(sio&kenn) + I'm lost in your eyes, reaching out to cross the great divide.

I'm lost in your eyes, reaching out to cross the great divide. x.

Fin Septembre - Petit dejeuner - Grande salle.

Siobhàn & Kennedy

« Selwynn. Qu'est ce que tu fous encore ? On va pas passer notre vie à t'attendre. » Joies du matin, avec la douce voix de Luka qui me haranguait à aller plus vite pour rejoindre la grande salle et le petit dejeuner. Cela étant dit, il était tellement rare de voir notre dépressive de préfète en chef, avec un sourire sur les lèvres que je ne disais rien de négatif, et j'attrapais ma besace, en gambadant à sa suite. Nous n'étions pas seules, il y'avait quelques autres serdaigles avec nous, et je ne pouvais m'empecher d'apprecier pour une fois d'être entourée de gens de ma maison. Ça m'evitait de penser à certaines choses. Y compris au fait que j'étais perturbée. Et que des gens qui n'auraient pas du me tourner autour me tournaient autour. Et qu'Aaron avait couché avec Irelia. Et qu'Irelia avait couchée avec Aaron. Et que j'avais de moins en moins le coeur à coucher partout. Et que l'année allait être dure, et que.... « Redescend sur terre, et attention ou tu marche. »

Un grognement. Je n'étais pas du genre reactive ce matin. C'était peut être parce que j'avais mal dormi. Parce que j'avais fais des cauchemars. Parce que... Et bien je ne sais pas trop. Mais j'étais d'une humeur assez execrable. Et si je faisais des efforts avec mes Serdaigles, ce n'était pas dit que je fasse autant d'effort selon qui se trouverait sur ma route.

Et d'ailleurs, je manquais d'encastrer la porte de la grand salle dans un gamin, et je me mordais la lèvre pour ne pas faire d'esclandre. On se calme. On grogne en silence. Et je soupirais un peu en pensant à tous ces croissants qui n'attendaient que mes dents. Jusqu'a ce que j'appercois l'une des multiples causes de mes troubles du sommeil. Jacobson. Une Poufsouffle. Ancienne membre de l'équipe. Et accessoirement l'une des filles les plus belles de Poudlard. A mes yeux. Et aussi au passage... La fille qui m'avait embrassée avant de me lacher une bouteille de bierraubeurre sur les pieds et qui m'evitait depuis. Mon sang bouillit un peu, et adressant un vague regard à mes camarades je murmurais un simple « Mangez sans moi, j'reviens.» avant de me rapprocher de la jeune fille, me posant devant elle alors qu'elle marchait jusqu'a sa table. « Hoy. Pourquoi t'a quitté l'équipe ? » Plus direct je pouvais pas. Enfin .. j'aurais pu aussi lui dire « Pourquoi tu m'évite. » mais ça aurait un peu été du genre tout tourne autour de moi. Ce qui cela dit, était un peu le cas aussi.

Siobhàn était, de manière générale, une fille assez matinale. Se lever avec les premiers rayons du soleil lui procurait toujours un plaisir étrange mais précieux ; et c’était avec autant de plaisir qu’elle réveillait invariablement ses compagnes de dortoir qui tentaient de faire la grasse matinée, alors que c’était l’heure du petit-déjeuner. Le petit-déjeuner n’attendait pas. Point barre. Il faut dire qu'il était assez fatiguant de devoir attendre tous les jours une demi-heure que ses amies se réveillent, s'habillent et se maquillent alors qu'elle était déjà prête depuis longtemps, et en plus d'arriver en retard en cours après... alors elle avait développée sa tactique de réveil préventif depuis la deuxième année, et c'était plutôt efficace. La plupart d'entre elles se réveillaient même toutes seules à l'heure au lieu de trainer dans leur lit jusqu'à la dernière minute ! Et au moins, elle avait tout le temps qu'il lui fallait pour se goinfrer et attaquer la journée de la meilleure façon possible.

Aussi c'est de bonne humeur qu'elle gravissait les escaliers en direction de la Grande salle en discutant insouciamment avec son groupe, salivant déjà à l'idée de savourer des pancakes et des oeufs au bacon. Elle se dirigeait vers la table des Poufsouffles en rigolant et pouvait presque toucher son petit-déjeuner des doigts quand ce qui ressemblait à une furie se planta brusquement devant elle.

Hoy. Pourquoi t'a quitté l'équipe ?

Son coeur fit un tel bond dans sa poitrine qu'elle crut qu'elle allait défaillir. Elle eut un mouvement de recul involontaire. Devant elle se tenait, pas son pire cauchemar mais presque : Kennedy Selwynn. Alias, la fille qu'elle évitait soigneusement depuis la fin de l'année précédente et qu'elle avait jusqu'ici presque réussi à éjecter de son esprit. Alias, la fille qu'elle avait embrassé avant de fuir précipitamment sans plus d'explications (ni à la Serdaigle, ni à elle-même). Kennedy qui se trouvait donc devant elle, l'air passablement énervé, et exigeait des explications. C'était trop d'émotions à encaisser avec si peu de sucre dans le sang.

Bonjour à toi aussi. Tu as l'air d'humeur particulièrement bonne ce matin...

Objectif, gagner un peu de temps pour dégeler son cerveau. Alors qu'elle observait sa camarade, sa bouche prit le relai et elle lui servit presque naturellement l'excuse qu'elle avait déjà utilisé maintes et maintes fois avec ses parents, ses co-équipiers et ses amis. Elle l'avait tant et si bien répété que c'était devenu un réflexe et qu'elle s'était même convaincue elle-même que c'était pour son bien. Elle s'en félicita intérieurement car cela lui permit de rester tout à fait naturelle quand elle lui répondit, sans éviter son regard :

J'ai quitté l'équipe parce que j'ai besoin de me concentrer sur les ASPICs cette année, et que le Quidditch me prenait trop de temps.

Elle tenta d'ignorer sa bouche sèche et son coeur battant la chamade. C'était comme être prise sur le fait après une bêtise. Enfin, au moins elle ne lui demandait pas d'explications sur ce fameux entrainement. Pas encore... Elle jeta un oeil à ses amies qui l'avait laissée "discuter" avec Kennedy et s'étaient attablées. Est-ce qu'elle pouvait encore s’éclipser en vitesse ? Après tout, ce n'était pas comme si elles se connaissaient tant que ça, elles s'étaient parlé quelques fois en se croisant sur le terrain et c'est tout. Plus un peu de salive partagée, mais ça ça ne comptait pas, n'est ce pas ?

Et puis en fait, ça ne te regarde pas. En quoi ça t'intéresse que je ne joue plus ?

Elle rosit légèrement de sa question, mais estimait qu'elle était assez légitime. Elle croisa les bras dans un geste de défense instinctif et inconscient, et entreprit d'essayer de retrouver son calme.

Parfois on se retrouvait à faire des choses sans vraiment réfléchir, et ensuite, on ne pouvait que regretter. Regretter peut être de… Et bien. Oh vous voulez des exemples, ainsi donc, parfois on rejoignait l’équipe de Quidditch sur un coup de tête, parce que notre père était un fabriquant de balais hors pair et que l’on voulait montrer qu’on savait aussi bien s’en servir. Ou parfois on se retrouvait en pleine nuit dans la forêt interdite, a moitié vidée par une vampire parce qu’on avait voulu séduire quelqu’un de dangereux. Ou parfois on couchait partout, juste pour se rappeler qu’on était vivant. Et parfois… Parfois on se retrouvait devant une jolie et timide fille a qui on n’avait pas vraiment parlé autrement que pour le quidditch, et on lui posait une question directe. C’était stupide. Et je n’arrivais pas à mettre le doigt sur la raison pour la quelle son absence aux entrainements de quidditch mixtes m’avait perturbée. Peut être parce qu’elle avait été la première personne à me fuir et que j’avais l’impression qu’elle m’évitait. Peut être parce qu’elle était mignonne et que je voulais savoir. Ou juste parce que… Et puis merde. J’en savais rien. Et n’importe quel autre jour je m’en serais peut être fichue. Mais ce n’était pas le cas. J’avais agis sur le coup de l’impulsion, et même si je le regrettais déjà, alors qu’elle me fixait avec ses grands et magnifiques yeux, je gardais mon apparence stoïque. Ouais. C’était bien comme ça. J’avais raison, elle avait tort. Les choses allaient tourner en ma faveur. Quelque chose comme ça.

