quelque chose me retint en arrière.
Je ne comprenais pas.
D’un regard, j’identifiais Ludovic qui me retenait par le bras. Que me voulait-il encore ?
Il avait besoin de mon aide ?
Je ne comprenais plus rien et je n’en avais plus envi. Tout ce que je savais c’était que ma baguette vibrait autant que moi de cette soif de sang.

-Non ! Ça doit se finir ce soir ! Lui répondis-je.

Il m’avait semblait hurler et pourtant ça ne fut qu’un murmure qui sorti de ma bouche. Je sentais ma colère vibrer en moi et il fallait qu’elle s’exprime mais pas contre lui car malgré ce que je tentais de refouler au plus profond de moi, je l’aimais bien. Il ne méritait pas que je m’acharne sur lui juste sous prétexte que je souffrais. Mais en même temps, je ne pouvais pas rester là à ne rien faire. Il fallait que j’agisse et pour le moment, la seule option que j’avais en tête était de partir dans cette forêt et tuer ce loup garou.

J’évitais sciemment de penser qu’il était humain le reste du mois et qu’il pouvait parfaitement être un élève. Non, tout ce que je voyais c’était qu’il venait de tuer une licorne et que cela portait au nombre de trois le nombre de victime. Je ne pouvais pas laisser faire cela.

Pourtant, malgré mon tourment intérieur, je ne bougeais plus, le regard fixé sur sa main qui retenait mon bras. Je ne savais pas d’où me venait cette chaleur qui m’envahissait remplissant peu à peu ma colère. Cette lassitude…
D’un côté, je luttais pour ne pas la laisser entrer et d’un autre je ne voulais pas qu’elle s’en aille, comme l’accueillant à bras ouvert.
Je n’avais aucune envi qu’il me lâche, j’avais plutôt envie de me jeter dans ses bras et que plus jamais il ne me lâche mais d’un autre côté, j’avais envie de me débattre et m’enfuir dans cette forêt qui avait été mon refuge pendant de si nombreuses années.

Mais que m’arrivait-il ? Comment pouvais-je être aussi perdu.
Mon regard allait de lui, à sa main, à la forêt…
Que fallait-il faire ?

-S’il te plait…

J’avais conscience que ma supplique n’avait rien de précise, même pour moi. Je ne savais pas de quoi je le suppliais. Voulais-je qu’il me lâche ou au contraire qu’il me prenne dans ses bras.
Peu m’importait…
Plus rien n’avait d’importance.
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Ludovic Descremps
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MessageSujet: Re: La colère est aveugle   La colère est aveugle Icon_minitimeDim 16 Nov - 18:38


Elle s'était arrêtée, bien, une première chose de faite. Maintenant qu'il la voyait si proche et que la lumière de sa baguette ne l'éblouissait plus, il pouvait voir la colère qui brulait dans ses yeux. Il serra un peu plus son bras, prit d'une sensation curieuse, comme si chaque geste qu'il ferait désormais devait être le meilleur qu'il puisse faire. S'il faisait quoi que ce soit de travers, un mauvais mot, une mauvaise réaction, elle pouvait partir tuer tous les loups de la forêt jusqu'à ce que plus aucun lupin ne se trouve sur terre où qu'elle soit tuée par l'un d'entre eux. Il avait l'impression d'avoir déjà vécu ça, d'avoir déjà échoué, mais ce n'était pas tout à fait la même chose. Il ne trouvait plus le nord dans ses pensées, moins que d'habitude, mais il savait qu'il était hors de question de la laisser aller se jeter dans la gueule du loup. Hors de question de la perdre, ni elle ni qui que ce soit, pas ce soir.

Il posa sa main libre sur son cou et essaya de capter son regard et son attention. Plongeant ses yeux bruns dans ceux limpides de la jeune femme. Il fallait la retenir, il ne voulait pas laisser quelqu'un d'autre mourir.

— Écoute, murmura-t-il. Tu ne peux pas partir comme ça. On arrive à rien quand il n'y a que la colère. Il faut comprendre d'abord, se préparer, prévoir un plan. C'est pour ça que j'ai besoin d'aide. J'ai besoin de savoir tout ce qu'il faut connaitre sur cette bête. Qu'elles sont ces méthodes, sa taille, sa force. Quand on connaitra tout ça, on trouvera un moyen pour la battre, mais pas maintenant, maintenant c'est trop tôt.

Il soutint encore un instant son regard et sentit tout à coup quelque chose de doux sous sa paume. Il réalisait soudain qu'il avait la main sur sa nuque et sa peau lisse et chaude occupa une seconde toutes ses pensées. Presque aussitôt, il lâcha le bras de la garde-chasse et fit un pas de côté, reprenant une distance de sécurité. Elle n'était peut-être pas calmée, mais il préférait ne pas rester d'avantage. Il retourna près de la licorne et se frotta les yeux, prenant une inspiration après ce qui lui avait semblé une éternité. Il fallait juste penser à autre chose. Il commença à fouiller dans ses poches intérieurs à la recherche d'une des fioles qu'il avait emporté. Il fallait qu'il récupère un peu de sang.

