Everybody's changing ♦ Ft Salem ♦

«  Et donc forcement, les moldus utilisent des automobiles pour se mouvoir, et pour passer d’un endroit à l’autre. Ils les nourrissent avec quelque chose qui se nomme essence, c’est une des ressources de la terre qu’ils vont chopper dans les océans. […] »

Et ainsi dura, et dura mon cours pour les 3eme années pendant le quel je parlais des moyens de locomotions moldus. Sur le grand tableau derrière moi des photos de voiture d’époque étaient accrochées, et j’avais même emmené quelques reproductions que j’avais achetée dans un magasin de jouet à Londres. La plupart des eleves avaient l’air de bien s’amuser, même si certains avaient totalement décrochés du cours…. Bah ouais, forcement, pour certains qui portaient les couleurs verts et argents, ce cours était juste un moyen de critiquer ou de montrer sa méchanceté d’ado attardé pré-pubère. Enfin, ça n’était pas bien grave, tant qu’ils ne semaient pas troll a zizanie pendant mon cours, tout allait bien. D’ailleurs aujourd’hui c’était plutôt calme, ce qui m’apaisait assez.

Quoi qu’il en soit le cours passa, plutôt vite, comme chacun de mes cours au final, et c’est avec un visage rayonnant que je regardais mes eleves quitter la salle de classe. Ils étaient encore jeunes ceux la, pas encore trop corrompus par le monde. Ils étaient… mignons. Agréables. Mon sourire ne disparut pas, pendant que je commençais à ranger le matériel. - Bien que matériel, soit, avouons le, un bien grand mot pour quelques jouets.

Et puis finalement une voix, qui me tira de mes pensées, alors que j’étais en train de chantonner une vieille chanson - pas si vieille en fait, mm’soit - m’imposa le silence, tandis que je me tournais, regardant la femme qui venait de rentrer. Silver Stryker, ancienne «  camarade » serdaigle, devenue Journaliste, venue à Poudlard pour parler des méthodes d’enseignement ou de je ne sais quoi dans le genre. Je devais avouer que ça m’avait assez surpris qu’elle me contacte car nous n’avions jamais été très proches, mais ça ne m’avait pas non plus dérangée, alors j’avais acceptée! J’avais juste oubliée que c’était aujourd’hui.

Mon sourire s’agrandit un peu alors que je la regardais. Un peu intimidée. Elle avait toujours été très jolie, et par conséquent plutôt intimidante pour moi; comme bon nombre de gens a vrai dire. Bah qu’importait. Je ne cessais de sourire pour autant. Un peu étonnée par le chat qu’elle semblait avoir dans la gorge.

« Bonjour Silver ! » Mon sourire se fit un peu plus timide, et l’espace de quelques minutes je redevenais l’adolescente de serdaigle un peu mal dans sa peau, puis je me reprenais, j’étais professeur maintenant. J’avais vieillie et j’étais fiere de ce que je faisais !

« Assieds toi, mets toi à l’aise. Tu veux quelque chose à boire ? »

Et je tripotais un peu les gadgets sur mon bureau, avant de reprendre la parole. Non vraiment, c’était bizarre son chat dans sa gorge, mais soit… J’avais pas de remède miracle non plus.

« Oui ! J’aime vraiment ce que je fais, Dumbledore a eu une bonne idée en me proposant ce poste. T’imagine, ça fait quatre ans maintenant, enfin je vais entamer la cinquième année ! Et toi, le journalisme ? Tu voulais faire ça à l’époque ? » En fait… Je crois que finalement quand je me lançais j’étais plus bavarde, c’était juste que je ne savais pas forcement comment il fallait faire pour parler aux gens.

Rien à boire, rien a manger ? Je n’étais pas une très bonne hotesse visiblement ! Mais bon, ce n’était pas vraiment de ma faute, moi j’avais proposé c’était elle qui refusait ma proposition. Peut être qu’elle avait peur que je ne l’empoisonne ? Ou que mes boissons soient des drôles de choses hippies et écolo, ou que…. ? Ou que tout simplement elle aimait boire dans sa flasque, enfin, c’était son soucis ce n’était pas le mien, et je remarquais d’ailleurs qu’après une gorgée son chat dans la gorge semblait être parti. C’était une bonne chose, j’étais prête à lui proposer du miel moi ! Avec un peu de rhum ça aurait fait un effet fou !

