empire of madness (salem)

Sujet: empire of madness (salem) Ven 28 Mar - 3:21

you would eat your young

Il paraît qu'il faut travailler pour survivre, parce que l'argent ne tombe pas du ciel, parce qu'être une tueuse ne suffit pas. Ça ne nourrit pas de regarder des vies s'éteindre avec la plus grande des passivités. Delilah elle le sait bien. Même si elle préférerait l'ignorer. Parce qu'elle aime pas les gens. Elle ne les aime...plus ? Faut dire qu'avant elle avait plein d'amis, mais maintenant même son propre reflet dans la glace lui est devenu insupportable. Alors imaginez là, des soirées durant, à servir des gens bizarres qui parfois mériteraient peut-être bien d'être morts. Elle ne se force pas à sourire, mais la plupart de ceux qui sont de passage croient quand-même qu'elle est gentille. Les autres la connaissent, un peu. Ils savent au moins qu'elle ne décroche jamais un sourire. Mais les autres ont l'espoir qu'elle le fasse. C'est parce qu'elle a toujours ces yeux d'enfant innocent. Parce qu'elle n'a jamais réussi à s'en débarrasser. Et cette candeur factice la blesse aussi bien qu'elle leurre tous les autres. Elle est si affligée par cette réflexion, qui revient pourtant assez régulièrement dans sa tête, qu'elle ne fait pas vraiment attention à ce qu'elle fait, si bien qu'elle brise un verre en le penchant légèrement pour servir une énième bierre-au-beurre. Deux gros éclats viennent se ficher dans sa main tandis que le reste de sa paume est zébrée de petites éraflures écarlates. Elle soupire, fatiguée par son incompétence de ces derniers jours et interpelle une de ses collègues pour lui signaler qu'elle va passer sa main sous l'eau froide dans les toilettes. Soulagée finalement de quitter le bar, même si ce n'est que pour un bref instant. Elle s'éloigne, en trottinant presque, jusqu'aux toilettes du personnel. Là elle prend un moment pour regarder son reflet dans le miroir. Pâle. Terne. Ses traits sont tirés et son teint est presque cireux. Elle briserait la glace si seulement ça lui permettait d'oublier qu'il s'agit de la véritable image qu'elle renvoie. Elle extirpe en serrant très fort les dents la verrerie qui s'est incrustée dans sa chaire. Elle actionne ensuite le robinet et passe sa main sous le jet d'eau glacé, tressaillant au départ. La soirée commence vraiment très mal. Lorsque le liquide vermeille s'arrête enfin de perler elle constate les dégâts. Pas très beau à voir. Mais elle n'a pas de pansement ni rien. Et elle veut éviter de parler à nouveau, que ce soit à un collègue ou à un client. Hors de question de faire des yeux de merlan fris, de quémander quoique ce soit. Tant pis, ils supporteraient la vue désagréable pour ce soir. Si ça ne plaît pas au patron et bien qu'il la vire. Elle n'attend qu'un signal, aussi moindre soit-il, pour partir. Elle trouvera bien un autre job. Un truc tout aussi ennuyant et insignifiant, ça doit bien courir les rues. En attendant elle retourne derrière son bar sans adresser un quelconque mot à celle qui l'a remplacée pendant sa petite absence. Taciturne, le visage fermé. C'est sûr que les clients doivent apprécier. Quoiqu'une fois qu'ils ont bien enquillé les verres, ils ne font plus vraiment attention au visage de celle qui sert. Ou en était-elle déjà ? Ah oui, encore une bierre-au-beurre.

FICHE ET CODES PAR BROADSWORD.

Sujet: Re: empire of madness (salem) Dim 30 Mar - 13:04

delilah & salem

empire of madness

La soirée commençait à peine, ou bien était elle déjà bien entamée, et je me rendais aux Trois-Balais pour déguster une bierre-au-beurre. Soirée triste et solitaire, comme beaucoup d’autres, je commençais tard demain matin, et pour l’occasion, j’avais prévu de corriger quelques copies attablée à une table dans un lieu peuplé, plutôt que seule dans mon bureau chargé d’objets moldus. Longs cheveux blonds en désordre, regard un peu perdu comme toujours, arrangeant un peu un chape autour de mes épaules, je pénétrais dans le bar déjà bien peuplé, et je m’installais a une petite table dans un coin. Tranquille. Seule. Désespérément seule, ce qui aurait pu déprimer la plupart des gens, mais qui au final ne me faisait ni chaud ni froid. C’était comme ça. C’était ainsi. Je soupirais un peu, arrangeait encore le châle sur mes épaules, passant la main dans mes cheveux, et c’est avec un sourire que je commandais une bierre-au-beurre, installant mes copies et quelques stylos sur la table.

Combien de temps passa ? Je n’en avais aucune idée, mais quand mes lèvres n’aspirerent que le vide, je secouais la main, perdue dans un essai sur les véhicules moldus, sans trop regarder autour de moi, commandant une nouvelle bierre-au-beurre, et levant la tête, distraitement, pour adresser un sourire à la serveuse qui finalement… me disait quelque chose.

Serdaigle… ? Peut être que je l’avais connu a l’école oui ça …. Oh. Ma bouche s’écarta de manière muette, et je souriais un peu timidement.

« Delilah ? » Et effectivement je l’avais connu à Serdaigle et j’avais continué à la connaitre un peu après. Nous nous étions bien entendu, et j’avais meme connu son secret, ça ressemblait un peu au mien, si ce n’était que c’était different, que je ne cachais rien, que je n’avais plus rien à cacher de toutes les façons ? Ca n’avait que peu d’importance. J’étais contente de la croiser ici… Mais un peu surprise. Je … « Ca fait longtemps ! Je ne m’attendais pas à te croiser ici. » Moi, j’étais plutôt spontanée… Plutot… affectueuse enfin, dans certaines limites….