— Combien de cadavre vous avez trouvé ? demanda-t-il sur un ton neutre. Avec des plaies comme celles-là. Vous avez trouvé des empreintes ?



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Elizabeth J. Hash
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MessageSujet: Re: La colère est aveugle   La colère est aveugle Icon_minitimeLun 17 Nov - 23:56

Des frissons me parcouraient le bras pour se propager dans tous mon corps. Ce phénomène s’intensifia lorsqu’il plaça son autre main sur ma nuque afin de le forcer à le regarder dans les yeux. La chaleur m’avait envahi et pour le coup, ma volonté de m’enfoncer dans les bois pour aller… Faire quoi déjà ? Aucune idée. Tout ce que je savais c’était que je ne voulais pas qu’il s’éloigne.

Il me dit qu’il ne fallait pas agir sous le coup de la colère et en temps normal, j’aurais été d’accord avec lui mais il ne savait pas… Il ne pouvait pas savoir… Puis il voulut en savoir plus sur la créature qui avait attaqué. Mais pourquoi ? Non ! Je ne le laisserai pas aller combattre, c’était mon combat, c’était à moi de régler cette histoire.

Je tentais de faire le tri entre mes pensées, mes sentiments, mes sensations, lorsqu’il s’éloigna brusquement de moi et honnêtement, je ne m’étais pas attendu à ressentir se vide et cette sensation de froid. Mais plus que tout, je m’étais senti blessé par son attitude, c’était comme si il avait réalisé notre proximité et que cela l’avait révulsé.
Ma colère reprenant aussitôt le dessus, je lui tournais le dos pour ne pas lui montrer mon trouble. Je ne voulais pas lui montrer l’effet qu’il avait sur moi, jamais je ne m’abaisserai à cela. Puis fixant l’obscurité de la forêt, comme m’attendant à tout instant à ce que quelque chose en sorte, je me demandais quoi faire.

Je ne sais combien de temps il s’était écoulé jusqu’à ce qu’il reprenne la parole mais ce qu’il me dit alors me força à me retourner.

— Combien de cadavre vous avez trouvé ? Avec des plaies comme celles-là. Vous avez trouvé des empreintes ?

Une fiole à la main, il commençait à se baisser sur le corps de la licorne. Mon sang ne fit qu’un tour et levant ma baguette avec rapidité, je l’invectivais :

-Qu’est-ce que tu crois faire exactement ? Tu ne crois pas qu’elle a déjà assez souffert ? Écarte-toi d’elle ! Jamais je ne laisserai quelqu’un la souiller d’avantage !

Je parlais froidement, folle de rage. Jamais personne ne la salirait d’avantage. Il n’y aurait que les êtres de la forêt qui auraient le droit de la toucher, ils m’aideraient à m’occuper d’elle comme ils le faisaient toujours dans ce genre de cas. Mais jamais je ne laisserai un humain la toucher, nous n’en étions pas digne.
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Ludovic Descremps
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MessageSujet: Re: La colère est aveugle   La colère est aveugle Icon_minitimeMar 18 Nov - 1:37


Ludovic avait enfin mit la main sur un flacon qui ressemblait à un tube à essai. Un peu plus long que sa main, mais bien moins que sa baguette qu'il avait sortit de sa poche et gardait dans sa main gauche. Il déboucha la fiole et se pencha sur le cadavre pour observer d'un peu plus près les blessures. Avec un peu de chance il trouverait des griffures et des morsures. Les premières lui permettraient de définir l'envergure du loup-garou, les deuxièmes auraient peut-être des traces de salive sur leurs bords, de quoi faire des analyses. Il faudrait qu'il mette tout cela sous verre, ainsi qu'autant de prélèvements que possible et qu'il confie le tout à Aidrian ou Myria pour qu'elles puisse faire des recherches. Il aurait préféré la professeur de potion, il ne connaissait pas meilleure qu'elle dans ce domaine, mais c'était une mission de l'Ordre, cela devait rester dans l'Ordre.

Une voix glaciale le coupa dans ses pensées. L'homme se figea, à genou devant la bête immaculée. Il n'avait presque pas besoin de se retourner pour sentir que la jeune femme le menaçait, le ton lui suffisait bien. Il leva la tête, tapotant le verre de l'éprouvette de l'index. Il prit le temps de mâcher ses mots. Il y avait sans doute une raison pour que la garde-chasse réagisse de cette façon, mais il ne voyait pas. Il n'avait pas envie de chercher, il perdait du temps, il était en mission.

— Elle est morte,
répondit-il sur le même ton calme. Rien ne peux plus la faire souffrir. Il faut que je récupère du sang pour l'analyser, c'est pour ça que je suis là. Vous pouvez laisser cette bête se décomposer comme une vulgaire pile de terreau ou me laisser faire en sorte qu'elle serve à quelque chose, c'est à vous de voir, parce qu'elle n'en a absolument plus rien à faire.