« D’accord ! » Un hochement de tête, un petit sourire, et la conversation finissait peut être par vraiment commencer ? J’avais beaucoup changé ? Elle disait ça pour être gentille avec moi probablement ? A l’époque beaucoup de gens me faisaient des compliments pour mieux me démolir par derrière, mais franchement, je laissais tout passer, j’avais appris à tout laisser filer de toute façon. Alors la, je souriais. Ma propension naturelle à l’optimisme, me poussant à prendre tout ça comme quelque chose de gentil.

« C’est gentil ! Je dois dire que toi tu n’as pas trop changée, tu te ressemble ! Enfin physiquement je veux dire, mentalement je suppose que l’on change tous à un moment ou a un autre. »

Et voila, Salem en action, je m’embourbais toute seule dans mes paroles, parce que je ne voulais pas dire de mauvaise choses et finalement je finissais par être persuadée que je l’avais vexée ou quelque chose comme ça. Bah ce n’était probablement pas le cas, je stressais pour rien, il fallait vraiment que je respire. Zen Salem. Un petit sourire sur mes lèvres fines, et nous parlions un peu ! Ouf, la conversation continuait, sur ce qu’elle était devenue en fait. Un rôle dans un film, un roman, elle avait fait de ces choses, c’était fascinant !

« Han je vois ! Je dois dire que je n’ai pas entendue parler de ton roman, il parle de quoi ? En tout cas oui, tu as probablement raison, pouvoir vivre ses rêves d’enfance c’est vraiment le mieux. Quand on en a je suppose.  »

Bon dieu que j’étais niaise. Mais bon, moi personnellement les rêves d’enfances hein… Nous n’allions pas parler de l’enfance que j’avais vécu ce n’était pas la peine, et alors qu’elle s’excusait, je lui offrais un nouveau sourire, tout en me servant un verre de menthe à l’eau, avec tout ce qui était sur mon bureau - oui, on est jamais trop équipée - .

« Ne t’en fais pas ! J’ai été agréablement surprise de recevoir ton hibou, et comme tu le vois, j’avais le temps de te recevoir, sinon je ne l’aurais pas fais. Tu as eu de la chance, nous sommes rentrés depuis peu, alors il n’y’a pas encore l’effervescence du trop plein de cours. Alors… Que puis-je pour toi ? »

Bouah. Ca n’avait pas l’air de la déranger des masses de ne pas être très connue en tant qu’écrivain, mais bon, entendu qu’elle était bien connue en tant que journaliste ça devait composer. Ah la célébrité, c’était quelque chose qui ne m’attirait pas du tout. En même temps, où était l’intérêt à avoir son nom dans toutes les pages des journaux ou autre choses. Non, il y’avait bien plus intéressant à faire. Surtout pour quelqu’un comme moi. Lire. Engranger des connaissances. Decouvrir des choses. Apprendre. Et surtout enseigner, c’était quelque chose de beau et de motivant. Oh je ne doutais pas non plus que Silver fasse vraiment quelque chose qui lui plaisait, après tout, être journaliste ça devait être quelque chose de juste… Genial. M’enfin je suppose qu’elle n’était pas vraiment la pour parler de ça.

Un petit sourire plus tard, j’essayais de me détendre. Mais mon stress usuel revenait au grand galop, surtout que nous parlions vaguement de nos années d’études. Ah, la fille Rembrandt à Serdaigle. Oui, non, j’avais passé la majorité de ma scolarité au calme dans la bibliothèque. Loin des gens en tout genre. Loin des critiques et du tumulte.

«  Non effectivement, mais on s’y fait, et c’est vraiment quelque chose de bien. Du moins avec ceux qui veulent apprendre. Mais bon, je n’ai pas trop de mérite, ce n’est qu’une option, et une option facile pour les nés-moldus qui plus est. »

Enfin, malgré ce que je disais, je ne pouvais pas cacher l’étincelle dans mon regard alors que je parlais de ce que je faisais. Et puis, je prenais ce qu’elle disait comme un compliment, alors je rosissais légèrement. Un tout petit peu. C’était… Mignon. Enfin moi. Moi j’étais mignonne, dans mes réactions. Je supposais du moins. Comme quoi, parfois il ne fallait pas grand chose pour briser la glace, il ne manquait plus que l’on parle de musique moldue et ça serait le pompom. La délivrance. Mui bon, c’était un sujet à éviter d’infliger à tout le monde aussi, pas tout le monde n’avait envie de m’entendre déblatérer sur des groupes que les sorciers même ne connaissaient pas, non restons sérieux ! … Essayons.