Et certes j’aurais peut être du m’y prendre autrement. D’une autre manière. Plus subtile. J’aurais pu demander à Stanley si Siobhàn avait un soucis avec moi. Ils étaient de la meme maison il devait savoir. Mais non… Non, j’étais juste stupide, et je fondais comme un taureau spontané. Comme un bélier fonceur. Comme… Non, arrêtons les comparaisons animales, sinon ça va mal finir.

Ainsi en face d’elle, je tentais de garder ma contenance, tandis qu’elle me répondait d’une manière un peu… acerbe ? Non ce n’était pas vraiment acerbe c’était.. Comment dire. Ca me faisait culpabiliser en un sens, mais Kennedy Selwynn ne culpabilisait pas, et ainsi je la fixais en silence, sans m’excuser, attendant sa réponse. les ASPICs, mais bien sur. Quelle bonne excuse. Oh cette fois c’était plus fort que moi, et je reprenais la parole.

« Si tous les septièmes années devaient quitter l’équipe pour préparer leurs ASPICs ça se saurait. Je pense que c’est des conneries. »

Et c’était un peu brutal de ma part. Peut être un peu direct. Et en plus on pouvait se demander pourquoi ça m’intéressait. Pourquoi est ce que je voulais avoir le fin mot de l’histoire. Et bien de manière égoïste, j’étais persuadée que ça tournait autour de moi, et je voulais franchement le savoir. Pour régler le problème. Que je sache ce n’était pas moi qui l’avait embrassée. C’était elle. Et si elle était ravie dans sa petite vie, et bien grand bien lui en fasse, ce n’était pas la première à m’embrasser et à ne rien vouloir de plus. C’était cependant la première a me fuir. Et ça me plaisait pas. Ouais. Okay. Ma personnalité était pas idéale, mais j’étais…

« Et puis en fait, ça ne te regarde pas. En quoi ça t'intéresse que je ne joue plus ? »

La. J’eus au moins la décence de baisser les yeux. Mon attitude tout entière était ridicule, et elle avait raison. Mais je n’étais pas sure d’être prête à admettre que… oh zut.

« Tu étais une adversaire intéressante. »

Mensonge. Non. Ce n’était pas vraiment un mensonge n’est ce pas ? J’avais aimé jouer contre elle; c’était juste que… Et puis finalement je reprenais la parole, d’une voix un peu plus douce. Comme quoi, je pouvais parfois ravaler ma fierté. Un tout petit peu. Vraiment très peu.

« C’est juste que… On n’est peut être pas vraiment amie ou quoi que ce soit, mais on dirait que tu m’évite. »

Au moins, ça avait le mérite d’être direct. Et elle nierait probablement. Me prendrait pour une folle. Et la matinée continuerait normalement. Elle irait rejoindre sa table, je rejoindrais mes amis, et tout se passerait bien. Ou presque. Non, en tout cas, j’avais la présence d’esprit de ne pas clamer haut et fort qu’elle m’avait embrassé. Pour ce que j’en savais, ça pouvait lui poser plus de soucis qu’autre chose. Et si j’avais des défauts, je n’étais pas non plus… Ce genre de fille.

Si tous les septièmes années devaient quitter l’équipe pour préparer leurs ASPICs ça se saurait. Je pense que c’est des conneries.

Siobhàn résista à l'impulsion violente de juste la planter là et aller se réfugier dans son dortoir, au fond de son lit. Le regard de Kennedy semblait la transpercer sur place. Et le fait qu'elle était incroyablement jolie n'aidait pas. Pourquoi diable n'y croyait-elle pas ? Mr et Mrs Jacobson, bien qu'un peu déçus (surtout son père), avaient fini par approuver son choix. Ses amis comprenaient ses priorités. Sauf ses co-équipiers qui la regrettaient amèrement, mais admettaient son départ. Et Kennedy, elle évidemment, n'y croyait pas un instant. Bon, en même temps, Sio ne pouvait pas vraiment lui en vouloir, vu qu'elle n'avait pas tort... Mais ça, elle ne l'avouerait à personne, et surtout pas à elle.

Désemparée, la jeune fille décida ne pas argumenter plus sur son départ. Ça ne ferait que l'enfoncer, après tout. Selwynn ne voulait pas y croire ? Et bien qu'elle n'y croie pas et qu'elle se fasse des idées, ça lui ferait les pieds. Et puis ça ne la regardait pas. A la remarque justifiée de la Poufsouffle, Kennedy baissa les yeux et ceux de Siobhàn s'écarquillèrent imperceptiblement. C'était sa phrase qui lui avait fait détourner le regard ? D'ordinaire, c'était toujours elle qui évitait le contact visuel avec les autres.

Tu étais une adversaire intéressante.

Maintenant en plus de son cerveau, c'était tout son corps qui ne lui répondait plus. Elle cligna des yeux et resta silencieuse. Elle, une adversaire intéressante ? Au Quidditch ? Probablement, elle était douée, ses proches lui avaient déjà dit... mais jamais quelqu'un d'aussi populaire que cette fille ne s'était adressé à elle en des termes élogieux. De manière générale, elle n'avait pas pour habitude d'être complimentée, mais venant de Kennedy, cette phrase prenait une dimension particulière qu'elle ne s'expliquait pas. En plus de ça, elle l'avait toujours admirée de loin aux entrainements et la trouvait particulièrement à l'aise sur son balai, alors être placée au même niveau qu'elle était plus que gratifiant.

Elle décroisa les bras et ses mains jouèrent nerveusement avec sa robe de sorcier. Ou alors, c'était une remarque cachée pour faire référence à "l'incident" ? Non, non, c'était stupide. Personne n'était aussi tordu que ça.

Heu, merci ? répondit-elle alors d'une voix un peu étranglée.

C’est juste que… On n’est peut être pas vraiment amie ou quoi que ce soit, mais on dirait que tu m’évites, enchaina Kennedy.

Quoi ? Non, non, je ne t'évite pas, j'ai juste... plus aucune raison d'aller au terrain de Quidditch, lâcha Siobhàn un peu trop précipitamment pour paraitre totalement crédible. Elle tenta de maintenir le regard de la Serdaigle, mais ce fut elle qui regarda ailleurs cette fois.

L'apparence calme qu'elle s'efforçait de maintenir était sévèrement menacée. Et les beaux yeux de sa camarade, sa voix douce étaient loin de l'aider. Merlin, pourquoi est-ce que se retrouver en face d'elle était aussi dur ? Elle avait honte, honte de ce qu'il s'était passé sur ce terrain de Quidditch. Elle était terrifiée à l'idée que Kennedy lui demande des explications. Ou que quelqu'un d'autre l'apprenne. Elle n'avait aucune explication à donner, c'était bien pour ça qu'elle l'évitait comme la peste. Au Quidditch, en cours, dans les couloirs... même dans la Grande Salle, elle prenait soin de s'asseoir dos à sa table. C'était pathétique. Tous ces efforts pour éviter cette confrontation étaient réduits à néant en cet instant même, en plus de ça.

Tout le monde ne tourne pas autour de toi, tu sais, ajouta-t-elle avant de se mordre la lèvre en réalisant ce qu'elle venait de dire.

Siobhàn n’était pas – du tout – une fille méchante. Mais, dans ce genre de situation stressante, elle avait une fâcheuse tendance à parler avant de réfléchir – et rétorquer acerbement était pour elle une manière de se protéger. Attaquer, pour éviter d'être encore plus poussée dans ses retranchements. Cependant cette fois elle était particulièrement attristée de n'avoir pas su se taire. Ce n'était pas de la faute de la Serdaigle si elle la mettait mal à l'aise. D’autant plus que sa réplique était un énorme mensonge, puisque toute cette histoire d’évitement tournait effectivement autour d’elle.

Qu’est ce qui me faisait penser qu’elle mentait ? Que ce n’était pas à a cause des ASPICs qu’elle avait quitté l’affiche ? Peut être que c’était cette petite vague d’égocentrisme qui me faisait penser qu’elle m’évitait. Ou alors peut être que c’était tout simplement que je savais que même les plus assidus des serdaigles continuaient à faire du quidditch. Quelqu’un qui aimait ça - et soyons honnêtes, Siobhàn avait l’air tellement a l’aise sur un balais - n’arrêtait pas sur un coup de tête pour des études. Et puis, si je devais avouer tout ce que je savais… Jace m’avait dit lui même qu’elle avait quitté l’équipe just’aprés le petit… incident. Oh, il ne savait pas ce qu’était l’incident, je ne lui avais rien dis. Mais les moments concordaient juste. Cela étant dit elle n’avait pas l’air de vouloir argumenter trop longtemps, et ce qu’elle finit par dire me fit tourner les yeux; me forcent malgré moi à une vague de sincérité. Elle avait été une adversaire intéressante. Et si il était vrai que je ne l’avais jamais vraiment remarquée en tant que personne, il était également vrai que je l’avais repérée en tant que joueuse étant entendu son potentiel.