C'était peut-être cru, mais elle n'avait pas été beaucoup plus aimable. Si elle avait voulu qu'il soit compatissant, elle n'avait qu'à lui dire ce qu'elle voulait entendre, à défaut elle devrait se contenter de ce qu'il pensait. Il tourna légèrement la tête pour la regarder en coin. Elle le menaçait bien. Il resserra la main sur sa baguette qui pulsait d'une chaleur sourde. Il n'était pas gaucher, mais si elle voulait l'attaquer il n'hésiterait pas à riposter.



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Elizabeth J. Hash
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MessageSujet: Re: La colère est aveugle   La colère est aveugle Icon_minitimeSam 22 Nov - 23:03

— Elle est morte. Rien ne peut plus la faire souffrir. Il faut que je récupère du sang pour l'analyser, c'est pour ça que je suis là. Vous pouvez laisser cette bête se décomposer comme une vulgaire pile de terreau ou me laisser faire en sorte qu'elle serve à quelque chose, c'est à vous de voir, parce qu'elle n'en a absolument plus rien à faire.

Il m’aurait frappé au visage, ça m'aurait fait le même effet que ses paroles.
Comment pouvait-il penser… Comment pouvait-il seulement imaginer que…
Je sentais ma baguette vibrer dans ma main et de petites étincelles rouges commençaient à exploser à son bout. Mon sort n’était pas loin de fuser. Si il ne s’écartait pas volontairement d’elle alors je l’y forcerais même si je n’en avais pas envie.

-Je n’ai pas besoin d’en savoir plus sur la créature qui a fait ça ! Je ne la laisserai pas recommencer encore une fois ! Et comment peux-tu penser que je la laisserai là ? Seule ? Comment peux-tu… Tu ne sais pas… J’ai passé ma vie dans cette forêt ! C’était mon travail de la protéger et j’ai failli à ma tâche… Mais ce n’est pas parce qu’elle est morte que je vais la laisser ! Elle sera honorée et jamais ils ne laisseront se décomposer ! C’est une créature sacrée ! Maintenant écarte toi !

Je n’étais pas bien sûr d’avoir été clair dans mes explications mais tout se bousculait dans mon esprit. Moi-même, j’avais du mal à saisir ce qui se passait mais une chose était sûr, je ne voulais pas qu’elle soit plus profanée que ce qu’elle l’était déjà.
Je sentais les larmes couler à nouveau sur mes joues mais je m’en fichais. Mes nerfs étaient en train de lâcher et ça ne me ressemblait pas, ce qui faisait ressortir, encore plus, ma colère.
Mon sort menaçait de partir tout seul
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Ludovic Descremps
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MessageSujet: Re: La colère est aveugle   La colère est aveugle Icon_minitimeDim 23 Nov - 0:10


Ludovic haussa une épaule et posa le flacon contre la peau de la licorne et lança un sort pour y faire entrer sang, bave et tout fluide s'échappant de la plaie. Sacrée ? Pourquoi ces animaux le seraient plus que d'autres ? Après tout, corne, sang, sabot et même os de licornes entraient dans la composition de plus d'une potion et le crin entrait dans la composition des baguette depuis une telle éternité qu'elle devait être beaucoup plus commune que bien d'autres coeurs. Il le savait, sa propre baguette en contenait un. Il aurait put se sentir touché, lié d'une certaine façon à cet équidé, mais non, bien au contraire. Il était de même pour toutes les créatures, il les voyait d'égale façon, avec une préférence pour ceux de son cercle privé. Encore une pensée pour son vieux cheval ailé. Il aurait bien aimé le revoir, lui gratter le front pour le faire botter et caresser ses plumes de velours. Il reboucha le flacon et le fourra dans sa poche, oui, il faudrait qu'il demande à Aidrian ce qu'il était devenu. Il n'avait pas eut l'âge d'en devenir officiellement propriétaire lorsqu'il l'avait adopté, peut-être l'alchimiste l'avait-elle fait, il ne s'en souvenait plus. Il espérait que non, mais cela semblait logique. Avec un peu de chance il parviendrait à lui "racheter", mais qu'en aurait-il fait alors ? Il n'aurait pas pu le garder à Poudlard et il n'avait pas envie de l'abandonner dans un haras.

Le français se releva et examina une seconde la dépouille. Devait-il récupérer autre chose ? Il arracha un ou deux crins du toupet de l'animal et les enferma dans une autre fiole. Pivotant sur la pointe de ses pieds, il approcha sa baguette du sol pour éclairer le tapi de feuilles mortes et écarta un peu d'humus pour dégager des traces dans le sol. Larges, griffues, semblables à celles de loups, mais probablement plus larges. Il lui aurait fallut quelque chose pour mesurer. Il utilisa sa baguette, prenant repère en fonction du manche. Il regarderait plus tard la valeur. Restait à déterminer la foulée et la direction dans laquelle la bête était partie. Peut-être trouverait-il une autre proie plus loin, mais il valait mieux en rester là pour ce soir, éviter de courir après du vent, surtout que la créature devait être à cran d'avoir dut abandonner sa proie. Il ne faisait plus aucune attention à la garde-chasse, plongé dans sa mission.