Amusée ou du moins soulagée. Heureuse. Un peu plus détendue, tandis que je chantonnais dans ma tête en silence, je regardais Silver sortir son magnétophone. Il était assez moderne pour l’époque et je me mordais la lèvre pour ne pas commencer à lui faire un topo sur les cassettes audios et ces choses la, comme j’aurais pu le faire à un eleve. Non, elle n’avait pas besoin de connaitre tous les détails de l’appareil qu’elle manipulait. Ce n’était qu’un outil de travail. Et je remuais un peu dans mon siege pour m’y installer plus confortablement.

  « Peut être que tu aurais du t’entretenir avec Dumbledore. Après tout il pourra peut être mieux te renseigner. Mais… Puisque tu es la, enfin ce sera un plaisir pour moi de me rendre utile; enfin je veux dire de te rendre service ! »

Grand sourire de ma part, peut être que j’étais encore un peu stressée mais sa proposition me fit hocher vigoureusement la tête ! Même si nous n’étions pas les amies les plus proches à l’époque, ça me ferait vraiment plaisir de discuter avec elle ! Et d’apprendre à la connaitre mieux ! Oui ! C’était une bonne chose.

«  Ca sera avec joie  ! J’écoute tes questions ! »

Peut être que je me rabaissais beaucoup. Peut être que j’avais une trés basse estime de moi même, en meme temps on ne m’avait pas vraiment encensée durant toute ma vie, ou durant toute ma scolarité. Mais soit. Maintenant certaines personnes me reconnaissaient un certain talent, et les eleves n’étaient pas tous imbuvables, non, la majeure partie était d’ailleurs forts interessants, et comme ils appréciaient ma matière ça me permettait d’éviter de trop me remettre en question. Enfin, en tout cas Silver insistait sur le fait que je devais probablement être une bonne prof, et qu’elle ne m’avait pas envoyé un hibou par dépit. Ah. Si elle le disait alors… Je… J’avais du mal a faire confiance aux gens, et à m’apprécier à ma juste valeur, je supposais que c’était quelque chose de compliqué. J’étais comme ça. Voila tout. 

L’avis de mon ancienne camarade sur l’étude des moldus, me fit en tout cas fort sourire, et je hochais la tête avec enthousiasme. Pour un peu je me lachais completement. Du moins, juste le temps de la reponse.

«  Mais trop. Je suis d’accord avec toi, combien de nés sorciers ne savent meme pas comment faire pour promener dans Londres. Si du jour au lendemain ils perdaient leur baguette, ils seraient meme bien embêtés pour manger… »

C’aurait pu paraitre ridicule de dire ça comme ça. Mais le pire… Le pire c’était bien que c’était vrai. Les sorciers étaient pour la plupart totalement perdus quand il s’agissait d’électricité ou d’autres choses… Se faire cuire quelque chose au four ça semblait tellement dur pour eux… Tandis qu’il n’y’avait rien de plus simple. Enfin, la premiere fois que j’avais essayé de me faire cuire des pâtes je n’avais pas réussis, et j’avais inondé la cuisine. Mais on s’y faisait. En plus les pates, ce n’était pas bon du tout, enfin, c’était une autre histoire ça.

«  En plus, le nombre de choses qu’ils manquent à ne pas s’intéresser à ce monde la. La musique. Par Hécate, la musique moldue est la meilleure invention de l’humanité. Enfin, je ne vais pas commencer à te parler de ça, ce n’est pas trés trés interessant. » 

Un petit sourire, géné. Et l’étincelle disparu quelque peu de mon regard alors que j’essayais de redevenir serieuse. Pour que l’interview puisse commencer. Oh j’étais stressée. Un peu beaucoup anxieuse on allait dire. Oui, passablement dans un état febrile. Soit. Il s’agissait de respirer de… Oui. Bonne idée. On respire. On sourit un peu, et j’étais tout de meme quelque peu amusée par les attitudes de Silver; qui essayait de me mettre à l’aise. Ca marchait… Un petit peu.

La question était la, et la formulation me fit esquisser un petit rire délicat, avant que je ne réfléchisse à la meilleure façon d’y repondre. Petit moment de silence, et puis les mots vinrent finalement tout seul.