Aurais-je regardé plus attentivement j’aurais pu voir à quel point je l’avais troublée, mais je me sentais tellement… désemparée moi même par cette conversation que j’avais pourtant lancée, que je ne remarquais pas vraiment les détails. Son merci, me tira un sourire, et un vague « De rien, c’est sincère » et finalement reprenant ma contenance j’enchainais, touchant du bout des mots le gros du problème. Cette impression qu’elle m’évitait. La. Je m’attendais forcement à me faire traiter de demoiselle dont le monde tournait autour de sa petite personne… Mais n’était-ce pas vraiment le cas ? D’une manière plus ou moins absolue ça l’était tout de même. Pas que nous ayons été amies comme je l’avais fais remarquée précédemment, mais ça se sentait tout de meme.. On ne pouvait pas être comme moi, intéressée par la séduction du monde tout autour et ne pas remarquer quelqu’un qui nous fuyait. Quelque chose comme ça.

« Quoi ? Non, non, je ne t'évite pas, j'ai juste... plus aucune raison d'aller au terrain de Quidditch,»

En attendant… C’était tellement plat comme réponse, que dans une autre situation j’aurais pu rire. Et malgré moi, je repassais en mode Kennedy, en lâchant une vague réplique, sourire aux lèvres.

« Il y’a plein d’autres choses à faire sur un terrain de Quidditch, même quand on ne joue pas, tu devrais demander à Aaron. »

C’était un mauvais plan. Je n’aurais jamais du dire ça. Maintenant elle allait encore plus me prendre pour une trainée. Ou peut être encore plus me fuir. Et intérieurement je me demandais pourquoi ça me dérangeait, pourquoi son opinion de moi importait ? Pourquoi ça comptait qu’elle m’evite, qu’elle… ? Rah merde. Voila. Ça me faisait chier. C’était dit. Ou du moins pensé. Et le fait qu’elle me fasse perdre mes moyens ne devait pas se voir, alors je me mordais un peu la lèvre, et j’allais rajouter un sourire quand sa nouvelle réplique, acheva de me contrarier.

« Tout le monde ne tourne pas autour de toi, tu sais,»

… Oups ? C’est que c’était blessant dit comme ça ? Regardant autour de moi, j’étais tout de même légèrement satisfaite que personne ne l’ait entendu, ou du moins personne d’important, et je ne pouvais m’empêcher de réagir. Au quart de tour, d’une manière que je regretterais quelques secondes plus tard.

« Et quoi ? J’en avais pourtant l’impression l’autre soir. Tu sais. Aprés ton dernier entrainement de Quidditch. J’aurais parié que même ton monde a toi avait tourné autour du mien pendant quelques minutes. »

Et dire que je m’étais promis de ne pas parler de ça en public…. Enfin ce n’était pas comme si je l’avais secouée en hurlant « Tu m’as embrassée assume maintenant ». … Non hein ? Mais si ça la mettait mal à l’aise, en un sens, tant mieux. J’aurais peut être des explications.

Il y’a plein d’autres choses à faire sur un terrain de Quidditch, même quand on ne joue pas, tu devrais demander à Aaron.

Siobhàn haussa légèrement les sourcils. Aaron ? Elle devait parler de ce Serpentard de septième année, avec qui elle-même avait discuté quelques fois (et qui lui foutait les jetons !). Mais, plus important : faisait-elle référence à ce que à quoi elle pensait ? Son regard ironique laissait penser que oui. Siobhàn ne savait quoi en penser. Il était connu de tous que Kennedy couchait un peu à droite à gauche (et même en haut, en bas, en diagonale…), il était donc fort probable qu’elle ait couché avec ce mec – sur le terrain de Quidditch, quelle infamie. Mais quel intérêt de ramener ce sujet sur le tapis ? Est-ce qu’elle en était fière ? Est-ce que c’était des avances ?!! Après tout, elles aussi avaient eu un « moment » sur ce terrain. Est-ce que c’était pour ça qu’elle était venue lui parler à la base ?! Non, non, c’était n’importe quoi. Il fallait que ses pensées arrêtent de s’emballer pour rien, et son cœur aussi.

Kennedy lui sourit doucement, contrastant avec ses derniers propos ; puis son sourire s’affaissa quand Siobhàn laissa s’échapper la phrase de trop. Et la Serdaigle gentille et complimenteuse se transforma en une toute nouvelle personne - le genre de fille que Siobhàn pensait qu'elle était, jusqu'à avoir un aperçu du contraire, ce fameux soir.

Et quoi ? J’en avais pourtant l’impression l’autre soir. Tu sais. Aprés ton dernier entrainement de Quidditch. J’aurais parié que même ton monde a toi avait tourné autour du mien pendant quelques minutes.

Tout le sang du visage de Siobhàn reflua dans ses pieds. L’envie de se retourner et de courir le plus loin possible la reprit violemment, mais elle semblait ancrée dans le sol. Après un moment de sidération, elle recula d’un pas et se mit à jeter des regards affolés aux alentours. Heureusement, personne ne semblait avoir entendu Kennedy : les deux filles étaient au bout des tables, assez en retrait pour éviter de gêner le flot d’élèves et même si quiconque prêtant l’oreille aurait pu entendre ce qu’elles se disaient, les élèves étaient trop préoccupés par la perspective de leur petit déjeuner. C’était déjà ça. Il n’en restait que la Poufsouffle se sentait atrocement blessée.

D’accord, elle l’avait un peu cherché – c’était elle qui avait lancé l’offensive, après tout. Simplement parce qu’elle ne se sentait pas en sureté. Mais elle ne s’attendait pas à une réponse aussi vive et acerbe de la part de la jeune femme. Alors c’était comme ça qu’elle la voyait ? Comme une fille désespérée qui s’était jetée sur elle comme toutes ses autres conquêtes ? Le pire c’est que ce n’était pas tout à fait faux, en un sens. Et c’est bien ce qui blessait le plus la jeune Siobhàn. Voilà à quoi ça menait, de céder à ses impulsions stupides. Embrasser une fille. Pour ensuite être humiliée en bonne et due forme.

Après un silence de quelques secondes, durant lequel elle observa obstinément ses pieds en se triturant les mains, elle se força à reprendre la parole, d’une voix qu’elle essayait de rendre moins tremblotante :

Il ne... Il ne suffit pas d'une fois pour faire tourner mon monde, Selwynn, désolée de te décevoir. (Elle fit une courte pause.) Mais si c'est ton cas...

C’était quoi, ça ?! C'était le même genre de réplique spontanée que ce qui l'avait fait tomber dans cette spirale de vilenie au départ ! C’était stupide ! Stu-pide ! Une pauvre tentative d’esquive d'explications, et de renvoi de la balle. C’était la seule chose qui lui était venu à l’esprit. Probablement aussi la chose la plus idiote qu’elle puisse dire, mais c’était moins pitoyable que « non, c’est faux, cet épisode ne m’a pas du tout affectée » ou pire « oui, je suis complètement dérangée depuis cette soirée ».

Parce qu’elle l’était continuellement depuis ce soir-là. Elle était sur les nerfs, elle la cherchait constamment du regard et l’évitait soigneusement dès qu’elle l’avait repérée ; elle ne faisait que penser à ce qu’elle pourrait lui donner comme excuses si elle venait lui demander des explications. Bien évidemment, parmi les mille et un scénarios qu’elle avait prévus, aucun ne correspondait à la catastrophe qu’il était en train de se passer en ce moment même. Elle, le regard complètement troublé, incapable même d’avouer à voix haute ce qui s’était passé, face à Kennedy, fière et sûre d’elle comme à son habitude, probablement heureuse de voir qu’elle perturbait même les plus sages.

Enfin en attendant, vu ce qu'elle lui avait balancé, autant essayer de soutenir son regard en ayant l'air pas trop mal à l'aise, et se préparer à l'avalanche de railleries qui allait probablement suivre.