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MessageSujet: Re: La colère est aveugle   La colère est aveugle Icon_minitimeDim 23 Nov - 15:41

Visiblement il s’en fichait royalement de ce que je pouvais bien lui raconter ou même de mes menaces. Tout ce qui comptait pour lui était de prendre des échantillons et d’en découvrir le plus possible sur le « monstre » qui avait fait cela. Mais moi tout ce que je voyais c’était qu’il manquait de respect à cette créature si pure qui avait péri bien trop tôt.

Je bouillonnais littéralement de rage, à telle point que de ma baguette jaillissait de petites étincelles rouges prête à lâcher un sort cuisant sur celui qui commençait de plus en plus à ressemblait à un adversaire.
Mais alors que j’allais une fois de plus lui hurler dessus tout se mélanger dans mon esprit. Des sentiments qui ne m’appartenaient pas firent irruptions. A ma colère et ma tristesse, se mélangèrent de l’excitation, une étrange concentration apportant un peu de paix dans ce chaos ainsi que… de la peur ?
Je ne comprenais pas ce qu’il était en train de m’arriver. Tout se brouillait dans mon cerveau, ma respiration s’accélérait alors que je commençais à y voir flou. Une migraine des plus violente me vrilla les temps.

Mais que se passait-il donc ?

Je savais que j’avais toujours été assez sensible à ce que pouvait ressentir les autres autour de moi mais ce qu’il était en train de m’arriver n’avait rien à voir avec une quelconque compassion.
N’y tenant plus, je lâchais ma baguette pour prendre ma tête entre mes mains et tomber à genoux sous le poids de la douleur.
Un nouveau sentiment m’envahi alors et à nouveau un sentiment ne m’appartenant pas, un sentiment d’inquiétude ? De peur ? J’avais si mal que je ne parvenais pas à l’identifier. Tout ce que je désirais c’était que le silence se fasse.
Pour ce soir, ma propre peine et colère m’auraient bien suffit sans pour autant y rajouter des sentiments que je n’étais pas censé ressentir, des sentiments ne venant pas de moi. Mais je n’étais pourtant pas empathe… Pour autant que je le sache. Et puis, un tel pouvoir pouvait-il se déclarer si tard dans la vie de quelqu’un ? N’avais-je pas lu quelque part qu’il fallait être né avec ?
Mais alors… Ma faculté à être en phase avec les gens qui venaient me parler… Ma faculté d’écoute et de compassion… Tout ceci ne serait dût qu’à un pouvoir d’empathe refoulé ? Etait-ce possible ?

Mais une nouvelle vague de douleur vint interrompre mes réflexions. L’inquiétude prédominait dans mon esprit et mon cœur.
J’avais l’impression de voir le monde tourner autour de moi.

Posant un regard probablement des plus paniqués sur Ludovic, je cherchais une réponse, du réconfort ou encore une solution pour que tout ceci s’arrête. Je n’avais jamais demandé à ce que ça se produise et je désirais, plus que tout, que ça s’arrête.

Un gémissement de douleur me parvint aux oreilles et je me rendis compte qu’il provenait de moi. La douleur était bien trop forte et si elle continuait ainsi, je doutais de pouvoir rester consciente.

-Stop… stop.. stop…
Gémissais-je en me tenant la tête.

Ma respiration s’était emballé tout comme les battements de mon cœur. La peur, la douleur, la rage, la peine… Tout se mélangeaient à présent sans que je ne puisse y faire le tri et sans savoir si tout venait de moi ou non. Tout ce que je savais en cet instant, c’était que je ressentais tout ceci avec une violence que je n’avais encore jamais connu.
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Ludovic Descremps
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MessageSujet: Re: La colère est aveugle   La colère est aveugle Icon_minitimeDim 23 Nov - 16:53


Le professeur regardait l'orientation des traces, cherchant à savoir par où le loup-garou était partit. C'était comme lorsqu'il traquait les empreintes des Pansedefer dans sa vieille réserve. Regarder les marques, les brûlures sur les arbres, les fissures dans les pierres, l’exaltation à l'idée d'approcher du but en entendant les rugissements des dragons. L'impression d'être en vie tout simplement. La bête qu'il cherchait était peut-être plus petite et il n'avait aucune idée de comment il aurait put réagir s'il était tombé dessus au détour d'un buisson, mais les sensations restaient les mêmes. Il suivit les traces, observa les détours, s'imaginant sa proie faire volte-face et bondir. Il leva les yeux vers la lisière de la clairière avant de se figer. La garde-chasse venait de passer dans son champ de vision et quelque chose n'allait pas. Elle se tenait la tête, comme si elle avait la migraine.