«  Le coté obscur, je ne sais pas trop… Mais je dirais que c’est épuisant, épuisant et fascinant à la fois. Le nombre de petits sorciers qui arrivent sans vraiment savoir ce que sont des télé, des skateboard, ou meme des voitures, est quand même hallucinant. Alors oui je trouve eque c’est fascinant de leur apprendre tout ça, de voir des sourires sur leurs visages, ou leurs sourcils froncés quand ils ne comprennent pas. Après il faut aussi reconnaitre que c’est parfois pas de tout repos, enfin… on s’y fait. Je.. Je suppose. » 

Petite moue un brin génée, tandis que j’acceptais sa fiole reniflant deux secondes avant de la porter à mes lèvres pour en boire une petite gorgée.

«  Wow, c’est fort. Je n’avais plus l’habitude ! Tu n’as pas prévue de m’enivrer pour que je reponde plus facilement aux questions quand meme ? » 


L'interlude sur les acquis que les nés-sorciers considéraient inné, touchait malheureusement à sa fin, mais il toucha à la fin d'une maniere assez drôle, attirant un sourire sur mes lèvres, aux paroles de Silver. Elle avait de l’humour. Peut être qu’elle en avait toujours eu. Enfin en tout cas, ça mettait un peu plus à l’aise, et nous avions pu passer à la partie interview de l’entretien. C’était bien pour ça qu’elle était la après tout. Petite réponse. Petite gorgée de vodka également, que je sentais déjà me monter à la tête - car oui contrairement à d’autres personnes de Poudlard, je n’étais pas spécialement habituée à l’alcool, ma vie était plutôt … posée dirions nous ; ou peut être que nouspourrions meme dire sage. Enfin, quoi qu’il en soit… - mais avec moderation. Oui, la moderation aidait beaucoup. Bref. J’en plaisantais un peu, ce a quoi elle répondit d’une autre plaisanterie qui…. qui en était bien une n’est ce pas ? 

J’esperais du moins qu’elle plaisante, parce que je n’aurais pas vraiment su comment reagir si ça avait été le cas. C’est l’histoire d’une fille timide et un peu bizarre, qui se retrouvait face a une jolie fille. Oui bon, n’épiloguons pas, je prenais ça pour ce que c’était, une simple plaisanterie, a la quelle je tentais de répondre sur le même pieds.

«  Oui mais ça, ça ne me dérangerait pas. » Un petit clin d’oeil. Je plaisantais n’est ce pas ? Je n’étais pas vraiment sérieuse la. Je ne pouvais pas l’être enfin… Oui, non. Pensons aux eleves, aux cours, a toutes ces choses la. Ces choses serieuses, sur les quelles elle me questionnait ! Doucement je lui rendais sa fiole, et je jouais un peu avec une meche de mes cheveux en réfléchissant déjà a une maniere de répondre à sa nouvelle question.

«  Et bien je ne pense pas que ce soit une mauvaise idée. Peut être que j’y songerais meme la prochaine fois, enfin, il faudrait ensorceler une télévision et un magnétoscope pour que tout cela marche à Poudlard, tu sais bien que les ondes ne marchent pas en general; mais ça pourrait être faisable. Je pense que la plupart des petits seraient interessés. » Un petit sourire et je reprenais, beaucoup plus zen qu’au debut de notre echange; comme quoi, parler d’une passion, c’était quelque chose de bien non ? « En tout cas, je leur ai déjà fais prendre part à des cours avec un tourne-disque à l’appui. Parler de musique moldue, est ma partie préférée du travail. Enfin, peut être que le mieux pour ton article, ça serait que tu assiste à un de mes cours non ? »

Silver me stressait. Ce n’était pas sa faute, elle n’y était pour rien, elle était des plus agréables, et faisait tout pour me mettre à l’aise. Mais je n’avais jamais été a l’aise du temps de mes années à Poudlard, et je ne comprenais pas vraiment les relations que les gens pouvaient avoir entre eux. Disons que j’étais surtout beaucoup perdue dans mon monde - certains diraient naïve, je dirais plutôt rêveuse - et que je n’avais pas réussi à me lier. Alors oui, Silver, la brillante sportive, celle qui avait tout réussi, et qui était magnifique, me stressait un peu. On oublie jamais ses années d’adolescence. Non, il fallait que je me reprenne, et que je ne sorte pas d’autres phrases comme mon simple «  ça ne me dérangerait pas » il ne fallait pas qu’elle se fasse des idées, je ne voulais pas que… En fait je ne réalisais meme pas vraiment ce que je faisais. Pour moi tout était innocent.