Sale trainée. Voila les mots qui passaient dans ma tête à toute allure, alors que je parlais à Siobhàn, en lâchant quelques mots plein de venin. Je n’étais pas une Serpentard mais il y’avait des moments comme ça où je me faisais penser à l’une d’elles. Une sale fille, qui n’hésitait pas à faire courir sa langue acérée pour démolir quelqu’un. Je m’assumais. Ce n’était qu’une apparence, et principalement un mécanisme de défense, et je regrettais vaguement toutes les sales choses que je pouvais dire quand je passais en mode « sale pute » ; mais voila. Je ne pouvais pas non plus m’empêcher d’y recourir de temps en temps. Et je n’avais jamais autant regretté qu’a ce moment précis, quand la panique s’insinua derrière les yeux de Siobhàn, quand elle regarda autour d’elle pour vérifier si personne ne m’avait entendu. Ou si personne n’avait compris ce à quoi je faisais allusion. C’était bas. C’était une pique que je n’aurais jamais du sortir. Oui mais voila… Parfois on ne contrôlait pas vraiment ce qui sortait d’entre nos lèvres. Ou on ne contrôlait pas vraiment où atterrissaient nos lèvres mais ça c’était plutôt un soucis qu’elle, semblait avoir.

« Il ne... Il ne suffit pas d'une fois pour faire tourner mon monde, Selwynn, désolée de te décevoir. Mais si c'est ton cas… »

La réflexion ne tarda cependant pas… Et j’étais partagée entre une réaction digne de moi, ou tout simplement une impulsion qui me poussait à battre en retraite. Cela étant dit, Kennedy Selwynn ne battait quasiment jamais en retraite, et les choses auraient été un peu trop perturbantes si je m’étais laissée allée à cela. Alors finalement, je réagissais simplement, un sourire revenant un peu sur mes lèvres, moins sincère peut être.

« Il ne tient qu’a nous de faire en sorte que ça ne se soit pas produit qu’une fois alors. »

Oui. C’était bel et bien une proposition. Esperant à moitié que mon charme de vélane marche sur elle. Ou qu’elle succombe. Ou que ça la trouble d’avantage. Est ce qu’un jour je cesserais d’être comme ça ? Est ce que je n’aurais pas pu tout simplement oublier cet « incident » et ignorer royalement Siobhàn, comme j’aurais pu le faire auparavant ? Non. Je n’y arrivais pas, pour la simple et bonne raison que si le baiser l’avait perturbée - ce que je ne pouvais que supposer au vu du fait qu’elle me fuyait depuis - il ne m’avait pas laissée sur le coté, me perturbant également, d’une manière que je n’aurais pas souhaitée vrai. Elle me hantait. Et je me demandais parfois comment aurait été la vie si j’avais été différente. Douce. Fidèle. Tendre… ? Non. C’étaient des sottises. Des stupidités fugaces que mon esprit voulait me faire croire.. Disons tout simplement qu’elle m’avait légèrement perturbée. Et du coup elle en faisait les frais.

« Peut être désirerais-tu continuer cette conversation dans un autre endroit ? Plus calme. »

Tant pis pour le petit déjeuner. Ma proposition était également légèrement à double sens. D’un coté je lui offrais une échappatoire pour que ses camarades n’entendent pas ce que nous disions, de l’autre coté elle pouvait bien prendre ça comme des avances. Peut être même que c’en était.

Etonnamment, ce ne fut pas une tempête de railleries qui s’abattit sur Siobhàn. A la place ce fut – si elle interprétait ça correctement – une « suggestion ». De ne pas en rester là. Pas très étonnant au final, vu la réputation de Kennedy. La Poufsouffle s’y attendait à moitié, vu ce qu’elle lui avait lancé ; c’était le rebondissement logique de la conversation. Ce qui ne l’empêcha pas de rougir en un temps record et de croiser instinctivement à nouveau les bras devant le petit sourire de Kennedy. Elle avait honte que la Serdaigle puisse penser qu’elle veuille que ça se reproduise. Est-ce qu’elle le voulait vraiment d’ailleurs ? C’était difficile à dire. Une partie d’elle était terrifiée par Kennedy, ce qu’elle représentait, sa confiance absolue, et les battements assourdis de son propre cœur quand elle la regardait. Une autre partie était tout simplement terriblement curieuse – elle avait gouté ses lèvres une fois, et ça n’était pas assez.

Peut être désirerais-tu continuer cette conversation dans un autre endroit ? Plus calme.

D’une simple suggestion floue, elle avait donc continué sur une véritable proposition. Car pour Siobhàn, au vu du contexte, il ne pouvait s’agir que de ça. A moins que Kennedy suggère simplement de s’éloigner de la foule, mais elle en doutait fortement. Le regard de Sio papillonna des yeux de Kenn à son sourire, puis à ses amies Poufsouffles qui l’observaient entre deux bouchées de céréales. Son cœur la poussait à la suivre où que ce soit, sa tête aurait apprécié un endroit plus calme pour parler mais ce n’était probablement pas l’intention de Kennedy. Et puis dans l’hypothèse où c’était juste pour discuter : discuter de quoi au final ? Si c’était pour bafouiller à rallonge sur le fait que oui, elle l’évitait comme la peste depuis la rentrée, mieux valait ne pas prolonger la conversation… Et puis elle était loin d’être sereine quand elle imaginait une nouvelle occasion de se retrouver seule avec la Serdaigle.

Mais surtout, surtout, elle repensa à ce qu’avait dit la jeune fille à peine quelques minutes plus tôt, à propos d’Aaron. Tous les ragots, toutes les rumeurs qui couraient sur elle lui revinrent en mémoire à une vitesse saisissante, et la sensation vertigineuse de n’être qu’une conquête potentielle de plus la frappa.

Non, désolée, je ne tiens pas à alimenter les rumeurs, souffla-t-elle en baissant la tête.

Sous-entendu : je n’ai pas envie d’être un nom de plus sur ta liste. Ou en tout cas, je ne tiens pas à ce que tout le monde pense certaines choses en nous voyant partir à deux. Peut-être Kennedy allait-elle encore trouver ça offensant, mais ce n’était pas destiné à l’être, et à vrai dire Siobhàn était trop interloquée pour s'en soucier. Elle était véritablement terrifiée à l’idée que des ragots puissent courir sur elle. Et véritablement blessée à l’idée d’être une conquête de plus pour Kennedy. Ce n’était probablement même pas prévu, elle avait simplement suggéré ça sur un coup de tête en réaction à la précédente phrase de Sio. Est-ce que c’était comme ça qu’elle séduisait tous les gens avec qui elle couchait ? Paf, une petite insinuation, et je t’emmène dans mon lit ? Comment Sio pouvait-elle être troublée par une fille qui enchainait les aventures à la vitesse des Maraudeurs enchainant les bêtises ? Décidément, elle avait bien fait de l’éviter…

[HJ - Désolée pour le délai, as I said, j'ai eu une semaine chargée u__u Et j'aurais beaucoup aimé que Sio accepte de se barrer, mais ça aurait pas respecté assez son caractère je trouve, donc une prochaine foiiis ]

Un jour pourrais-je tenir une conversation sans en venir aux sarcasmes ou sans forcement en venir a faire des propositions en espérant que mon charme de vélane fonctionne et que l’attirance physique rende les choses plus facile. Oui. Peut être qu’un jour les choses seraient plus faciles. J’aurais d’avantage confiance en le vrai moi, pour éviter de vouloir séduire à tout prix. Ce n’était pas aujourd’hui. Et si j’avais tenté ce qui ressemblait le plus à de la gentillesse pour moi, ça n’avait pas beaucoup marché, j’en étais bien vite revenu a une proposition…. Qui n’en était même pas vraiment une, mais qui avait eu le chic de la mettre mal à l’aise. C’était plus fort que moi. Je ne m’étais pas vraiment contrôlé. Et oui, je devais aussi avouer que ça ne m’aurait pas déplu que ça soit pour autre chose que parler. Soyons honnêtes, même si le trip de la petite fille sage à déranger n’était pas trop ma façon de faire, je la trouvais néanmoins plutôt jolie, et je n’aurais pas été contre un nouveau petit baiser. Quelque chose comme ça.