Ludovic se raidit comme si on venait de lui poser une arme contre la tempe, sauf qu'à tout prendre il aurait préféré un canon de fer froid armé jusqu'aux dents plutôt qu'être en face de ça. D'une crise familière vue de l'extérieur. Sa respiration accéléra, des sueurs froides lui gelèrent la nuque, le dos, les bras... chaque centimètre de sa peau. Il se revoyait à même pas douze ans dans un château très différent de celui dans lequel il vivait maintenant, entouré de centaines d'élèves avec toutes leurs pensées qui murmuraient dans sa tête, chacun essayant de hurler plus fort que l'autre jusqu'à ce qu'il n'entende plus rien d'autre et qu'on efface les moindres parcelles de son identité. Il sentit un loquet céder dans son esprit et ce sentiment d'impuissance, d'incompréhension et de peur vive lui sembla décuplé. Résonance, comme mettre deux haut-parleurs face à face. Il sentit de la colère aussi et des images se mirent à pleuvoir. La face furieuse d'une créature lupine penchée sur un corps encore chaud. L'homme tourna la tête vers la licorne, la même que dans ce souvenir étranger qui commençait à devenir sien. Incompréhension, colère, tristesse. Le loup fonçait sur lui, tous crocs dehors. Il vit un sort partir et brûler la fourrure de la bête plusieurs fois. Il suffoqua.

Elizabeth tomba à genoux, suppliant que ça s'arrête. Ludovic reprit son souffle, une vieille flamme se réveillant au fond de son coeur, comme tant d'années plus tôt lorsque ses amis avaient encore besoin d'être protégés. S'affoler n'arrangerait rien, bien au contraire. La résonance ne s'arrête jamais toute seule. Il se dressa tant bien que mal et rejoignit la jeune femme pour s'agenouiller en face d'elle. Le présent, rester concentré sur le présent. Voir une porte et la fermée, il n'avait pas le temps et ça faisait trop mal. Il laissa son esprit dériver dans celui de la garde-chasse tandis qu'il cherchait à se souvenir de quelque chose d'agréable. Comme pour les patronus, essayant d'oublier qu'il n'arrivait plus à lancer ce sort là. Il posa les doigts sur les tempes de la femme et ferma les yeux pour faire le vide. Voir son espace tranquille, le bruit du vent, l'air frais sur sa peau, chasser le reste. Il ne pensait plus à rien, la page était blanche. Maintenant il fallait chercher de quoi la remplir. Il effleura l'esprit étranger auquel on l'avait forcé à se connecter, reculant en sentant la panique en surface. Il ne fallait pas qu'il les ressente ou la boucle infernale reprendrait. Sauf que lui avait un avantage, il n'était pas empathe, juste legilimen.

Il inspira à fond et s'assura d'enlever les traces d'angoisse de ses pensées blanches avant de creuser plus profond dans les souvenirs de la brune. Il chercha une image paisible, trouva celle d'une créature bien en vie, des licornes avec leurs petits. Des blanches et des dorés. Il les regardait jouer. Concentré sur le souvenir, il chercha les émotions qui allaient avec. Trouvant la joie, la sérénité. C'était facile de délier les pensées, il avait eut des années pour s'entrainer. Il prit ces sensations positives et fit en sorte qu'elle deviennent sienne, juste être calme et apaisé. Il ajouta ses propres souvenirs, la sensation que ça avait été de voir le grand canyon depuis les yeux d'un aigle, celle qui lui avait fait vibrer le coeur quand les dragons se mettaient à rugir, la pluie dégringolant du ciel pendant un orage après des jours de sécheresse. Des plaisirs simples et merveilleux qui l'emplirent de sérénité et d'une douce mélancolie. Espérant que cela suffise et que la garde-chasse s'apaise en lisant ses souvenirs.





Dernière édition par Ludovic Descremps le Lun 24 Nov - 12:07, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: La colère est aveugle   La colère est aveugle Icon_minitimeDim 23 Nov - 20:28

Les sentiments redoublaient en puissance, tournant telle une tornade emportant tout sur son passage. Je ne savais pas quoi faire pour que ça s’arrête et je sentais bien que au plus je paniquais au plus la situation s’aggravait mais je ne pouvais pas m’en empêcher.
Le tourment ne cessait d’augmenter et je me retrouvais entrainé dans cette tempête. J’étais en train de couler à pic sans pouvoir reprendre de l’air. J’étais en train de me noyer…

Pourtant toujours à genoux dans l’herbe, je sentis tout à coup quelque chose de frais sur ma tête mais je n’avais pas la force de regarder ce que ça pouvait bien être, juste apprécier ce sentiment de repos plus que bienvenue.

Le tourment sembla s’apaiser un peu comme si quelqu’un était entré en moi et commençait doucement à faire le tri parmi tous ces sentiments étrangers. Rapidement, il ne resta plus que les miens à ceci près qu’ils avaient enflé prenant la place laissé libre par les autres et leur intensité me coupa le souffle comme frappé physiquement.
Je paniquais cherchant mon souffle alors que quelqu’un me maintenant toujours la tête entre ses mains.