C’était pour ça que l’entretien reprenait son cours facilement, tandis que je m’extasiais sur le plaisir de parler de musique moldue et d’autres choses comme ça. Sans remarquer que… la main de Silver s’approchait doucement de la mienne. En meme temps, ce n’était pas comme si des détails comme ça… représentaient quelque chose pour moi. Oh les contacts humains c’était difficile… Je me taisais cependant, presque abruptement, quand la chaleur d’une main recouvrit la mienne. Sur le coup je me sentais un peu… Rosissante. Sans trop savoir comment réagir. Mais je finissais par sourire, et reprenais mon discours, lui proposant d’assister à un de mes cours prochainement. Oui, ça serait mieux. C’était le meilleur moyen qu’elle voit mes manières d’enseignement et… Ho c’était tout de meme mignon, et agréable une main posée sur la mienne comme ça. Elle faisait ça pour me rassurer ? Elle était mignonne quand elle se mordait la lèvre comme ça en tout cas; moi je lui adressais un immense sourire.

«  D’accord, si tu veux. Tu… Veux faire quelque chose en particulier ? Tu veux peut être visiter un peu le château, ça a du changer depuis la derniere fois ou tu es venue. Ou alors; tu veux te mettre à l’aise dans mon bureau, ça sera toujours mieux qu’une salle de classe. Enfin si tu veux, je ne.. Bref. Desolée je crois que je suis un peu stressée ».

Un peu trop. Après je venais de supposer que ça lui ferait plaisir de passer du temps avec moi. Mais elle l’avait dit non ? Elle m’avait meme proposé d’aller manger ensemble après, je ne l’avais pas rêvé ? Non, je ne l’avais pas rêvé ? En plus elle ne lâchait pas vraiment ma main alors ça n’était pas pour s’en aller tout de suite ? Enfin je supposais. Ah c’était dur d’être moi parfois…. Je pouvais être totalement hermétique au monde autour, et aux choques que quelqu’un aurait compris de suite.

D’un geste de la tête je refusais cependant sa fiole.

«  Non merci, je… Je n’ai pas vraiment l’habitude de boire tu sais. »

Mignonne. J’étais mignonne. Peut être meme un peu trop. Ca me jouerait des tours. Probablement. Mais pour l’heure, j’étais entre de bonnes mains non ?

Certaines choses ne changeaient pas. Et pourtant, d’autre changeaient bien. Si on m’avait dit un jour que je referais la brillante et sportive Silver Stryker après les années Poudlard… Et que nous discuterions comme ça, dans une sorte d’osmose, et bien je n’y aurais pas vraiment cru. Pas que je n’étais pas sociable, disons juste que j’étais assez à l’écart du monde et des relations. Cela étant dit, ça ne me dérangeait pas. J’étais assez fiere d’avoir pu garder une bonne relation avec la jeune femme; la brillante jeune femme, et meme si nous n’étions probablement pas amies, ça pouvait toujours le devenir. Salem ou l’optimisme; Quelque chose comme ça.

Enfin toujours était il que du coup, je me sentais plus a l’aise dans cette conversation que quelques minutes plus tôt, et peut être que c’était la vodka, ou peut être que c’était juste la sympathie de la jolie brune, en tout cas c’était la. Et peut être que je pourrais lui proposer d’aller nourrir les canards avec moi. Oui.. Euh non, peut être pas tout de suite.

En tout cas sa main sur la mienne me faisait doucement sourire, et monter un petit rose aux joues, sans que je ne realise vraiment ce dont il était question. Non, j’étais assez hermétique aux flirts et aux choses comme ça, ça n’avait pas été dans ma façon de faire ou de grandir… Et ça me mettait parfois dans des situations embarrassantes, mais soit; la main de Silver sur la mienne, me faisait assez plaisir, et ainsi je ne bougeais pas trop, acquiesçant quand elle proposa de terminer l’interview pour le moment, et je lui proposais meme d’aller…. dans mon bureau, ou ailleurs dans Poudlard. Oui, en y réfléchissant plus tard je me dirais que ce n’est pas la meilleure idée que j’ai pu avoir, mais sur le moment ça me semblait très bien; encore plus quand elle me tendit la main, que je saisissais en me levant à mon tour, en me parlant de mes coups de coeurs musicaux. Mon sourire n’aurait pas pu être plus grand.

«  Avec plaisir. J’ai acheté une dizaine de vinyles recement, je vais pouvoir te les faire écouter, enfin pas tous, parce que je ne pense pas que tu ais toute la journée, mais je vais pouvoir t’en faire écouter certains. Il t’arrive à toi d’écouter la musique moldue ? »

Et Pouf. Ca m’arrivait de parler beaucoup en fait. Une fois que j’étais un peu lancée. Et que j’étais complètement… Aveugle à ce qui passait autour de moi, la gene de Silver, dont je serrais la main dans la mienne, en l’entrainant doucement vers mon bureau, qui n’était qu’une porte a coté d’ailleurs.

