Choose Wisely, Take Your Time, But Not Too Much - Ft Aleks -

Une journée de travail. Une parmi tant d’autres. Dans l’ensemble, elle s’était plutôt bien passée. Et puis bon, vendre des bonbons n’était pas le métier le plus dur qu’il soit. Alors que ma journée touchait à sa fin, le ministre de la magie, en personne entra dans la confiserie. D'abord surprise, je faillis lâcher les languezardes, nouveauté de notre beau petit magasin, sur le sol. Connor Whitehill était, ministre certes, mais un homme que je craignais un peu. Pas lui, directement. Mais surtout ce qu'il pourrait m'annoncer. Il connaissait la renommée de mon père et s'assurait que je reste dans le droit chemin. Enfin bref ... j'avais peur qu'il m'annonce que mon père ne sois dans le pays, ou autre chose le concernant.

Alors que je souriais grandement, quoiqu'un poil crispée, au client en face de moi, lui tendant sa poche de bonbons, le ministre me chuchota de le rejoindre à l’extérieur, car il fallait qu'on parle. Puis il sortit. Quelque peu perturbée, les yeux rivés sur le dos de l'homme qui venait de quitter la boutique, j’oubliais même de faire payer au client son paquet de bonbons et ce dernier s’échappa sans réclamer son reste. À dix-huit heures pile, j’ôtais mon joli tablier. Bon. Si Mr le Ministre souhaitait me parler, c’est qu’il y avait une raison. J’accrochai mon tablier au porte-manteau, avant de sortir, sans me presser.

Il était là, en train de fumer une cigarette. Serrant mon manteau, ma foi plutôt moldu, que j’avais posé sur mes bras, je me raclai la gorge. « Bonjour, Connor. » Peut-être que j’aurais du l’appeler « monsieur le ministre ». Mais non. Connor, c’était simple. Ma voix tremblait un peu dans cette phrase. Mon accent était très marqué. J’avais peur qu’il ne m’annonce des nouvelles concernant mon mangemort de père. J’avais peur. Très peur. Mais je ne le montrais pas et souriai le plus naturellement possible. « Qu’est-ce qui vous amène ? » Pitié, pas mon père.  

Spoiler:

Je serrais mon manteau contre moi. Que voulait-il à la fin ? Il semblait même s’amuser de mon ignorance. Moi ça m’agaçait. Je ne souhaitais pas jouer aux devinettes, mais je ne répondis pas à sa question. Je ne voulais pas me montrer grossière et partit comme c’était partit, j’avais peur de le devenir. J’avançais vers le banc, puisqu’il me le demandait si gentiment, lorgnant les livres qu’il posa à côté de lui. Je m’installai, sans trop comprendre. Connor Whitehill était venu pour me lire un livre ? C’était gentil de sa part, mais disons que j’avais faillit mourir d’une crise cardiaque. Je me calai un peu mieux sur le banc, l’écoutant parler. Bon. Finalement, il ne voulait me lire un livre, il voulait que j’en choisisse un. Naturellement, j’étais bien plus attirée par celui qui n’avait pas de titre. Un peu comme moi. Pas de titre. Ce qui ne voulait pas dire, pas d’histoire. Je l’attrapai donc, le feuilletant un peu, m’arrêtant sur les pages vierges. Pas de titre. Une histoire inachevée. Je souriais mélancoliquement. Ce livre était un peu comme moi. À quoi bon ouvrir les deux autres ? Peut être pour donner bonne impression ?

Je secouai la tête et lui tendis le livre sans titre, renonçant à ouvrir les deux autres. « Je garderai celui-ci. Pour écrire la fin. » Oui. J’écrirais une fin qui m’arrange. Une fin qui me ferait sourire. Une fin toute simple, une fin heureuse. Une fin paisible. Une fin qui me réjouirait enfin de toutes ces erreurs passées. Je fronçai un peu les sourcils et regarda le ministre droit dans les yeux, soudain méfiante. « Pourquoi cette question ? » C’était … étrange.