Je sentais son souffle sur moi et sans savoir comment ni pourquoi, je sentais qu’il m’aidait. Mes pensées et sentiments refluèrent petit à petit pour laisser place à quelque chose de plus neutre, de plus calme.
Comme un arbre centenaire au milieu d’une tempête arrachant tout sur son passage, je m’y accrochais de toutes mes forces. La page blanche laissa rapidement place à des sentiments plus heureux et apaisant. Ce souvenir de ma rencontre avec cette famille de licorne alors que je m’étais perdue dans la forêt interdite et que je pleurais. Je n’avais que 11 ans et elle m’avait sauvé. Le bien-être et la sérénité que j’avais ressentie à ce moment-là… Je les ressentais à nouveau en moi.

Mon souffle s’en retrouva apaisé tout comme mon esprit.
D’autres sentiments s’y mêlèrent et une fois encore, ce ne fut pas les miens. Tout ceci était très perturbant mais ils n’étaient pas violent comme les autres, ils étaient apaisant. Il y avait de la joie, de la sérénité…

Soupirant de soulagement pour avoir retrouvé un peu de calme après la tempête, je m’autorisais enfin à ouvrir les yeux sur mon bienfaiteur. La douleur de mon mal de tête avait reflué pour ne laisser qu’une impression de malaise.

Je levais le regard pour le voir, lui. Il était là face à moi et je ne savais plus comment réagir. J’avais été si en colère contre lui et pourtant je savais qu’au fond de moi se cachait ses sentiments étranges pour lui alors que faire. Mais pour l’heure, sans que je ne sache comment, il m’avait aidé et ma colère avait laissé place à de la reconnaissance.

-Merci… Murmurais-je alors que la tête me tournait dangereusement.

Je baissais alors les yeux sur mes mains qui étaient agrippé à sa chemise. Je ne sais pas quand je m’y étais accrochée mais alors que je sentais le rouge me monter aux joues, je dépliais doucement les doigts pour le libérer de mon emprise.

-Je suis désolée… Je ne sais pas… Je ne sais pas ce qu’il s’est passé… Murmurais-je à nouveau.

Je sentais ma peur tapis au fond de moi menaçant d’exploser à nouveau. Je ne comprenais pas ce qu’il venait de m’arriver et cela me terrifiait.
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Ludovic Descremps
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MessageSujet: Re: La colère est aveugle   La colère est aveugle Icon_minitimeDim 23 Nov - 21:21


Le flot de pensées s'étaient calmées, mais Ludovic hésitait à sortir de l'esprit de la garde-chasse. Comme par crainte qu'une fois dehors il ne parvienne plus à s'assurer qu'elle ne lirait pas tout ce qu'il y avait de tassé au fond de lui. Il repoussa ses sentiments plus loin et se concentra sur les souvenirs agréables. Il revit une chambre d'hôpital protégée par des sorts qui avaient bloquée les pensées superflues, il faudrait s'efforcer de faire pareil, tant qu'il resterait à proximité de la jeune femme. Alors qu'elle le remerciait, il emplit ses poumons d'air et sentit soudain un sentiment qui le mit mal à l'aise. Il se retint de justesse d'ouvrir les yeux et interrompre le sort trop brutalement au risque de tourner de l’œil. Il était allé trop loin. Sa gêne chassa les vieux souvenirs, comme s'il rougissait de l'intérieur de ce qu'il venait d'entre-voir sans autorisation. Il déglutit, prit une profonde inspiration et rappela son esprit à la maison. Restait à faire le plus compliqué, interrompre le sort.

— Je suis désolé, fit-il en posant les mains sur les épaules de la jeune femme.

Il aurait peut-être dut s'éloigner avant, pour être sûr qu'elle ne perçoive pas ce qui allait se passer, mais pour une fois qu'il ne s'était pas évanoui en utilisant son don il craignait que le moindre mouvement de trop ne lui fasse perdre le contrôle. Tant pis. Il prit une nouvelle inspiration, un peu du genre de celles que prennent ceux à qui on s'apprête à remettre en place une épaule déboitée. Il visualisa une grande porte et plaça une moitié de son esprit derrière. Jusque là tout allait bien, même s'il lui semblait devoir forcer un peu pour tasser ses pensées récalcitrantes. Restait à fermer la porte. Il commença à repousser le battant et sentit une pression lui serrer le crâne. Il força encore, une vive douleur, presque physique, commença à le tirailler. Les dents serrées, les traits tirés, il continua jusqu'à ce que la porte soit close malgré la douleur insupportable qui lui avait fait plus d'une fois hésiter à continuer. Lorsque le battant fut refermé, il posa un verrou et donna des tours de clefs jusqu'à être sûr que plus rien n'en sorte tandis que la douleur s'atténuait, devenant progressivement une migraine familière. La porte s'effaça et Ludovic reprit son souffle, s'agrippant à la garde-chasse pour ne pas tomber à terre.