 «  C’est par la. »  Je me sentais… Comme une ado qui montre sa chambre pour la première fois à une amie. Bon ce n’était pas tout à fait ça. Mais quand même…  Je passais d’ailleurs en revue dans ma tête l’état de mon bureau, canapé, accessoires moldus, posters de musiques; et beaucoup de vinyles… Ainsi que des photos de crocodiles et de canards. Ouais… Ca irait. On allait dire ça comme ça.

J’esperais que mon bureau ne decoive pas Silver. Et le pire c’était que je ne comprenais meme pas pourquoi ça m’inquiétait comme ça. Nous étions deux adultes, je n’avais pas besoin de me fier au regard des autres ou a d’autres choses comme ça. Elle aimait tant mieux. Elle aimait pas. Tant pis. C’était comme ça. C’était ce que j’aurais du me dire. Enfin nous savions très bien que j’étais un peu bizarre alors ce n’était pas vraiment la peine d’épiloguer sur une nouvelle bizarrerie. La vie était ainsi. Point. Et alors que nous rentrions dans mon bureau, je sentais pourtant mon coeur se serrer un peu, avant que je ne me détende. C’était totalement mon univers. C’était chez moi ici. Et rien ni personne ne me ferait m’y sentir mal. Parce qu’ici tout était bien. Parce que la vie était faite d’une manière qui voulait que mon bureau soit ma grotte, mon antre. Et les objets moldus, la musique douce qui émanerait bientôt du tourne-disque… Toutes ces choses la. Ca contribuait à me rendre heureuse. Totalement heureuse. Zen du moins.

Soit. Silver avait l’air d’apprécier. Ou alors peut être qu’elle était curieuse, je ne savais pas trop, mais à sa petite question je me retournais vers elle avec un grand sourire.

«  Tu pourrais si tu veux. Mais je ne pense pas qu’il soit bien intéressant. Ah si tu voyais le bureau de la prof’ de Runes; la c’est une autre histoire. »

… Ou peut être que c’était mieux qu’elle ne le voit pas. Autre histoire. Autre histoire. Ne parlons pas de ça, et n’y pensons meme pas. D’un geste habile j’arrangeais un peu quelques cousins sur le canapé, et je donnais trois caresses à Rhiannon, le gros chat noir qui venait quémander de l’affection face à moi; avant de revenir vers les photos d’animaux collées au mur, que me montrait la journaliste. Canards. Alligators. Crocodiles. Canards. Lezards. Et autres animaux étranges en tout genre.

«  Je les ai pris. Ce sont des animaux que j’ai eu l’occasion d’aider pendant mes voyages avant de venir m’installer ici, et ils m’ont remerciés en posant pour mes photos. Ne sont ils pas mignons. Lui c’est Skotty; un bébé alligator de deux mois, je l’ai croisé lors d’un de mes voyages en Floride. Il est trop chou non ? »

…. Peut être que chou était un peu trop poussé comme mot, mais soit. Ce n’en était pas moins vrai.

«  Tu as des animaux toi ? »

Silver était on ne peut plus charmante. Elle avait toujours des mots gentils… Ou du moins depuis le début de notre entretien, elle n’avait que des mots et des attentions sympathiques pour moi. C’était diablement agréable. Et alors que nous pénétrions dans mon bureau, je me sentais un peu mieux. Toujours un peu stressée mais mieux. Parce que j’étais dans mon élément, et que ma passion des moldus devait s’y voir, et que du coup elle réagirait, bien ou mal. Mais je saurais sur quel pieds danser peut être.

Soulagée. Je lui parlais des animaux que j’avais croisé, que j’avais aidé. Ces animaux avec qui j’aurais pu passer ma vie si je n’avais pas été rappelée ici à Poudlard pour enseigner. Oh, non pas que ça me déplaise d’être ici. C’était un bon poste. Juste trop prêt des sorciers. Enfin je ne m’en plaignais pas. Je me sentais vraiment, au mieux, dans mon élément. Pour un peu on aurait pu dire que tout allait bien. Pour le mieux dans le meilleur des mondes. Quelque chose comme ça.