En tout cas si j’avais voulu la mettre mal à l’aise c’était gagné. Ses yeux bougeaient vites, elle mit quelques instants à me répondre, et moi, je ne pouvais pas empêcher ce sourire satisfait de se glisser sur mon visage. A part… Qu’il disparaissait bien vite en entendant son ton. Etais-je allée trop loin ? Aurais-je du me taire ? Et pourquoi est ce que je culpabilisais autant de l’avoir mise mal à l’aise comme ça ? Ce n’était pas mon genre… Je ne culpabilisais de rien. J’étais franche et directe et je…

« Non, désolée, je ne tiens pas à alimenter les rumeurs. »

Et la, j’avais au moins la présence d’esprit de me mordre la lèvre avant une phrase assassine. Avant une petite réplique du genre « mais tu les alimente déjà » ; avant quelque chose de vilain, de peu sympathique, quelque chose qui la mettrait encore plus en portafaux…. ? Oui. Mais non. Elle ne pouvait pas le réaliser mais j’étais en plein débat intérieur, comment pouvait on m’embrasser un soir et avoir peur des rumeurs quelques jours plus tard. Les filles coincées dans leurs bulles d’hétérosexualité ce n’était pas vraiment mon truc.

« Et quoi ? Ce ne serait pas de si mauvaises rumeurs tu sais. Il ne me semble pas qu’il soit désagréable d’être vue en ma compagnie. »

Ou peut être que si ? J’arquais vaguement un sourcil, en passant doucement la main dans mes cheveux pour jouer avec l’une des plus longues mèches. Cette conversation commençait à m’irriter et a me faire trop réfléchir pour que ma « bonne » humeur ne persiste.

« Cependant, je pourrais les alimenter d’avantage tu sais… Juste comme ça. »

Et d’un mouvement rapide, je m’approchais d’elle pour déposer un baiser sur sa joue. Finalement… J’étais incorrigible. Et je devais avoir des tendances provocatrices et un peu mauvaise. Autant pour l’envie de ne pas la mettre mal - a l’aise n’est ce pas ? Le petit démon sur mon épaule avait été trop fort. Et encore… Ce n’était qu’un baiser sur la joue.

[HJ : Ne t'en fais pas pour les délais (sio&kenn) + I'm lost in your eyes, reaching out to cross the great divide. 999640203

Je suis patiente. ( un peu *sbaff* ) et j'espere que ça te va. Et Kennedy est vilaine Sad

]

Tête baissée, évitant consciemment le regard perçant de son interlocutrice, Siobhàn se demandait comment celle-ci pouvait être aussi à l'aise et aussi vive dans une telle situation. Peut-être y était-elle plus souvent confrontée que la Poufsouffle, mais quand même. Ses répliques fusaient et Siobhàn se retranchait petit à petit dans sa bulle de protection, en abandonnant progressivement toute spontanéité. Si elle avait d'abord été affolée - dans le bon sens du terme - par sa présence malgré sa réticence à lui parler, elle avait maintenant l'impression que la Serdaigle se jouait d'elle et ça ne lui plaisait pas plus que ça. Le pire, c'était que toute cette histoire avait commencé par sa faute. Et maintenant Kennedy semblait penser que la titiller ou la déstabiliser était amusant. Et bien ça ne l'était pas, pas du tout même.

Et quoi ? Ce ne serait pas de si mauvaises rumeurs tu sais. Il ne me semble pas qu’il soit désagréable d’être vue en ma compagnie.

Elle releva les yeux, à temps pour l'observer enrouler une mèche de cheveux autour de ses doigts. Elle avait de beaux cheveux... Mais ce n'était pas la question. Le fait que des ragots puissent courir sur elle semblait lui passer loin au dessus de la tête. Siobhàn fronça légèrement les sourcils. Elle se retint de lui signaler qu'effectivement, de nombreuses personnes semblaient penser qu'il était agréable d'être en sa compagnie. A ce stade de la conversation, elle n'avait plus le cran nécessaire pour lui expliquer son point de vue sur l'usage excessif qu'elle faisait de son corps. Et encore moins pour lui faire comprendre qu'elle-même ne supporterait jamais d'être impliquée dans ce genre de ragot... entre filles en plus de tout ça. Alors elle se tut. Et se contenta de l'observer silencieusement, une petite moue affichée sur son visage.

Cependant, je pourrais les alimenter d’avantage tu sais… Juste comme ça.

Et, en une fraction de seconde, Kennedy franchit la distance qui les séparait et posa ses lèvres sur sa joue. Siobhàn n'eut même pas le temps de réagir qu'elle sentait déjà ses cheveux bruns effleurer son cou. Sonnée, elle ouvrit la bouche mais aucun son n'en sortit. Elle sentait son odeur chaude, sa peau douce, son corps à quelques centimètres du sien. Et instinctivement, sans même comprendre ce qu'elle était en train de faire, elle posa ses mains sur la Serdaigle et la repoussa.

Le sang sembla soudain affluer de nouveau à son cerveau. Elle fixa ses yeux dans ceux de Kennedy, déboussolée. Elle n'avait pas été très brusque, mais pas très douce non plus. Et elle doutait que cela allait plaire à la jeune fille.

Juste comme ça... je ne suis pas là pour que tu t'amuses à "alimenter des rumeurs, juste comme ça".

Elle détestait qu'on s'amuse d'elle. Elle détestait être la cible des moqueries, des racontars, des chuchotements. Et elle aurait beaucoup donné pour avoir confiance en elle. Pour être plus comme Kennedy. Pour retrouver ce sentiment d'invulnérabilité, d'assurance qui s'était emparé d'elle quand elle l'avait embrassée. Mais là, devant la Grande Salle, devant tout le monde, c'était trop. Et encore, si ç'avait été sincère... mais non ! Elle voulait juste "alimenter les rumeurs", pour le plaisir ! Parce que ça l'amusait de la mettre dans une situation embarrassante ?

Elle avait au moins retrouvé un peu de son sang-froid. L'impression d'être un simple divertissement pour la Serdaigle l'avait réveillée. Il fallait qu'elle arrête de repenser à tout ça. Qu'elle arrête de rêver. Kennedy était loin d'être le genre de fille à fréquenter. Et surtout, loin d'être le genre de personne à qui elle devait penser de cette manière.

Si tu veux t'amuser avec la réputation de quelqu'un, je suis sûre qu'il y a beaucoup de garçons à Poudlard qui seront ravis de te laisser faire.

Et de faire honneur à ta réputation, pensa-t-elle très fort mais sans oser pour autant le prononcer tout haut. Elle était blessée que le Serdaigle joue ainsi avec son visible embarras. Assez pour essayer de lui montrer qu'elle n'était pas si confuse que ça, mais pas pour répliquer avec des phrases assassines. Surtout que, malgré sa détermination à oublier son trouble, elle avait encore quelques réticences à contrarier son interlocutrice.

J’étais une pute. Je n’avais pas vraiment d’autres mots pour me qualifier à ce stade la. J’étais une pute. Et ça n’avait rien a voir avec le fait que je couche un peu partout. Non, j’étais mauvaise mentalement à ce stade la. Parce que le fait que Siobhàn ait peur des ragots venait de m’irriter au possible. Je l’avais mal pris. Parce que j’étais susceptible… Et si elle craignait tant que ça d’être vue en ma compagnie, elle regretterait probablement que… A part que c’était mal. Et que meme si sa joue était douce et chaude, et que je profitais du baiser que je venais d’y déposer… Je m’étais fait repousser et ça faisait mal. A mon égo. A moi. Et … C’était mental tout ça.

« Juste comme ça... je ne suis pas là pour que tu t'amuses à "alimenter des rumeurs, juste comme ça »

C’était pathétique. En temps normal je lui aurais lancé une réplique acerbe; ou je l’aurais embrassé et je serais partie. Mais mon mécanisme de défense se battait avec ma conscience, et encore une fois je ne savais pas trop qui allait gagner des deux. Une chose était sure, je regrettais presque les chuchotements qui risquaient de se mettre en branle a cause d’un simple bisous sur la joue. Mais je regrettais aussi de ne pas avoir fait d’avantage. Difficile chose que d’être moi. Enfin, d’habitude c’était moins difficile, mais cette fille la, elle me perturbait. Parce qu’elle lançait des signaux bizarres, et qu’elle me résistait, mais surtout parce qu’elle lançait des signaux bizarres, c’était presque comme si… Elle était la porte vers un passage interdit et qu’il fallait que je trouve la bonne clé pour pouvoir y rentrer. Ou un truc dans le genre. Oui ma comparaison était plutôt bizarre.

Enfin. La douce Poufsouffle n’était tout de même pas si douce que ça….