Malgré tout, il se laissa glisser dans les feuilles, tourné vers la cime des arbres, incapable de penser à autre chose qu'à l'épée invisible qui lui avait coupée l'âme en deux. Si ce qu'il pensait était juste, la garde-chasse avait dut ressentir exactement la même chose, c'était pour ça qu'il s'était excusé juste avant. Un peu futile en comparaison de la sensation de s'être prit un trente-six tonnes dans la tête, mais c'était poli au moins. Le professeur s'intéressa de nouveau à la garde-chasse alors que ses émotions étaient occupées à traiter les signaux physiques de la douleur. Maintenant que son esprit était devenu clos il avait l'impression d'être vulnérable, sans aucun moyen de voir ce que la jeune femme trouverait en lui. Il fallait qu'il garde les idées claires pour deux. C'était pas gagné. Règle numéro un ; Une chose à la fois.

— Je crois que vous venez de lire dans ma tête, répondit-il avec une touche de moquerie. Si vous en sortez vivante je vous donnerait un chocolat. Respirez lentement, ça va passer et puis il tourna la tête. Félicitations, vous faites maintenant partie des déséquilibrés mentaux.



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MessageSujet: Re: La colère est aveugle   La colère est aveugle Icon_minitimeLun 24 Nov - 23:50

Enfin un semblant de calme. Enfin je pouvais respirer mais le calme fut de courte durée. Si ma tempête intérieure s’était calmée, je sentais encore quelques sentiments dont je n’étais pas sûr qu’ils m’appartiennent comme cette gêne flagrante mais ma migraine m’empêcha de me concentrer dessus. Je tentais donc de laisser couler pour ne pas risquer de couler à nouveau.

Il me faisait face. Les mains descendues sur mes épaules. Il m’avait sauvé de la noyade et je voyais bien que cela lui avait coûté à lui aussi.
Il s’excusa, de quoi, je n’en avais aucune idée et alors que je reprenais mon souffle, je compris. Une nouvelle douleur me vrilla les tempes et j’eus l’impression qu’elle était bien plus violente que ce dont je venais de sortir. Cela me faisait l’impression qu’on me coupait en deux avec une petite cuillère.
Serrant les dents, je ne pus retenir un gémissement de douleur alors qu’un cri avait bien envie de passer la barrière de mes lèvres.

Je ne savais pas ce qu’il faisait mais je savais que la douleur était partagée. Pourtant, alors que la douleur diminuait peu à peu, je sentais que je frôlais autre chose du bout des doigts… ou plutôt du bout du cerveau et ce n’était pas dans ma tête mais dans la sienne. La curiosité me poussait à aller plus loin mais la douleur m’empêchait de me concentrer et de toute façon, je n’avais pas la moindre idée de comment procéder alors je me contentais de me laisser aller à savourer la diminution de cette douleur intérieur.

Nos respirations s’étaient synchronisées sans que nous y fassions attention. Nous luttions à l’unissons contre cette douleur commune jusqu’à ce qu’enfin elle diminue pour devenir supportable. Les yeux fermés, je l’entendis reprendre son souffle alors que nous nous accrochions l’un à l’autre puis entraîné par sa chute, je me laissais aller dans l’herbe et les feuilles mortes.

Des sentiments étranges continuaient à vouloir venir frapper à la porte de mon cerveau mais je faisais mon possible pour les garder à distance. Hors de question de retomber dans le piège.
La sueur qui recouvrait ma peau me donnait froid sous l’air de la nuit. Je frissonnais un peu en me rendant compte que j’avais toujours une main agrippé à la chemise de Ludovic.
Mais il était devenu ma bouée de sauvetage et je n’étais pas encore prête à le lâcher. Sans savoir pourquoi, sa présence  et son contact me calmaient et je n’avais pas l’intention de lutter contre, bien au contraire, j’accueillais cette sensation à bras ouvert.

— Je crois que vous venez de lire dans ma tête ! Si vous en sortez vivante je vous donnerais un chocolat. Respirez lentement, ça va passer. Félicitations, vous faites maintenant partie des déséquilibrés mentaux.

Je ne savais pas comment réagir à cette annonce. Je venais de lire dans sa tête ? Etais-je réellement devenu empathe ? Et comment en être sûr ?
Je n’avais pas la moindre idée de la conduite à tenir. Mais plus que tout, je venais de réaliser que j’avais lut dans son esprit, que je l’avais envahi sans la moindre permission. Il était parfaitement en droit de m’en vouloir même si il n’en donnait pas l’air.

Ma respiration s’accéléra de nouveau alors qu’un vent de panique se mettait à souffler dans mon esprit.

-Je suis désolée ! Lui dis-je. Je ne voulais pas… Je ne savais même pas que j’en étais capable… je… Je vais rentrer ! Je… Je ne vous approcherai plus… je… Je ne voulais pas vous faire mal !

C’était de ma faute si il avait souffert ainsi. Tout était de ma faute. Je n’avais aucun droit de ressentir ce qu’il ressentait mais en même temps, comment m’en empêcher ? Personne n’avait jugé bon de me prévenir, ni de me donner le mode d’emploi.
Je m’en voulais. Je culpabilisais. J’étais même repassée au vouvoiement comme pour mettre un peu plus de distance entre nous.