«  J’en ai effectivement un oui. Rhi, ici. » Et je sifflotais un peu, jusqu’a ce qu’un gros chat noir arrive, et vienne se frotter contre mes jambes. «  Je te présente Rhiannon. Il a cinq ans maintenant, je me le suis offert en cadeau pour mon entrée en tant que professeur ici. Ou plutôt il s’est offert à moi, parce qu’il s’est installé dans mon bureau un jour et ne l’a plus quitté. » Au début, j’avais cru qu’il s’agissait d’un familier appartenant à un eleve, et puis finalement j’avais cherché en vain et j’avais décidé de le garder. Du coup, ouais. Rhiannon était mon unique compagnon a Poudlard. Celui avec qui je partageais les nuits depuis presque cinq ans maintenant.

Perdue dans ma rêverie, je ne remarquais pas que Silver tournait un peu partout dans la pièce, en farfouillant un peu mes objets, oh je n’avais rien a cacher…. Meme si visiblement elle pensait le contraire,en montrant un petit coffret poussiéreux. Qu’est ce que c’était ? Je …

«  Je ne me souviens plus de ce que c’est a vrai dire. Si ça se trouve c’est quelque chose que j’ai confisqué a un eleve. » … Parce que franchement, le coffret n’était pas trés beau. Oh. Ou alors c’était un cadeau que l’on m’avait fait ? Qu’est ce que ça pouvait bien être. Maintenant j’étais curieuse. Mais en même temps, il avait l’air vraiment bien scellé et ce serait dur de l’ouvrir non…. ? D’un mouvement je tentais de lancer un alohomora… Et quand la boite s’ouvrait, je regardais vaguement, surprise de trouver seulement quelques vieilles babioles. Des souvenirs, et cette première peluche que j’avais volée… Un crocodile.

Le nom de mon chat avait visiblement l’air de la surprendre et je pouvais le comprendre, du coup j’esquissais un petit sourire, en attrapant le chat et en lui offrant quelques gratouilles.

«  Rhiannon. C’est une chanson de Fleetwood Mac… Et c’est aussi le nom d’une sorcière de légende. »

Un clin d’oeil et je reccomencais mes caresses pour la bestiole, qui était l’un des meilleurs chats que l’on puisse trouver. Il était aussi le seul rempart que j’avais contre la solitude qui me prenait parfois, et je devais reconnaitre que c’était appréciable. Parce que l’affection d’un animal était bien plus importante que l’affection d’un être humain, ou du moins plus fidèle. Et même si les chats étaient réputés pour leur indépendance, ce n’était pas le cas avec Rhi, certes il allait et venait à sa guise, mais surtout il m’aimait et aimait mes caresses. Rougissant un peu sous le compliment de Silver je reposais la bestiole à terre.

«  C’est gentil de dire ça. »

Elle n’avait cela dit pas tort, et il était vraie que j’étais bienveillante. Et gentille. Et peut être un peu trop, c’était bien pour ça que je ne réagissais pas vraiment quand elle se mettait de manière tout a fait impolie à farfouiller dans mon bureau, finissant par sortir un petit coffret que j’ouvrais, ne me rappelant plus vraiment ce qu’il y’avait dedans. Oh… La peluche que j’avais…

La réaction de Silver me prit au dépourvu tandis que j’en lâchais coffret et peluche en question, bouche bée. Quoi ? Comment pouvait elle imaginer que…. ? Stupefaite je la regardais vider sa fiole, et reprenant enfin mes esprits, je lui attrapais le bras.

«  Attend. Silver. Ce n’est pas ce que tu crois ! »

Comment lui expliquer que ça ne pouvait pas être ce qu’elle pensait… Surtout comment parler quand on était moi, et qu’on avait des difficultés à s’exprimer sous le stress, comment… ? Je ne sais pas je…

«  Ca ne peut pas être la même… Je l’ai prise dans un magasin, elle vient d’un magasin à Londres, un magasin moldu. Je devais avoir 8 ans quand je l’ai eu, il a été la première manifestation de mes pouvoirs. »

Ce moment, je m’en rappellerais toute ma vie… Imaginez une gamine blonde comme les blés, promenant dans le Londres moldue, et admirant une peluche dans une vitrine… Jusqu’a ce que la peluche ne se materialise entre ses mains. C’était… C’était mignon non… ? Attendant une réaction de la jolie brune, je ramassais la peluche et la tenait maladroitement par le bout de la queue. Comme une gamine avec un doudou.