« Si tu veux t'amuser avec la réputation de quelqu'un, je suis sûre qu'il y a beaucoup de garçons à Poudlard qui seront ravis de te laisser faire. » [/b]

C’était sympathique. Tellement mignon. Pour un peu je lui aurais fais un câlin et donné un nounous. Non. Bon. L’ironie était la… et je me retenais de grogner ou autre. Au lieu de ça je gardais mon calme, et laissais un léger sourire se glisser sur mon visage.

« A t’entendre on dirait presque que tu es jalouse. Peut être du fait que je n’ai pas honte… Ou peut être que tu es jalouse de ces garçons avec qui je pourrais jouer. Qui sait ? »

Je devrais cependant arrêter. Ca ne menait à rien de la « torturer » comme ça. Elle était coincée elle était coincée. Alors qu’elle retourne avec ses amies coincées, et qu’elle vive tranquillement sa vie de coincée. Je ne savais meme pas pourquoi elle m’intéressait. Non franchement… ?

« Mais je vais te laisser y réfléchir. J’ai d’autres choses à faire et l’air est trop étriqué par ici. Alors amuse toi bien, bon petit déjeuner… Ne sois pas trop tendre avec les croissants on pourrait se faire des films aussi. »

Et sur ce, je m’apprêtais à tourner les talons. Cela dit, j’attendais quand même de voir si elle avait une quelconque réaction… On ne savait jamais. Un peu d’huile sur le feu, et pouf une nouvelle réflexion. Enfin, mon but n’était pas non plus d’être méchante avec elle. Rah. Je ne savais meme pas ce que je foutais la. A la base je m’inquiétais réellement de savoir pourquoi elle avait quitté l’équipe de Quidditch, et je voulais juste… parler avec elle. Fallait croire que je ne savais pas vraiment faire.

[HJ : Encore desolée pour le temps D: J'espere que ça t'ira <3 ] [/quote]

Une désagréable sensation d'oppression commençait à naitre en Siobhàn. Elle jetait furtivement des coups d'oeil vers la Grande Salle, persuadée que plusieurs élèves avaient remarqué leur baiser. Elle était loin d'être égocentrique, mais dans les moments comme celui-là, rien ne pouvait l'empêcher d'imaginer chaque personne aux alentours parler dans son dos. Pour elle qui mettait un point d'honneur à éviter de se faire remarquer, à être habituée à ne pas être remarquée, ce genre de situation était une épreuve délicate. Elle savait parfaitement qu'elle donnait trop d'importance aux autres et à ce qu'ils pouvaient penser... mais c'était aussi ce qui faisait d'elle ce qu'elle était : aimable, à l'écoute, désintéressée. Attentive. C'était son point fort et son point faible. Et Kennedy était en train d'en profiter à coeur joie, apparemment.

A t’entendre on dirait presque que tu es jalouse. Peut être du fait que je n’ai pas honte… Ou peut être que tu es jalouse de ces garçons avec qui je pourrais jouer. Qui sait ?

Siobhàn ouvrit la bouche pour protester mais aucun son n'en sortit.
Elle n'avait absolument pas envisagé les choses sous cet angle là. Elle avait simplement répliqué par réflexe, en référence aux nombreuses conquêtes de la Serdaigle. Mais ce qu'elle venait de lui répondre la frappait. Parce qu'elle n'avait pas tellement tort. Elle avait même plutôt raison. Jalouse de son aisance - ça, elle le savait déjà, ce n'était pas vraiment une nouveauté. Même si elle désapprouvait ses actions, elle aurait voulu avoir son assurance. Mais jalouse des autres garçons - quoi ?! Est-ce que c'était vraiment ça qu'elle éprouvait ? Elle était tellement incapable - et tellement peu désireuse - de mettre des mots sur ce qu'elle ressentait qu'elle refoula cette pensée loin dans son esprit, et se contenta de pincer les lèvres en levant les yeux au ciel à la remarque de Kennedy.

Le calme de la jeune fille en face d'elle l'irritait. Elle aurait voulu la secouer en lui demandant pourquoi elle s’acharnait ainsi sur elle, et qu'est ce qu'elle lui avait fait de mal, est-ce qu'elle était frustrée, est-ce qu'elle réagissait comme ça à cause de leur baiser, oui mais pourquoi ?! D'accord, Siobhàn n'avait pas été si innocente que ça dans toute cette conversation, elle avait même délibérément menti sur ses agissements. Mais quelle autre option avait-elle ? Il était hors de question qu'elle lui avoue à quel point son estomac se nouait à chaque fois qu'elle la voyait. La manière même dont Kennedy réagissait prouvait qu'elle avait fait le bon choix.

Mais je vais te laisser y réfléchir. J’ai d’autres choses à faire et l’air est trop étriqué par ici. Alors amuse toi bien, bon petit déjeuner… Ne sois pas trop tendre avec les croissants on pourrait se faire des films aussi.

Non vraiment, c’était trop. Etriqué ?! C’était elle qu’elle traitait d’étriquée ?! Et qu'est ce que c'était que cette histoire de croissant ? Elle n'était pas certaine d'en comprendre la signification - son esprit était trop innocent - mais elle avait en revanche bien saisi l'intonation ironique de Kennedy. La déception commençait à l'envahir. Elle ne voulait pas que tout cet échange se termine sur une note négative. Elle ne voulait pas partir avec la sensation qu'elles ne se reparleraient plus. Parce que rien ne s'était déroulé comme elle l'aurait voulu.

C'était stupide, elle aurait du être soulagée. Rien de tel qu'une bonne altercation pour être débarrassée de Kennedy et débarrassée de ces pensées parasites. Mais elle n'était pas soulagée, elle était déçue. D'elle-même, d'avoir réagi sur la défensive, d'avoir répondu bêtement ce qui lui passait par l'esprit. D'avoir agi comme une pauvre fille coincée et craintive. Kennedy n'avait peut-être pas si tort que ça, au fond ; mais comment voulait-elle qu'elle réagisse autrement en la confrontant à ses peurs de manière complètement inopinée et en public ? Plus que d'elle-même, elle était déçue de la Serdaigle. Elle s'était vraiment persuadée, au cours des vacances et de ses longs moments de divagation, qu'elle était différente de ce qu'elle laissait paraitre. Qu'il y avait au fond une fille sensible aux autres, qui ne s'arrêtait pas aux premières impressions. Et visiblement elle avait tort.

Eh bien merci pour cette conversation, c'était très productif, j'ai très envie de revenir jouer au Quidditch maintenant, lâcha-t-elle d'un ton acerbe. Je me demande vraiment pourquoi j'ai arrêté...

Elle se rendit compte un peu trop tard que son ironie pouvait laisser entendre qu'elle avait quitté le Quidditch pour éviter ce genre d'altercation. Donc à cause de Kennedy. Mais ce n'était pas clairement formulé et elle espéra que la Serdaigle prendrait sa réflexion pour une simple phrase prononcée sous le coup de la colère. De toute façon elle avait l'air sur le point de partir. Tant mieux parce que l'apparente "maitrise" de Siobhàn commençait à flancher et elle sentait les larmes lui venir aux yeux.

Amuse-toi bien sur le terrain ce soir. Au moins tu n'auras pas à supporter mon air étriqué. Je suppose que ça compense le fait d'avoir perdu une adversaire intéressante.

Oui, elle adorait reprendre les phrases de ses interlocuteurs pour répliquer. Oui, elle était jalouse de Kennedy qui continuait à jouer au Quidditch. Et non, elle ne comprenait toujours pas pourquoi elle était venu lui parler en premier lieu si visiblement elle détestait tant que ça être en sa présence.

[HJ - Encore une fois pardooon pour le délai, et j'espère que ça te va <3 ]

[ HJ : Tes réponses me vont toujours :3 A mon tour d’être désolée pour le délai. ]

Cette confrontation ne menait pas à grand chose, et le simple fait que je qualifie ceci de confrontation dans ma tête au lieu de « conversation » montrait que ça avait été une erreur de venir lui parler. Et pourtant. Pourtant j’étais la en face d’elle, et mon mécanisme de défense s’était enclenché de telle sorte à ce que… je sois méchante. Cassante. Je cherchais la petite bête pour trouver l’endroit qui ferait mal. Ça marchait bien. J’étais ironique, et j’etais… Enfin, ce n’était pas grave ? Est ce que c’était grave ? C’était grave. Je me décevais toute seule… et je n’éprouvais aucune satisfaction en disant ces paroles… Alors qu’en temps normal, à quelqu’un d’autre, avec quelqu’un d’autre, c’aurait été different, j’aurais pris un malin plaisir à semer la discorde, le mal. A faire bobo la où il fallait. La non.