J’avais ramassé ma baguette et commencé à m’éloigner sans un mot de plus préférant lui tourner le dos pour ne pas lui montrer mes larmes roulant sur mes joues.
Je ne voulais faire souffrir personne. Je ne voulais pas le faire souffrir.
Je me condamnais à une vie de solitude.
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MessageSujet: Re: La colère est aveugle   La colère est aveugle Icon_minitimeMar 25 Nov - 0:53


Ludovic essaya de se replonger dans son calme intérieur sans y parvenir. Il était bien trop perturbé par la situation, trop de questions se bousculaient dans sa tête. Qu'avait vu la garde-chasse ? Pourquoi avait-elle réussi à lire dans son esprit subitement ? Avait-elle eut le même "accrochage" que lui avec la legilimencie ? Avait-elle se don depuis plus longtemps qu'elle le disait ? Et si c'était le cas, qu'avait-elle vu ? C'était la première fois qu'il se rendait compte que d'autres que lui pouvaient se promener dans les esprits, il y avait de quoi se sentir perplexe. Il s'était si longtemps concentré sur l'aspect différent de son talent empoisonné qu'il n'avait jamais pensé qu'on puisse lire ses secrets comme il lisait ceux des autres. Il se sentait particulièrement vulnérable, incapable de bloquer ses pensées aux autres tant il avait du mal a en garder caché de lui-même. Il devait juste faire confiance à la jeune femme, espérer qu'elle respecte son intimité, et cette idée lui faisait horreur.

Il fallait qu'il pense à autre chose avant de se trahir tout seul, comme un idiot. La confusion et le brouhaha des réflexions en pagailles ne devaient pas aider. Tant de réponses à chercher et il devrait attendre, au risque d'oublier. C'était frustrant, rageant et ça le faisait grincer des dents. Il prit une inspiration et essaya d'étouffer son esprit. Peut-être aurait-il dut tout mettre derrière la porte, bien que cela semblait impossible puisqu'il fallait qu'un morceau au moins ferme à clef. Il fallait attendre, la chose pour laquelle il était le moins doué, jusqu'à ce qu'il soit assez loin pour cogiter sans craindre d'être épié. Question de plus, jusqu'où s'arrêtaient les perceptions de la jeune femme ?

— C'est pas grave, répondit-il simplement aux excuses de la garde-chasse tandis que sa conscience grognait le contraire.

Il prit une inspiration. Au moins sa baguette n'avait pas crépité au mensonge, sans doute parce qu'il n'avait pas prit la peine de faire comme s'il y croyait. Il tapota son front du poing, l'air de vouloir y enfoncer quelque chose. C'était étrange comme il lui semblait n'arriver  à rien tout à coup. Comme si le calme n'avait jamais existé dans ses pensées au moins aussi en batailles que ses cheveux. Un hurlement lugubre lui fit tourner la tête, soudain en alerte. C'était toujours la pleine lune, les loups-garous rodaient encore. Il se redressa et alla attraper le bras de la garde-chasse, figé sur l'urgence et la peur sourde du danger en approche.

— On en parlera plus tard, je vous raccompagne.



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Elizabeth J. Hash
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MessageSujet: Re: La colère est aveugle   La colère est aveugle Icon_minitimeSam 29 Nov - 23:33

La douleur pulsait dans mes temps et les larmes mouillaient mes jouent sans que je ne cherche à les retenir.
Il disait que ce n’était pas grave, comme si je n’étais pas responsable mais il avait tort et il n’en pensait pas moins. Je le savais. Je le sentais.
Je cherchais à faire obstacle à toute ses sensations, tous ces sentiments qui affluaient en moi mais au plus je luttais, au plus la douleur était forte. Il fallait que je trouve une solution mais pour le moment, j’étais incapable d’en trouver une.

Les loups hurlaient toujours dans la nuit cependant je m’en fichais royalement. Tout ce qui comptait à cet instant précis était que je m’éloigne de lui. Ce sentiment était étrange car même si je voulais m’éloigner de lui, mon cœur, lui, me hurlait d’aller me cacher dans ses bras pour attendre que ça passe. Mais non, je ne pouvais pas lui infliger ça, ni à moi d’ailleurs et puis… Rien ne me garantissait qu’il ne me repousse pas.

Il me surprit en venant me prendre par le bras pour me raccompagner chez moi.
Dans un mélange de peur, de surprise et de colère, je le repoussais suffisamment violement pour le faire reculer d'un bon mètre sous la surprise. Profitant alors de ce moment de choc, je m’enfui à toute jambes dans la forêt.
Je la connaissais mieux que personne et je savais que si je ne voulais pas être retrouvé alors il n’avait aucune chance de me mettre la main dessus… Pour cette nuit là en tous les cas.

J’avais besoin de silence.
J’avais besoin de repenser à tout ce qu’il s’était passé.
J’avais besoin de temps.

Fin du RP
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