Bien entendu que j’aimais mon chat. Rhiannon était un peu toute ma vie, et comme beaucoup de gens solitaires j’avais reporté quasiment toute mon affection sur le chat. En meme temps… Non, je n’allais pas commencer à me plaindre de moi même et de ma solitude, je l’avais choisi. C’était ainsi. Je ne savais meme pas vraiment ce que c’était qu’une relation humaine. Oh pas que… Enfin, non, ne parlons plus de ça. J’evitais de trop penser et je souriais un peu, profitant de cet agréable moment en bonne compagnie, jusqu’a ce que l’enfer ne se dechaine en la presence d’une petite peluche… Les accusations firent mal, et je restais immobile un long moment avant même de réagir, de tenter de me défendre. Comment pouvait elle penser que j’aurais pu faire du mal à une enfant de la sorte. J’étais une enfant battue, mal-aimée… Une de ces gosses qui avait grandi dans la haine et la déception. Comment pouvait elle imaginer quelques secondes que j’aurais pu arracher à un gamin ce qu’il avait de plus cher.

Et même si mon argument la convainquait. Même si… elle s’excusait un peu, je restais assez statique ne sachant plus vraiment quoi dire. J’avais été secouée par l’accusation. Un peu perturbée aussi. et je ne savais plus vraiment comment prendre les choses.

«  C’est pas grave. » Ca sonnait peut être un peu vide… J’essayais de me remettre d’accord. J’avais des soucis relationnel et conversationnel… J’étais pas vraiment douée. J’avais beaucoup de névroses, et je ne savais plus trop ce qu’il fallait dire ou ne pas dire pour ne plus marcher sur des oeufs. J’étais légèrement perdue. Et puis ça revenait un peu, tandis qu’elle me demandait de revenir à la musique. Oui… Euh…  «  Oui… Oui c’est vrai. »  Et tandis que j’allais commencer à chercher un disque, le bisous sur la joue me fit rougir jusqu’aux oreilles me donnant presque quelques ailes. J’étais… J’étais pathétique.

«  Tiens euh… ça… ça fera l’affaire tiens. »  Du coup je mettais un vinyle que j’avais bien trop écouté des centaines et des centaines de fois. «  Tiens… ça.. C’est justement de la que vient le nom de mon chat! »



Rien de tel qu'un peu de Fleetwood mac non ? C'était en vogue à notre époque. Enfin dans le monde moldu, parce que dans le monde magique c'était tout autre chose. « Je sais pas si tu va aimer, mais c'est une de mes chansons preferées ! » Voila, je reprenais un peu du poil de la bête. Un peu... Un tout petit peu...

[HJ : Tu as le droit de me manger pour le retard. Mais HEY ! C’est la faute à LoL *se pend* Non, plus sérieusement je suis en vacances maintenant ❤︎ ]

La musique adoucit les moeurs du moins ça a toujours été ce que l’on disait. Et je devais avouer que c’était peut être le cas, car l’ambiance était redevenue bon enfant si l’on pouvait dire, et j’appréciais assez ça. Rhiannon. Le nom d’une sorcière, le nom de mon chat, le nom d’une chanson. C’était amusant, et ça ne l’était pas vraiment, en tout cas je humais un peu en écoutant, tout en regardant la belle Silver qui me parlait avec amusement.

«  Bonne idée ! J’y songerais si j’ai un deuxième matou. Comme ça je penserais à toi. »

Vraiment, c’était juste une phrase comme ça. C’était un peu… Stupide ? Un peu naif. Et peut être pas le genre de choses que l’on disait comme ça, mais je ne changeais pas ? Je n’étais pas vraiment habile avec les mots pour les contacts humains. Je disais ce qu’il ne fallait pas, je disais trop de choses, ou bien peu, c’était dérangeant parfois, mais ça n’avait pas l’air de la déranger elle. Non, je… Tant mieux ?

Et voila qu’elle se mettait un peu a danser, complimentant la chanson, et rougissant un peu j’attrapais sa main, et je la laissais me toucher, me guider pour danser avec elle, posant une main sur son épaule, et ne sachant pas trop où poser la seconde.

«  C’est pas mal hein. » Normalement le vinyle continuerait sur d’autres chansons du genre, qui permettaient elles aussi de danser, mais je devais reconnaitre que je ne savais pas vraiment comment réagir sur le coup. Parce que danser seule c’était bien, mais danser avec quelqu’un…. Et pourquoi je me sentais toute chaude au niveau de la hanche d’un coup ? J’étais pas entrain de rougir quand même. Souriant un peu gênée, je murmurais. «  Je n’ai pas l’habitude de danser avec quelqu’un. »