J’étais juste déçue. Par moi même. Et par ses réactions. Les filles trop prudes, trop réservée… Ça me gonflait. J’aurais tellement aimée qu’elle me montre que j’avais tort sur son compte, qu’elle était plus… cool que ça. Qu’elle était à la hauteur de ce que je m’étais imaginée. Un peu aventureuse, et … Non, en fait je ne savais pas pourquoi j’essayais de me persuader qu’elle était quelque chose qu’elle n’était pas. Peut être parce qu’au fond de moi elle me plaisait, et que j’étais rarement du genre a aimer la banalité ? Peut être parce que la petite hétéro sage était un défi, ou peut être tout simplement parce que… J’en savais rien.

« Eh bien merci pour cette conversation, c'était très productif, j'ai très envie de revenir jouer au Quidditch maintenant, Je me demande vraiment pourquoi j'ai arrêté… »

Son ton cassant. Ironique. Acerbe… Les mots même qu’elle disait, me donnaient envie de baiser la tête et de m’excuser en lui disant que je pensais pas ce que je disais. Mais ce n’était pas le cas. Je n’étais pas le genre de femme qui se mettait à genoux devant quelqu’un d’autre. J’assumais totalement tout ce que j’avais dis et… Et j’allais partir. A part qu’elle reccomencait à parler et que je la fixais un moment, en silence.

« Amuse-toi bien sur le terrain ce soir. Au moins tu n'auras pas à supporter mon air étriqué. Je suppose que ça compense le fait d'avoir perdu une adversaire intéressante. »

Une partie de moi me criait que j’avais gagné, que je pouvais plus ou moins reprendre ce qu’elle avait dit parce que j’avais la preuve qu’elle avait plus ou moins arrêté à cause de moi, cette partie était heureuse d’avoir gagné, et voulait être un peu plus méchante encore… Mais voila. Au fond de moi il y’avait quelqu’un de bien, qui se sentait mal, et c’est un regard triste et sincère que je lui landais.

« Non je… » La grande Kennedy perdait ses mots, c’était quelque chose qui n’arrivait pas souvent, et baissant un peu le ton tout en parlant plus… calmement, je reprenais : « Je suis désolée, je ne voulais pas te provoquer ou quoi que ce soit, je pensais vraiment ce que j’ai dis au sujet d’une adversaire intéressante, et je suis navrée que tu ai jugé mieux pour toi d’arrêter les entrainements et les matchs. Tu me manquera au prochain match contre Poufsouffle. »

… Et la sur le coup mon égo venait d’en prendre un coup, et même si je regrettais à moitié ce moment de faiblesse, j’avais la sensation de.. d’être toute fragile et ce n’était pas… Non c’était déplaisant, je n’aurais jamais du dire ça. Et pourtant, je ne savais pas vraiment ce qui m’avait poussé à cette fugace sincérité. Fait chier.

Et encore une fois, Kennedy arrivait à la surprendre. Depuis le début de leur conversation/altercation/confrontation (Sio ne savait plus quel mot décrivait le mieux ce qui était en train de se passer), presque à chaque fois qu'elle anticipait ses réactions, la Serdaigle lui prouvait qu'elle ne la connaissait pas. C'était comme si elle réagissait automatiquement, instinctivement de manière contraire à ce que Siobhàn attendait d'elle. Et si, jusqu'à cet instant, Kennedy n'avait fait que la décevoir, elle était maintenant en train de changer la donne.

Non je… Je suis désolée, je ne voulais pas te provoquer ou quoi que ce soit, je pensais vraiment ce que j’ai dis au sujet d’une adversaire intéressante, et je suis navrée que tu ai jugé mieux pour toi d’arrêter les entrainements et les matchs. Tu me manquera au prochain match contre Poufsouffle.

La bouche de Siobhàn s'entrouvrit légèrement et elle dévisagea Kennedy comme si elle la voyait pour la première fois. Bouche bée.
Est-ce que - est-ce qu'elle avait vraiment dit ça ? Ou est-ce que Siobhàn s'était évanouie et était en train de rêver ? C'était quand même presque plus probable, non ? Et pourtant elle sentait son ventre remuer et son coeur battre trop fort pour que tout ça ne soit qu'une hallucination. Non, Kennedy, la grande et forte Kennedy, qui s'obstinait à l'écraser sous ses insultes déguisées depuis dix minutes, venait littéralement de balayer tout ce qu'elle venait de dire. Et Siobhàn était tellement estomaquée que plusieurs anges eurent de le temps de passer avant qu'elle ne retrouva le courage de parler.

Hum, heu... m... merci ?

C'était la deuxième fois qu'elle réaffirmait qu'elle la trouvait douée et même si Siobhàn n'y croyait toujours qu'à moitié, elle ne savait pas mieux réagir à ses compliments. Mais, quand même, la Serdaigle venait de dire qu'elle allait lui manquer ! Bon, elle semblait aussi amèrement regretter ses paroles, mais elle n'avait pas l'air sur le point d'exploser de rire en hurlant que tout cela n'était qu'une blague. C'était déjà pas mal, même si Siobhàn n'était pas complètement rassurée. Elle ne put se contenir plus longtemps et sa bouche se tordit légèrement en un demi-sourire.

Tu, heu... Jouer contre toi me manquera aussi.

Une jolie tournure de phrase pour éviter de lui dire directement qu'elle lui manquerait aussi. Qu'elle lui manquait déjà, tous les soirs, quand elle observait de loin le terrain de Quidditch. Elle croisa son regard et n'eut pas la force de s'en détourner. Elle avait de si beaux yeux noisette. Et, en cet instant, ils semblaient tellement doux. Siobhàn se mordit la lèvre et serra sa robe de sorciers dans ses mains alors qu'elle reprenait la parole.

Enfin, surtout les soirées après les matchs.

Elle fit un violent effort pour ne pas ciller. Ses joues s'embrasèrent mais elle ne détourna pas le regard. Elle ne savait pas trop ce qui lui avait pris. Elle venait tout simplement de réduire à néant ses efforts pour l'éviter et ne rien lui dire. Même si elle faisait référence à toute la soirée qu'elles avaient passé - soit leurs plaisanteries et leur discussion, pas seulement l'incident - elle n'était pas sure de comment allait le prendre Kennedy. Elle n'était pas sure de vouloir savoir, en fait. D'où était sortie cette phrase ? Aucune idée. Probablement pas de la même Siobhàn qui tentait vainement de se défendre depuis le début - plutôt de celle qui était née ce fameux soir-là.

Ce qui était certain, c'est qu'elle n'avait plus très envie d'affronter Kennedy maintenant. Si c'était pour qu'elle reprenne du poil de la bête et se remette à la titiller... mauvaise idée. Mieux valait s'éclipser et la laisser réfléchir à ce demi-aveu. Non, Siobhàn n'était pas un modèle de courage, parfois. Mais d'un autre côté, ce qu'elle venait de dire à Kennedy avait drainé tout son stock d'audace. Elle n'assumait pas ses envies comme la Serdaigle. Elle ne vivait tout simplement pas de la même façon. Elle ne pouvait pas changer en deux minutes de provocation.

Bref, heu, je vais aller manger, on a cours bientôt, donc à... la prochaine.

Ce qui ne voulait pas dire qu'elle était la fille coincée et ennuyante que Kennedy pensait qu'elle était.

Elle lui adressa un léger sourire, les joues toujours rouges, et se força à se détourner de manière lente et décontractée, pour aller rejoindre sa table. Elle ne savait pas trop si Kennedy allait trouver quelque chose à lui redire, mais elle espérait juste pouvoir s'éloigner pour réfléchir à toutes les implications de ces quelques instants passés ensemble.

[Mes partiels sont terminéééés, encore désolée de l'attente :3]

Qu’est ce qu’il m’arrivait ? n’importe qui aurait pu me trouver complètement bizarre sur le coup… Ce n’était même plus moi. Je m’excusais… Comme l’aurait fait un vulgaire péon. Je m’excusais, comme une fille trop niaise qui s’écrasait devant la célébrité de l’école. Je m’excusais, je m’écrasais, je me perdais. C’était… Mon égo était perdu, j’étais aussi perdue que cet égo, et pourtant, pour une fois je n’allais pas nier mes paroles avec une pique bien sentie. Non. Je pensais vraiment tout ce que j’avais dis et c’était bien le pire. Cette fille…. avait quelque chose de bizarre. C’était peut être ses yeux. Ou peut être que c’était une vélane elle aussi et qu’elle cachait bien son jeu. Ou peut être qu’elle m’avait jeté un sort pour se moquer de moi, ou peut être que…

Le silence se fit cependant, et j’avais l’impression de… d’avoir dit quelque chose de mal ? Trop de pensées déroulaient dans ma tête en même temps; est ce que j’en avais trop dit ? Est ce qu’elle allait partir en riant, fiere que Kennedy Selwynn se soit excusée à elle ? Est ce qu’elle …. Non ce n’était pas son genre, et alors qu’elle me remerciait je ne pouvais pas m’empêcher de faire un sourire doux et gentil.

Pourtant je ne rajoutais rien. Dire « de rien, c’est sincère » c’en aurait été trop pour moi. Il ne fallait pas non plus pousser le bouchon trop loin et … Si j’interprétais bien ses paroles, je lui manquerais aussi ? Non, elle parlait de mes talents sportifs, assurément, ça ne pouvait pas être autre chose j’en étais sure. Et puis mes yeux brillèrent, plus doux que dans toute notre escarmouche verbale; tandis qu’elle parlait des soirées post-matchs. Alors elle s’en souvenait. Alors elle…. ? Est ce que ça avait compté pour elle ou bien est ce que c’était un moyen de tester ma patience ? Est ce qu’elle ?

Dans un flash d’intelligence et de compassion - et probablement d’autre chose que je ne voulais pas reconnaitre, je réagissais vite, avant qu’elle ne batte en retraite.

« Non. Enfin… Oui… Je veux dire. Ces soirées me manqueront a moi aussi, du moins ta compagnie lors de ces soirées la. »

C’aurait presque pu être mignon. Non en fait si on prenait en compte le fait que c’était moi qui parlait, c’était mignon. C’était mon niveau maximum de choses douces et …. C’était dérangeant. Un peu perturbant aussi. Mais voila, le temps que je me perde dans mes pensées et elle battait déjà en retraite. Oui. Manger. C’était vrai. Il y’avait cours et moi je restais un peu les bras ballants. Non, il fallait que je reprenne ma contenance. Bon dieu Kennedy.

« D’accord, mange bien. Bonne journée. Je ne vais pas t’embêter plus longtemps. Et… Jeveuxdire,situveuxsortirunjour,
enfinsituasletempspourunentrainementdequidditchavecmoi,
oumêmeunsimplepromenade,enfin…jeveuxbien. » Joues rouges. Genée d’en avoir dit autant, je m’apprêtais moi aussi a tourner les talons pour battre en retraite… Ouais. C’était pas de moi. J’avais définitivement du inhaler quelque chose de pas sain.

HRP : Fiou j’espere que ça t’ira ❤︎ Tant mieux pour tes partiels o/*

Non. Enfin… Oui… Je veux dire. Ces soirées me manqueront a moi aussi, du moins ta compagnie lors de ces soirées la.

Cette fois, Kennedy ne l'avait pas laissée s'échapper proprement. Enfin, Sio ne s'échappait pas à proprement parler, mais elle tentait du moins de mettre fin à leur conversation de la manière la plus rapide et naturelle possible. Histoire d'aller calmer les battements de son coeur aux côtés de ses amies, dos à la table des Serdaigle pour ne plus la voir. Mais Kennedy était prompte et ses réflexes vifs. Dignes d'une bonne joueuse de Quidditch. Siobhàn l'observa silencieusement en essayant d'assimiler ce qu'elle venait de dire. C'était la deuxième fois que la Serdaigle disait qu'elle allait lui manquer. Enfin cette fois c'était même pire, ce ne serait plus ses "talents" de joueuse qu'elle regrettait, mais sa compagnie ! Ça changeait la donne. Siobhàn était tellement retournée de ce changement de situation qu'elle ne pouvait empêcher une partie de sa tête de se méfier encore. C'était trop beau pour être vrai. Une fille comme elle ne pouvait pas s'intéresser à elle. Et pourtant elle ne pouvait s'empêcher de s'emballer.

Il était temps de battre en retraite. Elle balbutia une excuse (qui n'en était même plus tout à fait une, vu l'heure) à propos du déjeuner et des cours qui allaient bientôt commencer, amorça un demi-tour et avant qu'elle n'ait pu ~~s'enfuir~~ rejoindre sa table, Kennedy reprit la parole. En rougissant d'une manière digne de Siobhàn, elle baragouina un au revoir et.. proposa à la Poufsouffle de la revoir.

Quoi ? Oui, oui, c'était bien ça. Après l'avoir incendiée et rabaissée, elle lui proposait de faire une balade avec elle. Ben oui, après tout, c'était la suite la plus logique possible...! En tout cas ça semblait l'être pour la Serdaigle... Siobhàn se pétrifia en plein mouvement et la regarda d'un air incrédule. Cette fois, elle était presque certaine qu'elle se foutait d'elle. Et pourtant Kennedy avait l'air si gênée que le doute planait. Est-ce qu'elle était vraiment sincère ? Est-ce qu'elle s'intéressait vraiment à elle ? .. Ça aurait au moins le mérite d'expliquer qu'elle soit venue lui parler spontanément...

Heu, je, oui, je verrai si heu... j'ai le temps.

Et surtout si elle avait le courage. Ce qui était loin d'être certain, vu l'état d'incompétence sociale dans lequel elle se retrouvait quand elle était face à Kennedy. Elle était consciente que ce n'était pas la réponse la plus avenante de l'histoire des réponses, mais elle était trop troublée pour paraitre réellement excitée. Elle aurait sincèrement voulu lui montrer à quel point elle était flattée et à quel point elle était au bord de l'explosion, mais elle était retenue par trop de points négatifs - la première tournure désagréable de la conversation, sa propre timidité, ajouté au fait qu'elle préférerait la voir loin de tout autre étudiant, histoire d'être loin de toute rumeur... Tout cela jouait comme un contrepoids obscur à sa réjouissance.

Les joues rouges, elle adressa un léger sourire à Kennedy en guise d'au revoir, puis se détourna vivement et rejoignit sa table. Elle se détestait déjà de n'avoir pas répondu positivement et franchement, mais elle ne pouvait s'empêcher de penser que c'était peut-être mieux comme ça. Non, vraiment, il fallait qu'elle rassemble ses esprits.

HRP : Je suis une daubinette en clôture de RP (sio&kenn) + I'm lost in your eyes, reaching out to cross the great divide. 999640203

Du coup c’est un peu court (sio&kenn) + I'm lost in your eyes, reaching out to cross the great divide. 999640203

Qu’est ce que je venais de faire ? Non je ne venais pas de faire ce que je m’imaginais venir de faire ? Ce n’était franchement pas possible. Voyons. Quand même. Non. Jamais. Je ne pouvais pas faire ça? Et surtout… Surtout je ne pouvais pas envisager de m’être fait rejeter par un simple… Si j’ai le temps. Mes rouges reprirent une couleur normale, je me mordais la lèvre, puis je lui adressais un regard mi las, mi desinteressé.

« Bien. Je veux dire… D’accord. Ne te sens pas obligée. »

Je préférais au fond ne pas épiloguer. Je n’étais pas le genre de fille qui allait s’accrocher en attendant en vain une réponse positive à une invitation. Si elle ne voulait pas venir, elle ne venait pas. Point. Et venir où d’abord ? Non. C’était stupide. Elle avait ses amis. J’avais les miens. Fin de l’histoire. Pourtant j’aurais aimé. Vraiment. Aimé quoi ? Non. Stop Kennedy. Trop de pensées qui se jetaient dans ma tête, comme des boules dans la grosse boule en métal où les petits vieux tirent les numéros du loto… Non, c’était mal. Elle me perturbait. Vivement que je fasse autre chose. Déjà elle me souriait et partait et je la regardais s’éloigner jusqu’a rejoindre sa table, avec un regard presque rêveur.

« Putain Selwynn. T’es dans la merde. »

Et ça je l’étais. Parce que la réflexion je…. mais bon dieu qu’est ce que j’étais en train de faire ? Non il fallait que je me change les idées… Et du coup je me dirigeais a toute allure vers la table des Serpentard où j’attrapais Aaron pour le trainer avec moi en grommelant que j’avais besoin de lui. Ça c’était fait.

Fini o/*